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biographies et cie

Magellan de Stefan ZWEIG

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

 "La somme des obstacles qu'un homme surmonte en pareil cas donne toujours la mesure véritable, exacte, de l'oeuvre et de celui qui l'a accomplie." (p. 101) 

 

L’auteur :

 

Romancier, nouvelliste, dramaturge, Stefan Zweig est notamment l'auteur de Brûlant Secret (1911), Jérémie (1917), La Peur (1920), Amok et Lettre à une inconnue (1922), Volpone (1927), une biographie de Marie-Antoinette (1932), Vingt-quatre heures de la vie d'une femme (1934), La Pitié dangereuse (1938) et Le joueur d'échecs publié après sa mort en 1943.
Né à Vienne, d'un père juif riche tisserand et d'une mère issue d'une famille de banquiers italiens, il étudie la philosophie et l'histoire de la littérature. Sa famille est croyante mais modérée.
Avant la première guerre mondiale il voyage beaucoup en Europe d'abord puis en Inde et aux États-Unis. Il s'engage dans l'armée autrichienne en 1914 mais reste un pacifiste convaincu. Durant la guerre il s'unit avec d'autres intellectuels, dont Romain Rolland dans un pacifisme actif. A la fin de la guerre, il prône l'unification de l'Europe face à la montée du nazisme en Allemagne.

Hormis Romain Rolland, il compte parmi ses amis, Sigmund Freud, Emile Verhaëren.
Sa vie est bouleversée par l'arrivée d'Hitler au pouvoir. Dés les premières persécutions, il quitte l'Autriche pour l'Angleterre (Bath puis Londres).

En 1941, il part pour le Brésil et s'installe à Rio. Effondré par l'anéantissement de ses rêves pacifistes et humanistes d'union des peuples il se donne la mort. (Présentation : Babélio)

 

L’histoire :

 

C'est sur un paquebot trop confortable, en route pour l'Amérique du Sud, que Stefan Zweig eut l'idée de cette odyssée biographique. Il songea aux conditions épouvantables des voyages d'autrefois, au parfum de mort salée qui flottait sur les bougres et les héros, à leur solitude. Il songea à Magellan, qui entreprit, le 20 septembre 1519, à 39 ans, le premier voyage autour du monde. Un destin exceptionnel...Sept ans de campagne militaire en Inde n'avaient rapporté à Magellan le Portugais qu'indifférence dans sa patrie. Il convainc alors le roi d'Espagne, Charles-Quint, d'un projet fou ; " Il existe un passage conduisant de l'océan Atlantique à l'océan Indien. Donnez-moi une flotte et je vous le montrerai et je ferai le tour de la terre en allant de l'est à l'ouest " (C'était compter sans l'océan Pacifique, inconnu à l'époque..). magellan.jpgJalousies espagnoles, erreurs cartographiques, rivalités, mutineries, désertions de ses seconds pendant la traversée, froids polaires, faim et maladies, rien ne viendra à bout de la détermination de Magellan, qui trouvera à l'extrême sud du continent américain le détroit qui porte aujourd'hui son nom. Partie de Séville avec cinq cotres et 265 hommes, l'expédition reviendra trois ans plus tard, réduite à 18 hommes sur un raffiot. Epuisée, glorieuse. Sans Magellan qui trouva une mort absurde lors d'une rixe avec des sauvages aux Philippines, son exploit accompli. Dans ce formidable roman d'aventures, Zweig exalte la volonté héroïque de Magellan, qui prouve qu'" une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables ".(Présentation de l’éditeur)

 

Mon avis :

 

Une vraie plume de talent pour rendre hommage à cet homme au destin extraordinaire...

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Le talent de Stefan Zweig transforme la biographie en véritable roman d'aventure passionnant. Dessinant les enjeux sans s'enliser dans des considérations politiques trop abruptes aux néophytes, il dresse un portrait saississant de l'époque. Plus qu'un hommage à un navigateur, cette biographie est un hommage rendu à tous ceux qui, malgré des circonstances excessives et dangeureuses, ont oeuvré pour le progrès.

 

« Dans les grands faits de l’histoire, il y a toujours, parce qu’ils s’élèvent tellement au-dessus de la commune mesure, quelque chose d’incompréhensible ; mais ce n’est que grâce aux exploits incroyables qu’elle accomplit que l’humanité retrouve sa foi en soi. » (Préface)

 

"Mais ce n'est jamais l'utilité d'une action qui en fait la valeur morale. Seul enrichit l'humanité, d'une façon durable, celui qui en accroît les connaissances et en renforce la conscience créatrice. Sous ce rapport l'exploit de Magellan dépasse tous ceux de son époque. (...) L'exploit de Magellan a prouvé, une fois de plus, qu'une idée animée par le génie et portée par la passion est plus forte que tous les éléments réunis et que toujours un homme, avec sa petite vie périssable, peut faire de ce qui a paru un rêve à des centaines de générations une réalité et une vérité impérissables." (p. 267) 


Premières phrases :

 

« Au commencement étaient les épices. Du jour où les Romains, au cours de leurs expéditions et de leurs  guerres, ont goûté aux ingrédients brûlants ou stupéfiants, piquants ou enivrants de l’Orient, l’Occident ne veut plus, ne peut plus se passer « d’espiceries », de condiments indiens dans sa cuisine ou dans ses offices. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Marie-Antoinette 

Autre : Magellan de Christian Clot, Bastien Orenge et Thomas Verguet, bande dessinée chez Glénat.

