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litterature asie

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil de Haruki MURAKAMI

Publié le par Hélène

♥ ♥

Au Sud de la frontière raconte l'histoire d'Hajime qui, à douze ans, se lie d'amitié avec sa voisine Shimamoto et restera marqué à jamais par cette relation qui marquait aussi son éveil à la sensualité. Plusieurs années plus tard, il épouse Yukiko dont le père, riche homme d'affaires, lui propose de le propulser gérant d'un club de jazz. Hajime semble épanoui dans cette nouvelle vie, jusqu'à ce que sa route croise à nouveau celle de Shimamoto.
Ce que j'ai aimé :
Le roman est nimbé sur la fin d'une atmosphère mystérieuse, presque fantastique, rappelant l'univers si atypique évoqué ensuite dans les romans de cet auteur emblématique.
Ce que j'ai moins aimé :
Le thème reste toutefois bien plus banal que celui des autres romans de l'auteur : l'obsession amoureuse et sexuelle d'un homme à qui tout réussit mais qui reste marqué par ses souvenirs d'enfance.
Bilan :
Pour ceux qui veulent découvrir cet auteur, je conseillerais plutôt Kafka sur le rivage.
Pour ceux qui aiment cet auteur et le connaissent déjà, il est toujours intéressant de découvrir ses œuvres de jeunesse.
 
Présentation de l'éditeur : Belfond
Du même auteur : Autoportrait de l'auteur en coureur de fond ♥ ♥ ♥ 1Q84 1 ♥  ; 1Q84 livre 2 ♥ ; Kafka sur le rivage ♥ ♥ ♥ 

Publié dans Littérature Asie

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Ame brisée de Akira Mizubayashi

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

A Tokyo en 1938 quatre musiciens sont rassemblés autour de leur passion commune, la musique classique occidentale. Aux côtés de Yu, professeur d'anglais, se pressent trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie. Dans un coin de la pièce, le jeune Rei écoute religieusement la musique tout en lisant un livre prêté par son père. Mais leur répétition est brutalement interrompue par l'irruption de soldats. Rei assiste à la scène caché dans une armoire et échappe à l'arrestation qui suit grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer quand il le découvre, lui confie le violon détruit de son père. Des années plus tard, Rei, devenu un homme adulte est toujours profondément marqué par cette blessure première. Mais la musique s'infiltre dans les failles des âmes brisées et offre un espoir de rédemption.
En effet, derrière la noirceur des êtres régis par un gouvernement abusif, se cache quelquefois l'amour de la beauté qui pourra rassembler les êtres et les cœurs. Dans ce magnifique roman, la musique défie la mort et relie les destins entre eux. « La musique était tellement incarnée qu'elle possédait la puissance de rappeler les âmes du royaume des morts » La dédicace initiale éclaire aussi puisque le roman est dédié "à tous les fantômes du monde" Le personnage de Rei est profondément heurté par le destin de son père, mais il apprend à reconstruire son passé, à apprivoiser les fantômes, pour mieux leur dire adieu.

Un très beau texte poétique !

Présentation de l'éditeur : Folio

Publié dans Littérature Asie

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Meurtre d'un gigolo de Mehmet Murat Somer

Publié le par Hélène

♥ ♥

Tout commence par l'annonce tonitruante du beau Haluk qui annonce que Faruk, son beau-frère, le frère de sa femme sublime Canaan a été arrêté pour le meurtre d'un chauffeur de minibus. Comme le narrateur se plait à résoudre les énigmes policières, et comme ledit narrateur est tombé sous le charme de Haluk, il se lance dans cette enquête pour oublier aussi une rupture douloureuse. Accompagné de  sa meilleure amie Pompon, elle aussi travestie quelque peu extravagante, il remonte pas à pas vers un beau scandale financier !.

Ce héros des temps modernes est l'atout majeur de ce roman turc : il aime les hommes, et joue de son côté féminin, jusqu'à se travestir quand bon lui semble. Il possède un club de travestis à Beyoglu, le quartier chaud d'Istanbul, mais il travaille aussi dans une boite informatique en free-lance. Ses ambivalences apportent légèreté et humour à cette enquête somme toute relativement banale.

Ce personnage atypique permet d'explorer des communautés turques peu connues, et si les conversations ou réactions son quelque fois excessives, à la limite de la caricature, l'ensemble est plutôt distrayant.

