Déceptions et abandons de 2011
Les types comme moi de Dominique FABRE
Les types comme lui ce sont :
"Des types seuls, ou divorcés, ou les deux.
Des types au sourire bleu.
Des types qui ont perdu au jeu de la vie, avec des C.V. à trous.
Des types qui se retrouvent dans des bars. « Et qu'est-ce qu'il devient, untel ? »
Des types qui baissent les stores.
Des types qui baissent les bras.
Des types qui s'achètent un scooter, depuis le temps qu'ils en rêvent.
Des types qui ne croient pas aux deuxièmes chances, et qui pourtant..."
Des types comme lui, j'en croise tous les jours et je dois avouer que quand j'ouvre un roman, je n'ai pas envie d'écouter encore la longue litanie de doléances inhérentes aux vies ratées...
J'ai moi aussi baissé les bras...
Le sixième homme de Monica KRISTENSEN
Quatrième de couverture : onnaissez-vous Longyearbyen ? Un nom assez énigmatique pour cette capitale minuscule nichée dans l’archipel du Svalbard et plongée une grande partie de l’hiver dans la nuit polaire. C’est dans cette obscurité qu’un lourd manteau neigeux peine à éclaircir que la petite Ella disparaît. Le jardin d’enfants est pourtant bien surveillé, mais les petits aiment chahuter et se cacher sous la maison, entre les pilotis. Un homme rôde qui les observe. Des traces de pas dans la neige mènent droit à la mine de charbon. Située sur les hauteurs de la ville, cette mine est le centre de gravité de l’île. Chacun connaît dans son entourage un ou plusieurs de ses employés. Comment une si petite ville, d’à peine 2 000 habitants, pourrait longtemps cacher un criminel ? Le commissariat de Longyearbyen est plutôt engourdi par le manque de rotation des affaires à traiter… Rien de commun en effet entre cette disparition inexplicable et la routine des policiers : les chasses à l’ours en scooter des neiges - leurs couloirs migratoires menacent régulièrement de traverser la ville -, les petits trafics des pêcheurs contrebandiers ou encore le fléau de l’alcoolisme qui n’épargne pas tous les foyers… Epaulé par des agents venus de métropole, le commissariat parvient à recouper plusieurs pistes quand le père d’Ella disparaît à son tour. Nouvelle victime.
MOn avis : Je me suis arrêtée aux environs de la page 100, les policiers s'interrogeaient toujours sur la disparition de la petite Ella mais l'action n'avançait toujours pas d'un iota... L'explication la plus plausible est que le froid a engourdi leurs réflexes et a gelé leurs instincts...
Les chapitres ne se suivent pas chronologiquement, si bien que le lecteur a aussi l'impression d'être totalement désorienté, comme perdu dans une tempête de neige et de lire en plein brouillard : une fois la petite Ella a disparu et on est en février, la fois suivante, le chapitre se déroule en décembre et a pour personnage principale une parfaite inconnue au nom improbable (comme tous les personnages mais ceci est une autre histoire) puis le chapitre suivant revient en février mais cette fois-ci avec le bon vieux Knut, mais ce n'était que provisoire, Trulte Hansen apparaît ensuite, puis Froydis, puis Per Leikvik (en novembre). N'en jetez plus ! Bref je me demande si l'auteure a pensé à ses lecteurs étrangers en écrivant ces chapitres désordonnés pullulant de personnages aux noms imprononçables...
A vouloir trop se concentrer pour comprendre qui est qui, et si on est en février ou en décembre, nous aussi oublions la pauvre Ella perdue dans la tempête de neige et risquant de croiser des ours polaires qui s'invitent eux aussi inopinément dans l'histoire (qui ont comlme seul bénéfice d'être reconnu parfaitement dans ces pages au charme brouillon...)
Je pense que pour qui est suffisamment concentré et n'a qu'un seul livre dans sa PAL, le détour peut valoir le coup, personnellement je n'ai pas pris le risque de me perdre dans les montagnes norvégiennes !
