L'épopée de Gilgamesh

Publié le par Hélène

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L'épopée de Gilgamesh est la première œuvre littéraire que nous possédions, transmise à l’oral vers 2300 avt JC déchiffrée en 1872 et adaptée de façon moderne en 1947 par Jacques Cassabois. 

La XIe tablette de la version de Ninive de l’Épopée de Gilgamesh, relatant le Déluge. British Museum.

Elle questionne sur l'universelle fatalité du destin des hommes et montre que le mythe et la littérature nous interrogent sur les grandes questions de la condition humaine, la vie, la mort, le bonheur, la liberté.

Elle relate l'histoire de Gilgamesh, roi tyrannique que les dieux décident de tempérer en lui envoyant un rival, Enkidu. La rencontre entre Gilgamesh et Enkidu est essentielle : Enkidu, être sauvage, humanise Gilgamesh en lui enseignant l’humilité et la compassion. Leur amitié est profonde et les aide à évoluer. Tous les deux, ils triomphent du géant Humbaba et du Taureau Céleste. Le récit bascule avec la mort d’Enkidu, punition infligée par les dieux pour l’affront qui leur a été fait. Gilgamesh se lance alors dans la quête de l'immortalité qui le conduit jusqu’au bout du monde où réside l’immortel Uta-Napishti. 

Ce que j'ai aimé :

Gilgamesh, après la mort de son ami Enkidu, entreprend une quête désespérée pour trouver l’immortalité. Mais il échoue et comprend que la mort est inévitable pour tous les humains. Cette prise de conscience est l'un des premiers récits littéraires de la finitude humaine. L’immortalité physique est hors d’atteinte, mais l’homme peut laisser une trace par ses actes et son héritage.

« Non seulement personne ne t’oubliera, mais chacun portera en lui une part d’humanité que tu auras donnée. Voilà comment tu deviendras immortel. » p 93

« Tu es un homme, alors fais régner l’homme. En toi, en chacun."

Il comprend que la véritable grandeur ne réside pas dans la puissance brute, mais dans la sagesse et le service aux autres. Uta-Napishtim lui révèle que la vie humaine est éphémère, mais que la sagesse et l’histoire se transmettent de génération en génération. La mémoire et la transmission du savoir sont essentielles pour les civilisations.

L’échec de Gilgamesh à obtenir l’immortalité ne signifie pas que son voyage était vain. Au contraire, il apprend à voir la valeur de la vie humaine et du moment présent. « Deviens un gourmet », est l'ultime conseil donné à Gilgamesh, la sagesse ne résidant pas dans la quête de l’éternité, mais dans la compréhension et l’acceptation de la vie telle qu’elle se présente.

Bilan :

Ce récit est infiniment riche en philosophie, et plutôt que de lire des livres vains et creux de développement personnel, chacun devrait se pencher sur ces pages !

Publié dans Littérature Asie

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M
Je l'ai lu dans une version pour les élèves abrégée donc mais pas dans la version que tu nous présentes, ce serait à relire, j'aime aussi la philosophie qui règne dans ces pages.
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J
Un classique parmi les classiques !
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L
je l'ai lu pour aider un de mes petits fils pour rédiger une fiche de lecture et j'ai trouvé ce récit génial !
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A
Ces pages sont rendus accessibles pour le commun des mortels ? J'ai le souvenir d'une traduction un peu alambiquée.
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H
non il est très accessible dans cette édition là
V
J'ai très très honte, en tant que prof de français, je ne l'ai jamais lu (quelques extraits, quand même). Et le pire c'est que malgré ton avis, je n'en ai toujours pas tellement envie :)
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