Pourquoi j’ai mangé mon père de Roy LEWIS
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L’auteur :
Roy Lewis (1913 - 1996) était un écrivain britannique.
Né en le 6 novembre 1913, Roy Lewis a grandi à Birmingham, et poursuivi ses études à Oxford avant d'intégrer la London School of Economics. En 1938, il part sillonner l'hémisphère sud, avec sa jeune épouse. Après un long séjour en Australie, il rentre en Angleterre en 1946 et entreprend alors la rédaction d'ouvrages socio-économiques. Rapidement, il est engagé comme correspondant a Washington pour The Economist, avant de rejoindre le Times en 1961, où il reste jusqu'à sa retraite en 1971.
Journaliste et sociologue, Roy Lewis, pour être venu tard à la littérature, n'en a pas moins fait une entrée remarquée avec Pourquoi j'ai mangé mon père. Il est également l'auteur de Mr Gladstone et la demi-mondaine, et La Véritable Histoire du dernier roi socialiste. (Source : Babélio)
L’histoire :
Lorsqu'on se penche sur la préface de ce texte, écrite par Vercors, également traducteur de ce livre, on ne peut douter de ce que sera notre état à la lecture de Pourquoi j'ai mangé mon père : au pire, la mort par le rire, au mieux un divertissement total et entier. Vercors a ri, Théodore Monod a ri, tout le monde salue l'humour dévastateur et ethnologique de Roy Lewis. Utilisant avec réussite le principe ancien qui consiste à transposer dans une époque (la préhistoire), la pensée d'une autre (la nôtre), Roy Lewis nous conte les efforts de nos ancêtres les demi-singes dans leur lutte acharnée pour la survie et la prospérité de l'espèce. Voilà que nos ancêtres sont à la croisée des chemins, face à une nature hostile et à une foule de prédateur. Un tournant de l'évolution qu'il est crucial de négocier en douceur, sous peine d'extinction. Or, voilà qu'Edouard, hominien à l'esprit éclairé, découvre le feu. Une trouvaille qui sauve la famille certes, mais déplaît fort à son frère Vania, qui prédit la fin du monde, milite pour la viande crue et le retour dans les arbres... Roy Lewis fait ici de l'anachronisme sa seule loi et revisite avec brio les grands thèmes de société : l'éducation, le rôle de la femme ou l'éternel combat entre progressistes et réactionnaires. Il aborde également l'écologie, la famille et pose la question cruciale de la maîtrise du progrès technique par le biais de cette fresque grandiose, hilarante et moderne. --Hector Chavez
Ce que j’ai aimé :
L’histoire se déroule durant le Pléistocène (du grec pleistos , le plus, et kainos, récent ) : troisième et avant - dernière époque de la période Néogène. Le Pléistocène correspond à une période géologique allant de -2588 Ma à -0.0117 Ma, en Préhistoire il correspond au Paléolithique. Les personnages en présence sont donc des hommes au seuil du progrés de l’évolution, et leurs mésaventures entraînent une réflexion sur le progrés. D'un côté l'oncle Vania conservateur endurci qui répète à l'envi "back to the trees". De l'autre, le père du jeune Ernest, narrateur, père novateur qui veut l’évolution de l’humanité. Les deux points de vue vont s'affronter au fil d'épisodes cocasses comme la découverte du feu, des armes, le mariage et la conquête de jeunes donzelles...
Pour le père d'Ernest le bonheur rend paresseux, “Tu chercheras dans le travail, tout au contraire, une diversion à tes difficultés, avec un surcroit d’énergie. » (p. 91) Le jeune Ernest suit les yeux fermés son père mais finira peu à peu par se révolter, son apprentissage de jeune homme se parachevant par un geste pour le moins radical !
L'auteur nous offre une vision humaniste de ce père amateur du progrés, alors que ses fils ont une vision plus économique. Edouard répète tel un mantra « Les possibilités sont prodigieuses » sorte de leitmotiv qui prouve combien il est fasciné par les nouveautés qui se présentent à lui.
Une lecture très agréable, une bonne surprise. L'ensemble est à la fois drôle et didactique, nous enjoignant derrière le rire à réfléchir sur le progrés de nos sociétés modernes.
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien.
Premières phrases :
« A présent nous étions sûrs de nous en tirer. Oui, même si elle descendait encore plus au sud, cette grande calotte de glace, serait-ce jusqu’en Afrique. Et quand la bourrasque soufflait du nord, nous empilions tout ce que nous avions de broussaille et de troncs brisés, et flambe le bûcher ! Il en ronflait et réfléchissait. »
D’autres avis :
Pourquoi j’ai mangé mon père, Roy Lewis, traduit de l’anglais par Vercors et Rita Barisse, actes sud, Babel, 8 euros