La bataille du petit Trianon de Jorge AMADO
Je vous livre la quatrième de couverture pour que vous compreniez pourquoi je l'ai choisi :
"Nous sommes au Brésil à Rio de Janeiro, en pleine Seconde Guerre mondiale, sous l’Estado Novo, dictature militaire proche de l’idéologie nazie qui n’a de cesse de chasser les communistes et de torturer les opposants politiques.
Le grand poète académicien Antonio Bruno apprend la déroute des Français et l’entrée des Allemands dans Paris. Devant une telle défaite, voyant que la barbarie s’installe, il meurt de chagrin. Une place est désormais vacante à l’Académie des Lettres brésilienne ; le colonel Agnaldo Sampaio Pereira, grand admirateur du IIIe Reich, va alors se présenter, persuadé d’être élu à l’unanimité. Mais les académiciens refusent de laisser ce « Goebbels » brésilien briguer le fauteuil des immortels et vont lui imposer un autre candidat, membre de l’armée lui aussi, mais défenseur de la démocratie : le général Waldomiro Moreira. Qui du fascisme ou du libéralisme finira par gagner ? L’armée parviendra-t-elle à trouver sa place au sein du précieux monde des Lettres ?
Avec un humour féroce, Jorge Amado dénonce, dans La bataille du Petit Trianon, la bestialité et la bêtise de l’homme.
Dans une société où les machinations et la perversité sont de mise, ne restent que la littérature et la poésie pour (ré)enchanter le monde et faire éclater sa sensualité."
Le sujet avait tout pour me plaire puisque l'histoire entremêle subtilement le monde des lettres, de la résistance face au nazisme et à l'oppression, tout en nous offrant quelques anecdotes croustillantes sur la vie privée des protagonistes.
Et pourtant... J'ai essayé plusieurs fois de rentrer dans l'histoire sans succés, je lisais quelques lignes et mon esprit s'évadait, je revenais au texte, réussissait à accrocher quelques lignes, puis mon esprit prenait à nouveau la fuite... J'ai tout tenté pour le retenir, puis j'ai rendu les armes et je n'ai fait que survoler cette lutte pour un siège à l'Académie.
Je dois tout de même concéder que la fin de la fable est surprenante, mais que de circonvolutions pour en arriver là...
Je vous livre tout de même la morale, elle aussi prometteuse : "La morale ? Voyez : partout, à travers le monde, ce sont les ténèbres à nouveau, la guerre contre le peuple, l'absolutisme. Mais, comme il est prouvé dans cette fable, il est toujours possible de planter une semence, d'éveiller une espérance."
Mathématiques congolaises de In Koli Jean Bofane
Présentation de l'éditeur : Celio Mathematik, jeune fana de mathématiques dans une Kinshasa de la débrouille, va grimper candidement dans les cercles obscurs du pouvoir.
Dans un Kinshasa secoué de remous de toutes sortes, Célio aurait pu traîner sa galère encore longtemps, n’eut été sa rencontre avec le directeur d’un bureau aux activités très confidentielles, attaché à la Présidence de la République. La faim tenaille suffisamment les ventres pour que le débat sur le bien et le mal puisse être sérieusement envisagé. La ville ne fait pas de cadeau, le jeune homme le sait, et il tient là l’occasion d’enfin se réaliser. Faire partie du cercle très fermé de ces sorciers modernes d’un genre particulier qui manipulent les êtres et la vie quotidienne n’est pas non plus pour lui déplaire.
Orphelin depuis une de ces guerres chroniques qui ravagent le pays, Célio se rêve grand mathématicien, conservant comme une bible un vieux manuel scolaire retrouvé dans le sac de son père tué au hasard d’une route de fuite. C’est grâce à des théorèmes et des définitions que Célio espère influer sur le destin dont il dit n’être que le jouet. C’est à travers les épreuves, aussi, qu’il lui faudra procéder à des choix cruciaux, tenter de maîtriser les déséquilibres dans un environnement livré aux tiraillements et au chaos institutionnalisé.
