Les livres prennent soin de nous. Pour une bibliothérapie créative de Régine DETAMBEL
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Régine Detambel propose à Montpellier une formation en bibliothérapie créative. Cet essai présente les grandes lignes de la bibliohérapie.
"La bibliothérapie est l'utilisation d'un ensemble de lectures sélectionnées en tant qu'outils thérapeutiques en médecine et en psychiatrie. Et un moyen de résoudre des problèmes personnels par l'intermédiaire d'une lecture dirigée."
"Le travail discret du bibliothérapeute est simplement de pousser son lecteur à devenir le propre lecteur de soi-même, selon cette théorie de Marcel Proust, qui prône que "l'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument d'optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans livre, il n'eût pas vu en soi-même. La reconnaisance en soi-même, par le lecteur, de ce que dit le livre est la preuve de la vérité de celui-ci." p. 110
L'auteure s'insurge contre les livres de psychologie grand public ou livres d'"auto-traitement" et propose de se plonger dans la littérature, dans les romans, les poèmes, le théâtre pour apaiser les douleurs. Elle commence par proposer un état des lieux, puis explique pourquoi cela peut fonctionner, comment la lecture permet de s'armer pour la vie, et quels sont les bienfaits de la lecture à voix haute, de la poésie.
"A quels auteurs Guillet emprunte-t-elle les fragments qui soulagent ? A Corneille, pour son côté stimulant, tonique, ses vers rythmés et mémorisables ; à Racine, dont la bonne musique équilibre les irritables ; à Boileau, remarquable régulateur pour instables et agités ; à La Fontaine, elle réclame un sursaut d'énergie, idéal pour le déprimé, lui permettant de recouvrer maitrise et ordre. Victor Hugo a une oeuvre toujours radiante d'énergie ; Lamartine a le pouvoir d'équilibrer la douleur, par son bercement doux et gracieux, par la caresse amoureuse de ses sonorité. (...) Baudelaire est un coup de fouet, qui agit sur l'atonie." p; 46
"Quels maux soignent les livres ? ils sont innombrables : l'ignorance, la tristesse, l'isolement, le sentiment de l'absurde, le désespoir, le besoin de sens, parmi quelques autres. C'est que l'écriture est aussi un scalpel, un outil de compréhension de soi-même et du monde, d'accouchement de la pensée même qui s'élabore dans le texte. Il faut déchiffrer. Critiquer. Juger. Interroger la langue." p. 123
La polémique récente a mis en lumière ce qui a retenu mon enthousiasme dans cette lecture. Bien sûr le principe est évident, pour nous, blogueurs lecteurs de la première heure. Notre expérience le prouve, la lecture a un pouvoir thérapeutique. Mais le propos de Régime Detambel, passé cette remarque, tourne en rond, et ne fait que répéter des thèses prises ailleurs et notamment des passages entiers de livres de l'anthropologue Michèle Petit qui a obtenu qu'une nouvelle édition lui rende justice. (Source : télérama)
De fait, je suis désormais plus tentée d'aller lire les livres de Michèle Petit, pour remonter "à la source" !
Interview Sur My boox
Présentation de l'éditeur : Actes sud