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documents - essais - et cie

Réinventer l'amour de Mona CHOLLET

Publié le par Hélène

♥ ♥

Un grand nombre de couples cherchant l'épanouissement amoureux se trouvent souvent démunis face à un troisième protagoniste qui s'invite dans leur intimité : le patriarcat. Cette question, centrale pour les féministes depuis des décennies et aujourd'hui remise sur le devant de la scène, concerne spécifiquement l'amour hétérosexuel. Ce livre offre une série d'éclairages sur cette problématique.

Dans nos représentations du couple idéal, souvent façonnées par nos comédies romantiques, se glisse souvent une notion d'infériorité féminine, suggérant aux femmes qu'elles doivent sacrifier une part d'elles-mêmes pour être heureuses en amour. Le conditionnement social, qui incite les hommes à revendiquer tout en valorisant l'abnégation chez les femmes, créé des déséquilibres de pouvoir pouvant conduire à des violences physiques et psychologiques.

Même la façon dont chacun est encouragé à percevoir l'amour, avec les femmes apprenant à le surestimer et les hommes à le reléguer en périphérie de leur vie, prédispose à des relations malheureuses.

L'autrice invite donc à interroger nos dépendances, pour se sentir capables d'une émancipation intérieure.

Ce que j'ai moins aimé :

Évidemment, le texte reste très accessible, et édulcore des pensées plus profondes, ayant tendance à intenter un procès aux hommes.

Bilan :

Mais il a l'avantage d'ouvrir des pistes de réflexion intéressantes sur le couple et la gestion des émotions chez les uns et les autres.

Présentation de l'éditeur : Editions la Découverte

Du même auteur : Beauté fatale ♥ ♥ ♥ ♥ (Essai)

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Honoré et moi de Titiou LECOQ

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Parce qu'il a réussi sa vie en passant son temps à la rater, Balzac est mon frère."

Dés les premières pages on pense à la phrase restée célèbre de Hugo s'adressant à son lecteur "Ah ! Insensé, qui crois que je ne suis pas toi !" Ce lien si fort que ressentent tous les lecteurs, Titiou Lecoq ici le chante et l'encense, non pas en plaçant Balzac sur un piédestal, pâle statue devant laquelle il faudrait s'incliner, mais au contraire, en cassant ici le mythe du grand homme et prouvant qu'on peut être un génie et avoir une vie "faite d'emmerdements assez classiques, la vie d'un homme avec ses soucis d'argent, ses rêves de devenir propriétaire, ses problèmes de travaux, son goût des fringues, ses pulsions d'achat, ses humiliations, ses espoirs que l'avenir serait meilleur, ses insomnies, ses migraines, ses brûlures d'estomac, sa mort. "

Ainsi elle nous présente une biographie décalée de Balzac, s'attachant plus à la folie de démesure du grand homme, à sa manie de sortir des cadres, à cet amour fou de la liberté, à cette assurance qu'il réussira quand bien même les huissiers, monstres tapis dans l'ombre, le poursuivaient.

Au-delà de l'anecdote croustillante, cette vie n'est que le reflet de l'empreinte prégnante de l'argent sur l'ensemble de la société, au détriment des valeurs morales. La peur du déclassement social guette sans cesse Balzac, et si ce sentiment reste présent de nos jours, cela montre bien que l'écrivain est relié au lecteur de façon inéluctable. Aussi l'autrice ne se contente pas de conter une histoire désincarnée qui finit inexorablement par la mort de l'artiste, elle livre aussi ses propres failles, s'interroge sur le sens de sa vie : "Dans un entretien, James Williams, un ancien employé de chez Google, a fait cette remarque : "Sur son lit de mort, personne ne se dit : "J'aurais aimé passer plus de temps sur Facebook." Et pourtant, nous sommes nombreux à y perdre un temps non négligeable." Elle pose finalement cette question essentielle en nous : qu'est ce qu'une vie réussie ? En explorant la vie et l’œuvre de Balzac, elle cherche des réponses à cette question atemporelle et avance ainsi un peu plus armée sur le chemin de sa vie. Sa réponse est toute personnelle : " Prendre conscience de ses attentes, de ses goûts, de ses valeurs. Il faut une démarche de conscientisation pour s'affranchir au maximum du simple mimétisme et des projections des autres sur ce que devrait être notre vie. "

A nous, lecteur, de trouver la nôtre ...

