Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

litterature europe

La trilogie de Corfou de Gérald DURRELL

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

« Vivre à Corfou équivaut à vivre une opérette haute en couleur et pleine de rebondissements. »

 

Gerald Malcolm Durrell était un naturaliste, écrivain et présentateur de télévision britannique, connu pour avoir fondé le Durrell Wildlife Conservation Trust et le Zoo de Jersey, sur l'île de Jersey, dans la Manche, en 1958. Il a passé une partie de son enfance en Inde et à Corfou ce qui lui a inspiré "La trilogie de Corfou" constituée de Ma famille et autres animaux, Oiseaux, bêtes et grandes personnes, et Le jardin des dieux, réunis ici pour la première fois en un seul volume.

Avec beaucoup d'humour, il raconte sa jeunesse sur l'île de Corfou aux côtés de sa mère, de sa soeur et de ses deux frères, et de la ménagerie qu'il se crée, en parfait naturaliste débutant. Ainsi, il n'hésite pas à adopter des hiboux, des hérissons, des hippocampes, et tente même d'acquérir un ours qui danse. Son observation attentive de la nature lui permet de contempler avec délices le spectacle fascinant de ce qui l'entoure. Il accompagne les pêcheurs, s'aménage une mare sur la plage pour y placer ses trouvailles, observe les bousiers, traque les argyronètes (araignées d'eau) et n'hésite pas à ramener chez lui une tortue morte pour la dépecer sur la terrasse, ce qui ne ravira pas sa famille, pourtant habitué à ses frasques naturalistes et fera dire à son frère :  

«  Cette maison est un enfer, je vous assure. Il n’est pas un coin qui ne fourmille de bêtes malintentionnées prêtes à se jeter sur vous. (…) D’abord, j’ai été attaqué par un scorpion, une bête hideuse qui a répandu du venin et des petits partout. Puis ma chambre a été saccagée par des pies.  Maintenant, il y a des serpents dans la baignoire et des bandes d’albatros volent autour de la maison avec des bruits pareils à ceux d’une tuyauterie défectueuse. » (p. 249)

Sa famille est tout aussi haute en couleurs, elle a tout a tout « d’un cirque ambulant et son personnel » prenant la vie avec désinvolture:  la maison est trop petite pour recevoir des invités, qu’à cela ne tienne, ils déménagent. Puis la grand-tante Hermione menace de débarquer, nouveau déménagement dans une maison plus petite qui ne permet pas de l’accueillir...

Larry quant à lui a la fâcheuse tendance de ramener dans la maison familiale des amis improbables comme ce Sven capable de jouer - faux- des airs d'accordéon jusque plus soif, ou ce capitaine très séducteur, et très peu capitaine. Sa mère est toute dévouée à ses enfants, offrant un âne à Gerry pour l'accompagner dans ses pérégrinations, et n'hésitant pas à affronter une spirite pour sortir Margo et son acné de ses griffes.

En passionné invétéré, Gérald Durrell est entièrement dédié au présent et savoure chaque seconde passée aux côtés de ceux qu'il aime au cœur de son île paradisiaque, nous faisant découvrir tout un monde insoupçonnable, comme s'il souhaitait retenir ces moments hors du temps, avant que la famille ne s'éparpille et que la guerre ne s'annonce.

"L'air chaud, le vin et la mélancolique beauté de la nuit m'emplissaient d'une délicieuse tristesse. Ce serait toujours ainsi, pensais-je. L'île lumineuse, accueillante, pleine de secrets, ma famille et mes animaux autour de moi et , par-dessus le marché, nos amis."

A savoir : Ces romans autobiographiques ont été adaptés pour la télévision sous le titre "The Durrells" (titre français La Folle Aventure des Durrell) en 2016.

Et pour le clin d’œil : il s'agit d'un de mes livres préférés !

 

Présentation de l'éditeur : Editions de la table ronde

Du même auteur : Le aye-aye et moi

Thème du jour : Nature

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

La peur et autres nouvelles de Stefan ZWEIG

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

« Pourtant, je sais que les livres sont faits pour unir les hommes par-delà la mort et nous défendre contre l'ennemi le plus implacable de toute vie, l'oubli. »

Dans ce recueil de six nouvelles le génie de Zweig vous prend à la gorge. Admirateur de Maupassant, Zweig voulait, dans ces six chefs-d’œuvre, «résumer le destin d’un individu dans un minimum d’espace et donner dans une nouvelle la substance d’un livre».

