La ferme des animaux de George ORWELL
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Cet apologue raconte la révolte d'animaux de la ferme, qui ne souhaitent plus se laisser spolier par les fermiers qui ne produisent rien personnellement mais exploitent la production des animaux. Ils renversent donc les fermiers et prennent la tête de la ferme, bien décidés à travailler dur pour eux mêmes. Mais tout ne se passe pas comme prévu, l'égalité qui devait être de mise est remise en question peu à peu par certains cochons.
« Ces scènes d’épouvante et ces massacres, ce n’était pas ce que nous avions appelé de nos voeux la nuit où Sage l’Ancien avait exalté en nous l’idée du soulèvement. Elle-même se fut-elle fait une image du futur, ç’aurait été celle d’une société d’animaux libérés de la faim et du fouet : ils auraient été tous égaux, chacun aurait travaillé suivant ses capacités, le fort protégeant le faible, comme elle avait protégé de sa patte la couvée de canetons, cette nuit où Sage l’Ancien avait prononcé son discours. Au lieu de quoi – elle n’aurait su dire comment c’était arrivé – des temps sont venus, où personne n’ose parler franc, où partout grognent des chiens féroces, où l’on assiste à des exécutions de camarades dévorés à pleines dents après avoir avoué des crimes affreux. »
Si Orwell s'en prend à la révolution russe à travers ces allégories, il condamne surtout toutes le formes de totalitarisme et de tyrannie et ces hommes prêts à tout pour asseoir leur domination plutôt que de mettre en avant les valeurs démocratiques de justice. Le roman met à mal les régimes totalitaires qui contrôlent les esprits et endoctrinent la population grâce à la propagande notamment. La leçon est plus philosophique et la morale est universelle : les hommes face au pouvoir perdent souvent toute mesure et sagesse.
« Bien sûr, j’ai conçu ce livre en premier lieu comme une satire de la révolution russe. Mais, dans mon esprit, il y avait une application plus large dans la mesure où je voulais montrer que cette sorte de révolution (une révolution violente menée comme une conspiration par des gens qui n’ont pas conscience d’être affamés de pouvoir) ne peut conduire qu’à un changement de maîtres. La morale, selon moi, est que les révolutions n’engendrent une amélioration radicale que si les masses sont vigilantes et savent comment virer leurs chefs dès que ceux-ci ont fait leur boulot. "
— George Orwell, « Lettre à Dwight Macdonald. 5 décembre 1946 »
Présentation de l'éditeur : Folio