Présentation de l'éditeur : Le livre de poche

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Confessions d'une choniqueuse littéraire de Littéraflure

Publié le par Hélène

♥ ♥

Littéraflure écrit des chroniques littéraires sur les réseaux revendiquant clairement ses avis, "éraflant" quand bon lui semble les auteurs.

Elle propose ici son "manifeste" : elle se plaint du nombre de romans inutiles publiés, se plaint des éditeurs qui ne prennent plus de risques, des journalistes et chroniqueurs qui n'ont pas le temps de lire tous les livres chroniqués, se plaint des libraires qui mettent en avant les livres plébiscités, et se plaint surtout des bookstragrammeuses qu'elle peint comme des midinettes incapables de donner leur avis "Démonter un roman ! Elles en semblent incapables. Elles se limitent à mettre en scène la couverture du livre (la photo), à le résumer (le commentaire) et à dire si elles l'ont aimé ou pas. Pire, certains comptes se bornent à paraphraser ou à copier la quatrième de couverture." Ces demoiselles selon Littéraflure se plaisent à montrer leur décolleté ou leurs jambes pour qu'on lise leur chronique. Tel le chevalier blanc venant sauver la dame en perdition, Littéraflure se propose donc de créer un profil Instagram avec "de vraies critiques littéraires" (et c'est là que vous vous exclamez, conquis "enfinnn !")

 

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Dans la peau d'un noir de J.H. GRIFFIN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

En 1959, John Howard Griffin, journaliste américain blanc décide de se grimer en noir afro-américain pour connaître la réalité de l'existence d'un noir dans le sud des Etats-Unis. Partant de la Nouvelle Orléans, il traverse cinq états qui ont comme particularité de pratiquer la ségrégation envers les noirs.

La première remarque qui s'impose à lui est que les deux mondes qui séparent les noirs et les blancs sont hermétiques, le noir ne pourra pas côtoyer le blanc, et les uns et les autres resteront avec leurs préjugés. Le journaliste se rend compte que le noir n’est même pas traité comme un citoyen de deuxième ordre : il essuie des refus polis quand il cherche un nouvel emploi, mais surtout il doit accepter de « s’entendre qualifier de nègre, coon, jigaboo ; pouvoir seulement utiliser les toilettes et entrer dans des restaurants déterminés. » Il subit les regards haineux, " On est perdu, écœuré par l’aveu de tant de haine, pas tellement parce que c’est une menace mais parce que cela montre les êtres humains sous un jour si inhumain. On voit une sorte de démence, quelque chose de si indécent que l’indécence en soi (plus que la menace qu’elle contient) est terrifiante. »

La promiscuité est malheureusement prégnante, lors d'un de ses séjours, il est accueilli par un couple très pauvre dans une cabane, et est attristé par le sort des enfants « de nouveau je vis leurs grands yeux naïfs, encore ignorants des portes qui leur étaient closes – celles du pays des merveilles, de la sécurité, de la facilité et de l’espoir. » p 177

Malgré tout, ce qui frappe aussi dans ses pages est la solidarité de la communauté noire, même s'ils n'ont rien, ils sont prêts à tout pour accueillir, protéger, accepter l'autre. Pour que leur situation évolue, ils sont conscients que leur sort n'est pas en leurs mains, mais dans celles des autorités  : instruction, logement, accès à de meilleurs emplois, droit de vote permettront un réel changement. "Mettez l'homme blanc dans le ghetto, supprimez-lui les avantages de l'instruction, arrangez-vous pour qu'il doive lutter péniblement pour maintenir son respect de lui-même, accordez-lui moins de loisirs, après quelque temps il assumerait les caractéristiques que vous attribuez aux Noirs. Ces caractéristiques ne sont pas issues de la couleur de la peau, mais de la condition humaine"

Certes, certains ont pu lui reprocher de s'approprier la parole des noirs, mais finalement, ce témoignage a le mérite d'exister et tout ce qui peut contribuer à lutter contre le racisme et l'intolérance reste bénéfique !

