Le grand Meaulnes de Alain FOURNIER
/image%2F0931533%2F20250213%2Fob_d4b7f7_9782253082644-001-t.jpeg%3Fitok%3DGlfDF7J3)
♥ ♥ ♥ ♥
Alors qu'il mène une enfance paisible au cœur de la Sologne, le narrateur François Seurel rencontre Augustin Meaulnes, un nouvel élève avec qui il se lie d'amitié. Il suit ébloui les exploits de ce jeune homme aventurier. Un beau jour, le grand Meaulnes se perd dans la campagne et assiste alors à une fête étrange dans un manoir féérique. Il rencontre Yvonne de Galais, mais au matin, il doit reprendre le chemin de sa vie. Il n'aura de cesse de retrouver la jeune fille et le domaine, ainsi que son frère Frantz, fiancé éconduit.
"Le domaine mystérieux" symbolise ainsi l'enfance perdue et la quête qui s'ensuit d'un idéal inaccessible. Le sentiment profond de bonheur connu lors de cette fête peuplée de pierrots et colombines éloigne le Grand Meaulnes définitivement d'une vie ordinaire et fade. Elle le voue à une quête incessante et insatiable : "Mais, j’en suis persuadé maintenant, lorsque j’avais découvert le Domaine sans nom, j’étais à une hauteur, à un degré de perfection et de pureté que je n’atteindrai jamais plus."
L'atmosphère onirique, presque fantastique teinte le roman d'une mélancolie tragique. Le bonheur semble inaccessible pour les protagonistes qui, quand il les frôle, ont conscience de sa fragilité et fuient avant de souffrir.
"De temps à autre, le vent chargé d’une buée qui est presque de la pluie nous mouille la figure et nous apporte la parole perdue d’un piano. Là-bas, dans la maison fermée, quelqu’un joue. Je m’arrête un instant pour écouter en silence. C’est d’abord comme une voix tremblante qui, de très loin, ose à peine chanter sa joie… C’est comme le rire d’une petite fille qui, dans sa chambre, a été chercher tous ses jouets et les répand devant son ami. Je pense aussi à la joie craintive encore d’une femme qui a été mettre une belle robe et qui vient la montrer et ne sait pas si elle plaira… Cet air que je ne connais pas, c’est aussi une prière, une supplication au bonheur de ne pas être trop cruel, un salut et comme un agenouillement devant le bonheur…"
Ce roman, œuvre à part dans la littérature française, est l'œuvre littéraire française la plus traduite et lue dans le monde juste après Le petit prince, et ce, à juste titre !
Présentation de l'éditeur : Le livre de poche