Déception et abandons de 2012
La ville des serpents d’eau de Brigitte AUBERT
Brigitte Aubert reprend un thème très couru en littérature policière : la pédophilie, et s’inspire pour ce faire d’un fait divers : séquestration d’une enfant devenue mère. Soit. Encore faudrait-il que les personnages soient crédibles : la séquestrée n’est pas au quarantième dessous, la jeune Amy semble à peine décontenancée d’être lancée à l’air libre loin de sa mère et de son géniteur, le flic alcoolique –là encore quelle originalité !- enquêtant est grossier et très peu attachant, donc déjà, pour moi cela commençait mal.
Il a suffi de quelques passages pathétiques appuyant sur la corde sensible gratuitement pour que ce polar me tombe des mains. Il m’en reste une impression très désagréable, gluante, collante, lourde, qu’un style basique a définitivement embourbé dans les limbes de mon ennui. Et pourtant je me souviens d’avoir beaucoup aimé « La mort des bois ». C’est dommage.
D'autres avis : Clara
Plan de table deMaggie SHIPSTEAD
Présentation :
Un mariage, le plus beau moment d'une vie...? Plan de table, ou quand une riche famille américaine se retrouve en huis clos sur une île de Nouvelle-Angleterre. Amour, fidélité, réussite et démon de midi, dans la lignée des Sortilèges du cap Cod de Richard Russo ou encore d'American beauty de Sam Mendes, un roman social grinçant et jubilatoire, une analyse au scalpel des vies étriquées et superficielles de l'upper class américaine.
Brillante, impertinente et jubilatoire, une comédie de moeurs grinçante sur une île très select de Nouvelle-Angleterre, le tableau aussi émouvant que désopilant d'une upper class américaine engoncée dans ses codes et ses certitudes.
C'est l'événement de la saison sur l'île de Waskeke : Daphnée, l'aînée des Van Meter, se marie ! Mais alors que famille et amis sont en effervescence, son père, lui, arbore une mine maussade.
Pour Winn, banquier désabusé de cinquante-neuf ans, passe encore de voir sa fille très enceinte s'afficher en robe virginale, de supporter les commentaires gras des cousins de province et les discours éméchés de sa belle-soeur. Passe encore qu'une fuite de homard sème la panique et qu'une baleine choisisse précisément ce week-end pour venir s'échouer sur la plage. Passe enfin que son éducation toute protestante l'empêche de goûter aux appas de la jeune Agatha, demoiselle d'honneur particulièrement accorte.
Non. Le vrai scandale pour Win, cette obsession qui hante ses nuits, se résume à une seule question : pourquoi les portes du Pequod, le club le plus huppé de l'île, ce sanctuaire des âmes bien nées, lui restent-elles désespérément closes ?
Plus que deux jours à tenir et ce mariage sera de l'histoire ancienne...
Mon avis :
Les problématiques des personnages m'ont semblé creuses et sans intérêt le vieux rombier qui lorgne la jeune damoiselle amie de sa fille, la jeune fille éconduite malheureuse comme la pierre, la mère de famille affairée, la future jeune mariée enceinte et fatiguée... Et le seul souci à l'horizon est la fait que ce brave ... ne puisse pas intégrer le club qu'il convoite ! Pauvres personnages si riches...
D'autres avis :
Cathulu http://www.cathulu.com/archive/2012/10/29/plan-de-table.html
La réparation de Colombe SCHNECK
Quatrième de couverture :
« Je me suis d'abord trompée.
Je me disais c'est trop facile, tu portes des sandales dorées, tu te complais dans des histoires d'amour impossible, tu aimes les bains dans la Méditerranée et tu crois qu'une fille comme toi peut écrire sur la Shoah ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit. La petite Salomé, dont ma fille a hérité du beau prénom, mon arrière grand-mère, mes oncles et tantes, mes cousins, vivaient en Lituanie avant la guerre. Ils appartenaient à une communauté dont il ne reste rien. »
Que s'est-il vraiment passé dans le ghetto de Kovno en 1943 ? Et pourquoi cette culpabilité en héritage ?
