Ghjulia Boccanera, détective privée, participe à la recherche d'un ouvrier mystérieusement disparu sur un chantier niçois. Dans sa quête, elle croise l'histoire de l'Italie des années 1970 avec ceux qu'on appelait les cane sciolti, chiens sans collier, parce que ces hommes et ces femmes ne voulaient appartenir à aucune organisation politique mais rêvaient de changer le monde.
La construction ne suit pas seulement le point de vue de Ghjulia, certains chapitres sont consacrés à ces "cane sciolti" et d'autres à une jeune femme amnésique qui tente de retrouver des pans de son passé. Tout s'enchaine et finit par se rejoindre au cœur de Nice...
Il s'agit de la quatrième enquête de Ghjulia et il est préférable de lire la série dans l'ordre pour saisir tout le sel de l'intrigue et des personnages. Ici nous découvrons un nouveau décor, l'Italie mais avec toujours ces questions sociales placées au cœur des romans de l'autrice.
Boccanera, c'est Ghjulia Boccanera, dite Diou, enquêtrice privée corse qui officie à Nice. Un homme lui demande d'enquêter sur la mort de son compagnon, car la police fait peu cas de sa mort. Diou s'embarque alors dans une enquête trépidante !
Ghjulia Boccanera revient vers ses racines, la Corse : en effet Joe, son ancien compagnon fait appel à elle pour l'accompagner dans son village corse. sa jeune nièce Letiza, que connaissait Ghjulia depuis l'enfance, a été assassinée,peut-être en relation avec l'une des enquêtes journalistiques qu'elle menait. Dans les montagnes de l’Alta Rocca, Ghjulia se laisse gagner par la beauté de l'île, renoue avec ses habitants mutiques et discute avec un vieil homme à la main croche. L'atmosphère est brûlante entre des incendies qui ravagent certains terrains, des spéculations immobilières inappropriées et des vols d'oliviers lucratifs...
Cette héroïne attachante et a compris que "l'adaptation et l'humour sont les clés de la survie". Elle fait face à ses situations extrêmes, des corps brûlés, des parents qui ont perdu leur unique enfant, des couples qui vacillent, des habitants ruinés, elle se prend des coups, mais garde la tête haute, prête à sourire, à pardonner, à aller au delà des apparences, et à se faire finalement sa propre idée de la justice...
La fraicheur de son héroïne et son humour décalé permettent à l'auteur d'aborder des thèmes graves avec intelligence.
En faisant son jogging sur les hauteurs de Nice, Ghjulia Boccanera découvre le cadavre d'un jeune Erythréen. L'enquête est confiée à son ex le commandant Santucci, mais comme cela n'avance pas assez vite au goût de la jeune femme, elle mène elle-même des investigations en parallèle pour retrouver la famille du jeune homme, un réfugié. De plus, elle accepte une enquête liée à la disparition de Melody une jeune lycéenne. Un autre récit se superpose à celui de Ghjulia : celui d'un jeune garçon qui à l'automne 43 fait passer des juifs de la France à l'Italie.
D'un ton décalé atypique, l'auteure nous parle de racisme, d'antisémitisme, du rapport à l'autre, mais aussi d'entraide que ce soit entre voisins, entre amis, entre membres d'un réseau... Si le personnage de Ghjulia Boccanera doit beaucoup à l'attachement immédiat que l'on ressent pour le roman, un autre personnage omniprésent a son rôle à jouer : la ville de Nice, véritable protagoniste qui insuffle définitivement à cette série un attrait original.
"Il songea aussi que le tissu social craquait de toutes parts, que les lignes de faille se multipliaient. Ce pays était en train d'imploser. (...) Aujourd'hui, tout le monde semblait se chercher des ennemis."
Alors que Martin Servaz doit passer en conseil de discipline, il reçoit un appel de Marianne, son ex femme mystérieusement disparue. En traçant l'appel, il se retrouve au cœur de la forêt pyrénéenne, proche de l'abbaye mystérieuse d'Aiguesvives. Il demande l'aide de Irène Ziegler, mais a beau arpenter les sentiers, Marianne reste introuvable. Mais Servaz se retrouve rapidement bloqué avec les autres habitants, la route principale ayant été saccagée.