Dans le jeu subtil de la manipulation politique, si loin de l’amitié constante du père Lolos, le prêtre qui l’a recueilli autrefois, Célio a l’ambition d’exceller et de faire parler de lui. Facile : le jeune homme, a toujours été proche des phénomènes complexes. Il a toujours su établir un dialogue privilégié avec les mathématiques. Ses amis, d’ailleurs, l’ont surnommé « Célio Mathématik ». Appliquer ses connaissances à la désinformation, c’est ce qu’il compte accomplir.
Avec humour et gravité, connaissant son monde et pour cause, In Koli Jean Bofane trace d’une plume aussi acerbe qu’exotique des tableaux d’un Congo que le lecteur s’approprie vite parce qu’il sent les rues, palpite au rythme des musiques et des images livrées avec justesse et énormément d’empathie. Parmi une petite dizaine de personnages forts, typés et vivants sous nos yeux, Célio Mathématik double-mitu, devient ainsi très vite un personnage auquel on s’attache, un Candide d’Afrique, sapeur à ses heures, amoureux et bon copain, qui saura finalement faire le bon choix.
J'ai trouvé ce roman plat et sans grand intérêt et j'ai fini par m'ennuyer..
Un festin de hyènes de Michael STANLEY
Présentation : Un premier cadavre - ou du moins ce que les hyènes en ont laissé - est découvert près d'un point d'eau considéré comme un endroit magique par les peuples du désert. Pour l'inspecteur-en chef David " Kubu " Bengu, policier rusé et plein de ressources, il est évident que des forces obscures sont à l'oeuvre. Son enquête va le conduire sur une piste sanglante où les mensonges se mêlent aux superstitions, et l'amener à découvrir une série de meurtres liés aux personnalités les plus influentes du pays...
Un roman qui se déroule au Botswana, avec en toile de fond le trafic de diamants, voilà qui semblait très prometteur. Malheureusement, les longueurs ont eu raison de ma bonne volonté. C’est vraiment dommage, car s’il avait été plus condensé, je suis certaine que ce roman m’aurait beaucoup plu…
Merci à Jérôme Lambert des Editions Points.
Le convoi de l'eau de Akira YOSHIMURA
Là encore, je reconnais les qualités indéniables de ce roman nébuleux poétique très beau, dont l'histoire est celle d'un homme qui accompagne un groupe d'ouvrier chargés de la construction d'un barrage en montagne. Cet homme fuit son passé, ses souvenirs, et ce hameau du bout du monde va le mener vers la rédemption.
On peut trouver cette histoire très belle (cf Martine Laval) et elle l'est, mais elle est aussi très glauque, et c'est cette impression désagréable qui perdure en moi..
Trois amis de Mario TOBINO
Les trois amis en question sont Turri, Campi et Ottaviani. Ottaviani, resté seul, raconte leur recnontre, leurs premières expériences en tant que médecins, leurs idées communes, puis leur engagement pendant la guerre gangrenée par le fascisme pour une italie libre. Campi, martyr, demeure jusqu’au bout leur héros, par-delà la mort, qu’il brave avec un courage sans faille face à la barbarie nazie. Sous les canons, Turri se découvre une âme de chef et devient une grande figure de la résistance organisée. Ottaviani, psychiatre, poète, épris de paix et de liberté, suit les trajectoires de ses deux amis, comme habité par eux.
J'ai abandonné ces trois amis en cours de route (lâchement, je le reconnais) : Ottaviani, le narrateur livre ses pensées de façon désordonnée, en entremêlant les époques, en anticipant, puis revenant en arrière, si bien que j'ai vite perdu le fil temporel du récit, premier point qui m'a agacé.
Ensuite, l'héroïsme de ces trois compagnons est trop souvent rappelé au cours de la narration, trop lisse, pas assez indécis pour me plaire.
Finalement, j'ai trouvé que ce roman manquait de fluidité dans la narration, et de corps dans le propos.
