Juste la fin du monde de Jean-Luc LAGARCE
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« C’est comme la nuit en pleine journée, on ne voit rien, j’entends juste les bruits, j’écoute, je suis perdu et je ne retrouve personne. »
Louis rend visite à sa famille pour la première fois depuis des années. Il retrouve sa mère, sa sœur Suzanne, son frère Antoine et sa belle-sœur Catherine. Il a l'intention de leur annoncer sa maladie et sa mort prochaine irrémédiable, mais son arrivée fait ressurgir souvenirs et tensions familiales. Chacun exprime divers reproches et tout se joue alors dans les interstices, dans les silences, les répétitions. Ce qu'on dit, ce qu'on ne dit pas, ce qu'on pense que l'autre pense, ce qu'il ignore. Tout est subtil, lié aux blessures de l'enfance, au fait de se sentir aimé ou pas, rejeté, mis à l'écart, mis en valeur. Quoiqu'il arrive, rien n'est évident tant les relations familiales restent complexes et tant le langage est limité pour exprimer les vagues du conscient et de l'inconscient entremêlées étroitement.
Les êtres se frôlent certains haussent le ton comme Antoine, d'autres se taisent comme Louis, plus discret. Catherine pourrait incarner l'équilibre celle qui rassemble et comprend. Mais c'est la mère qui finalement sera clairvoyante quand elle dira : « […] la journée se terminera ainsi comme elle a commencé, / sans nécessité, sans importance. »
Mes réticences :
A la première lecture, je me suis perdue, et ce n'est qu'une fois que j'ai vu la magnifique adaptation de Xavier Dolan avec ces acteurs exceptionnels que j'ai mieux compris les enjeux de la pièce.
Bilan :
Un texte fort qui vibre longtemps ...
« Je me remets en route avec seul le bruit de mes pas sur le gravier. / Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterai. »