L’été de la vie de John Maxwell COETZEE
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« Un livre devrait être un outil pour fendre la glace que nous portons en nous. » (p.78)
L’auteur :
J. M. Coetzee, de son nom complet John Maxwell Coetzee (né le 9 février 1940 au Cap en Afrique du Sud) est un romancier et professeur en littérature sud-africain d'expression anglaise, descendant de colons afrikaners. Il est lauréat de nombreux prix littéraires de premier ordre dont le prix Nobel de littérature en 2003.
L’histoire :
Il s’agit d’une autobiographie fictive de l’auteur. Un jeune universitaire anglais recueille les témoignages de quatre femmes et d’un collègue qui auraient compté pour l’écrivain Coetzee en gestation dans les années 70.
Ce que j’ai aimé :
- Le procédé est original : en faisant parler des personnes qui ont connu Coetzee, un portrait en creux se dessine, encadré par des notes et fragments extraits des carnets de l’écrivain. Cette construction multiplie les points de vue et les perspectives, agissant comme un prisme dans lequel apparaît une image déformée de l'homme dont il est question.
- C’est en effet un homme ordinaire qui se dessine, un homme plutôt maladroit avec les femmes, mal à l’aise en société, pataud, loin de l’image de grand homme à laquelle on s’attend quand on parle d’un écrivain connu. Le talent dans l’écriture est-il vraiment un gage de grandeur ? L'auteur joue autour de ces questions en créant ce double qui n'est pas tout à fait lui...
- La réflexion sur l’entreprise autobiographique nous éclaire sur la part de fiction et de réel qui hante chaque écrit et chaque vie :
« Et si tous, tant que nous sommes, nous faisions dans la fiction, comme vous le dites de Coetzee ? Si nous ne cessions d’inventer l’histoire de notre vie ? Pourquoi ce que je vous dis de Coetzee serait-il plus digne de foi que ce qu’il vous dit de lui-même ? » (p.271)
- J. M. Coetzee nous offre un roman original très complet
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien
Premières phrases :
« Dans le Sunday Times d’hier, un reportage sur Francistown au Botswana. La semaine dernière, en pleine nuit, une voiture, modèle américain de couleur blanche, s’est arrêtée devant une maison dans un quartier résidentiel. »
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Autre : Indépendances de Richard FORD
L’Été de la vie, J. M. Coetzee, traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Catherine Lauga du Plessis, éd. du Seuil, août 2010, 324 p., 22 euros.