Présentation de l'éditeur : Folio

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L’affaire de l’esclave Furcy de Mohammed AISSAOUI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

« Grâce à lui j’ai su que c’est le souci de l’autre qui fait avancer le monde. »

16 mars 2005 archives concernant « l’affaire de l’esclave Furcy » étaient mises aux enchères, à l’hôtel Drouot. Elles relataient le plus long procès jamais intenté par un esclave à son maitre, trente ans avant l’abolition de 1848. Les archives racontaient comment un esclave âgé de 30 ans en octobre 1817 dans l’île de le Réunion décida de se rendre au tribunal d’instance de St Denis pour exiger sa liberté. Malgré un dossier volumineux on ne sait rien de cet homme si bien que Mohammed Aïssaoui a éprouvé le désir de le retrouver et de le comprendre, de l’imaginer aussi. « Je crois que c’est le silence que je voulais dénoncer, cette absence de textes et de témoignages directs sur tout un pan d’une histoire récente. »

Il est rapidement frappé par la détermination sans faille de cet homme, par son "Extravagante patience" et il est ému par les aides diverses qu'il a pu recevoir, par ceux qui ont été prêts à sacrifier leur carrière pour obtenir gain de cause, portés par des valeurs profondément humaines. « Je crois avoir compris que ce qui fait avancer le monde, c’est l’altérité. Tous ces hommes qui ont agi pour d’autres. Ce peut bien être un fil conducteur de l’Histoire. »

Furcy surmonte une épreuve pour gagner sa liberté et n’agit pas seulement pour lui même mais pour tous les autres esclaves qui pourront eux aussi entamer des démarches pour se libérer de leurs maîtres. Il est un exemple pour tous. Pourtant, il se bat contre des mastodontes, puisque le système économique faisait en sorte de tout laisser en place : l'homme était considéré comme une marchandise comme une autre, et lui donner raison aurait signifié remettre en cause le système même de l'esclavage.

L’auteur a ainsi donné une voix à un homme condamné à l’oubli et l’a remis sur le devant de la scène car « L’histoire de l’esclavage est une histoire sans archives. » Aissaoui a mis des années à collecter toutes les pièces du puzzle, se réjouissant à chaque nouvelle découverte, aussi infime soit-elle et son projet est louable. Il nous offre un livre fort qui éclaire sur la condition des esclaves et donne foi en l’humanité.

Présentation de l'éditeur : Folio

  • Prix RFO (2010)
  • Prix Renaudot Essai (2010)
  • Prix du Roman historique (2010)
  • Bourse littéraire de la Fondation Cino del Duca (2010)
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Mes étoiles noires en image de Lilian THURAM avec Pascal BLANCHARD

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Croyez en quelque chose, même si ça signifie tout sacrifier" Colin Kaepernick

En 2010, Lilian Thuram publiait "Mes étoiles noires" : "L'Homme, petit ou grand, a besoin d"étoiles pour se repérer. Il a besoin de modèles pour se construire, bâtir son estime de soi, changer son imaginaire, casser les préjugés qu'il projette sur lui-même et sur les autres. Dans mon enfance, on m'a montré beaucoup d'étoiles. Je les ai admirées, j'en ai rêvé : Socrate, Baudelaire, Einstein, Marie Curie, le général de Gaulle, Mère Teresa ... Mais des étoiles noires, personne ne m'en a jamais parlé. Les murs des classes étaient blancs, les pages des livres d'histoire étaient blanches. J'ignorais tout de l'histoire de mes propres ancêtres. Seul l'esclavage était mentionné. L'histoire des Noirs, ainsi présentée, n'était qu'une vallée d'armes et de larmes. Pouvez-vous me citer un scientifique noir ?Un explorateur noir ? Un philosophe noir ? Un pharaon noir ? Si vous ne le savez pas, quelle que soit la couleur de votre peau, ce livre est pour vous. Car la meilleure façon de lutter contre le racisme et l'intolérance, c'est d'enrichir nos connaissances et nos imaginaires. Ces portraits de femmes et d'hommes sont le fruit de mes lectures et de mes entretiens avec des spécialistes et des historiens. De Lucy à Barack Obama, en passant par Ésope, Dona Béatrice, Pouchkine, Anne Zingha, Aimé Césaire, Martin Luther King et bien d'autres encore, ces étoiles m'ont permis d'éviter la victimisation, d'être capable de croire en l'Homme, et surtout d'avoir confiance en moi. "

Cette version avait rencontré un large succès et avait été publié en plusieurs langues. Aujourd'hui, il réédite cet ouvrage, toujours en présentant près de 40 portraits inspirants de personnalités noires mais agrémentés d'images, pour toucher un plus large public. L'ouvrage est magnifique !

