Les apparences de Gillian FLYNN
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Préparez vos nuits blanches !
L’auteur :
Gillian Flynn est un auteur américain. Elle a grandi dans le Missouri et vit aujourd'hui à Chicago. (Source : Babélio)
L’histoire :
« À quoi penses-tu ? Comment te sens-tu ? Qui es-tu ? Que nous sommes-nous fait l’un à l’autre ? Qu’est-ce qui nous attend ? Autant de questions qui, je suppose, surplombent tous les mariages, tels des nuages menaçants. »
Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari Charlie, propriétaire d’un bar, forment, selon toutes apparences, un couple idéal. Ils ont quitté New York deux ans plus tôt pour emménager dans la petite ville des bords du Mississipi où Charlie a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, en rentrant du travail, Charlie découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. Quelque chose de grave est arrivée. Après qu’il a appelé les forces de l’ordre pour signaler la disparition d’Amy, la situation prend une tournure inattendue. Chaque petit secret, lâcheté, trahison quotidienne de la vie d’un couple commence en effet à prendre, sous les yeux impitoyables de la police, une importance inattendue et Charlie ne tarde pas à devenir un suspect idéal. Alors qu’il essaie désespérément, de son côté, de retrouver Amy, il découvre quelle aussi cachait beaucoup de choses à son conjoint, certaines sans gravité et d’autres plus inquiétantes. Si leur mariage n’était pas aussi parfait qu’il le paraissait, Charlie est néanmoins encore loin de se douter à quel point leur couple soi-disant idéal n’était qu’une illusion.
Considérée par une critique unanime comme l’une des voix les plus originales du thriller contemporain, Gillian Flynn dissèque ici d’une main de maître la vie conjugale et ses vicissitudes et nous offre une symphonie paranoïaque aux retournements multiples, dans un style viscéral dont l’intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller. (Source : Editeur)
Ce que j’ai aimé :
Les apparences est un roman diaboliquement prenant, machiavélique, qui joue avec vos nerfs et vos analyses psychologiques. L’auteur alterne les chapitres : l’un adopte le point de vue de Nick, mari suspecté d’avoir tué sa femme, et le suivant retranscrit le journal intime de la jeune femme dans les mois précédant sa mystérieuse disparition. Des indices dans le discours de l’un ou de l’autre orientent le lecteur vers une explication ou une autre, indices savamment disséminés dans le but de manipuler ledit lecteur.
Puis un retournement de situation soudain renverse à nouveau les perspectives, offrant un tout nouvel éclairage sur la scène du « crime ». Cette construction orchestrée de mains de maître apporte du poids à ce roman centré sur le mariage et ses aléas.
A quel point doit-on s’aliéner pour plaire à l’autre ? Le mari doit-il devenir le pantin de sa femme, celui qui accourt dès qu’on le siffle, la femme doit-elle être « cool » à tous prix et faire des concessions inconcevables, au prix d’y laisser son âme ? Le couple peut-il durer quand il débute sur des compromis que le temps efface parce qu’ils deviennent ingérables au quotidien ?
D'autres questions affleurent également comme le poids de l'opinion publique dans le cadre d'une enquête criminelle, le rôle des médias, l'image du coupable manipulée... Autant de pistes de réflexions qui densifient le propos.
Méfiez-vous des apparences…
Ce que j’ai moins aimé :
La fin est plus faible, mais la question se pose aussi : comment finir ?
Premières phrases :
« Quand je pense à ma femme, je pense toujours à son crâne. A la forme de son crâne, pour commencer. La toute première fois que je l’ai vue, c’est l’arrière de son crâne que j’ai vu, et il s’en dégageait quelque chose d’adorable. »
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D’autres avis :
Canel ; Val ; Clara ; Stieg ; Véronique
Les apparences, Gillian Flynn, traduit de l’anglais (EU) par Héloïse Esquié, Sonatine, 2012, 22 euros