Le gardeur de troupeaux de Fernando PESSOA
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"Ce qu’il faut c’est être naturel et calme
Dans le bonheur ou le malheur,
Ressentir comme on regarde,
Penser comme on marche,
Et quand on va mourir,
Se souvenir que le jour meurt,
Que le couchant est beau et que belle est la nuit qui reste…
Et que si c’est ainsi c’est parce que c’est ainsi…"
Le gardeur de troupeaux est l’œuvre majeure d’Alberto Caeiro, hétéronyme inventé par Fernando Pessoa. Il se définit à travers une métaphore comme un "gardeur de troupeaux" le troupeau désignant ses pensées. Son âme est comme un berger qui garderait ses pensées et les empêcherait de prendre le pas sur ses sensations. Il veut avant tout être attentif au monde qui l'entoure par la biais de ses sensations immédiates, considérer les choses qui l'entourent dans leur immédiateté « Je n’ai pas de philosophie, j’ai des sens » dit-il dans le poème II. Il admire le monde sans chercher un sens qui le dénaturerait, sans ses pensées qui seraient parasites et l’empêcheraient de voir la terre. Pour lui il n’y a pas de mystères en ce monde, et tout vaut la peine, « Notre unique richesse, c’est voir » poème VII
Le poète ressent un amour inconditionnel pour la nature, admirant la simplicité des arbres et des plantes et invitant l'homme à prendre exemple sur eux : « Passe oiseau passe et apprends moi à passer ! « poème 43. La nature lui apprend aussi à ne pas craindre la mort, si la tristesse est naturelle, inutile de souhaiter lutter contre elle, elle est nécessaire, comme la pluie est nécessaire au soleil.
Pessoa exalte finalement le bonheur d'être au monde, de sentir l'air qui fraichit sur nos joues, d'observer la course des nuages, pour « sentir la vie couler en moi comme un grand fleuve en son lit » 49
Une belle leçon de vie ...
Présentation de l'éditeur : Poésie Gallimard
Du même auteur : Le pélerin