La glorieuse vengeance de Maude Horton de Lizzie POOK
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Thème du mois : La fin des hommes
Quelques pistes de lectures pour s'envoler vers de belles découvertes
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L'histoire commence par une soirée estivale où un groupe d'amis célèbre leur entrée au lycée. La fête prend une tournure tragique lorsque Elisabeth, âgée de seize ans, est victime d'un viol. Animée par un désir de vengeance, elle commet un acte aux conséquences durables pour tous les participants. Seize ans plus tard, le docteur Morten Haraldsen, un gynécologue respecté, est retrouvé assassiné dans des circonstances macabres. L'enquête est confiée au policier Lars Lukassen, qui doit jongler entre cette affaire et des problèmes personnels obsédants. Les événements passés et présents sont-ils liés ?
Ce que j'ai aimé :
L'intrigue est bien menée puisque les chapitres alternent entre le passé et le présent, mettant en branle la machine infernale qui mènera au pire.
Les questions morales et éthiques abordées centrées ici sur la famille, la filiation et la procréation médicalement assistée sont traitées avec minutie, enrichissant la lecture.
Ce que j'ai moins aimé :
Sans trop spoiler j'ai regretté que les deux intrigues ne se rejoignent pas forcément là où on l' attendrait, comme si l'autrice avait voulu entremêler deux sujets de société forts, mais sans réellement y parvenir.
Bilan :
Mitigé.
Présentation de l'éditeur : Gallmeister
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Black Boy est une autobiographie marquante dans la littérature américaine, racontant l'enfance et l'adolescence de l'auteur dans le Sud des États-Unis dans les années 20, marquées par la ségrégation raciale et les injustices sociales.
La première partie raconte l'enfance de Wright en Mississippi. Le racisme systémique et la brutalité infligée aux Noirs sont omniprésents. Il décrit des scènes de violence et d'humiliation subies par les Afro-Américains, notamment des abus physiques et psychologiques, ce qui forge son désir de fuir et de s'émanciper de cette société oppressante. Malgré des conditions difficiles, Wright parvient à s'éduquer, en particulier par la lecture. Dès son plus jeune âge, il se rebelle contre les conventions sociales qui l'enferment dans un rôle subordonné en raison de sa race et rejette les attentes imposées par sa famille, la société et les institutions religieuses.
« Devait on se soumettre à une autorité même si on ne la trouvait pas fondée ? Si la réponse était affirmative, j’étais destiné à toujours avoir tort, car je savais que je ne pourrais jamais le faire. Alors comment pouvait-on vivre dans un monde dans lequel l’intelligence et la perception des faits ne voulaient rien dire, et où l’autorité et la tradition étaient tout ? Il n’y avait pas de réponse. » p 281
Dans la seconde partie l'auteur décrit son passage à Chicago, où il quitte le Sud pour fuir la pauvreté et les violences raciales.
« La façon dont j’avais vécu dans le sud ne m’avait pas permis de me connaître moi-même. Étouffée, comprimée par les conditions d’existence dans le Sud, ma vie n’avait pas été ce qu’elle aurait dû être. Je m’étais conformé à ce que mon entourage, ma famille – conformément aux lois édictées par les blancs qui les dominaient – avait exigé de moi, j’avais été le personnage que les Blancs m’avaient assigné. Je n’avais jamais pu être réellement moi même, et j’appris peu à peu que le Sud ne pouvait reconnaître qu’une partie de l’homme, ne pouvait admettre qu’un fragment de sa personnalité, et qu’il rejetait le reste – le plus profond et le meilleur du cœur et de l’esprit – par ignorance aveugle et par haine. »
Un indispensable pour comprendre les mécanismes à l'oeuvre...
Présentation de l'éditeur : Folio
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« Il y avait un traître à Bletchley Park, qui vendait des informations pendant la guerre. Vous me haïssez peut-être, mais vous avez toutes les deux prêté le même serment que moi : protéger la Grande-Bretagne. Faites-moi sortir de cet asile et aidez-moi à attraper le traître. Vous avez une dette envers moi. »
Tel est le message que reçoit Osla alors que elle se prépare à se rendre au mariage royal de Margaret et Philip. Ce message la replonge dans les années 40 : alors que l’Angleterre se préparait à combattre les nazis, Osla avait été embauchée à Bletchley Park, là où les cerveaux les plus brillants de Grande-Bretagne étaient formés à casser les codes de l’armée allemande. Là-bas, Osla avait rencontré Mab et Beth, devenues des amies au fil du temps, jusqu'à ce qu'une sombre trahison ne les sépare.