Ce que j'ai aimé :
- Le point fort tient dans l'atmosphère de cette vallée, comme hors du monde, ce qu'accentue la coupure volontaire de la route. La vie monastique est comme le symbole de cette vie préservée, que peut pourtant atteindre à tous moments le monde extérieur et sa violence.
- Quelques questionnements intéressants, sur Dieu, sur la mort, sur la vie sociale, qui, sans révolutionner la vie, offrent quelques pistes de réflexion.
"Carl Rogers a dit que la majorité d'entre nous ne sait pas écouter. Selon lui, nous nous sentons obligés de juger, parce qu'il est trop risqué d'écouter. Il a proposé une méthode pour ceux qui s'affrontent verbalement et qui ont des désaccords irréconciliables : "Interrompez la discussion et établissez la règle suivante : chacun ne peut prendre la parole qu’après avoir reformulé correctement l'idée et les sentiments des son interlocuteur, et lorsque ce dernier estime que cette reformulation correspond à ce qu'il a voulu dire."
- L'intrigue et les multiples rebondissements tiennent en haleine le lecteur qui ne peut plus lâcher le roman !
Ce que j'ai moins aimé :
- Les allusions incessantes aux tomes précédents, ce qui me fait dire à nouveau qu'il vaut mieux lire ces policiers dans l'ordre que voici :
- L'aspect assez noir, qui m'a fait faire des cauchemars par la suite : un conseil ne le lisez pas le soir...
- Quelques clichés, comme les risques des réseaux sociaux, la police face à la population en colère, les personnages qui ne sont pas ce qu'ils paraissent...
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Martin est garde au parc national des Pyrénées. Désabusé, il erre à la recherche du dernier ours, Cannellito, soupçonnant les chasseurs de l'avoir fait disparaitre. Il traque également les chasseurs sur Internet avec son groupe Stop Hunting, et c'est ainsi qu'il découvre la photo d'une jeune fille posant aux côtés d'un lion qu'elle vient vraisemblablement de tuer. Martin se lance sur les traces de cette mystérieuse tueuse.
En s'intéressant au sujet de la chasse, Colin Niel choisit de présenter tous les points de vue au travers de personnages emblématiques : Martin incarne le militant anti-chasse persuadé du bien-fondé de sa lutte, la jeune Apolline incarne les chasseurs, elle-même issue d'une famille pratiquant la chasse, le jeune Kondjima est un un jeune éleveur Himba en Namibie, dont le troupeau de chèvres a été décimé par le lion que chasse Apolline et qui met un point d’honneur à être le premier à le retrouver pour le tuer. Enfin, et plus surprenant, le point de vue du lion apparait également. Cette multitude de points de vue différent d'un même problème enrichit le récit et apprend à relativiser, à connaitre toutes les données avant de juger et de condamner : tous seront à un moment du récit et chasseurs et proies.
L'auteur dénonce également la haine déversée sur les réseaux sociaux, haine qui peut mener au pire, sujet tristement d'actualité ces jours-ci.
La construction parfaitement calibrée sert parfaitement ce roman aux accents écologistes.
Mes réticences :
Je ne saurais expliquer vraiment pourquoi, mais il m'a manqué un éclat de passion à la lecture de ce roman, peut-être parce qu'aucun des personnages n'est réellement attachant, manquant de nuances. De plus, je m'attendais à un roman policier, mais l'intrigue se tient toujours en lisière du genre.
Bilan :
Malgré un point de vue intéressant, j'ai nettement préféré Ce qui reste en forêt de ce même auteur !
Caroff est au bord du gouffre : à cause d'un accident qui a coûté la vie d'un jeune matelot, ce pêcheur est cloué au port, malmené par la ville de Brest qui ne lui pardonne pas cette mort. Les dettes s'accumulent, et si Caroff se recentre sur sa femme Marie et leur fille, la situation est préoccupante. Caroff accepte alors un marché tangent, et bascule alors définitivement dans un engrenage infernal. Jos Brieuc quant à lui a décidé de se lancer dans une nouvelle aventure : il devient taxi de mer. A la croisée des chemins, les destins des deux hommes vont se croiser.