L'enfant allemand de Camilla LACKBERG
Dès les premières pages j'ai été agacée par ce couple improbable et par les scènes domestiques sans aucun intérêt.
Les dialogues sont consternants :
"Salut tout le monde ! lança Erica en arrivant dans l'escalier.
- Qui veut du café ? demanda Patrik depuis la cuisine avant de recevoir trois "moi" en réponse.
- Alors Erica, ça se passe comment, la vie, maintenant que tu es mariée ? dit Johan.
-Bien merci, à peu près comme avant. A part que Patrik s'entête tout le temps à m'appeler "ma p'tite femme". tu n'aurais pas un tuyau pour qu'il s'arrête ? demanda erica à Elisabeth avec un clin d'oeil." (p. 16)
Pleine d'abnégation, j'ai persévéré, j'ai fait des efforts, je vous assure, mais je n'ai pas pu. L'intrigue n'a pas réussi à me faire oublier les défauts des personnages principaux, ni leurs dialogues insipides. J'ai abandonné...
Ces choses que nous n'avons pas vu venir de Steve AMSTERDAM
Je l'ai déjà dit en ces pages, je suis rarement convaincue par les romans d'anticipation. Et là encore, j'ai trouvé cette évocation d'un monde dévasté décevante. Les êtres humains sont déshumanisés si bien qu'on ne parvient pas à s'attacher à qui que ce soit, mais rien de philosophique ou sociologique ne m'a non plus frappé, m'est seulement resté un grand vide interrogatif. De plus la construction particulière m'a plus d'une fois déconcerté : les chapitres ne sont pas liés, ou très peu, ni temporellement, ni narrativement, si bien que l'on en sait plus bien dans quelle époque, avec quels personnages, et pourquoi erre-ton dans ces paysages dévastés. C'était sans doute voulu par l'auteur pour marquer davantage encore la déconstruction de notre monde, mais à force de vouloir me déstabiliser, l'auteur a fini par me perdre...
Avant d'aller dormir de S. J. WATSON
Le pitch : À la suite d’un accident survenu une vingtaine d’années plus tôt, Christine est aujourd’hui affectée d’un cas très rare d’amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu’elle a en fait 47 ans et qu’elle est mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu’elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé… et sur son présent.
Seulement, du fait que tous les matins, tout est à recommencer, les chapitres ont tendance à se ressembler et ont fini par me lasser. De plus le fait que l'action soit concentrée sur un seul personnage, avec seulement quelques personnages satellites annexes, dans un même endroit, crée un sentiment d'étouffement proprement désagréable au final.
Néanmoins, de nombreux avis positifs chez Babélio par exemple vous encourageront peut-être à le lire : Babélio.
Même les truites ont le vague à l'âme de John GIERACH
Quel crève-coeur de devoir avouer avoir abandonné un roman appartenant au Nature Writing de chez Gallmeister...
Mais je n'ai résolument pas pu avancer dans cette lecture qui m'a très rapidement ennuyée. J'aime quand l'alliance entre l'histoire et les scènes liées au nature Writing est savamment dosée, quand l'un ne prend pas le pas sur l'autre, or j'ai trouvé ici que les histoires s'adressaient davantage à des passionnés de pêche qu'à un lecteur lambda. Les détails sont foisonnants, toutes les histoires et les personnages tournent exclusivement autour de ce sujet, et j'ai résolument coulé au fur et à mesure des pages...
Là-haut tout est calme de Gerbrand BAKKER
Trop calme pour moi sans doute...
De nombreux avis positifs dans la blogosphère : Yves vous renverra vers les liens...