Mais un traître émerge des ombres de leur passé, forçant les trois jeunes femmes à renouer leur vieille alliance pour casser un dernier code.
Ce que j'ai aimé :
L'autrice attire notre attention sur des pans moins connus de l'histoire, en se concentrant ici sur Bletchley Park, principal site de décryptage du Royaume Uni pendant la Seconde guerre mondiale, où les chiffres et les codes de plusieurs pays de l'Axe étaient déchiffrés, dont ceux de la machine allemande Enigma, et de la machine de Lorenz. Très documenté, le roman met ainsi en lumière le rôle des femmes qui ont œuvré dans l'ombre pour contribuer à l'effort de guerre.
Ce que j'ai moins aimé :
- Les trois personnages féminins sont quelque peu caricaturaux : la riche demoiselle qui entretient une relation avec un prince, la demoiselle plus modeste qui veut se marier, la demoiselle effacée vivant dans l'ombre de sa mère abusive.
- Les passages sur les relations amoureuses, tombent trop facilement dans la bluette sentimentale.
- Quelques longueurs alourdissent le récit.
Bilan :
Un bon moment de lecture.
Présentation de l'éditeur : Editions Hauteville
Du même auteur : Le réseau Alice ♥ ♥ ♥ ♥ ; La chasseresse ♥ ♥ ♥ ♥
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Ces nouvelles ont en commun d'être chacune centrées sur un arbre, personnage principal au rôle déterminant pour chaque histoire. Qu'il soit refuge, confident ou protecteur, chaque arbre est traité comme un individu doté d'une véritable personnalité. Dans L'orme David Ransom a perdu la maison qu'il a construite de ses propres mains et doit observer les nouveaux habitants transformer son œuvre. Dans Le grand pin Dick revient vers les siens après des années d'absence, il sauve un arbre du feu et se sent comme éveillé spirituellement "Qui déterminera où s'arrêtent la relation intime et l'influence réciproque entre toutes les formes visibles de la création ? Un homme peut couper un arbre et en planter un. Qui connaît l'effet de l'arbre sur l'homme, sur son élévation ou sur sa chute ?" Le sapin baumier deviendra un magnifique sapin de Noël pour Martha. Grâce au peuplier d'Italie les deux Sarah comprennent que chaque arbre est unique, de la même façon que chaque être se différencie de son prochain. Tous ressentent un sentiment de réconfort primitif, malgré les déconvenues, ils sont comblés par les trésors de la nature qui les emplissent de tendresse et les rendent bienveillants.
Proche des écrivains américains de la nature par ses descriptions, M.E. Wilkins Freeman apporte aussi dans ces nouvelles un humanisme et un humour piquant qui les rendent universelles.
Présentation de l'éditeur : Finitude
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"Lorsque vous creusez un tout petit peu sous la surface, la vie amoureuse de chacun est originale, intéressante, nuancée, et défie toute définition facile."
La quatrième de couverture, la couverture elle-même, le titre, tout laissait à supposer que cette lecture s'avèrerait girly à souhait. Comme elle m'avait été conseillée par ma nièce et que j'avais déjà lu un roman de cette autrice, j'ai quand même tenté l'aventure. Et derrière les paillettes et ce début si proche du "Diable s'habille en prada", derrière le faste d'Hollywood, j'ai rencontré des personnages profondément humains.
Mais reprenons : La célèbre star de cinéma Evelyn Hugo semble enfin prête à livrer son passé en pâture aux journalistes : elle accepte de raconter ses différents mariages, à condition que ce soit Monique Grant - journaliste totalement inconnue - qui recueille ses confidences. Choix improbable que ne comprend pas Monique elle-même. Néanmoins la jeune femme est bien décidée à saisir sa chance.
Chaque mari d’Evelyn joue un rôle clé dans son parcours personnel et professionnel, et leur relation avec elle varie selon les moments de sa vie. Certains ont été des mariages de convenance, d’autres plus passionnels ou même destructeurs. Le récit est une exploration fascinante des coulisses d’Hollywood, des stratégies de pouvoir, mais aussi des faux-semblants qui entourent la célébrité.