Dans ce roman-vrai, Colombe Schneck remonte le temps et fouille les mémoires. Jusqu'à la découverte d'une vérité bouleversante.
Mon avis :
En premier lieu, il y a l'écriture, basique, froide, banale, sans aucun intérêt, peut-être due au fait que l'auteure est journaliste.
Puis le sujet, l'intérêt de ce témoignage qui n'apporte pas grand chose au sujet, si ce n'est de soulager la conscience de l'auteure. Ecrire sur la Shoah pourquoi pas, que l'on aime ou non les bains dans la Méditerrranée, là n'est pas la question. Mais encore faut-il avoir quelque chose à dire, à raconter, et savoir le faire.
Bref, pour finir, la construction labyrinthique, faite d'allers-retours, a eu raison de mon intérêt pour ce roman-témoignage.
D'autres avis :
Jostein Mimi qui souligne le fait étrange que ce livre soit considéré comme un roman et non comme un témoignage.
Clara
Les oreilles de Buster de maria ERNESTAM
Quatrième de couverture :
Eva cultive ses rosiers. À cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu’elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s’occupe. Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsqu’on l’évoque dans l’atmosphère feutrée d’une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l’a jamais aimée.
Très tôt, Eva s’était promis de se venger. Et elle l’a fait, avoue-t-elle d’emblée à son journal intime.
Un délicieux mélange de candeur et de perversion.
Mon avis :
Trop lent, je pensais rire, mais ce ne fut pas le cas.
Il faudra que l'on m'explique pourquoi l'auteur pense qu'une femme est vieille à 56 ans ? C'est étrange.
Il m'a été difficile de m'identifier aux personnages. Une impression d'ennui a prévalu sur mon envie de lire ce roman !
Quatrième de couverture :
Il y a, dans Libellules, un enfant qui grandit et sans cesse s’interroge, un père qui aimerait pouvoir lui répondre, il y a cette femme qui, du matin au soir, secoue son linge à sa fenêtre, il y a Kate, là-bas, en Antarctique, et la tragique histoire d’un chapeau à la mer… Avec tendresse et bienveillance, un homme, écrivain, porte un regard sensible et drôle sur le monde qui l’entoure. (Présentation de l’éditeur)
Mon avis :
J'ai aimé les chapitres consacrés à l’enfant qui pose des questions philosophiques auxquelles il est difficile de répondre sont frais et intelligents. J'ai trouvé les autres chapitres insignifiants, le narrateur observe le monde qui l’entoure et nous le rend tel quel, sans réel travail de création ou de poésie. A chaque fin de chapitres, je me disais « Oui ? Bon… »
D’autres avis :
Quatrième de couverture :
Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle.
Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l’establishment en refusant de céder les documents d’une incommensurable valeur scientifique.
Dès la première rencontre, Adèle voit clair dans le jeu d’Anna. Contre toute attente, elle ne la rejette pas mais impose ses règles. La vieille femme sait qu’elle va bientôt mourir, et il lui reste une histoire à raconter, une histoire que personne n’a jamais voulu entendre. De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l’après-guerre ; de l’Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l’idéal positiviste à l’avènement de l’arme nucléaire, Anna découvre l’épopée d’un génie qui ne savait pas vivre et d’une femme qui ne savait qu’aimer.
Albert Einstein aimait à dire : « Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Gödel. » Cet homme, peu connu des profanes, a eu une vie de légende : à la fois dieu vivant de l’Olympe que représentait Princeton après la guerre et mortel affligé par les pires désordres de la folie. Yannick Grannec a réussi, dans ce premier roman, le tour de force de tisser une grande fresque sur le XXe siècle, une ode au génie humain et un roman profond sur la fonction de l’amour et la finalité de l’existence.