Générosité de Richard POWERS
J'ai abandonné "Trois fermiers s'en vont au bal", j'ai adoré "Le temps où nous chantions", moins "La chambre aux échos", et j'ai fait l'impasse sur "L'ombre en fuite". Richard Powers est un écrivain puissant, érudit, passionnant, protéiforme, et ces romans restent indéniablement profondément ancrés en nous. Mais il faut s'accrocher pour les lire, c'est indéniable, et ce mois-ci, pour diverses raisons ma concentration n'est pas à son point culminant, si bien que j'ai abandonné ce nouvel opus que je pressens pourtant puissant. Je le garde pour des jours plus clairs. En attendant, je vous renvoie chez Kathel, Clara, Keisha, Choco, Amanda, Cuné, Papillon, Télérama,
Un assassin blanc comme neige de Christian BOBIN
J'ai dû me résoudre à placer mon cher Christian Bobin dans les déceptions de ce mois, et pourtant ceux qui me connaissent savent combien j'apprécie cet auteur... Mais là, force m'est de constater que ces textes ne m'ont rien apporté. D'accord, même si l'auteur n'a rien à dire, il le dit très bien, mais le constat reste le même : il n'a rien à dire...
J'ai trouvé quelques perles malgré tout, extraites de cette contemplation extatique :
"J'attends d'un poème qu'il me tranche la gorge et me ressuscite." (p. 59)
"Bientôt le mariage des oiseaux. Je me demande quelle tenue choisir." (p. 85)
Ce livre va vous sauver la vie de A.M.HOMES
Bon d’accord ma vie va très bien et n’avait pas besoin d’être sauvée. Bon d’accord j’ai toute une pile de livres très attirants qui m’attendent dans ma PAL, si bien qu’un livre doit vraiment me passionner pour que je ne lui sois pas infidèle (oui je suis une femme TRES exigeante, c'est bien connu...). Bon et puis les hommes larmoyants un rien loosers, ce n’est pas mon truc.
Comme à la page 150 de ce roman la situation n’avait pas franchement évoluée et que je n’apercevais point de sauvetage miraculeux à l’horizon, j’ai lâchement laissé ce pauvre Richard Novak à son mal-être métaphysique pour me tourner vers des personnages un rien moins tourmentés (ah, les cow-boys, il n’y a que cela de vrai…) (je suis plongée dans « True Grit », la faute à Keisha…)
Sachant toute solitude de John Millington Synge
Des poèmes irlandais qui ont coulé sur mon âme sans y laisser aucune trace... L'artiste est plus connu pour ses pièces de théâtre que pour ses poèmes. Et pour cause...
Saison de lumière de Francesca KAY
J'ai lâchement abandonné cette lecture n'y trouvant pas la lumière suggérée par le titre. Au contraire j'ai trouvé l'histoire très noire, comme si dés le début le narrateur s'ingéniait à sous-entendre que l'histoire de Jennet serait tragique, mais que quelques touches de lumière, nées de sa peinture, éclaireraient son destin. Ce parti pris m'a gêné, j'ai ressenti un malaise prégnant à la lecture de ce roman, si bien que je n'ai pas souhaité avancer plus avant dans un roman qui me déprimait...
Vous trouverez des avis positifs chez Cathulu, Clara, EmiLie
Merci aux Editions Plon d'avoir assouvi ma curiosité...
Et c'est le soir toute la journée de Preeta SAMARASAN
Par une triste journée de septembre 1980, une jeune servante tamoul, Chellam, est chassée de la "Grande Maison" de Kingfisher Lane qui abrite les Rajasekharan, une famille de notables indiens de la ville d'Ipoh, en Malaisie. Peu à peu le mystère se lève sur les raisons de ce congédiement et sur l'histoire de cette famille...
"Peu à peu" mais ô combien lentement...
L'auteur a un style à couper le souffle, et elle sait en jouer pour créer une atmosphère particulière, envoûtante et mystérieuse. Mais ses mots lyriques m'ont malheureusement plus ennuyée que fascinée, je me suis perdue dans les méandres de cette histoire centrée sur quelques personnages seulement. Je me suis sentie étouffée par cette atmosphère confinée, lourde de secrets et de non-dits.
C'est un roman qui demande disponibilité et concentration, un roman dense qui ne se laisse pas appréhender facilement...