Présentation de l'éditeur : JC Lattès

Publié dans Littérature Asie

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Tonbo de Aki SHIMAZAKI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Après avoir travaillé sept ans pour la grande compagnie Goshima de Tokyo, Nobu s’est trouvé contraint de démissionner. Il a alors ouvert un «juku», où il donne des cours complémentaires pour collégiens. Il réalise ainsi le rêve de son père, professeur de lycée passionné par son métier, qui s’est suicidé il y a quinze ans. Un jour, l’un des anciens élèves de celui-ci le contacte et insiste pour le rencontrer.

Ce court roman résonne tout en finesse dans l'âme de son lecteur, délicat, porté par un style d'une sobriété exemplaire, il touche directement l'essentiel.

A noter qu'il fait partie d'une série Au coeur du Yamato et que dans l'ordre, les romans apparaissent ainsi : Mitsuba, Zakuro, Tonbo, Tsukushi, Yamabuki. Pour ma part j'ai commencé par le troisième sans que cela ne soit dérangeant....

 

Présentation de l'éditeur : Actes Sud

Publié dans Littérature Asie

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Le don de la pluie de Tan Twan Eng

Publié le par Hélène

♥ ♥

En Malaisie en 1939, Philip, un adolescent d’origine anglo-chinoise, rencontre Endo, un diplomate nippon qui lui enseigne l’art de l’aïkido et avec qui il crée un lien puissant. Mais la guerre menace, les Japonais envahissent le pays et le jeune homme se trouve écartelé entre cette amitié mal vue avec un japonais, et sa loyauté envers son pays et sa famille.

Deux fils narratifs s'entremêlent : le présent durant lequel Philip accueille une amie de Endo venue se recueillir sur les lieux chers, elle veut comprendre, et Philip, pour la première fois partage son passé.

La jeunesse de Philip apparait comme une quête de soi, et en Endo il rencontre un maitre qui le guide dans ses choix. Les enseignements sont distillés subtilement, la philosophie est délicate, prétexte à des pages poétiques.

La deuxième partie du roman est liée à la violence de la guerre, à ses ravages qui amènent à faire des choix cornéliens, et à son absurdité qui laisse pantois.

Le don de la pluie est une lecture profondément touchante et délicate qui enrichit le lecteur !

Présentation de l'éditeur : J'ai lu

Publié dans Littérature Asie

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On s'y fera de Zoya PIRZAD

Publié le par Hélène

♥ ♥

En plein cœur de Téhéran, Arezou dirige l’agence immobilière qu’elle a héritée de son père, aux côtés de sa meilleure amie Shirine. Pour le reste, elle est prise en étau entre une mère qui règne en princesse d’un monde révolu, et une fille qui ne rêve que de Paris et de liberté…

Ce que j'ai moins aimé :

- J'ai trouvé le roman assez long, relativement poussif et finalement assez décevant. En se centrant sur la relation sentimentale le ton est devenu trop léger pour le propos et finalement l'alliance entre cette légèreté et la gravité des sujets liés à la condition de la femme en Iran noie le propos.

- Les personnages de la mère et de la fille sont profondément horripilants et Arezou n'a pas suffisamment de personnalité et de consistance pour offrir un vrai personnage digne d'intérêt capable de sauver le roman.

 

Du même auteur : Un jour avant Pâques  ♥ ♥ ♥ ; C'est moi qui éteins les lumières ♥ ♥ ♥ ♥

Présentation de l'éditeur : Zulma

Publié dans Littérature Asie

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Dans les eaux du lac interdit de Hamid ISMAILOV

Publié le par Hélène

♥ ♥

A bord d'un train qui traverse les steppes Kazakhes, un voyageur rencontre un jeune musicien jouant du violon de façon prodigieuse. Le garçon ne semble pas avoir plus de douze ans, et pourtant il en a vingt-sept. Il raconte alors son histoire au voyageur.

Le jeune Yerzhan vit une enfance plutôt épanouie, il est amoureux de la belle Aisulu et tous deux prévoient de se marier à l'âge adulte. Comme il est doué en musique, son oncle l'emmène prendre des cours de violon auprès de Petko.

A quelques dizaines de kilomètres de Kara-Shagan se trouve la Zone et le Lac interdit. Personne ne s'y baigne, c'est défendu, et pourtant le jeune Yerzhan va repousser les interdits...

Dans ce court roman, il est question d'essais nucléaires, d'amour, de jalousie, de contes, avec en toile de fond cette atmosphère un peu magique des légendes millénaires.

