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litterature europe

Entre ciel et terre de Jón Kalman Stefánsson

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"L'existence humaine se résume à une course contre la noirceur du monde, les traîtrises, la cruauté, la lâcheté, une course qui paraît si souvent tellement désespérée, mais que nous livrons tout de même tant que l'espoir subsiste."

Le village se prépare pour une sortie en mer des pêcheurs. Parmi eux, Bárður, pêcheur à la morue, fasciné par les mots et captivé par sa lecture du Paradis perdu, du grand poète anglais Milton. Il est accompagné du "gamin", un jeune homme de vingt ans, son meilleur ami. Mais malheureusement, trop occupé à retenir les vers de Milton, le pêcheur néglige les préparatifs et oublie sa vareuse seule capable de le protéger des intempéries meurtrières en mer. Après ce voyage, le jeune garçon restera suspendu entre ciel et terre, incertain, en route pour rendre le Paradis perdu à son propriétaire, avançant pas à pas, perclus de douleur.

"L'enfer, c'est d'être mort et de prendre conscience que vous n'avez pas accordé assez d'attention à la vie à l'époque où vous en aviez la possibilité. "

Dans un texte profondément humain et porteur d'espoir, l'auteur prouve sa capacité à capturer l'essence de la condition humaine. Il propose une réflexion poignante sur la vie dans un environnement rude et impitoyable, tout en mettant en lumière la force et la résilience de l'esprit humain. De ce monde âpre, les deux pêcheurs islandais pouvaient s'échapper par le pouvoir des mots, enrichissant ainsi leur univers :

"Certains mots sont probablement aptes à changer le monde, ils ont le pouvoir de nous consoler et de sécher nos larmes. Certains mots sont des balles de fusil, d’autres des notes de violon. Certains sont capables de faire fondre la glace qui nous enserre le cœur et il est même possible de les dépêcher comme des cohortes de sauveteurs quand les jours sont contraires et que nous ne sommes peut-être ni vivants ni morts. "

Leur errance s'apparente finalement à une métaphore de cette quête infinie et éternelle qui consiste à donner un sens à son existence "tout ce que nous pouvons faire, c'est espérer au plus profond de nous-mêmes, à l'endroit où bat le cœur et où s'ancrent les rêves, qu'aucune vie ne soit en vain, ne soit sans but."

Pour eux, le sens serait peut être dans la solidarité, cette fraternité qui relie les humains et nous sauve de la solitude : "Nous devons prendre soin de ceux qui nous sont chers et à qui nous le sommes. Ce doit être là l'une des lois de l'existence et le diable botte le cul de ceux qui ne s'y plient pas."

Le roman est porté par une prose poétique magnifique, qui nous emporte aux confins de l'Islande auprès de ces hommes perdus dans ces matins sans aube.

"L'homme est une créature étonnante. Il lutte contre les puissances naturelles, triomphe de difficultés apparemment insurmontables, il est le seigneur de la terre et pourtant, il maîtrise aussi peu sa pensée que les gouffres qu'elle recouvre, qu'abritent ces abîmes, comment se forment-ils, et d'où nous viennent-ils, ces profondeurs obéissent-elles à des lois ou bien l'homme traverse-t-il la vie avec, au fond de l'âme, un périlleux chaos ? "

Il s'agit du premier volet d'une quête initiatique : suivront La Tristesse Des Anges et Le Cœur de l'homme.

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : Asta ♥ ♥ ♥

Publié dans Littérature Europe

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Histoire de Tönle de Mario RIGONI STERN

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Il se sentait comme le gardien des biens que tout le monde avait laissés et sa présence était comme un signe, un symbole de vie pacifique opposé à la violence de la guerre."

Sur le plateau d'Asagio, dans les Alpes italiennes, Tönle tente de subvenir aux besoins de sa famille. Il s'adonne ainsi à la contrebande, jusqu'au jour où il blesse malencontreusement un douanier et qu'il doit fuir, poursuivi par la justice. Il devient alors mineur en Styrie, colporteur d'estampes dans les carpates, jardinier à Prague. Chaque hiver, il retourne chez lui, n'ayant de cesse de vouloir retrouver les siens, sa maison, son cerisier sur le toit, le potager sur le devant. Même si la première guerre mondiale bouleverse alors les destins, Tönle restera fidèle à cette image simple du paradis perdu et du bonheur. Dés que l'occasion se marchera, il marchera vers sa maison, vieillard têtu dont le bonheur a été sacrifié par les luttes de pouvoir inhérentes à l'Histoire.

