Sur le ciel effondré de Colin NIEL

Publié le par Hélène

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Parce qu'elle a sauvé des vies lors d'un attentat en métropole, l’adjudante Angélique Blakaman a obtenu le privilège d'être en poste à Maripasoula, dans le Haut-Maroni, pays de son enfance. Ainsi, quand le fils de Tapwili Maloko, disparaît, Angélique accompagnée du capitaine Anato, noir marron comme elle, se lance dans cette enquête. Ils se heurtent à plusieurs pistes : le jeune Tipoy se serait-il suicidé en butte au mal être de ces jeunes qui ne trouvent pas leur place entre les traditions qui disparaissent, l'orpaillage clandestin et une absence totale de perspective ? Parallèlement une série de cambriolages et de braquages violents installe une insécurité dans la région.

C'est un monde déboussolé que nous peint l'auteur en dressant le portrait des jeunes, mais aussi des différentes communautés, les Wayanas, les Tekos, les Ndjukas. Leurs croyances et leur mythologie se heurtent à la modernité et leur font ressentir des difficultés pour trouver une place dans la Guyane moderne. Pour un des personnages, il s'agit d'un véritable ethnocide, l'Etat, les collectivités, tout le monde ayant sa part de responsabilité.

La question de l'orpaillage clandestin est aussi au cœur du roman, tout comme dans le remarquable Ce qui reste en forêt, appartenant à la trilogie guyanaise de l'auteur.

"C'était le début d'un autre temps, d'une histoire sans magie. Le temps d'une humanité rivée au sol. Le temps des regrets que les anciens formulaient encore certaines soirs. Le temps de la séparation, les hommes à jamais privés d'accès à cet autre monde, à ce monde originel que de ténues passerelles leur faisaient quelquefois entrevoir.

C'était le temps des Indiens d’aujourd’hui.

Lourds et figés sur leur ciel effondré."

Ce que j'ai moins aimé : un peu long.

Bilan : Un roman passionnant qui ouvre le regard sur la Guyane et ses difficultés.

 

Présentation de l'éditeur : Le Rouergue

Du même auteur : Seules les bêtes ;

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D
Bonsoir Hélène, je le note pour la Guyane et ses habitants qui restent trop peu connus des "Métro". Il faut dire qu'il y a plus de 7000 km qui nous séparent. Bonne soirée.
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D
Bonsoir Hélène, je note ce roman parce que la Guyane est peu connue des "Métro"... Bonne soirée.
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A
Il est vrai que l'on connait peu de choses sur cette région française et sur ce métier.
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