La peur nous plonge au cœur des angoisses de Irène, femme infidèle qui redoute que son mari découvre la vérité. Le processus psychologique complexe de la tromperie est admirablement bien disséqué.

« Blottie paresseusement dans la tranquillité d'une existence bourgeoise et confortable, elle était tout à fait heureuse aux côtés d'un mari fortuné, qui lui était intellectuellement supérieur, et de leurs deux enfants. Mais il est une mollesse de l'atmosphère qui rend plus sensuel que l'orage ou la tempête, une modération du bonheur plus énervante que le malheur. La satiété irrite autant que la faim, et la sécurité, l'absence de danger dans sa vie éveillait chez Irène la curiosité de l'aventure. »

Le narrateur de  Révélation inattendue d'un métier découvre fasciné le métier subtil du pickpocket. Leporella s'attache au destin d'une servante qui apprécie un peu trop à son maitre. Dans le merveilleux La femme et le paysage le narrateur se laisse emporter par des vagues de volupté et de sensualité lors d'un orage.

« La lutte voluptueuse entre le ciel et la terre était d'une beauté démoniaque, c'était une gigantesque nuit de noces dont je partageais le plaisir en pensée. Les éclairs empoignaient la terre frémissante, le tonnerre s'abattait sur elle et c'était dans cette obscurité gémissante une étreinte passionnée. Les arbres soupiraient voluptueusement, et, au milieu des éclairs de plus en plus violents, l'horizon tissait ses mailles, les veines ouvertes du ciel se mêlaient en coulant aux rigoles des chemins. Tout se disloquait, s'effondrait, la nuit et le monde, et un souffle nouveau, merveilleux, dans lequel l'odeur des champs se mêlait à l'haleine embrasée du ciel, me pénétrait de sa pureté. « 

Les deux dernières nouvelles prouvent combien l'art et la passion peuvent maintenir un homme en vie : Le bouquiniste Mendel contant la passion de cet homme pour les livres et La collection invisible présentant un collectionneur aveugle, qui trouve du réconfort en touchant les oeuvres inestimables de sa collection.

« Ce que  j'emportais, c'était cette chose inestimable : le souvenir d'un enthousiasme vivant et pur, d'une extase spirituelle entièrement vouée à l'art que les hommes semblent ne plus connaître depuis longtemps. »

« Jamais je n'oublierai la joie de cet homme. A sa fenêtre, il planait au-dessus des passants affairés et inquiets. Une illusion bienfaisante, semblable à un nuage vaporeux, lui cachait le monde réel et ses turpitudes. Et je me rappelai cette parole si vraie — de Goethe, je crois : « Les collectionneurs sont des gens heureux. » »

A travers ces nouvelles, l'auteur sonde l'âme humaine, ses noirceurs mais aussi ses illuminations capables de le sauver du naufrage.

Un essentiel !

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Du même auteur : Le joueur d'échecs ♥ ♥ ♥ Magellan   ♥ ♥ ♥ (Biographie) ; Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme ♥ ♥ ♥ 

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Le général du roi de Daphné DU MAURIER

Publié le par Hélène

♥ ♥

Richard de Grenville est le fils cadet d'un seigneur de Cornouailles, engagé auprès du roi, sa fidélité peut se muer en cruauté. Il séduit la jeune Honor Harris, et les deux jeunes gens très amoureux semblent voués à un bel avenir quand un accident condamne leurs fiançailles. Honor devient infirme, vivant dans l'attente des rares retrouvailles avec celui qu'elle ne cessera d'aimer.

Au cœur du XVIIème siècle, la guerre civile gronde, opposant Charles Ier d'Angleterre au Parlement et à Oliver Cromwell.

Ce que j'ai aimé :

La figure de Honor est touchante, héroïne atypique, infirme, fidèle malgré le conflit qui couve entre Richard et sa famille, et courageuse au cœur de la guerre, n'hésitant pas à protéger les siens au péril de sa vie.

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai été moins séduite par l'aspect historique.

