Stupeur et tremblements de Amélie NOTHOMB

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Amélie-san ayant vécu au Japon dans son enfance, décide de revenir dans ce pays fantasmé pour y travailler. Elle est alors embauchée dans la firme Yumimoto, en qualité d'interprète. Malheureusement cette expérience s'avère difficile, ne maitrisant pas les codes de la culture, elle multiplie les maladresses et chacune des tâches qu'on lui assigne se solde par un échec. Pourtant, Amélie-san ne se décourage pas, fascinée par Fumuki, sa supérieure hiérarchique, à la beauté parfaite, elle tente de mener à bien ses missions...

Dans ce roman autobiographique, Amélie Nothomb se concentre sur l'entreprise japonaise, les relations régies par une hiérarchie stricte, un système d'avancement long et contraignant, un dévouement pour l'entreprise, quitte à laisser sa vie personnelle de côté comme Fukumi :

« Non : s’il faut admirer la Japonaise – et il le faut -, c’est parce qu’elle ne se suicide pas. On conspire contre son idéal depuis sa plus tendre enfance. On lui coule du plâtre à l’intérieur du cerveau : « Si à vingt-cinq ans tu n’es pas mariée, tu auras de bonnes raisons d’avoir honte », « si tu ris, tu ne seras pas distinguée », « si ton visage exprime un sentiment, tu es vulgaire », « si tu mentionnes l’existence d’un poil sur ton corps tu es immonde », « si un garçon t’embrasse sur la joue en public, tu es une putain », « si tu manges avec plaisir, tu es une truie », « si tu éprouves du plaisir à dormir, tu es une vache », etc. Ces préceptes seraient anecdotiques s’ils ne s’en prenaient pas a l’esprit. »

Plus largement, l'innocence d'Amélie donne lieu à des situations cocasses liées à la différence de culture :

"- Ce qui est certain, c'est que si on en parle pas, il n'y a aucune chance de régler le problème.
- Ce qui me paraît encore plus certain, c'est que si on en parle, il y a de sérieux risques d'aggraver la situation. "

La personnalité attachante de Amélie-San permet de présenter des situations graves, humiliantes, avec humour, à passer outre les orages dégradants grâce à un esprit libre et fantasque.

"La fenêtre était la frontière entre la lumière horrible et l'admirable obscurité, entre les cabinets et l'infini, entre l'hygiénique et l'impossible à laver, entre la chasse d'eau et le ciel. Aussi longtemps qu'il existerait des fenêtres, le moindre humain de la terre aurait sa part de liberté. "

Un roman original qui marque les débuts en littérature d'Amélie Nothomb.

Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999.

 

Du même auteur : Frappe toi le coeur

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G
Je me suis un peu lassée, et cela fait quelques temps que je n'ai pas lu sa production, mais j'avais beaucoup aimé celui-là
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S
Je n'aime tellement pas Nothomb... quand je pense que je dois me retaper celui-ci pour aider mon fils à bosser sur un devoir maison...
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H
Je l'ai relu pour la même raison : devoir maison pour comparer film/ roman. Je n'ai d'ailleurs pas aimé le film...
A
Mon préféré de l'auteure, et à mon avis son meilleur.
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K
Son tout premier roman fut Hygiène de l'assassin que j'ai beaucoup aimé pour son originalité et son audace. Pour moi, il reste son meilleur. Celui-ci, je ne l'ai guère apprécié, trop autobiographique pour me plaire. Il y a très longtemps que je ne lis plus cette auteure.
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K
Je l'ai à sa sortie (je crois) et bien aimé... ce qui n'a pas fait de moi une fan de l'auteure pour autant, je n'en ai lu qu'un autre après, pour un prix littéraire.
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K
Un de mes préférés de l'auteur
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D
Je l'ai lu plusieurs fois pendant ma "période Amélie Nothomb". J'avais étudié le livre au lycée, en même temps que le film. Je me dis depuis un moment qu'il faudrait que je revienne à cette auteure, ça fait si longtemps que je ne la lis plus...<br /> Daphné
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C
Cela fait bien longtemps que je n'ai pas lu Amélie Nothomb pourtant j'ai aimé ses romans autobiographiques, notamment celui-ci. Contente qu'il t'ai plu également ! <br /> Bonne journée !
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