Dans la lumière des saisons de Charles JULIET
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"Enfoui dans un état d'ineffable bien-être, les yeux le plus souvent clos, j'ai erré en moi, soumis aux intermittences du murmure."
Ce que j'ai aimé :
L'auteur écrit à une amie vivant au Canada et nous livre ces lettres. La douceur prévaut dans ces feuillets qui chantent la vie et convie la jeune femme à traverser sa nuit intérieure pour que perce la lumière.
"Dans l'état où je suis, la vie calmement ruisselle, m'inonde, m'emplit de confiance, de ferveur, accroît mon amour des êtres et ma foi en la vie. La culpabilité, les impatiences, les tourments, les peurs ont disparu, et je ne suis plus que ce flux, cette paisible et inépuisable coulée qui me convainc que la vie est bonne, simple, formidablement riche."
L'auteur évoque aussi son amour pour l'automne, "Une douceur est là, présente dans l'air, les lumières, les ciels qui pâlissent. En elle se profile la menace du déclin, et c'est peut-être cette menace qui donne tant de prix à la splendeur de ces journées où la vie jette ses derniers feux."
"De cet automne, je passe à celui de l'existence humaine. Pour nous aussi au long des années, se succèdent des nuits de gel, des vents dévastateurs, d'implacables journées de canicule, des orages, des sécheresses, des pluies torentielles, et c'est tout cela qui finit par produire la richesse d'une vie, la beauté d'un visage."
Il évoque son parcours personnel, jalonné d'épreuves pour atteindre une certaine forme de paix. Il reste en attente de "cette merveille qui eût apaisé la soif de ce qui manque à toute vie."
"Ce qui est susceptible de répondre à cette attente ne peut nous venir que de l'instant - cet instant qui est là, en avant de nos pas, et qui s'offre à notre convoitise. Mais souvent, nous le trouvons trop gris, trop banal, et parce qu'il ne nous paraît pas digne de véhiculer ce dont nous désirons nous rassasier, nous le franchissons sans chercher à recevoir ce qu'il recèle. Combien nous nous trompons. A tout moment la vie abonde, ruisselle, irrigue ce quotidien auquel nous ne savons pas nous arrêter. c'est du plus ordinaire que filtre l'eau de source."
Une petite merveille qui donne envie de se plonger à coeur perdu dans l'oeuvre de Charles Juliet !
Ce que j'ai moins aimé :
Trop court !
Présentation de l'éditeur :
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Repéré chez Aifelle ; Marilyne
Dans la lumière des saisons, Charles Juliet, P.O.L, 1991, 96 p., 8.50 euros