Etre solaire, parlant plusieurs langues, il se fond dans le paysage et prouve l'inanité des frontières et des guerres qui tuent l'humain. En opposition avec l'autorité étatique et militaire, qu'elle soit nationale ou étrangère, il fait valoir le pragmatisme terre-à-terre, l'orgueil communautaire et le désir de préserver une existence paisible sur la terre héritée de ses ancêtres, accompagné de son fidèle chien et de son troupeau de moutons, sans avoir besoin de solliciter l'aide du reste du monde. Sur sa route le vieil homme rencontre des hommes bons qui se moquent des nationalités et savent voir en lui un humain lumineux attaché à sa terre et aux siens. 

Lui-même ici des hauts plateaux, Mario Rigoni Stern rend hommage à ses racines avec simplicité et humilité au travers de récits, qui avec une économie de mots reviennent à l'essentiel : un foyer, une famille, une vie simple en accord avec la nature.

Un très beau chant mélancolique qui place l'humain au cœur de ses préoccupations !

Présentation de l'éditeur : Gallmeister

Du même auteur : Les saisons de Giacomo ♥ ♥ ♥ ; Hommes, bois, abeilles ♥ ♥ ♥ ♥ ; Pour Primo Levi ♥ ♥ ♥ ; Le sergent sous la neige ♥ ♥ ♥ ♥

Thème du mois : Dépassons les frontières

Publié dans Littérature Europe

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La longue vue de Elizabeth Jane HOWARD

Publié le par Hélène

♥ ♥

"L'idée qu'on se faisait à l'avance de quelque chose était un poids plume voué à affronter l'inévitable masse du réel, tellement plus convaincante."

Londres, 1950. Antonia et Conrad Fleming préparent les fiançailles de leur fils Julian dans le quartier chic de Campden Hill Square. Antonia fait alors le point sur son propre mariage et force lui est de constater son échec... Sa fille ne semble pas mieux partie et quant à Julian, il a choisi une jeune fille fade très effacée qui lui promet un ennui profond ! La narration remonte alors le cours du temps pour retrouver Antonia en 1942 à Londres, puis en 1937 à Saint Tropez, à Paris en 1927 durant sa lune de miel, et enfin en 1926 dans le Sussex alors qu'à dix-neuf ans, elle rêve au mariage et à ses perspectives...

Elizabeth Jane HOWARD fait preuve là encore d'un talent indéniable pour explorer les intrications et les tensions des relations humaines au sein d'une famille bourgeoise. En proposant cette structure à rebours, elle déploie une vie entière qui permet de mettre en lumière les illusions perdues d'Antonia. Cette perspective multigénérationnelle de la famille permet d'examiner les évolutions et les dysfonctionnements qui surviennent au fil du temps. L'autrice puise dans ses expériences personnelles et dans son observation de la société pour former un portrait caustique de cette famille Fleming. "Jai été extraordinairement amoureux de toi, autrefois. » Cette phrase cruelle prononcée par Conrad, le mari d'Antonia, l’écrivaine l’a entendue de Kingsley Amis, son troisième mari : elle le raconte à sa biographe, la critique littéraire Artemis Cooper (A Dangerous Innocence, éd. John Murray, 2016, non traduit).

Présentation de l'éditeur : Editions La Table Ronde

Du même auteur La saga des Cazalet t1 ; Tome 2 ; Tome 3 ; Tome 4 ; Tome 5

Publié dans Littérature Europe

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Le blé en herbe de COLETTE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Deux adolescents parisiens, Phil, 16 ans et Vinca, 15 ans passent leur été dans la même maison familiale au bord de la mer en Bretagne. Ils découvrent l'évolution de leurs sentiments et désir, prenant conscience que cet été marquera la frontière entre enfance et adolescence. Phil rencontre une dame plus âgée et noue avec elle une relation charnelle, tandis que, dans l'ombre Vinca prend peu à peu conscience de son pouvoir d'attraction.

Rappelons que dans le contexte de l'époque - ce roman ayant été publié en 1923 - l'initiation sexuelle de deux adolescents était un sujet tabou. Tout est suggéré avec subtilité, en filigrane apparait peu à peu la perte du monde doré et innocent de l'enfance au profit d'une certaine forme de gravité liée à l'âge adulte, empli de compromis complexes.