Mon avis :
Trop de longueurs, une situation statique pendant plusieurs pages, des considérations scientifiques qui ne m'intéressaient pas du tout, des personnages peu attachants, voire franchement antipathiques, des situations répétitives (les chapitres consacrés aux visites de Adèle à la vieille Anna), bref, j'ai abandonné.
D'autres avis :
Chez Babélio
Remington de Mamadou Mahmoud N'Dongo
Quatrième de couverture : « Mon dimanche a commencé comme le début d’un film de Jim Jarmusch par un long plan séquence où le héros devant son verre de pur malt est assis au comptoir, près de lui, une Rita Hayworth éméchée mime une danse lascive devant un juke-box à la prise débranchée, tandis que le barman lit 2666 de Roberto Bolaño, il est minuit passé de cinq minutes, rue Myrha, je regarde mon reflet dans le miroir au-dessus du comptoir, je venais d’avoir quarante et un ans ». Miguel Juan Manuel vit à Paris, il est critique rock pour le magazine Remington, où il tient une chronique dans laquelle il fait entendre sa musique.
Un brin narcissique, un rien insouciant, Miguel Juan Manuel carbure au sexe, à l’alcool et au rock’n’roll… mais, le soir de son anniversaire, il fait son examen de conscience lors de la fête que lui organisent ses amis et ses fantômes. Dans de courts chapitres, comme autant de récits de vie, de récits de soi, Mamadou Mahmoud N’Dongo relate les ambivalences, les incertitudes, les doutes d’une génération.
Mon avis : Il faut préciser que Miguel est un être très narcissique et pas seulement "un brin", un être, qui, à mes yeux, brasse du vent, comme, sans doute il est vrai, de nombreux êtres de sa génération. Mais nous parlons là d'une génération de nantis qui peuvent s'offrir drogue, alcool, filles faciles et fêtes débridées, soit une certaine élite.
Le récit est une suite de pensées nées d'un esprit anesthésié qui a fini par endormir mon intérêt pour les frasques de ce cher Miguel. Je le laisse fêter seul son anniversaire...
Un fabuleux menteur de Susann PASZTOR
Quatrième de couverture : Lily, seize ans, nous relate une réunion de famille vouée à la mémoire de son grand-père Joschi, grand raconteur d'histoires devant l'Eternel, menteur impénitent, séducteur aux nombreuses épouses et aux nombreux enfants. A trop raconter d'histoires, c'est bien à sa mémoire que Joschi a jeté un sort.
Plus exactement aux bribes de mémoire, si contradictoires, que ses descendants aimeraient bien trier pour leur trouver une cohérence et s'accorder enfin sur le récit de leurs origines. Comédie humaine à l'échelle d'une famille, farce fort peu innocente puisqu'elle s'organise autour du voyage à Buchenwald de quelques Allemands un peu perdus à la recherche d'une confirmation de leur judéité, Un fabuleux menteur est un roman d'une légèreté perspicace, et d'une gravité généreuse.
Mon avis : J'ai trouvé ce roman très plat, sans grand intérêt.
La jeune Lily prend la parole du haut de ses seize ans et le style utilisé est tout aussi basique que les histoires qu'elle nous raconte. Peut-être ce roman conviendrait-il davantage à des adolescents...
Je ne suis pas allée au bout...
Extrait : "Dans la rue, je remis mes écouteurs et optai pour la musique de Portishezd parce que j'étais déprimée et que je voulais rester encore un peu seule. En fait, je n'avais plus aucune envie de me promener. Indécise, je tournai à gauche puis à droite et continuai un peu tout droit." (p. 141)
Dernière nuit à Twisted River de John IRVING
Quatrième de couverture : A Twisted River circulent des histoires... Celles que les bûcherons racontent dans la chaleur du camp, peuplées d'ours et de sensuelles Indiennes. Et celles qu'ils taisent, comme cette nuit glacée qui a vu la fuite de Dominic et de son fils, après le meurtre accidentel de la maîtresse du shérif. En cavale à travers l'Amérique, ils tentent de semer leur passé. Mais peut- on oublier Twisted River ?
