Les filles du chasseur d'ours de Anneli JORDAHL
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♥ ♥
Elles sont sept, sept sœurs aux allures de sauvageonnes, avec leurs longues chevelures rousses, leurs muscles noueux, leurs gestes brusques et leurs éclats de rire ponctués de grossièretés. On les voit parfois descendre au marché, les bras chargés de peaux de bêtes, qu’elles vendent avant de danser, ivres et flamboyantes, sous les sifflets des hommes. On les dit braconnières, bagarreuses, et quand la lune est pleine, on jurerait les apercevoir, nues et hurlantes, se baigner dans la rivière. Mais nul ne sait vraiment qui elles sont. Elles portent un seul nom : les filles du chasseur d’ours.
Pourtant, derrière ces renardes effrontées se cache un récit plus sombre. Une nuit, leur père ne revient pas de la chasse, et les sept filles se retrouvent livrées à elles-mêmes. La forêt, pour celles qui n’étaient jusque-là qu’une bande de gamines jouant les dures, devient alors une épreuve implacable. La faim, le froid, la discorde — et surtout la violence des hommes — leur apprennent ce que la survie exige.
Ce que j'ai aimé :
Les personnages sont atypiques : ces filles sauvages aiment chasser, fumer, danser, s’enivrer de bière, se goinfrer de gibier, se baigner nues dans les lacs glacés, se rouler dans la boue et se foutre des raclées, et ne se promènent pas sans un gourdin. Et pourtant elles révèlent leur humanité au fil des pages, au fur et à mesure qu'elles s'émancipent de l'image du père. Elles comprennent peu à peu qu'il ne leur a pas appris à lire, écrire, les a maintenues dans leur sauvagerie et non pas par idéologie comme elles le pensaient. Elles apprennent peu à peu à se libérer des entraves et gagnent une véritable liberté en affirmant leur propre personnalité.
« Vous êtes libres. Libres de créer votre propre royaume où vous serez reines. Vivez ! Soyez fortes, vivez fort, et vous pouvez compter sur votre père. Je serai à vos côtés jusqu'au bout. »
Ce que j'ai moins aimé :
Il faut persévérer au début pour s'attacher aux personnages, très nombreux. La crudité du ton et la noirceur des scènes peuvent aussi déranger.
Bilan :
Un roman à la fois cruel et fascinant, relativement sombre.
Présentation de l'éditeur : J'ai Lu