Les pérégrins de Olga TOKARCZUK
L'histoire :
Olga Tokarczuk nous livre une série de textes courts qui ont en commun d'aborder la question du "nomadisme moderne" (j'aurais dû déjà me méfier me direz-vous avec un terme aussi pompeux...) Routards, mères de famille en rupture de ban, conducteur de ferry qui met enfin le cap sur le grand large : ses personnages sont aux prises avec leur liberté, mais aussi avec le temps.
Ce livre fut d'une part trop philosophique pour moi (les passages sur la psychologie du voyage m'ont profondément ennuyée...), d'autre part trop scientifique pour mon esprit littéraire borné (les allusions incessantes à l'anatomie humaine m'ont pour le coup définitivement fait fuir...)
Je ne me suis pas découragée et j'ai essayé de picorer ça et là quelques passages plus en adéquation avec mes goûts, parce qu'il faut reconnaître que les textes sont intelligents et admirablement bien écrits.
Par exemple :
La narratrice se laisse convaincre par un nouveau concept : elle découvre en effet sur son paquet de serviettes hygiéniques des phrases courtes imprimées, en lieu et place des petites fleurs habituelles : "Je suis donc retournée dans la même pharmacie, pour chercher d'autres produits de cette étrange société qui avait pris l'initiative de joindre l'utile à l'indispensable. Pourquoi imprimer des fleurs ou des fraises sur du papier ? Ca n'a aucun sens. Après tout, le papier a été inventé pour véhiculer des idées ! Le papier d'emballage est un pur gaspillage, cela devrait être interdit. Et quitte à emballer des articles, autant imprimer dessus des récits ou des poèmes, en veillant toujours à ce qu'il ya ait quelques rapport entre le contenu et le contenant." (p. 102)
"Se tenir à l'écart. On ne peut voir que des fragments du monde, il n'y a pas autre chose. Il y a juste des instants, des bribes, des configurations fugaces qui, à peine surgis dans l'existence, se désagrègent en mille morceaux. Et la vie ? Cela n'existe pas. (p. 174)
Mais les passages retenant mon attention se faisant de plus en plus rares, j'ai lâchement abandonné cette lecture, laissant la narratrice à ses pérégrinations physiques et philosophiques...
Les pérégrins, Olga TOKARCZUK, Editions Noir sur Blanc, 2010, 380 p., 24 euros
Un autre amour de Kate O'RIORDAN
Connie revient de son voyage à Rome sans son mari Matt, resté là-bas pour une femme. Elle rentre donc seule à Londres, retrouvant ses trois garçons avides d'explications.
""Un autre amour" est le récit intense du désespoir d'une femme dont l'heureux et paisible mariage se trouble." nous dit la quatrième de couverture.
Je pressentais que ce livre n'allait pas cadrer avec mes goûts mais j'en ai lu tant de critiques dithyrambiques, que j'ai craqué et ai tenté l'aventure. Et j'y ai trouvé ce que je redoutais : beaucoup trop de trouble, beaucoup trop de désespoir, beaucoup trop de mariage... Je ne suis pas allée au bout.
Parmi ceux qui ont adoré : Choco, Théoma, Antigone, Chiffonnette, Cathulu...
La quatrième de couverture m'annonçait un roman exaltant que j'avais hâte de découvrir... :
"
Des montagnes du Colorado aux confins du Nord-Ouest, dans le sillage de Zebulon, ce western littéraire nous fait traverser les États-Unis jusqu'au Mexique, en pleine révolution, en remontant le long de la côte californienne, vers San Francisco et ses mines d'or.
En chemin, Zebulon multiplie rencontres et aventures épiques qui le mêlent à de tragiques triangles amoureux, le rendent témoin et acteur de bouleversements politiques et le font s'interroger sur des questions aussi fondamentales que la vie, l'amour, et la mort.