 

Un livre magnifique à lire, offrir, découvrir, pour espérer qu'enfin, les choses changent !

"J’espère que les gens vont comprendre l’importance de la maîtrise des savoirs. Il faut avoir cette curiosité d'aller vers les livres écrits par des intellectuels qui vous donnent la possibilité de comprendre" Lilian Thuram.

Présentation de l'éditeur : Editions de la Martinière

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Méditer, jour après jour de Christophe ANDRE

Publié le par Hélène

♥ ♥

« Le miracle c'est de marcher sur la terre » (Thich Nhat Hann)

Christophe André propose une initiation à la méditation en 25 leçons éclairée par 25 tableaux.

J'ai été attirée non pas par la méditation, que je ne pratique nullement, mais par les tableaux et l'idée de les coupler avec des leçons de vie. La pleine conscience consiste à porter une attention tranquille à l'instant présent, et il semblerait que la méditation permet d'atteindre cet état - si j'ai bien compris. Il me semble possible de glaner ici et là des conseils pour améliorer le quotidien sans pour autant souhaiter entrer dans ce processus. Je l'ai lu sur plusieurs mois, comme un livre de chevet dans lequel on puise de temps en temps une pensée réconfortante

"De toutes nos forces, il est important de rester des humains sensibles; de s'accrocher à notre humanité, à ce qui la réveille autour de nous, la nature, la beauté. Encore et toujours ouvrir notre esprit à autre chose que nos souffrances, pas pour masquer l'adversité, pas pour l'oublier mais juste pour qu'elle ne règne pas en maître absolu dans notre esprit comme dans notre vie. "

"Enfin, les méditations recommandent de s'entraîner à rester capable de souhaiter le bien de tous les humains, même de ceux qui sont loin de nous, qui nous sont inconnus, mêmes de ceux qui nous sont antipathiques ou qui ont pu nous faire du mal. Travailler à éprouver pour eux de la bienveillance, de la compassion et de la joie altruiste face à leurs bonheurs. Le pressentiment et la conviction qui sous-tendent ces méditations, c'est que la souffrance est à l'origine de la plupart des conduites problématiques ; si un humain est heureux, s'il souffre moins, il fera moins souffrir les autres. "

Alors certes certaines métaphores ou pensées restent naïves comme :

"Allumer plus souvent l'interrupteur de sa conscience."

"Le disque dur de notre conscience est encombré de trop de choses inutiles."

"Ne plus faire mais être."

Mais globalement chacun pourra y puiser ce qui l'intéresse, pour, jour après jour, devenir meilleur ..

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Beauté fatale de Mona CHOLLET

Publié le par Hélène

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"Non décidément, "il n'y a pas de mal à vouloir être belle". Mais il serait peut-être temps de reconnaitre qu'il n'y a aucun mal non plus à vouloir être."

Illustrant son propos de nombreux exemples, Mona Chollet montre ici comment est fabriquée cette injonction de la femme à être sexy, féminine. Il s'agit bien d'une pression créée par les médias, la presse féminine, les blogs, les séries télévisées, et cette pression est largement relayée par le marketing. Cette obsession incessante enferme les femmes dans la haine d'elles-mêmes et les condamne à n'exister que par le biais de cette séduction en ne choisissant qu'un seul modèle : celui de la femme blanche. Ce processus répond ainsi à un désir de maintenir les femmes dans une position sociale et intellectuelle subalterne. En ce sens, la question du corps constitue bien la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.

"L'homme est un créateur, la femme est une créature."

L'autrice met en valeur l'importance du contraste "Au-delà de sa pénible dimension publicitaire, ce fantasme déraisonnable d'une vie qui ne serait que plaisir et détente, moment exceptionnel sur moment exceptionnel, oublie que seule le contraste permet de les apprécier pleinement. Ils ne prennent sens que s'ils alternent avec des moments où l'on affronte la vie sous tous ses aspects, y compris ceux qui peuvent se révéler sombres, ennuyeux ou pénibles. "

La perfection apparait ainsi comme un ennemi, synonyme d'absence de joie. L'idéal serait une vie qui serait "bonne" pas "parfaite" : "C'est une singularité épanouie, et non la conformité aux canons en vigueur, qui fait la beauté, la sensualité, l'amour."

