On ne va pas se raconter d'histoires de David THOMAS
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" Je me dis souvent qu'il ne faut jamais négliger les jolies choses, elles sont aux hommes ce que les ponts d'eau sont aux bêtes."
Ce que j'ai aimé :
Avec tendresse et poésie David Thomas peint des situations cocasses ou plus sordides de la vie quotidienne. Il met en scène des hommes ou des femmes seuls ou mariés, jeunes ou vieux, confrontés à des thématiques universelles : les échecs de la séduction, l'incommunicabilité du couple, les divergences d'opinion concernant l'avenir ce grand inconnu, les ruptures, la solitude de cette femme qui ne veut pas finir sans enfants, inversement, la peur d'être parent et d'engendrer un monstre, celui qui apprend la persévérance à son fils...
Et puis la nostalgie, nostalgie de l'enfance innocente, l'envie de profiter de nos parents qui ne sont pas éternels, de regarder sa mère jardiner jusqu'à la nuit des temps ou d'écouter son père raconter Gargantua :
"Tout petit, je devais avoir quatre ans, mon père nous faisait la lecture à mes frères et à moi, avavnt de nous coucher. Mais plutôt que de nous lire des histoires pour enfants, mon père nous lisait du Rabelais. Il sortait de la bibliothèque un énorme livre illustré, qui me semblait aussi lourd que moi, ete nous nous blotissions contre lui. Je l'écoutais avec les yeux grands ouverts, deux doigts dans la bouche et un autre dans les trous de nez au cas où j'y trouverais queqlue chose d'intéressant, et je ne me lassais jamais, en collant mon oreille contre sa poitrine, d'entendre sa voix chaude nous promener dans la vie de ces géants dont les problèmes intestinaux me réjouissaient. Je me souviens très bien que je riais à me tordre quand mon père imitiait les pets de Gargantua en se pinçant la bouche. Je me souviens très bien que, lorsque j'étais là, sous son bras, je trouvais que la vie était formidable."
Dans une parfaite maîtrise de l'instantané David Thomas sait être subtil et spirituel pour nous parler de nous !
Ce que j'ai moins aimé :
- Rien
Premières phrases :
"On passe sa vie à tenter de se recontrer soi-même alors que nous portons en nous nos propres obstacles. On attend ce moment dont on est sûr qu'il viendra un jour, où l'homme que l'on s'est projeté rejoindra celui que l'on est. C'est le travail de toute ma vie."
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Du même auteur : La patience des buffles sous la pluie ; Un silence de clairière ; Je n’ai pas fini de regarder le monde
D'autres avis :
On ne va pas se raconter d'histoires, David Thomas, Stock, mai 2014, 14 euros