Alors que le titre met en avant les sept maris d’Evelyn, le véritable cœur émotionnel du roman réside dans l’amour caché qu’Evelyn a gardé secret durant toute sa vie. Sans trop en révéler, il s'agit d'une relation inattendue qui transcende les normes de son époque et éclaire les sacrifices qu'elle a dû faire pour préserver sa carrière et ses relations personnelles.
Ce que j'ai aimé :
Evelyn Hugo est une femme complexe, prête à manipuler son image publique pour survivre dans le milieu brutal d’Hollywood. Le roman interroge la question du pouvoir, du contrôle de l’image, et des compromis nécessaires pour rester au sommet. Il montre aussi combien les apparences dans un couple peuvent être trompeuses, à l'image de Hollywood, les couples semblent des espaces de représentation faux dans les coulisses desquels se jouent parfois des drames.
Bilan :
Une belle découverte !
Présentation de l'éditeur : Hauteville
Du même auteur : Les sirènes de Malibu
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En 1981, en Gaspésie, au Québec, sévit la "crise du saumon" . Le gouvernement provincial s'oppose aux Mi'gmaq, une nation autochtone : en effet le gouvernement québécois, sous René Lévesque, avait interdit la pêche au saumon pour les Mi'gmaq, entrainant des tensions importantes. Le roman s'ouvre sur un événement clé de cette crise : l'intervention brutale de la Sûreté du Québec pour arrêter des pêcheurs mi'gmaq, un acte perçu comme une attaque contre leur mode de vie et leur droit ancestral. Parmi les personnages touchés de plein fouet par cette crise sociale et politique, Océane, une jeune Mi'gmaq de quinze ans qui fuit la violence policière et trouve refuge chez un vieil homme, Yves Leclerc, un ancien professeur. Leur rencontre symbolise la collision entre deux mondes et deux cultures.
Ce que j'ai aimé :
Taqawan aborde de front la question du traitement des peuples autochtones au Canada. Il montre les mécaniques à l’œuvre avec en son centre la remise en cause du pouvoir central, le conflit Québec / Ottawa s'invitant dans les affaires indiennes : la guerre du saumon était une manière de dire "qu'on entendait garder son pouvoir sur tout le territoire, et les Indiens devenaient de simples pions dans une partie d'échecs plus vaste."
Les personnages s'efforcent de préserver leur identité et leur mémoire collective dans un contexte de marginalisation. Plamondon met en lumière les différentes formes de résistance, qu'elles soient ouvertes, comme dans le cas des Mi'gmaq défendant leur droit de pêche, ou plus subtiles, comme les actes individuels de solidarité et de rébellion contre l'injustice.
A la croisée des genres, Taqawan est un récit fragmenté, ponctué par des chapitres plus courts qui remontent le fleuve du temps et reviennent vers les légendes fondatrices. L'auteur alterne entre chapitres narratifs, des passages historiques, des anecdotes, et des extraits documentaires.
Bilan :
Taqawan remonte aux sources pour peindre le portrait d'un peuple millénaire dont les droits ont été bafoués et qui subit encore des injustices.
Du même auteur : Aller aux fraises
Présentation de l'éditeur : Le livre de poche
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"La vérité la plus brutale ne se trouve jamais en surface. Il faut creuser, la porter à la lumière et la débarrasser de ses impuretés."
En 1791, à Londres, Nella tient une boutique d'apothicaire à la mission un peu particulière ; elle trouve des remèdes aux femmes souhaitant se débarrasser d'un homme indésirable. Une jeune fille, Eliza se rapproche d'elle alors qu'elle reçoit une demande inquiétante.
A quelques siècles de là, à notre époque, Caroline vient de découvrir l'infidélité de son époux et décide de partir tout de même à Londres pour leur anniversaire de mariage, mais sans lui. Là-bas, au fil de ses errances, elle rencontre un homme qui l'invite à se joindre à leur groupe pour pratiquer le mudlarking, des fouilles dans les boues de la Tamise. Elle trouve alors par hasard une petite fiole avec un animal gravé dessus. Curieuse, elle se lance dans des recherches qui la mènent à découvrir l’histoire de l’apothicaire du XVIIIe siècle.
