A quand les bonnes nouvelles de Kate ATKINSON
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Ce roman n’est ni un roman policier, ni un essai philosophique, mais simplement un roman bien construit, drôle et profond à la fois, dans lequel chacun peut trouver les réponses à certaines des questions qu’il se pose .
L’auteur :
Kate Atkinson est une écrivaine américaine installée à Edimbourg. Son premier roman Dans les coulisses du musée publié en 1996 a connu un très beau succès.
L’histoire :
Alors qu’elle n’est encore qu’une enfant, Joanna assiste à l’assassinat sanglant de sa mère, de sa sœur et de son petit frère. Encouragée par sa mère mourante elle parvient à s’enfuir et échappe au massacre. L’auteur du crime est arrêté et jeté en prison.
Trente ans plus tard Joanna est une femme qui semble comblée : médecin, elle est mariée à Neil, un mari attentionné, et est maman d’un petit garçon, Gabriel. Elle a la chance de rencontrer de surcroît une « nounou » idéale en la personne de Reggie.
Reggie quant à elle a une vie plutôt chaotique, elle vient de perdre sa mère et est dotée d’un frère fréquentant des milieux peu recommandables… Cet emploi chez Joanna est pour elle une seconde chance, elle trouve là comme une seconde famille.
Aussi, quand, peu de temps après la sortie de raison de l’assassin de sa famille Joanna disparaît, Reggie va remuer ciel et terre pour la retrouver. Elle fera appel pour ce faire à Louise Monroe, inspecteur en chef et à Jackson Brodie, détective privé rencontré par hasard.
Ce que j’ai aimé :
- Si cette disparition semble être au centre du roman - sans doute pour appâter le lecteur avide de romans à la trame policière - elle n’est pourtant que prétexte pour aborder des sujets bien plus profonds. Dans ce monde loufoque à la Kate Atkinson, il ne faut pas se fier aux apparences. Les personnages sont beaucoup plus denses qu’ils n’y paraissent, comme la vie beaucoup plus complexe qu’elle ne le semble. Comme le dit un des personnages :
« Tout resterait un mystère. Ce qui signifiait, si on y réfléchissait bien, qu’on devait essayer de clarifier les choses au maximum pendant qu’on était encore en vie. Trouver les réponses, résoudre les mystères, être un bon détective. Un croisé. »
- La question du hasard est au cœur du roman, en filigrane. Le train tranquille d’une vie peut dérailler à chaque seconde - plusieurs des personnages outre Joanna en feront l’expérience - l’être humain devant alors puiser assez de force pour continuer à avancer vers la lumière.
- Cette force, Joanna la trouve dans l’amour : « L’important c’est l’amour » répète-t-elle souvent. Amour d’un enfant, amour du prochain, amour dans le couple, amour de la vie tout simplement pour celle et ceux qui sont des rescapés. Et au fond nous sommes tous de cette espèce, puisque la vie est un risque permanent. Si nous sommes encore là, vivants, heureux, c’est sans aucun doute parce que la grande faucheuse nous a épargnés … « Trouver les réponses » pour tenter l’aventure, ce serait lutter contre le hasard en rectifiant sans cesse les trajectoires…
Ce que j’ai moins aimé :
- Je n’ai rien à redire…
Premières phrases :
« La chaleur qui s’élevait du macadam semblait emprisonnée par les hautes haies qui les dominaient comme des remparts.
« Accablante », dit leur mère. Elles se sentaient emprisonnées aussi. « On se croirez dans le labyrinthe de Hampton Court, dit leur mère. Vous vous souvenez ?
- Oui, dit Jessica.
- Non, dit Joanna.
- Tu n’étais qu’un bébé, dit leur mère à Joanna. Comme Joseph aujourd’hui. » Jessica avait huit ans, Joanna six. »
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A quand les bonnes nouvelles, Kate ATKINSON, Editions de Fallois, août 2008, 366 p., 20 euros
POCHE : A quand les bonnes nouvelles, Kate ATKINSON, Livre de poche, octobre 2009, 466 p., 6.95 euros