"Je crève, entends-tu, je crève à l'idée que je n'ai que seize ans ! Ces années qui viennent, ces années de bachot, d'examens, d'institut professionnel, ces années de tâtonnements, de bégaiements, où il faut recommencer ce qu'on rate, où on remâche deux fois ce qu'on n'a pas digéré, si on échoue... Ces années où il faut avoir l'air, devant papa et maman, d'aimer une carrière pour ne pas les désoler, et sentir qu'eux-mêmes se battent les flancs pour paraître infaillibles, quand ils n'en savent pas plus que moi sur moi... "

En toile de fond, la Bretagne et ses paysages changeants eux aussi, la mer comme refuge annuel synonyme d'habitude et de sécurité, mais aussi la mer violente et surprenante...

"Une éclaircie retint l'averse dans la nue, entrouvrit au-dessus de l'horizon une plaie lumineuse, d'où s'épanouit un éventail renversé de rayons, d'un blanc triste. "

Présentation de l'éditeur : J'ai Lu

Du même auteur : Sido et les vrilles de la vigne ♥ ♥ ♥ ♥

Publié dans Littérature Europe

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Et la vague les emporta... de Molly KEANE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Au début du 20ème siècle, à Garonlea en Irlande, Lady Charlotte règne d'une main de fer sur sa famille, son mari, ses quatre filles et son fils Desmond. Tous vivent dans son ombre, et leur destin tient entre ses mains. Mais quand Desmond épouse la jeune et belle Cynthia, Lady Charlotte rencontre une rivale prête à tout pour faire de sa demeure la plus accueillante de la région, à grand renfort de parties de chasse et de garden-parties. La plus jeune fille de Lady Charlotte Diana se place sous la coupe de Cynthia, trop heureuse d'échapper à l'emprise de sa mère.

Le roman s'étire sur plusieurs années et brosse le portrait sans concession de l'aristocratie anglo-irlandaise dans les années 20. Les portraits sont acides, clairvoyants, portés par des détails signifiants. Chacun reste perclus dans sa solitude, guetté par la déconvenue et la vieillesse qui s'installe insidieusement. Restent les moments d'insouciance, les parties de chasse pour Cynthia, sa passion pour les jardins pour Diana, le lien fort qui les unit pour les deux enfants de Cynthia. Les lieux ont aussi leur importance, Garonlea semble marquée par la morosité, la noirceur de l'âme de Lady Charlotte et il faudra que Cynthia use de toutes ses ressources pour chasser cette mélancolie prégnante pour moderniser ce lieu lourd de tradition.

Une étude de mœurs remarquable par sa finesse !

Présentation de l'éditeur : Editions de la table ronde

Du même auteur : Fragiles serments  ♥ ♥ ♥ ; Chasse au trésor ♥ ♥ ♥ ; Un beau mariage ♥ ♥ 

Publié dans Littérature Europe

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Miss Islande de Audur Ava OLAFSDOTTIR

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Il fallait ... porter en soi un chaos... pour pouvoir mettre au monde une étoile qui danse..."

En Islande en 1963 Hekla, 21 ans part pour la capitale, et s'installe chez son ami Jon John. Les deux amis se protègent mutuellement, conscients d'être des êtres à part qui trouvent difficilement leur place dans la société islandaise de l'époque : elle, parce qu'elle est une femme qui écrit, lui parce qu'il préfère les hommes aux femmes. Ils se trouvent, se rassemblent, se complètent, s'épaulent dans l'adversité. Chacun tente de poursuivre ses rêves malgré un climat peu propice : Jon rêve de travailler dans un théâtre pour fabriquer des costumes quand Hekla aimerait éditer son roman. Mais Jon est malmené, battu, et tout ce qu'on propose à la narratrice est de devenir Miss Islande, de vendre sa beauté et non pas ses écrits.

Hekla est soutenue aussi par son amie Isey, une jeune femme qui prend peu à peu conscience aussi des ses limites en tant que femme : si elle ressent des besoins d'écrire également, ce qu'elle réalise dans son journal intime, elle est obligée de le ranger dans un seau, de le cacher à son mari. Avec l'arrivée d'un enfant, elle est rattrapée par des envies de maison, de confort, de couleur de papier peint, laissant son journal au fond du seau.

