Fifty shades tome 1 Cinquante nuances de Grey de EL JAMES

Publié le par Hélène

50-nuances-de-grey.jpg

Le porno pour maman de l'année.

 

L’auteur :

 EL James, ancienne productrice de télévision, mariée et mère de deux enfants, vit à Londres. Depuis sa plus tendre enfance, elle rêvait d’écrire des récits dont les lecteurs tomberaient amoureux, mais avait mis ces rêves entre parenthèses pour se consacrer à sa famille et à sa carrière. Elle a enfin trouvé le courage de prendre sa plume pour rédiger son premier roman, Cinquante nuances de Grey. Elle est également l’auteur de Cinquante nuances plus sombres et de Cinquante nuances plus claires.

 

 L’histoire :

Romantique, libérateur et totalement addictif, ce roman vous obsédera, vous possédera et vous marquera à jamais.

 Lorsqu’Anastasia Steele, étudiante en littérature, interviewe le richissime jeune chef d’entreprise Christian Grey, elle le trouve très séduisant mais profondément intimidant. Convaincue que leur rencontre a été désastreuse, elle tente de l’oublier – jusqu’à ce qu’il débarque dans le magasin où elle travaille et l’invite à un rendez-vous en tête-à-tête. 
Naïve et innocente, Ana ne se reconnait pas dans son désir pour cet homme. Quand il la prévient de garder ses distances, cela ne fait que raviver son trouble. 
Mais Grey est tourmenté par des démons intérieurs, et consumé par le besoin de tout contrôler. Lorsqu’ils entament une liaison passionnée, Ana découvre ses propres désirs, ainsi que les secrets obscurs que Grey tient à dissimuler aux regards indiscrets… 

 

 Mon avis :

 Il paraît qu’il s’agit là du livre le plus vendu en 2012, ce qui souligne tout de même le désert affectif, érotique et intellectuel de certaines lectrices…

 Anastasia est une cruche jeune femme qui  n’a jamais connu l’amour le vrai celui qui fait palpiter le cœur et rend tout électrique. Oui Anastasia a 22 ans, oui Anastasia est belle et a priori intelligente parce qu’elle parle de Thomas Hardy, mais Anastasia ne connaît pas encore le grand frisson… Non Anastasia n’est pas crédible un seul instant… Mais voilà qu’un beau jour Anastasia va rencontrer son prince, beau comme un apollon avec ses chemises blanches en lin, riche, connu, influent, tout à fait aussi insipide qu’elle à la hauteur. Mais comme Anastasia est une jeune vierge effarouchée qui rougit toutes les secondes et passe son temps à chercher un élastique dans son sac en se mordillant la lèvre inférieure, elle va douter de son charme – et pourtant les autres passent leur temps à lui répéter combien elle est belle intelligente et désirable…-

 Bref l’un et l’autre vont succomber au coup de foudre après de multiples conversations passionnantes :

 « Vous êtes à Portland pour affaires ?

Je couine comme si j’avais le doigt coincé dans une porte. Merde ! Du calme Ana !

-          Je suis venu visiter le département agroalimentaire de la Washington State University, qui est situé à Vancouver. Je subventionne des recherches sur la rotation des cultures et la science des sols. 

Tu vois ? Il n’est pas du tout venu te voir, ricane ma conscience. Je rougis de la stupidité » (p. 35)

 Oui parce qu’Anastasia entend des voix, venues soit de sa conscience (qu’elle a fort faible), soit de sa « déesse intérieure », oui Anastasia est un brin schizo…

 Jusqu’ici donc, rien de révolutionnaire dans ce roman digne d’un mauvais Harlequin avec ses formules convenues : « Un courant électrique me parcourt. » (p. 51) « Je me disais que j’aimerais passe les doigts dans vos cheveux, ils doivent être tellement doux. » (p. 53) « Je voudrais détourner le regard mais je suis prise au piège, ensorcelée. » (p. 53)

 Quand le beau Grey finit par l’embrasser, la scène est tout aussi ridicule attendue :

 « Je n’ai jamais été embrassée comme ça. Ma langue caresse timidement la sienne et s’y joint pour une danse lente, érotique, un frotté-collé-serré de sensations. (…) Oh mon Dieu… Il a envie de moi. Christian Grey. Le dieu grec. Il a envie de moi, et j’ai envie de lui, ici, maintenant, dans cet ascenseur. » (p. 93)

 Mais me direz-vous : et les  scènes sado-maso ? Et je vous reconnais bien là ô lecteur avide de découvertes inédites… Mais patience...

