Les cerfs-volants de Kaboul de Khaled HOSSEINI

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Dans les années 60, à Kaboul. Amir et Hassan grandissent ensemble. Hassan est le fils du serviteur chiite de la maison et Amir le fils bien aimé, mais les deux garçons ont été élevés côte côte, partageant même la même nourrice. Au fil des années, une complicité particulière s'est créée entre eux, complicité que leurs différences ne semble pas altérer. Et pourtant si le dévouement d'Assan envers Amir est absolu, le jeune homme étant prêt à se sacrifier et à défendre bec et ongles celui qu'il considère comme son ami contre ses ennemis, les sentiments d'Amir sont plus ambivalents. Lors d'une scène marquante, ces sentiments contrastés éclateront et résonneront jusqu'au fond du coeur et de l'âme des deux garçons. 

Plusieurs années plus tard, en 2001, se présentera pour Amir l'occasion de se racheter...

Ce roman foisonnant parcoure plusieurs années de l'histoire de l'Afghanistan, des premières secousses politiques et de l'occupation russe en passant par les luttes raciales, pour finir par  la prise de pouvoir des talibans et le régime sanguinaire qui s'ensuivit. Amir et son père seront contraints d'émigrer aux Etats-Unis, et ce n'est que bien plus tard qu'Amir sera amené à revenir dans Kaboul. 

Le contraste entre deux époques bien dissemblables est prégnant. L'enfance des enfants reste dorée, rythmée par des concours de cerfs volants, des promenades et des lectures pasisonnées. 

"Le ciel bleu s'étalait à l'infini, les habits étendus sur les fils à linge chatoyaient au soleil. En se concentrant on captait même les cris du marchand de fruits qui sillonnait Wazir-Akbar-Khan avec son âne : "Cerises ! Abricots ! Raisins !" Et en fin d'après-midi, on entendait l'azan, l'appel à la prière entonné par le muezzin depuis la mosquée de Shar-e-Nau." 

La violence s'immisce peu à peu dans leur univers, jusqu'à atteindre son paroxysme avec les exactions des talibans, le viol des enfants, les femmes fouettées parce qu'elles mettent des chaussures à talons, lapidées si elles trompent leurs maris, ou encore le massacre des Hazaras. Il n'en reste pas moins qu'Amir est profondément attaché à ses racines afghanes qu'il continue de célébrer en idéalisant son passé. 

Afghanistan © Michel Treillet - DR
Cette image est en vente au profit de l’association
 Afghanistan libre

L'auteur s'attache également à mettre en valeur les contradictions d'un homme rongé par la jalousie et le remords. Amir aurait aimé être au centre de l'univers paternel, mais sa personnailté ne semble pas correspondre à ce que son "Baba" attend de lui. Ces déceptions incessantes créent un gouffre en lui, et même si la rédemption est au bout du chemin, celui-ci ne sera pas simple et harmonieux...

Les cerfs-volants de Kaboul sort en 2003 aux Etats-Unis et bénéficie d'un extraordinaire bouche à oreille. Traduit dans plus de 70 pays, vendu à plus de 15 millions d'exemplaires dans le monde, acclamé par la critique et adapté au cinéma en 2007, ce roman ne tarde pas à devenir un véritable phénomène international. Il paraît en 2005 en France et reçoit ici aussi un beau succés, récompensé par le prix RFI et le grand prix des lectrices de Elle en 2006.

Mes réticences : La dernière partie tire sur le pathos, enchaînant les évènements sombres. Un peu plus de sobriété et de retenue aurait sans doute apporté plus de puissance à l'histoire. 