Ces personnages sont prisonniers d'un monde conservateur, alors qu'ils sont prêts à éclater, et leur seul échappatoire est l'art qui transcende et leur permet de survivre. Une luminosité s'échappe de ces vies, de ces femmes qui tentent d'être libres et de s'accomplir en suivant leurs choix. Hekla, fidèle au nom du volcan qu'elle porte est tempétueuse, bien décidée à faire entendre sa voix et à envoyer au tapis ceux qui ne la louent que pour sa beauté...

Ce magnifique roman de Audur Ava Olafsdottir rappelle combien il est important de s'accrocher à ses rêves, envers et contre tout. Peu à peu, tous les personnages font un bout de chemin vers la liberté et même s'ils n'arrivent pas encore au bout, ils avancent grâce à ce lien particulier qu'ils tissent et consolident. L'amitié scintille au cœur du roman, éclairant les êtres et les empêchant de renoncer, malgré un climat clairement réfractaire à leurs idées.

Un coup de cœur !

Présentation de l'éditeur : Zulma

Du même auteur :  Rosa candida ♥ ♥ ♥ ♥ ;  L’embellie  ♥ ♥ ♥ ; L'exception ♥ ♥ ♥ ♥ ; Le rouge vif de la rhubarbe ♥ ♥ ♥ ♥ ;  Ör ♥ ♥ ♥ ; Miss Islande ♥ ♥ ♥ ♥ ; La vérité sur la lumière ♥ ♥ ♥ ♥  ; Eden ♥ ♥ ♥ 

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De pain et de lait de Karolina RAMQVIST

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

L'autrice retrace ici son autobiographie, son enfance, son amour inconditionnel pour ses grands parents, les absences de sa mère, le père trop parfait chez qui elle redoute de ne pas être conforme à cette perfection. Elle utilise les repas comme points de repères, comme ponts entre elle et les gens qu'elle aime, insistant sur la fonction bienveillante qui réside au cœur du fait de cuisiner pour soi ou les autres. Le plaisir des saveurs, tout comme celui du partage vibre bien souvent au cœur des pages.

Mon avis :

Je me suis laissée abusée par la quatrième de couverture qui a - délibérément je pense - refusé de dévoiler l'importance du thème de la nourriture pour l'autrice :

"Dans De pain et de lait, Karolina Ramqvist explore ses madeleines proustiennes et nous invite à découvrir l’histoire culinaire et affective d’une famille sur trois générations. Elle se souvient de l’ivresse d’une orgie de clémentines, de la recette du riz au lait cuisiné par sa grand-mère et de l’amertume des crêpes laissées par sa mère pour le goûter qui lui signalaient qu’elle serait seule à la maison.

En retraçant son autobiographie par le prisme de la nourriture, Karolina Ramqvist interroge avec délicatesse ce qui l’a construite, et ce qu’elle tente de transmettre."

Je m'attendais donc à un roman léger mais j'ai découvert petit à petit les coulisses de cet amour excessif. C'est peut-être toute la subtilité de ce roman d'aborder un sujet grave sous un prisme tendre et bienveillant, sans accuser, sans condamner, en exposant seulement ses ressentis d'enfant.

Un livre touchant et délicat !

Présentation de l'éditeur : Buchet Chastel

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Le hérisson de Ferdinand VON SCHIRACH

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Ferdinand VON SCHIRACH est un avocat allemand qui publie en 2009 un recueil de nouvelles Crimes, en se basant sur des cas provenant de ses archives. Sont présentées ici trois de ses nouvelles : Le hérisson, Changement d'heure et L'éthiopien.

Le hérisson

"Le renard sait beaucoup de choses, mais le hérisson sait quelque chose d'important. Que les juges et les procureurs sont des renards, alors il se ferait hérisson."

Dans cette nouvelle, le personnage principal Karim choisit de délibérément jouer le simplet, rôle dans lequel on le maintient depuis l'enfance, pour se jouer de la justice. Il préfère, comme le hérisson rester dans l'ombre et observer ce qui l'entoure, en savoir plus que les autres, mais sans prendre la lumière qui peut être dangereuse.

Changement d'heure

"Les avocats, en revanche, cherchent une faiblesse dans l'édifice de preuves monté par l'accusation. Le hasard est leur allié, leur devoir est d'empêcher toute conclusion hâtive reposant sur une apparente vérité. Un fonctionnaire de police a dit un jour à un juge de la Cour fédérale de justice que les défenseurs n'étaient que les freins du char de la justice. Le juge répondit qu'un char sans frein n'est bon à rien, Un procès pénal ne fonctionne qu'à l'intérieur de ce jeu de forces."