 Après le premier baiser, tout se complique car Grey avoue à sa belle qu’il est adepte des pratiques sado-masos et il lui demande donc de signer un contrat si elle accepte de se livrer à lui, d’être sa « soumise » ouh ouh…

 Anastasia –pourvue, rappelons-le, d’un cerveau de souris- met beaucoup de temps à accepter si bien que pendant d’interminables pages elle nous abreuve de « qu’est-ce qu’il est beau- je ne peux pas faire ça- mais qu’est-ce qu’il est beau- je ne veux pas avoir mal- il est beau- je ne suis pas comme ça »

 Vous vous en doutez Madame La cruche après mouts tergiversations accepte les termes du contrat, en négociant tout de même certains points -essentiels-  comme les repas parce que quand même elle n'est pas soumise au point de se faire dicter ce qu’elle doit manger. Faut pas abuser. Et trois heures de sport au lieu de quatre par semaine quand même ! Mais comme elle explose en mille morceaux – comprenez elle jouit - à chaque fois avec son homme d’expérience, l’appel du sexe est plus fort que sa conscience et sa réflexion inexistantes… Et puis il faut dire que leur relation est tellement torride :

 « Tu veux du dessert ? pouffe-t-il.

-          Oui.

-          C’est toi que je veux comme dessert, murmure-t-il d’une voix suggestive.

-          Je ne suis pas sûre d’être assez sucrée.

-          Anastasia, tu es délicieuse, j’en sais quelque chose. » (p. 243)

 « Mais nous restons en ligne comme des adolescents : ni l’un ni l’autre ne veut raccrocher.

-          Raccroche, toi, lui dis-je.

Je le sens enfin sourire.

-          Non, toi, raccroche.

Je suis sûre qu’il sourit, maintenant.

-          Je n’ai pas envie.

-          Moi non plus. » (p. 330)

 Oui mais bon, c'est pas tout ça mais on nous a promis du sado-maso... Et là, cruelle déception, les scènes en question sont tout aussi édulcorées que le reste. Alors que la chambre des tortures semblait prometteuse  regorger de possibilité, Grey se contente de lui attacher les poignets et de lui bander les yeux en la fouettant gentiment. Et la pauvre sainte nitouche Ana se met à pleure sitôt que le petit fouet tout riquiqui l'effleure. 

 Pour résumé : un style plat, une héroïne féminine cruche au possible, un héros ridicule (il appelle Ana « Bébé », quelle sexytude…), une intrigue harlequinesque, des scènes érotiques tout aussi banales, et un soupçon de sado-masochisme trèèèèès fade. En un mot : nul.

 

Premières phrases :

« Je grimace dans le miroir, exaspérée. Ma saleté de tignasse refuse de coopérer. Merci, Katherine Kavanagh, d’être tombée malade et de m’imposer ce supplice ! Il faut que je révise, j’ai mes examens de fin d’année la semaine prochaine, et, au lieu de ça, me voilà en train d’essayer de soumettre ma crinière à coups de brosse. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Je ne dois pas me coucher avec les cheveux mouillés. Tout en me répétant cette lintanie, je tente une nouvelle fois de mater la rébellion capillaire. »

 Vous aimerez aussi :

Littérature érotique 

 

D’autres avis :

L’express

 

 Cinquante nuances de Grey, EL JAMES, traduit de l’anglais par Denyse Beaulieu,  JC Lattès, octobre 2012, 551 p., 17 euros