La plongée dans cet univers maritime est immédiate tant le style de l'auteur s'adapte aux embruns et aux temps et personnages tourmentés de l'histoire.
Ce que j'ai moins aimé :
La fin. Les pluies bretonnes cinglantes semblent avoir profondément atteint le moral de l'auteur...
Le destin de plusieurs personnages se croisent pour le meilleur et pour le pire : une jeune femme prête à tout pour sortir son frère de prison, un fonctionnaire pris en étau entre son travail et sa famille, un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, une équipe de kidnappeurs aux méthodes particulières... Au milieu de cette galerie hétéroclite de personnages, Victor Coste et son équipe enquêtent, tentant de relier les destins disparates entre eux.
Ce que j'ai aimé :
La peinture sociale est acérée, pointue, très travaillée qu'il s'agisse de la description de la vie carcérale ou des milieux interlopes.
Olivier Norek évite tout manichéisme : il ne place pas d'un côté les bons, de l'autre les méchants, chacun a ses failles, ses élans, ses motivations, (excepté peut-être pour un ou deux personnages qu'on ne peut excuser, dont le pédophile, définitivement monstrueux) (à ce sujet, attention à certaines scènes décrites, âmes sensibles, s'abstenir !)
Ce que j'ai moins aimé :
Il s'agit de la troisième enquête de Victor Coste, et afin de mieux comprendre les liens qui l'unissent à ses coéquipiers, je pense qu'il aurait été préférable de lire la série dans l'ordre, c'est à dire de commencer par Code 93 et Territoires
Olivier Norek est lieutenant à la police judiciaire de Seint Saint Denis, il connait bien ses sujets et propose ainsi une description très réaliste de son milieu. De fait, ce roman est très noir, violent et infiniment triste, vous voilà prévenus...
Alors qu'il travaille dans une gendarmerie dans le Nord, Nash Gopler décide de tout plaquer pour se devenir moniteur de plongée sous-marine. Son responsable accepte, à la seule condition de choisir son centre de formation pour moniteur : il l'envoie ainsi à Cannes. Nash se plie à sa volonté, même s'il rêve bien évidemment des Maldives ou des Bahamas. Dans son centre de formation, il fait la connaissance de la ténébreuse Samar, libanaise, elle aussi en formation. Il comprend alors que ce n'est pas un hasard si son chef a choisi ce centre de formation...
Ce que j'ai aimé : l'idée originale de planter son intrigue dans le milieu de la plongée, somme toute peu exploitée en littérature.
Ce que j'ai moins aimé :
- L'intrigue est un peu embrouillée, elle se perd en route, alors qu'elle démarrait bien;
- L'auteur semble hésiter entre roman d'espionnage, thriller, et ce brouillage des genres donne l'impression qu'il perd de vue son projet initial au fil des pages.
Nouvellement arrivée en Normandie, Sandrine est appelée à se rendre sur une île aux larges de la côte, île dans laquelle sa grand-mère a passé ses derniers instants. Sandrine connait peu cette grand-mère, et arrivée sur l'île, elle découvre le portrait d'une personne charmante que tous les habitants de l'île appréciaient. Elle découvre aussi un mystère autour de cette île froide et inhospitalière sur laquelle les habitants semblent voués à rester, comme prisonniers. L'île aurait abrité un pensionnat après la guerre, précipitamment fermé en 1949, pour des raisons confuses.
Quelques jours plus tard, Sandrine est retrouvée sur la plage du continent, errant perdue, avec le sang d'un autre sur ses vêtements. Qu'a-t-il bien pu se passer ?
L'atmosphère est rapidement pesante, oppressante et cela ne pourra aller que crescendo. je ne peux pas vous en dire plus au risque de dévoiler l'intrigue, sachez seulement que les intrigues se superposent en différentes strates qui ne prennent sens qu'à la toute fin du roman, l'auteur usant ainsi d'un procédé parfaitement maitrisé et parfait pour illustrer le propos final.
Ce que j'ai moins aimé : très très glauque !!!!! (très)