Demande à la poussière de John FANTE

Publié le par Hélène

"Tout le mal de par le monde n'était donc pas mauvais en soi, mais inévitable et bénéfique ; il faisait partie de cette lutte éternelle pour contenir le désert."

Dans les années 30 Arturo Bandini quitte le Colorado pour un Los Angeles idéalisé, teinté de l'auréole du rêve américain. Arturo est persuadé que la gloire l'attend après la publication de sa nouvelle "Le petit chien qui riait" dans une revue. Mais c'est une toute autre réalité qu'il va connaitre, la faim, ses privations, les rencontres de hasard avec des êtres tout aussi perdus que lui... Bandini est habitué à vivre dans ses fictions et quand il rencontre Camilla, une femme en chair et en os, il ne sait comment s'y prendre et saborde à plaisir cette relation qui, pourtant, prendra de plus en plus d'importance pour lui.

Au fil de ses déceptions et de l'aléa de l'existence, il comprend peu à peu que chaque être humain connait le même sort, prenant conscience de l'humaine condition propre à sombrer à tout moment à cause de sa fragilité pour redevenir poussière...

"Il y aura moults confusions, il y aura famine ; il y aura une solitude que seules mes larmes pourront consoler comme autant de petits oiseaux mouillés tombant soulager mes lèvres sèches. Mais il y aura aussi parfois consolation et beauté, beauté comme l'amour d'une fille disparue. Il y aura des rires, mais avec beaucoup de tenue le rire, on attendra tranquillement dans la nuit et on aura doucement peur de la nuit comme d'un prodigue et taquin baiser de mort." p.142

Un roman d'initiation aux accents autobiographiques placé sous le patronage de Charles Bukowski

"Un jour, j’ai sorti un livre, je l’ai ouvert et c’était ça. Je restais planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l’or à la décharge publique. J’ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avait sa propre énergie et était suivie d’une semblable, et la vraie substance donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose de sculpté dans le texte. Voilà enfin un homme qui n’avait pas peur de l’émotion.
L’humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité. Le début du livre était un gigantesque miracle pour moi. J’avais une carte de bibliothèque. Je sortis le livre et l’emportai dans ma chambre. Je me couchais sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant de le terminer qu’il y avait là un homme qui avait changé l’écriture. Le livre était "Ask the Dust" et l’auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m’influencer dans mon travail". Charles Bukowski, 1979, préface
 

Présentation de l'éditeur : 10-18

D'autres avis : Ys ;

Merci à l'éditeur

 

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V
J'ai lu un John Fante. Je suis contente de l'avoir découvert mais je ne suis pas certaine d'y revenir.
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N
John Fante ! Un auteur que j'ai découvert il y a 30 ans,grâce à une amie. Et que j'ai tout de suite adoré ! !
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I
Je préfère Fante à Bukowski, dont la vulgarité et la misogynie ont tendance à m'agacer... Fante s'y entend pour mêler humour et désespoir en un drôle de mélange qui rend ses personnages attendrissants. J'ai lu il y a quelque un roman de son fils Dan, et j'y ai retrouvé son sens de l'autodérision, en plus sombre...
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M
J'ai lu ma période Fante mais je ne me rappelle plus trop des intrigues alors que j'en ai lu pas mal...
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