Publié dans Littérature Europe

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
Bonsoir Hélène,<br /> Merci d'avoir si bien exprimé ce que la lecture de ce roman m'a inspiré. J'ajouterais que les scènes de sexe sont des plus répétitives. <br /> Citad-In
Répondre
H
Je ne comprends vraiment pas l'engouement qu'il suscite !
L
super !
Répondre
L
<br /> mon mari m'a demandé si je l'avais lu..<br /> <br /> <br /> pas prévu !!!!<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Et tu pourras lui dire que tu ne manques rien !<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Mouarf... J'avais loupé ça ! ;-) Et si je te disais que j'tais justement en train de lire ce chef d'oeuvre hein...? Mouis, bon, je m'ennuie en fait....<br />
Répondre
H
<br /> <br /> J'ai hâte de lire ton avis...<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Vu le coût de la poste, je pense plutôt à la bibliothèque <br />
Répondre
H
<br /> <br /> Ok, n'hésite pas toutefois si tu ne le trouve pas -ou si les résas sont trop longues- <br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> Bon, donc, à priori, un buzz purement commercial...<br />
Répondre
M
<br /> Pas très tentée mais on en parle tellement que ça me rend curieuse bien sûr. Mais bon, pas envie de dépenser autant pour un navet.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Je peux te le prêter si tu veux..<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Quand je pense que l'auteure a été invitée à La grande librairie... je n'ai pas compris et j'ai trouvé la dame... vulgaire (d'ailleurs l'émission entière ne m'a pas beaucoup plu, ce<br /> soir-là) <br />
Répondre
H
<br /> <br /> Le buzz autour de ce roman est indécent . J'espère qu'en France il n'aura pas autant de succés...<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Je retourne à mes harlequinades... plus sérieusement, je n'avais guère l'intention de lire ce livre. Et cela ne me fera pas changer d'avis: bien assez de bons pavés à la maison sans ça... Merci<br /> pour ce billet roboratif!<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Il est certain que l'on peut aisément s'en passer...<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> Bonjour Hélène, ton billet plein d'humour me conforte dans l'idée que je ne lirai pas ce roman et les deux volumes qui suivront (n'oublions pas que c'est une trilogie). 16 euros x 3 = 48 euros<br /> (ça fait cher le roman). Bonne après-midi.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Oui, ça fait de l'argent jetée par les fenêtres...<br /> <br /> <br /> <br />
I
<br /> Merci à ce roman grâce auquel nous avons droit à ce billet très drôle et qui en plus ne viendra pas allonger ma LAL.<br /> <br /> <br /> Ah marketing et littérature ne sont vraiment les meilleurs amis !!!<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Non décidemment, il ne faut pas chercher de la qualité dans les opés marketing !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Quelque chose me dit que tu ne liras pas la trilogie.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Je crois que je vais m'arrêter là... ... je ne tiens pas à finir idiote <br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Merci beaucoup pour ce superbe biellet, drôle et détaillé (Nadael a cafté chez Anis !). Les extraits que tu cites montrent une prose ... comment dire... quelle horreur ! Le contenu des phrases<br /> est plat : merci infiniment, tu m'épargnes une lecture évitable. Bises<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Je me suis sacrifiée pour les copines <br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Merci de cette chronique.  Qu'il soit dit que tout le monde ne lira pas ce navet.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Espérons-le ! <br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Premier avis sur ce titre et il me semble que tout est dit ! Hallucinant de constater que ça va être le livre le plus vendu en France cette année, mais c'est une autre histoire...<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Oui c'est affligeant !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Question : pourquoi alors sommes-nous tous à parler d'un navet ? Parce que tout le monde en parle ?<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Pour comprendre ?<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> J'adooooore ton billet !!!!!<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Merciiiiiiii...<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> ça me fait plaisir de lire ton billet, je commençais à être sérieusement agacée par tous les plateaux télés (même soi-disant culturels) qui parlent de ce livre comme du roman de l'année ! Je<br /> subodorais qu'il n'en était rien mais je suis ravie d'en avoir la confirmation ! <br />
Répondre
H
<br /> <br /> C'est un phénomène... de foire <br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Ton billet m'a bien fait rire, ce sera je pense le seul point positif de cette daube en Grey !<br /> <br /> <br /> Ps:Et je parie qu'on ne sait même pas comment elle dompte sa chevelure!:))<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Merci...Anastasia a beaucoup de soucis capillaires, mais heureusement, elle a toujours un élastique dans son sac... <br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> Ce genre de niaiseries donne des billets marrants. Au moins avec Harlequin on n'est pas déçu et leur collection hot ou rouge passion ou quoi que ce soit doit bien être à la même "hauteur", non?<br /> <br /> <br /> Femmes françaises, unissons nous : ne lisons pas ça! (toi tu es pardonnée, c'était pour la science!)<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Effectivement, il vaut mieux lire des Harlequins... C'est vrai que ce type de roman est franchement dévalorisant pour les femmes UNISSONS NOUS !<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Je n'avais pas l'intention de le lire, mais au moins ton résumé m'a fait passer un bon moment, merci de t'être dévouée <br />
Répondre
H
<br /> <br /> Ma dévotion n'a pas de limite en matière de lectures...<br /> <br /> <br /> <br />
Y
<br /> Déception assez prévisible, n'est-il pas ? Il y avait une très bonne émission, hier sur Arte (28 minutes) à propos de ce livre et de l'érotisme en littérature qui disait que non seulement ce<br /> livre n'avait rien inventé mais qu'en plus, il reproduisait un stylre de littérature de façon très mauvaise.<br />
Répondre
H
<br /> <br /> Je vais la regarder de ce pas... Merci !<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> J'adore ton billet!!! On sent que tu t'es amusée en l'écrivant! Sinon, je n'en attendais pas moins de ce roman... que je ne vais donc pas lire.<br /> <br /> <br />  <br />
Répondre
H
<br /> <br /> ... et tu auras tout à fait raison de ne pas le lire... Une calamité !<br /> <br /> <br /> <br />