Bilan :

Ce n'est pas mon préféré de cette autrice, je vous conseille plutôt Ma cousine Rachel ou  Rebecca


Présentation de l'éditeur :

Du même auteur : Mary Anne ♥ ♥  ; Ma cousine Rachel ♥ ♥ ♥ ♥ ; Rebecca ♥ ♥ ♥ ♥ ; L'amour dans l'âme ♥ ♥ ♥

7 juin : Couple

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Divorce à l'anglaise de Margaret KENNEDY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

A trente-sept ans, Betsy Canning décide de divorcer. Elle informe ses parents de sa décision, et sa belle-mère se met aussitôt en tête de contrecarrer ses projets, car en 1936, la société anglaise est encore frileuse au sujet du divorce. Mais Alec, le mari, enchaine les bévues, et poussé par l'ingérence des uns et des autres, le divorce en vient à être prononcé. Chacun tente alors de se reconstruire et de se persuader qu'il a fait le bon choix, quand les amis, et les membres de la famille doivent choisir leur camp... Les enfants peinent à prendre partie, tant les torts liés à une séparation sont souvent partagés. Et pourtant ce divorce ne sera pas sans conséquences sur leur trajectoire.

Roman assez amer, Divorce à l'anglaise explore les coulisses de la bonne société anglaise de 1936 : le rêve de liberté de Betsy tournera court, étouffé par les conventions.

La finesse d'analyse psychologique rend ce roman universel et atemporel, sondant les tréfonds des relations humaines aux multiples ramifications faites de désirs inavouables, d'orgueil inconsidéré, et de destins impromptus. Un roman qui n'est pas sans rappeler La saga des Cazalet !

Présentation de l'éditeur : Editions de la table ronde

De la même autrice : Le festin

Organisé par par Lou par Martine

Thème du jour : A vos pals !

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Le sergent dans la neige de Mario RIGONI STERN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

Mario Rigoni Stern livre ici le premier de ses livres, dans lequel il raconte sa propre expérience de la retraite de Russie : des soldats italiens perdus dans la steppe, qui marchent inlassablement et luttent. Il raconte la marche, le froid, la souffrance, et cette envie viscérale de rentrer au pays, près de siens ? L'un d'eux demande sans cesse "Chef, on la reverra-t-y, la maison ?" et l'auteur qui lui répond invariablement "Bien sûr, Giuanin, qu'on la reverra, la maison" parce que l'espoir est ce qui les porte, il y a ceux qui rêvent de gamelles de macaronis, ou de simplement dormir, ceux qui s'imagine à la plage, ou simplement ceux qui veulent serrer les leurs contre eux.

L'espoir de revoir la patrie les fait tenir, tout comme l'entraide, l'humanité. Le récit de Rigoni Stern, devenu un classique des lettres italiennes d'après-guerre est remarquable en ce sens : témoin du pire, jamais l'auteur n'a perdu foi en l'homme. Primo Levi écrivit à propos de l'auteur : "Le fait que Rigoni Stern existe est en soi miraculeux. Miraculeuse d'abord sa propre survie : celle d'un homme qui s'est toujours campé aux antipodes de la violence et que le destin a contraint à participer à toutes les guerres de son temps. Miracle, enfin, le fait que Rigoni soit parvenu à garder son authenticité dans notre époque de fous."

Cette humanité transparait sans cesse, dans de petits gestes : ne pas tirer sur les hommes qui viennent récupérer les corps de leurs camarades tombés ou blessés, ou ce jour mémorable où il entre dans une isba dans laquelle des soldats russes mangent. Chacun s'observe, la mère de famille apporte une assiette et l'auteur mange aussi, sous les regards ennemis.

« C’est comme ça que ça s’est passé. A y bien réfléchir, maintenant, je ne trouve pas que la chose ait été étrange, mais naturelle, de ce naturel qui a dû autrefois exister entre les hommes. La première surprise passée, tous mes gestes ont été naturels ; je n'éprouvais aucune crainte, ne sentais aucun désir de me défendre ou d'attaquer. C'était tellement simple. Et les Russes étaient comme moi, je le sentais. Dans cette isba venait de ses créer entre les soldats russes, les femmes, les enfants et moi, une harmonie qui n'avait rien d'une armistice. C’était quelque chose qui allait au-delà du respect que les animaux de la forêt ont les uns pour les autres. Pour une fois, les circonstances avaient amené des hommes à savoir rester des hommes. Qui sait où se trouvent à présent ces hommes, ces femmes, ces enfants. J'espère que la guerre les a tous épargnés. Tant que nous vivrons, nous nous souviendrons, tous tant que nous étions, de notre façon de nous comporter. Surtout les enfants. Si cela s'est produit une fois, ça peut se reproduire. Je veux dire que cela peut se reproduire pour d'innombrables autres hommes et devenir une habitude, une façon de vivre. » p 163

Un récit magnifique !