Mon avis : J'ai adoré la première partie et je me suis perdue au mitan du roman. Les époques se confondent à ce moment là, l'action fait une pause et le roman m'a laissée sur la route. Dommage...
D'autres avis (positifs pour la plupart) : Télérama Babélio
Un nom pour un autre de Jhumpa LAHIRI
Présentation de l'éditeur : Apparemment, c'est une simple histoire de nom, un caprice d'enfant. Lorsqu'il entre à l'école, près de Boston, Gogol refuse d'être appelé autrement que par ce surnom improvisé par son père à sa naissance. Non, il ne sera pas Nikhil, il ne veut pas se présenter sous ce prénom bengali. Bannissant ces deux syllabes qui le rattachent à la terre natale de ses parents, Gogol grandit comme un jeune Américain sous leur regard à la fois déconcerté et fier. Il joue au base-ball, écoute du rock, fréquente de jolies Américaines... Mais à la mort de son père, quelque chose se rompt en lui, révélant cette identité qu'il avait niée. Les deux syllabes oubliées, Nikhil, résonnent alors avec une profonde familiarité... A travers l'histoire de la réconciliation de Gogol avec son prénom, décrivant les désarrois d'une famille déracinée, Jhumpa Lahiri, révélée par L'Interprète des maladies, lauréat du prix Pulitzer en 2000, offre une évocation subtile et sensible des conflits intimes liés à la double
culture.
Les raisons de mon abandon : c'est long, lent, dense, ça n'en finit pas, et comme j'ai une PAL faramineuse, avec des romans très tentants, j'ai laissé là ce brave Gogol et ses soucis d'identité. malgré tout le sujet de l'émigration est abordée de façon intelligente, le lecteur ressent durement les difficultés liées à une adaptation dans un pays et une culture radicalement différentes de ceux d'origine...
D'autres avis : Sassenach Lire
Le canyon de Benjamin PERCY
Dès les premières pages, j'ai eu peur de ce roman : un homme étrange, son fils et au milieu d'eux, un fusil, j'ai eu l'impression de revivre Sukkwan Island.
Puis le récit se concentre sur un couple un peu chaotique pour ne pas dire franchement déprimant : on apprend que la jeune femme a perdu un enfant alors qu'elle était enceinte de 5 mois -sic-, depuis elle rejette son mari -deuxième sic-, et comme si cela ne suffisait pas, son deuxième enfant, bien vivant jusqu'ici disparaît -triple sic-... Tout cela en l'espace de quelques pages...
Et ce n'est pas tout : l'enfant -le deuxième, vivant, vous suivez ?- a été enlevé par l'homme au fusil du début... Gloups !!!
J'ai eu trop peur de la page 113, j'ai abandonné !
D'autres avis : chez Babélio
Le livre des visages de Sylvie GRACIA
Présentation de l'éditeur : Durant une année, Sylvie Gracia s’astreint à publier régulièrement sur facebook une photo prise avec son téléphone portable, puis écrit la réaction spontanée que cette image fait naître en elle. S'invente alors au jour le jour une nouvelle forme du Journal littéraire où le plus intime surgit d’un étonnement, d’un éclat de colère, d’une peur d’être dévoilée, d’un désir soudain avoué. Ici, c’est le fragment, si consubstantiel à notre modernité, qui dévoile le réel, et la poésie la plus délicate comme la critique la plus féroce peuvent en naître. Ici l’instant est roi. Qu’il s'agisse du regard d’une femme de cinquante ans sur son propre corps, de la tendresse d’une mère pour ses filles, de l’appartement familier, d’un paysage urbain mais aussi d’idéologie ou de politique, l’œil est comme neuf, lavé, et même l’épreuve de la maladie, grâce à ce processus de distanciation, pourra peut-être se vivre autrement.
Mon avis : Je n'ai pas trouvé d'intérêt particulier à ce livre : les photos sont tout à fait banales, les textes qui leurs sont adjoints est tout aussi insignifiant, sans style particulier, ni idées révolutionnaires...