 

Présentation de l'éditeur : Belfond 

D'autres avis : Tant qu'il y aura des livres ; Sylire 

Sur le même sujet : Syngué Sabour de Atiq Rahimi 

 

Les cerfs-volants de Kaboul, Khaled Hosseini, traduit par Valérie Bourgeois, 10/18, 2006, 416 p., 8.8 euros

 

Lu dans le cadre d'une lecture commune autour de Hosseini pour Lire le Monde

Kathel ; Sandrine 

Publié dans Littérature Asie

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E
Il est dans ma PAL, mais tu n'es pas le premier avis mitigé, il faudra bien un jour que je me lance.
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H
Un jour...
L
J'ai beaucoup aimé! le plus terrible c'est le geste de lâcheté du jeune garçon qui va être comme un domino qui fait tomber tous les autres dominos. Puis le poids de la culpabilité.<br /> J'ai lu aussi Mille soleils splendides, qui est l'histoire très forte de deux femmes victimes d'une vraie ordure, c'est fort aussi.
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H
Il parait que Mille soleils est aussi très fort !
V
jamais lu ! ça rentre dans mon gros carton "lacunes" !!
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H
Je ne pense pas que ce soit une lacune importante...
A
Depuis le temps que je me dis qu'il faut que je le lise.... Merci pour le rappel.
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H
:-)
A
J'en garde un très bon souvenir, une lecture forte en émotions, un peu trop lointaine maintenant pour que j'ai tous les détails en mémoire.
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H
Un beau roman.
A
Une lecture magnifique !
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H
Appréciable oui ;-)
E
Je tourne autour de ce livre, mais je ne me suis toujours pas décidée à la lire (ni même à l'acheter je crois bien). Un jour sans doute.
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H
Ou pas, je te conseille plutôt Atiq Rahimi pour l'AFghanistan !
A
Tu te situes entre les deux autres lectrices, finalement votre lecture commune est très équilibrée ;-) Je n'ai toujours pas envie d'aller vers ce roman, je crains fort d'être de l'avis de Sandrine.
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H
Oui je comprends leur deux avis Je ne pense pas que je l'aurai lu s'il n'y avait pas eu la lecture commune de Lire le Monde.
E
Oh je ne l'ai jamais lu .. et je pensais être la seule ! bon ton billet est très intéressant et ton avis sur la dernière partie qui tire sur le pathos.. j'ai été un peu passionnée par ce pays à l'époque des attentats, mais plus sous forme de reportages que de livres. Après, le thème .. je ne sais pas, un jour sans doute, mais pas ces temps-ci
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H
C'est certain qu'il faut choisir son moment..
M
Le souvenir de cette lecture reste encore très prégnant, même si je l'ai lu il y a longtemps. L'auteur montre bien les basculements qu'a connue ce pays et cette société. Le suivant, Mille soleils splendides, est aussi très bien.
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H
Je pense aussi qu'il me marquera
L
Un très beau souvenir de lecture pour moi aussi.
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H
Il est prenant !
C
Je l'ai lu il y a très longtemps et pas de souvenir de roman coup de coeur.
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H
Non pas un coup de coeur, mais une lecture agréable et enrichissante somme toute/
K
On en a beaucoup parlé, mais bon... Je retrouve les Hazaras, tiens tiens!
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H
Oui les avis sont assez unanimes. Après je me suis demandé encore une fois si ce n'était pas une affaire de sujet : comme les romans sur l'Afghanistan sont rares, et que celui ci somme toute tient la route et nous apprend beaucoup sur la situation et l'évolution du pays, il semble logique qu'il ait eu du succès... Même si personnellement je préfère les écrits d'Atiq Rahimi.
A
J'avais adoré cette lecture. Merci pour ton avis et bonne lecture pour la suite !
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H
Merci !
S
Comme tu l'as lu, je suis d'accord avec toi sur le pathos. Et comme toi, j'ai apprécie d'entrevoir différentes ages du pays, de ce pauvre pays.
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H
Il est tout de même intéressant pour cette découverte de ce pays peu mentionné dans les romans..
K
Oh, j'adore la couverture de ton livre ! Tu as raison, la barque est un peu chargée pour la fin, ce qui ne m'empêche pas d'avoir beaucoup aimé ce roman, surtout le début, les années de l'enfance.
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H
J'ai aussi pris plaisir à cette lecture.