La défense de l'avocat est centrée sur le changement de l'heure d'été à l'heure d'hiver mais cette nouvelle a été la cause de nombreuses discussions pour mieux comprendre le retournement de situation finale, j'ai découvert même des forums de discussions sur ce sujet, sans pour autant découvrir le fin mot de l'histoire.

L'Ethiopien

Cette nouvelle peint le destin d'un homme qui n'a jamais eu de chances dans l'existence, et qui est pris dans les mailles de la justice par hasard.

Toutes ces nouvelles mettent en lumière les rouages, sociaux, économiques ou psychologiques, qui peuvent mener aux tribunaux, tout en déconstruisant cette image prégnante des immigrés coupables de tous les maux.

Avec intelligence et dynamisme, l'auteur partage son expérience d'avocat et montre que les profils défendus ne sont jamais manichéens, ce qui permet sans doute à l'avocat de mener son jeu plus sûrement.

Des nouvelles à découvrir !

Présentation de l'éditeur : Folio

Publié dans Littérature Europe

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L'âge heureux de Sigrid UNDSET

Publié le par Hélène

♥ ♥

Uni fuit sa campagne natale pauvre pour tenter sa chance à la ville et conquérir son indépendance. Elle veut se consacrer au théâtre, mais se rend rapidement compte que là comme ailleurs, elle est à la merci de la critique et du regard des hommes. Elle peine également à trouver du réconfort auprès de Kristian son fiancé, tout aussi enfermé dans des carcans.

Ainsi, ce texte écrit en 1925 met en avant le poids des conventions écrasant les femmes, poids aliénant qui les poussent à  renoncer peu à peu à leurs rêves. Dans ce livre teinté de mélancolie l'accomplissement personnel se perd dans les méandres du couple.

"Vivre ne serait-ce qu'un seul instant, mais vivre de tout notre être une vie intérieure, une vie où nos yeux ne regarderaient plus dans le brouillard qui nous entoure, mais au-dedans de nous-mêmes, dans notre cœur plein de désirs." p 40

Dans la nouvelle suivante, Anton Simonsen, nous suivons un homme d'une soixantaine d'années qui depuis la mort de son épouse enchaîne les emplois précaires.

Ces deux nouvelles offrent un portrait social de la Norvège du début du 20ème siècle et témoignent de l'engagement de cette autrice, prix Nobel de littérature qui n'a cessé de lutter pour l'émancipation de la femme, et contre le poids des conventions et la misère.

Présentation de l'éditeur : Cambourakis

Publié dans Littérature Europe

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Le quinconce de Charles PALLISER

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En Angleterre au début du XIXème, John Huffam vit dans un petit village, choyé par sa mère et ses nourrices. Plane un mystère autour de l'identité de son père, et le jeune garçon se persuade qu'il est apparenté aux châtelains du lieu. Il décide alors de désobéir à sa mère pour enquêter sur ses origines. Mais le danger rôde autour de lui..

Il s'agit ici du premier tome d'une série qui en compte 5, si bien que l'intrigue se met en place lentement, ménageant son suspens. Le parallèle avec Dickens est indéniable, tant cette oeuvre est puissamment romanesque.

Dans sa préface, Gaëlle Josse souligne :

« Amie, ami, toi qui entres en librairie et tournes autour de ce volume, surtout ne le repose pas. Laisse-toi tenter, car je te propose une aventure. Voici laquelle : ce livre est suivi de quatre autres, soit mille cinq cents pages de lecture au total. Je t’invite à embarquer.

Folie, non ? Folie, oui. Folie de lecture et d’écriture, défi de lecteur et d’écrivain. Mais à la clé, qu’on se rassure, nul exploit comptable, nulle épreuve arithmétique remportée pour la gloire.

Je te propose plutôt de vivre un grand bonheur, une authentique félicité comme nous les aimons, nous, les amoureux des livres, les dévoreurs de littérature, les curieux, les insatiables, les assoiffés de toutes les vies, de tous les destins, les affamés d’émotions qui nous tiennent en haleine et immobilisent la course du monde autour de nous. »

A noter la douceur au sens propre de cette réédition : les pages sont réellement douces au toucher, tout comme la couverture !

Présentation de l'éditeur : Libretto

Publié dans Littérature Europe

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