"Ce qui est passionnant dans l'être humain c'est sa lutte pour exister en tant que personne différente, originale, inventive d'elle-même et de la vie."

En ce sens, la question du corps pourrait bien constituer la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.

Présentation de l'éditeur : La découverte

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Le cri de la mouette d'Emmanuelle LABORIT

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Le cri de la mouette est un roman autobiographique de Emmanuelle LABORIT, sourde de naissance. Dans cette autobiographie elle raconte son parcours de vie, de sa  petite enfance à l’âge adulte. Le diagnostic tombe à l’âge de 9 mois, s'ensuit la souffrance de ne pouvoir communiquer, l’intégration compliquée à l’école. Puis à 7 ans, la délivrance avec la découverte et l’apprentissage du langage des signes, et après une période d'adolescence rebelle, la découverte de sa passion pour le théâtre qui l’amènera à obtenir un Molière pour la révélation théâtrale en 1993.

Il faut savoir que le retard de la France par rapport aux EU sur la langue des signes est phénoménal  :  la  langue des signes est interdite en France jusqu’en 1976, considérée comme une gestuelle indécente, provocante, sensuelle, qui fait appel au corps, alors qu’elle est autorisée aux EU et qu’elle permet aujourd’hui aux sourds de communiquer facilement. Cela entraine l'ostracisation des sourds, enfermés dans leur monde avec cette impression  d’être derrière une énorme porte qu’on ne peut pas ouvrir pour se faire comprendre des autres, une situation injuste qui n'est pas sans provoquer des ravages.

La narratrice provoque de l’admiration chez le lecteur : malgré sa souffrance, son isolement, son handicap, elle est déterminée à apprendre, à évoluer, à progresser, elle ne baisse jamais les bras malgré les nombreuses difficultés. Elle ne se décourage pas au point d’obtenir le Molière de la révélation théâtrale en 1993. Son parcours est très beau.

Ce que j'ai moins aimé :

A noter qu'il s'agit d'un témoignage, le style est assez simple et expéditif.

Bilan :

Un éclairage intéressant sur le monde des sourds.

 

Présentation de l'éditeur :

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Petit éloge de la poésie de Jean-Pierre SIMEON

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

«Je ferai, oui, l'éloge de la poésie. Sans restrictions. Sans états d'âme. Parce que la poésie n'est justement pas le lieu de la demi-mesure. Je le ferai d'une voix pleine, vive s'il le faut. Parce qu'on ne peut admettre plus longtemps, n'est-ce pas, que les poètes, malgré les révérences qu'on leur fait de loin en loin pour se disculper de la désinvolture et de l'indifférence avec lesquelles on les traite ordinairement, soient renvoyés à leur étrange petit commerce particulier qui n'aurait rien à voir avec les affaires du monde. Je veux faire l'éloge de la poésie pour tous, non pas, voyez-vous, comme un agrément, un ornement de l'existence ou le partage de je ne sais quelle distinction supérieure:comme une nécessité vitale.»

Jean-Pierre Siméon chante les vertus millénaires de la poésie dans ce petit recueil à garder précieusement auprès de soi...

"Le poème est un seuil qui mène à l'intensité perdue d'une présence pleine à soi, au tout de la vie, à la vertigineuse intensité du réel et à l'ivresse d'être qui naît en nous de simplement l'approcher."

*

"D'une part, la poésie est un combat contre la pente naturelle et fatale de toute langue, dans on usage social, à imposer une lecture fermée et univoque de la réalité, contre donc sa tentation totalitaire. D'autre part, la poésie nomme une farouche insurrection de la conscience contre tout ce qui ampute la vie de sa force désirante, de son aspiration même à s'affranchir de toutes limites."

*

L' "état de poésie" est un "état incandescent de la conscience propre à percevoir des liens et des affinités ordinairement absents à la pensée entre les lointains et les contraires, le haut et le bas, le concret et l'abstrait, les êtres et les choses, l'esprit et le corps, l'âme et la main, l'infime et l'immense, c'est illimité."

*

Dans un monde essoufflé qui perd son âme, la langue se retrouve asphyxiée et doit être libérée "Il n'est de parole que quand la langue respire. Le poème, c'est l'âme dans la langue. Seul le poème est parole."

A lire, relire, offrir....

Présentation de l'éditeur : Folio

Du même auteur : La poésie sauvera le monde ♥ ♥ ♥ ♥ (Essai)

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