Ce que j'ai aimé :
Les deux destins en parallèle permettent d'osciller entre passé et présent et de mieux comprendre les conséquences de chaque action sur le fil du temps ou des destins individuels. Chaque décision porte un poids qui demande analyse et exploration. Le travail d'investigation est central, la fascination ressentie par Caroline pour le passé, en s'accrochant à une petite fiole, lui permet de remonter le temps et de réussir à reconstituer tout un pan du passé, éclairant les zones d'ombre à plusieurs siècles d'intervalle. Cela l'amène aussi de se confronter à ses propres choix pour redéfinir sa vie. Le roman met ainsi en avant la solidarité entre femmes dans des contextes où elles sont opprimées par des figures masculines abusives.
Bilan :
Un roman très prenant que je suis ravie d'avoir découvert (merci Sylvie ...) !
Présentation de l'éditeur : Pocket
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Alors qu'il revient de la guerre du Vietnam, Doug Peacock n'est plus que l'ombre de lui-même, dévasté, ayant laissé son âme et sa foi en l'humanité dans ces régions lointaines. Pour se reconstruire, il se plonge au cœur des espaces sauvages du Montana et du Wyoming, et se lance bientôt sur les traces du grizzly, prédateur qui ne tue pas sans raisons...
Son récit se concentre sur sa quête de guérison après les traumatismes de la guerre, trouvant un sens et une forme de rédemption dans la nature sauvage.
"Le peu de religion qui me restait a été anéanti, durant mes deux derniers mois au Vietnam, par le spectacle d'enfants morts. [...] Dans les années qui ont suivi, j'ai trouvé beaucoup plus facile de parler aux ours qu'aux prêtres. "
"Au Vietnam, l'homme était le principal prédateur. SI les angoisses et les souffrances des combats avaient réussi à m'apprendre quelque chose, ce n'était certainement pas l'art de tuer ou de faire la guerre. L'homicide ne pouvais pas être édifiant. Seuls des actes de grâce restaient gravée au plus profond de ma mémoire et resurgissaient maintenant des coins anesthésiés de mon cerveau. Il importait peu de savoir pourquoi. L'acte en lui-même était une transcendance.
Le grizzly irradiait la puissance. Il était pourvu d'une grande force physique et d'un tempérament irritable qui l'autorisaient à attaquer et à tuer chaque fois qu'il en avait envie. Mais, presque toujours, il choisissait de ne pas le faire et cachait son pouvoir derrière des fanfaronnades de dur. C'était le genre de maîtrise de soi qui commandait le respect -- un acte de grâce musculaire."
il observe et partage les comportements de cet animal mythique et prend exemple sur son comportement. De ce profond respect naît une réflexion sur l'importance de la conservation et la nécessité de protéger les habitats naturels des grizzlis contre les menaces de l'activité humaine.
"La façon dont nous nous sommes comportés envers les Indiens, les bisons, les loups et les grizzlys correspond à la manière dont nous avons écrit notre histoire selon des voies convergentes, éclaboussées de sang, qui nous ont conduits où nous en sommes à présent."
En revenant aux sources, l'auteur puise dans les racines profondes du monde la force de croire et de porter à nouveau en lui l'espoir.
Présentation de l'éditeur : Gallmeister
Du même auteur : Marcher vers l'horizon ♥ ♥ ♥ ♥
Thème du mois : les 50 premiers totems
Sue Hubbell, après un divorce et une carrière universitaire, décide de se retirer dans une ferme isolée dans les Ozarks du Missouri pour élever des abeilles. Elle raconte comment elle s'installe dans cette nouvelle vie, décrivant les défis et les joies de l'apiculture. Elle développe ainsi une profonde connexion avec la nature et les abeilles, décrivant en détail les cycles saisonniers, les comportements des abeilles, et l'écosystème complexe qui entoure l'apiculture. L'autrice partage aussi des anecdotes sur les interactions sociales des abeilles, leurs rôles au sein de la ruche, et leurs méthodes de communication.
Ce que j'ai aimé :
Au-delà de l'apiculture, La Dame aux abeilles aborde des thèmes universels tels que la résilience, la recherche de sens dans la vie, et l'importance de la symbiose entre l'homme et la nature.
Présentation de l'éditeur : Editions Phébus
Du même auteur :