Du même auteur : Les saisons de Giacomo ; Hommes, bois, abeilles ; Pour Primo Levi

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Les abeilles grises de Andreï KOURKOV

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Les abeilles grâce à leur discipline et leur travail, avaient construit le communisme dans les ruches. Les fourmis, elles, étaient parvenues à un vrai socialisme naturel. N'ayant rien à produire, elles avaient juste appris à maintenir l'ordre et l'égalité. Mais les humains ? Il n'y avait chez eux ni ordre ni égalité." p 298

Sergueï vit dans un petit village situé dans la "zone grise", placée entre l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses, dans la zone grise en 2017. Tout le monde a déserté le village, excepté Sergueï et son voisin Pachka, son ennemi d'enfance. Les deux hommes malgré leurs différends passés sont bien obligés de s'entendre pour lutter contre la solitude qui tombe sur eux et le dénuement dans lequel ils se trouvent. Sergueï prévoit de partir au printemps avec ses abeilles pour leur offrir des vacances dans un endroit plus calme. Son voyage au-delà de la zone grise ne sera pas sans surprises...

Sergueï est un personnage attachant, qui sait prendre soin des autres tout comme il prend soin de ses abeilles. Il est attentif, aimant et profondément humain.

Ce que j'ai moins aimé :
Le rythme est très lent, surtout dans la première partie du roman, alors que le temps est comme suspendu et que les journées des deux hommes s'étirent sans fin.

Bilan :

Les abeilles grises est  un roman qui se lit doucement, sans se précipiter pour en saisir toute la beauté et fantaisie...

Présentation de l'éditeur : Editions Liana Levi

Du même auteur :  Laitier de nuit ♥ ♥ ♥ Surprises de Noël ♥ ♥ ♥ ; Le concert posthume de Jimi Hendrix ♥ ♥ ; Vilnius, Paris, Londres ♥ ♥ 

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

La proie de Irène NEMIROVSKY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

« La réussite, quand celle-ci est lointaine, a la beauté du rêve, mais dès qu’elle se trouve sur le plan des réalités, elle parait sordide et petite. »

Dans les années 30 le jeune Jean-Luc Daguerne, juste héritier de Rastignac, n'a qu'un idée en tête : réussir. L'époque n'est guère favorable à sa recherche, le travail manque pour assouvir ses ambitions personnelles, de fait, il espère atteindre les cercles du pouvoir par le biais d'un mariage avec Edith, fille d'un banquier. Son désir, la misère et la force de sa jeunesse le poussent en avant, mais une fois au sommet, son énergie restera-t-elle intact ?

Le désir, insatiable, se rappelle sans cesse à lui et si les illusions de la jeunesse lui laissent penser que le bonheur est au bout du chemin, il comprend au fil du temps que la réussite est fluctuante :

« Des succès partiels, empoisonnés par le doute de soi, l’amertume, l’envie, la peur, mais ces sensations aiguës que donne le triomphe, tout ce que ce petit José imaginait sans doute, cela, c’était des rêveries d’enfant. Il restait toujours quelque chose de plus à obtenir, quelque chose de plus rare, de plus difficile, d’inaccessible. Il restait les rivaux. Il restait la peur de l’échec.» p139

Il n'aspire alors qu'à la paix et se laisse gagner par une passion amoureuse, qui là aussi, s'avèrera décevante. De chasseur, il devient proie, victime d'un sentiment fatal qui le ronge.

Ce roman remarquable sur le destin d'un arriviste voué à la désillusion n'est pas sans rappeler les romans de Balzac ou Stendhal. Les personnages sont tout autant incarnés, représentation fantomatique de types sociaux qui courent après un bonheur factice.

Un roman poignant !