 

D’autres avis :

 

Mimi 

  

Magellan, Stefan ZWEIG, Version française par Alzir Hella, Grasset, Les Cahiers rouges, février 2003, 280 p., 9.15 euros

 12 d'Ys 

 

Publié dans Biographies et cie

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Confessions de Paul VERLAINE

Publié le par Hélène

Confessions de Paul VERLAINE

confessions verlaine

 

♥ ♥ ♥

 "Je reprends le cours de cette histoire, j'allais dire, de brigands, mettons, de ce conte de fées." (p.101)

 

 

 

L’auteur :

Paul Verlaine est un poète français né en 1844 et mort en 1896. Il publie Les poèmes saturniens en 1866, Les fêtes galantes en 1869 et Romances sans paroles en 1874. Ce sont là ses oeuvres les plus connues.

 

L’histoire :

 

Paul Verlaine revient ici sur ses vingt-sept premières années : son enfance, sa rencontre et son mariage avec Mathilde, les débuts de sa carrière de poète… Il nous livre également sa relation étroite avec l’absinthe, et stoppe son récit au moment de sa rencontre avec Arthur Rimbaud.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’éclairage authentique porté sur l’homme Verlaine, au-delà de sa simple poésie : c’est un récit enrichissant aux accents douloureux et vrais. Verlaine n’hésite pas à évoquer son goût prononcé pour l’absinthe « -La manie, la fureur de boire, - là ! » (p.105), ou encore ses relations orageuses et violentes avec Mathilde. Il parle directement à l’âme et au cœur du lecteur.

 

« Et l’amour, voyez-vous, croyez-m’en plutôt que de m’en blâmer d’avance, c’est sinon le tout, ah ! du moins le presque tout, le mobile quasiment unique de toutes les actions dignes de ce nom, et ne me parlez pas d’autre chose, ambition, lucre, gloire ! tout au plus peut-être de l’Art. Et encore, et encore, l’Art, tout seul ?... » (p.177)

 

- Nous assistons à l’éclosion du poète à travers l’évocation de ses lectures et de ses premiers émois littéraires : Baudelaire, Banville, Cabaner… Verlaine nous confie ici ses premiers balbutiements poétiques avec une candeur touchante. Sous nos yeux, un poème jaillit du  quotidien.

 

« Et c’est de ce moment que je conçus le plan, si le mot ne vous semble pas trop ambitieux pour un si mince ouvrage, de cette Bonne Chanson qui se trouve, dans le bagage assez volumineux de mes vers, ce que je préfèrerais comme sincère par excellence et si aimablement, si doucement, si purement pensé, si simplement écrit :

            Le soleil du matin doucement chauffe et dore

            Les seigles et les blés tout humides encore

            Et l’azur a gardé sa fraîcheur de la nuit… » (p. 128)

 

 "Nous vivons en des temps infâmes

Où le mariage des âmes

Doit sceller l'union des coeurs.

En ce siècle d'affreux orages

Ce n'est pas trop de deux courages

pour vivre sous de tels vainqueurs !" (p.179)

  

 

- Les scènes évoquées sont vivantes, colorées, comme photographiées.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          J’aurais aimé que ce récit ne se borne pas aux vingt-sept premières années de sa vie, mais continue bien au-delà

 

« Ici finissent, pour un temps peut-être, mes « Confessions ». l’ensemble de mon œuvre en prose et en vers témoigne assez, d’aucuns disent ou trouvent que c’est trop, de beaucoup de défauts, de vices même, et d’encore plus de malchance, plus ou moins dignement supportée. » (p. 192)

 

Soit. Je me dirige donc de ce pas vers ses poésies…

 

Premières phrases :

 

« On m’a demandé des « notes sur ma vie ». C’est bien modeste, « notes » ; mais « sur ma vie », c’est quelque peu ambitieux. N’importe, sans plus m’appesantir, tout simplement, -en choisissant, élaguant, éludant ? pas trop, - m’y voici :

Je suis né, en 1844, au n°2 d’une rue Haute-Pierre, en face de l’Ecole d’application pour les futurs officiers du Génie et de l’Artillerie. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Les confessions de Jean-Jacques ROUSSEAU

 

Confessions, Paul Verlaine, Magnard, Classiques et contemporains, août 2002, 230 p., 5 euros

 

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