Dommage car j'avais beaucoup apprécié le roman de cette auteur : La parenthèse espagnole, lu avant le blog mais j'en parle ici (sous le pseudo de Léna Gari) : http://prix-orange-du-livre.event.orange.fr/livre/Sylvie-Gracia--15.html
La liste de mes envies de Grégoire Delacourt
Dans ce monde existent mille raisons de désespérer et je n'attends pas d'un livre qu'il me livre un énième témoignage de désespoir. J'attends au contraire la lumière, l'espoir, le bonheur optimiste. Ceci est la première raison pour laquelle je n'ai pas du tout apprécié ce roman...
De plus le style poussé à son strict minimum (sujet - verbe- complément) (mais sans le talent d'une Marguerite Duras...) m'a rapidement lassée ...
Si vous rajoutez quelques clichés ( "La convoitise brûle tout sur son passage."
"Je comprends aujourd'hui que je fus riche de sa confiance. Cliché, je sais. Mais vrai." (p. 85) , "Je sais qu'on ne gâte jamais assez ses parents et que lorsqu'on en prend conscience il est déjà trop tard." (p.86)), vous comprendrez pourquoi je n'ai pas été enthousiasmée.
Alors pourquoi un tel succès ? Sara vous l'explique...
La liste de mes envies est un roman simple au propos simplet qui n'apporte rien de nouveau...
Alors Belka, tu n'aboies plus ? de Hideo FURUKAWA
Editions Picquier
Présentation : En 1943, l'armée impériale japonaise laisse derrière elle quatre chiens sur une île déserte.
Ils la quitteront, et leurs descendants se répandront sur la terre pour chercher, au fil de leur généalogie chaotique, un lieu où ils puissent se sentir véritablement à leur place. Leur terre promise à eux. Ils participeront à toutes les aventures du XXe siècle, sur terre, sur mer, et même au-delà, pour nous donner à lire, dans un prodigieux renversement de valeurs, une nouvelle histoire du monde et adresser en même temps une déclaration de guerre à notre XXIe siècle.
Un roman polyphonique au rythme trépidant et d'une insolence extravagante qui remet en cause l'autorité naturelle de l'humanité sur le monde. Un livre hors normes dans la littérature japonaise contemporaine qui repousse stylistiquement encore plus loin les frontières du réel et de la fiction. De quoi est fait le monde, selon vous, sinon de fiction ? Car il s'agit bien, dans ce roman, de lâcher les chiens de la fiction !
Pourquoi j'ai abandonné : Un livre étrange, à l'atmosphère moderne aux ramifications souterraines inquiétantes. Trop étrange peut-être pour moi ?
D'autres avis : Télérama
Journal d'un corps de Daniel PENNAC
Gallimard
Présentation : Le narrateur a commencé à tenir scrupuleusement le journal de son corps à l'âge de douze ans, en 1935. Il l'a tenu jusqu'à sa mort, en 2010, à 87 ans.
Son projet était d’observer les innombrables surprises que notre corps réserve à notre esprit d'un bout à l'autre de notre vie. Ainsi a-t-il finalement décrit toute l'évolution de son organisme.
Le résultat est le roman d'un corps qui tient moins du précis anatomique que de l’univers malaussénien, car Daniel Pennac évite la froideur du constat médical en introduisant à chaque page des personnages, des situations, des dialogues et des réflexions qui font circuler le sang de l’intimité dans ce corps autopsié que le lecteur, souvent, reconnaîtra comme étant le sien.
Pourquoi j'ai abandonné : Je me suis ennuyée, je n'ai trouvé aucun intérêt, même si je conçois que le projet soit original. Je suis une des rares à ne pas avoir aimé, je vous renvoie donc à toutes les critiques unanimes répertoriées par Babélio
La théorie du panda de Pascal GARNIER
Je dois dire que cette histoire commençait plutôt bien : un homme mystérieux débarque dans une petite ville bretonne dont l'atmosphère pluvieuse et statique est admirablement bien rendue. L'homme se lie avec quelques habitants, et s'installe dans la ville comme dans leur vie.