Ce que j'ai moins aimé :

Le fil narratif se perd quelquefois entre le récit et l'imagination du narrateur à qui Yerzhan raconte son histoire et entre ladite histoire du jeune homme. Il m'a manqué un petit supplément (de narration peut-être) pour être totalement conquise...

 

Présentation de l'éditeur : Denoël

Publié dans Littérature Asie

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Il fut un blanc navire de Tchinguiz Aïtmatov

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

À la limite du monde habité, dans les hautes montagnes de Kirghizie, un petit garçon de sept ans vit seul avec ses grand-parents. Bercé par l'amour de son grand-père à la grande sagesse, il se fabrique un monde de légendes. Le monde des adultes est dur, irrationnel et marqué par l'injustice et ces contes permettent à l'enfant de supporter ce monde ingrat. Son grand-père l'accompagne dans son monde imaginaire, mais lui-même n'est pas respecté à sa juste valeur et est victime d'hommes plus violents. L'enfant espère que un blanc navire l'emmènera loin, près de son père, il espère aussi que la Mère des Mârals à la Belle Ramure que les Kirghiz considère comme la mère de leur peuple reviendra parmi eux pour les sauver.

A travers l'évocation de ce conte traditionnel kirghiz, il apparait que la bêtise de l'homme commence quand l'homme ne respecte pas son passé, ses légendes ni son environnement, cette nature sacrée. De surcroit, l'alcool et la frustration constituent deux fléaux qui s'entrelacent pour faire ressortir le pire de l'homme. Les êtres foncièrement bons se trouvent démunis, profondément meurtris et désœuvrés. 

Un conte poignant !

Du même auteur : Djamilia

Présentation de l'éditeur : Libretto

Publié dans Littérature Asie

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C'est moi qui éteins les lumières de Zoya PIRZAD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Clarisse vit dans le quartier préservé d'Abadan et c'est une mère de famille et une épouse modèle, à l'écoute de ses jumelles, de son fils Armen et de son mari. Sa soeur Alice qui recherche désespérément un mari, et sa mère lui rendent aussi régulièrement visite. L'arrivée de nouveaux voisins bouleverse un temps cet équilibre chèrement acquis.

La tempête intérieure arrive subtilement, au fil du quotidien rythmé par ce dévouement sans bornes à la famille, aux enfants, aux choix du mari, les repas à concocter, les goûters, les invités surprise à satisfaire, la répétition sans fin de tâches qui noient peu à peu l'identité de Clarisse, entièrement absorbée par les autres, ces autres qui peuvent être tellement ingrats quand ils ne voient pas ou ne comprennent pas ce dévouement quotidien. Le réveil se fait par petites touches, discrètement, peu à peu l'univers vacille et Clarisse reprend consistance.

Avec un talent indéniable, Zoya Pirzad décrypte le réveil tout en pudeur d'une femme...

 

Présentation de l'éditeur : Zulma

Du même auteur : Un jour avant Pâques  ♥ ♥ ♥

Publié dans Littérature Asie

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Vi de Kim THUY

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Heureusement, la vie aime surprendre et changer constamment l'ordre des choses afin de donner à tous une occasion de suivre ses mouvements, d'être à l'intérieur d'elle. "

Vi est la petite dernière et seule fille d'une riche famille de Saïgon. A la fin de la guerre, sa famille doit quitter le pays, si bien que Vi et sa famille rejoigneront en bateau le Québec, comme des milliers de réfugiés.

Se replongeant dans son enfance et dans ces années d'exil, l'auteur survole ses souvenirs : la rencontre entre son grand père et sa grand mère, ou entre ses deux parents, l'infidélité de son père, la dureté de sa mère, puis la nouvelle vie dans un autre pays, avec de nouvelles façons de vivre...

Elle évoque les différences de culture et la difficulté pour trouver sa place et se faire comprendre par sa mère dans cette nouvelle vie qui s'offre à elle :

"À l'opposé de la culture occidentale, qui encourage l'expression des sentiments et des opinions, les Vietnamiens les gardent jalousement pour eux ou ne les verbalisent qu'avec beaucoup de retenue parce que cet espace constitue le seul endroit qui soit inaccessible aux autres. "

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai trouvé l'ensemble trop rapide, l'auteur survolant seulement certains épisodes. Dans ses récits précédents, elle s'arrêtait juste sur quelques années, ce qui permettait de s'appesantir et d'incarner davantage les personnages, alors qu'ici elle balaie plusieurs années et personnes au détriment de la narration.

Présentation de l'éditeur : Liana Levi

Du même auteur : Ru ; Man

 

Publié dans Littérature Asie

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