Courir de Jean ECHENOZ
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Le portrait touchant d'un homme passionné emporté malgré lui dans une course sans fin.
L’auteur :
Jean ECHENOZ est un écrivain français Il a publié son premier roman en 1979 et a depuis reçu une dizaine de prix littéraires.
L’histoire :
Jean Echenoz nous livre un portrait vivant d'Emil Zatopek, l'homme le plus rapide au monde dans les années 50. C'est un homme attachant qui évolue dans le milieu de la course de fond, un peu par hasard dans la Tchécoslovaquie du XXe siècle. L'auteur dresse un portrait touchant et mélancolique d'un homme dépassé par la vie et ses avatars.
Ce que j’ai aimé :
- Le style de Jean ECHENOZ : très minimaliste, il parvient à rendre parfaitement la course effrénée du jeune Emil. Le récit est vivant.
- Le portrait émouvant de cet homme. Il s'agit d'un roman basé sur un personnage réel. Si le récit puise ses sources dans la vie réelle d'Emil Zatopek, il n'est pas totalement biographique puisque des zones d'ombres demeurent. Jean Echenoz a épuré le récit de façon à ne garder de la biographie du coureur que les évènements principaux. Nous suivons la trajectoire de cet homme que l’on nommait « la locomotive » avec stupeur et tremblements… Quand va-t-il s’arrêter ? Va-t-il courir toute sa vie au risque de laisser sur le bas-côté un peu de lui-même ? Que va-t-il gagner ? Il ne s’agit pas simplement de trophées dans cette course infernale, mais d’une vie passée à courir presque malgré soi vers on ne sait quel ailleurs idéalement meilleur. Une course contre la montre, une course contre la mort…
- Le portrait d’une époque : L'histoire se déroule dans la Tchécoslovaquie communiste des années 40 et 50. Nous suivons donc en toile de fond l'occupation allemande puis la mise en place du régime stalinien à Prague. Emil Zatopek est aux prises avec les instances dirigeantes de son pays qui l'utilisent politiquement avant de l'abandonner quand ses performances ne sont plus aussi brillantes.
Ce que j’ai moins aimé :
- Je n’ai rien à redire.
Premières phrases :
« Les Allemands sont entrés en Moravie. Ils y sont arrivés à cheval, à moto, en camion, mais aussi en calèche, suivis d’unités d’infanterie et de colonnes de ravitaillement, puis de quelques véhicules semi chenillés de petit format, guère plus. »
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Courir, Jean ECHENOZ , Editions de Minuit, octobre 2008, 13.50 euros