Le coupeur de roseaux de Junichirô TANIZAKI
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L’auteur :
Tanizaki Junichirō grandit dans une famille aisée de marchands. Il fait de brillantes études à l'Université impériale de Tôkyô, mais en 1910 la ruine de son père le contraint à les interrompre. La même année, il publie son premier texte, une nouvelle cruelle et raffinée, Le Tatouage, dans la revue qu'il a fondée avec quelques amis. L'histoire de la belle courtisane et de son tatouage en forme d'araignée fait scandale et lance sa carrière d'écrivain.
En 1913, il rassemble toutes ses nouvelles dans un recueil intitulé Le Diable et subit les foudres de la censure qui les juge « immorales ». Il publie sans trêve drames, comédies et scénarios à une époque où le cinéma en est encore à ses balbutiements, il traduit également la pièce d'Oscar Wilde L'Eventail de Lady Windermere.
Installé à Yokohama, il fréquente les résidents étrangers et découvre l'image de la femme occidentale. Lorsqu'un terrible tremblement de terre détruit la ville en 1923, il s'installe définitivement dans le Kansai. Le séisme le bouleverse profondément : alors qu'il puisait son inspiration dans un Occident et une Chine exotiques, il revient vers le Japon à partir de 1924, date à laquelle paraît son premier roman, Un amour insensé.
Il consacre la seconde partie de sa vie à traduire en japonais moderne le Genji monogatari, œuvre classique de la romancière du XIe siècle, Murasaki Shikibu. En 1943, la publication en feuilleton de son chef-d'œuvre Quatre sœurs est interdite car jugée inconvenante en temps de guerre.
Après la guerre, Tanizaki publie des romans audacieux au centre desquels il place la vieillesse, l'impuissance et la mort.
Tanizaki meurt en juin 1965, laissant une œuvre importante, unanimement considérée comme majeure, du XXe siècle japonais. (Source : Babélio)
L’histoire :
Lors d'une promenade autour d'un ancien palais impérial, le sanctuaire de Minase, le narrateur rencontre un homme étrange. Est-ce un fantôme, un esprit qui hante les lieux ? Celui-ci lui offre du saké et lui raconte l'histoire de la belle O-Yû, perverse et inaccessible..
Ce que j’ai aimé :
Le récit s’ouvre sur une errance du narrateur qui décide de visiter le sanctuaire de Minase. Ce désir est nourri de littérature, de références à des récits mentionnant ce lieu mythique. Le texte est imprégné de ces réminiscences de poèmes, de passages de récits impériaux, créant ainsi une atmosphère fine et lettrée comme toile de fond à la rencontre étrange que le narrateur va faire en ce lieu.
L’atmosphère est fantomatique, presque irréelle, baignée par les rayons de la lune, propice à l’apparition de cet homme étrange, tapi dans les roseaux. L’homme va alors lui conter l’histoire fascinante des relations de son père avec la belle O-Yû et sa sœur O-Shizu. Junichirô Tanizaki s’inspire ici d’un conte traditionnel japonais.
Cette collection permet de rencontrer des auteurs à moindre coût et sans un engagement de durée trop long, elle permet de « flirter » avec l’auteur et nous invite à en découvrir davantage en cas d’affinités…
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien de particulier si ce n’est l’impression que je l’oublierai facilement…
Premières phrases :
« C’était un mois de septembre, quand j’habitais encore à Okamoto. Il faisait un temps superbe ce jour-là et vers le soir, ou plutôt après trois heures de l’après-midi, j’eus soudain envie de faire une promenade à pied dans la région. »
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D’autres avis :
Le coupeur de roseaux, Junichirô Tanizaki, traduit du japonais par Daniel Struve, Folio 2€, janvier 2004, 119 p., 2 euros