Bon d'accord, les habitants ne sont pas du genre à chanter à tue-tête comme dans les comédies mais on n'est pas dans de la chick-lit que diable ! Ah ça non ! Peu à peu les réminiscences de cet étrange Gabriel m'ont mis la puce à l'oreille : l'homme avait dû vivre une expérience traumatisante, c'était certain, mais bon la vie ce n'est pas de la chick lit, nous portons tous nos calvaires non ?
Sauf que quand j'ai commencé à comprendre, mon coeur de jeune mère angoissée a fait un bond et j'ai cru que j'allais avoir un malaise, là, tout de suite, dans mon train à gare du nord. J'ai donc hésité : soit je continuais et dans ce cas je risquais le malaise, l'affolement, les pompiers, la foule en délire car le train allait avoir cinq minutes de retard, le lynchage collectif (il ne faut jamais contrarier un parisien qui rentre chez lui, il faut le savoir...)...soit j'arrêtais là ma lecture.
Bon les pompiers m'ont tentée un temps, je l'avoue, jusqu'à ce que j'imagine la scène quand je devrais me justifier
" - Ce n'est pas ma faute, c'est le panda, là...
- Vous avez vu un panda ?
- Mais non, le panda, là, dans le livre...
- Ah oui... Le panda..."
De toute façon depuis que je sais que les pompiers ont une formation militaire, je suis résolument tournée vers les cow-boys comme Dahlgren (que je sais très bien écrire -et prononcer- contrairement à certaines...)
Bref (comme dit l'autre), j'ai choisi d'être raisonnable et de poser mon livre.
Je ne dis pas, je le garde en réserve pour le jour où je chanterai à tue-tête et que j'aurais besoin dun bon rappel à l'ordre parce que quand même, la vie n'est pas une partie de plaisir et qu'elle est même mortelle (dixit Pascal à la page 30).
Si malgré tout le livre vous tente, je dois dire pour sa défense que l'écriture est poétique et profonde et que Pascal Garnier est un maître du roman noir, c'est indéniable. Il faut juste avoir envie de plonger dans sa noirceur...
"C'est un quai de gare désert où s'enchevêtrent des poutrelles métalliques sur fond d'incertitude..." (p.182)
D'autres avis : Cryssilda, Télérama,
Un drame ordinaire de Anne Barrovecchio
Le drame dont parle l'auteur est la perte de l'être aimé. Un drame "ordinaire" décrit dans un style ordinaire avec des images ordinaires et une émotion compréhensible, bref, rien de bien nouveau sous le soleil...
Pas de talent particulier à mes yeux, j'ai laissé la narratrice se consoler avec ses mots...
Monsieur Sapiro de Benny BARBASH
Quatrième de couverture : Voler au bluff l’identité d’un inconnu dans le lobby d’un hôtel de luxe à la faveur d’un appel téléphonique, c’est la folle aventure dans laquelle s’élance Miki. Pour ce publicitaire mal dans sa peau et dans sa tête, voilà l’occasion ou jamais de changer de vie… et de femme.
On découvre alors dans un même imbroglio la vie de Miki, ses aspirations déçues et le désastre de son couple entre passion et reniement, au moment même où il échafaude, à partir de ces débris, sa nouvelle existence dans la peau de M. Sapiro, génial faussaire disparu semble-t-il dans un crash.
Mon avis : C'est un tel imbroglio dans la vie de ce Miki que je me suis perdue entre les scènes réelles, les scènes fantasmées, les scènes passées dans la peau du faussaire...
C'est dommage car au reste j'ai bien apprécié les réflexions du narrateur, ses élans liés à sa libido, son mal-être, son espoir lié à sa nouvelle vie, puis ses déconvenues, bref je l'ai trouvé très humain et attachant. En tant que narrateur son discours peut ressembler quelquefois à une logorrhée mais le fond reste profond et enrichissant.