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

Du même auteur : Suite française ♥ ♥ ♥ 

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

La saga des Cazalet tome 5 La fin d'une ère

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

En 1956, neuf ans après le mariage de Polly, l'union de Clary et d’Archie et le divorce de Louise, la Duche s'éteint, emportant avec elle toute une époque. L'entreprise familiale prend l'eau, obligeant Hugh et Edward à envisager de vendre Home Place, demeure ancestrale qui aura vu tant de générations se côtoyer. Alors que Rachel pourrait prendre son envol et enfin vivre pleinement sa relation avec Sid, des soucis de santé les brident malheureusement aux portes du bonheur. Polly et Clary tentent quant à elles de trouver un juste équilibre entre leur vie de famille et leur vie professionnelle. Louise, fidèle à elle-même vit des amours compliquées, et les trois cousins Teddy, Simon et Neville tentent de trouver leur place dans ce monde vacillant.
La Fin d’une ère, écrit dix-huit ans après les quatre autres volumes – Elizabeth Jane Howard était alors âgée de quatre-vingt-dix ans –, signe la fin de la magistrale saga des Cazalet. Ce dernier tome nous emporte dans les entrelacs compliqués des relations familiales, notamment au sein du couple et de ses "petits arrangements". L'harmonie semble pourtant prédominer malgré quelques dissensions, tous se retrouvent autour du repas de Noël pour gommer un instant les défauts inhérents à l'être humain. Si la mort et la maladie s'installent aussi discrètement parmi eux, elles s'inscrivent finalement naturellement dans le destin de cette famille, comme des compères douloureux, mais malgré tout inévitables.

C'est avec regret que l'on quitte les protagonistes, devenus au fil des années comme des membres de notre propre famille.

Présentation de l'éditeur : Les éditions de la Table Ronde

Les autres tomes : La saga des Cazalet t1 ; Tome 2 ; Tome 3 ; Tome 4

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Gioconda de Nikos KOKANTZIS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Nìkos, un adolescent, et Gioconda, une jeune fille juive, s’aiment d’un amour absolu jusqu’à la déportation de celle-ci à Auschwitz, en 1943.

Le narrateur / auteur décrit les premiers émois amoureux, la découverte de la sexualité, l'émerveillement ressenti face à ce nouveau monde qui s'offre à eux, mais parallèlement, dans l'ombre, la fin se rapproche. Cette alliance entre la découverte de la sensualité, l'amour entier de la jeunesse et cette menace qui rôde dans l'air et les condamne crée toute la subtilité du roman.

Nikos Kokantzis a passé plusieurs années sans souhaiter évoquer cet amour tragique, mais quand il a compris que Gioconda mourrait une deuxième fois si il n'en parlait pas, il lui a écrit ce livre, son unique livre, mémorial inoubliable.

Présentation de l'éditeur : Les éditions de l'aube

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

Les printemps sauvages de Douna LOUP

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

La narratrice passe son enfance à vagabonder sur les chemins aux côtés de sa mère, à la recherche de son frère. Elles dorment dans des champs, travaillent dans les fermes, habitent des cabanes lovées dans la forêt. Puis vient le temps des premières amours, la jeune femme découvre sa sexualité et s'éloigne de sa mère.

"Je sors, je jette, je cours, je crie dans les sentiers, j'écris des mots sous la lune et je contemple le ciel mordoré comme une gamine en oubliant l'heure du coucher, les "il faut que" et tous les supplices que je m'imposais. C'en est fini d'être triste ici-bas, c'en est fini de geindre et de soupirer, on avance, c'est trop court, c'est trop précieux la vie, tout peut être perdu en un instant, alors se morfondre c'est inutile. Avancer."

Dans une écriture poétique portée par la lumière, Douna Loup nous invite à un retour à l'essentiel, à la nature et à sa beauté et ses merveilles.

"Sur les sentes sauvages du monde je n'ai ni nom ni sexe, mais pour seule certitude d'exister et de confluer comme toutes les espèces animale, végétales, minérales.

J'avance.

Sur les sentes sauvages de la forêt.

Je noie mon corps et deviens transparente, je froisse l'air.

Fougères frôlantes."

Un très beau texte !

 

Présentation de l'éditeur : Editions Zoé

Publié dans Littérature Europe

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>