«Zebulon est un livre dont on voit le film en le lisant, dont on effectue le casting en le relisant, et auquel on invente une suite en dormant. Une fable hypnotique, un poème d'amour mystique. » Patti Smith
« Une aventure sauvage écrite par un musicien qui sait comment maintenir son public envoûté autour du feu de camp. Un roman moderne et subversif sur les limites de l'amour et les malaises de la vie civilisée. » Judith Thurman
« Ensorcelant. Un western comme Céline aurait pu en écrire. » Times Literary Supplement of London"
Et pourtant, je n'ai pas réussi à me passionner pour les aventures de ce Zébulon peu sympathique. Il s'agit bel et bien d'un western avec coups de feus, prostituées, règlements de compte, re-prostiuées... Je l'avoue : j'ai lâchement abandonné le pauvre Zébulon à son mauvais sort... Cela ne remet pas en cause ses qualités, mais il n'était simplement pas à mon goût.
Les jardins statuaires de Jacques ABEILLE, Editions Attila
Je n'ai malheureusement pas réussi à rentrer dans ce roman.
Les descriptions concernant la culture des statues m'ont ennuyée (peut-être parce que je ne suis pas jardinière...), le personnage principal ne m'a pas semblé particulièrement attachant et l'intrigue trop lente à mon goût ne m'a pas convaincue (peut-être parce que je suis hermétique à tout ce qui touche à la science fiction ou au surnaturel...)
Bref, j'avais envie d'aimer ce livre, j'ai fait des efforts, mais ce fut un échec. J'ai tenté de chercher une allégorie, car je pense qu'elle existe, puis j'ai lâchement abandonné cette lecture surréaliste.
Par contre c'est un très bel objet, illustré par Schuiten la couverture cartonnée est magnifique.
Un festin de hyènes de Michael STANLEY
Présentation : Un premier cadavre - ou du moins ce que les hyènes en ont laissé - est découvert près d'un point d'eau considéré comme un endroit magique par les peuples du désert. Pour l'inspecteur-en chef David " Kubu " Bengu, policier rusé et plein de ressources, il est évident que des forces obscures sont à l'oeuvre. Son enquête va le conduire sur une piste sanglante où les mensonges se mêlent aux superstitions, et l'amener à découvrir une série de meurtres liés aux personnalités les plus influentes du pays...
Un roman qui se déroule au Botswana, avec en toile de fond le trafic de diamants, voilà qui semblait très prometteur. Malheureusement, les longueurs ont eu raison de ma bonne volonté. C’est vraiment dommage, car s’il avait été plus condensé, je suis certaine que ce roman m’aurait beaucoup plu…
Merci à Jérôme Lambert des Editions Points.
Le convoi de l'eau de Akira YOSHIMURA
Là encore, je reconnais les qualités indéniables de ce roman nébuleux poétique très beau, dont l'histoire est celle d'un homme qui accompagne un groupe d'ouvrier chargés de la construction d'un barrage en montagne. Cet homme fuit son passé, ses souvenirs, et ce hameau du bout du monde va le mener vers la rédemption.
On peut trouver cette histoire très belle (cf Martine Laval) et elle l'est, mais elle est aussi très glauque, et c'est cette impression désagréable qui perdure en moi..
Trois amis de Mario TOBINO
Les trois amis en question sont Turri, Campi et Ottaviani. Ottaviani, resté seul, raconte leur recnontre, leurs premières expériences en tant que médecins, leurs idées communes, puis leur engagement pendant la guerre gangrenée par le fascisme pour une italie libre. Campi, martyr, demeure jusqu’au bout leur héros, par-delà la mort, qu’il brave avec un courage sans faille face à la barbarie nazie. Sous les canons, Turri se découvre une âme de chef et devient une grande figure de la résistance organisée. Ottaviani, psychiatre, poète, épris de paix et de liberté, suit les trajectoires de ses deux amis, comme habité par eux.
J'ai abandonné ces trois amis en cours de route (lâchement, je le reconnais) : Ottaviani, le narrateur livre ses pensées de façon désordonnée, en entremêlant les époques, en anticipant, puis revenant en arrière, si bien que j'ai vite perdu le fil temporel du récit, premier point qui m'a agacé.
Ensuite, l'héroïsme de ces trois compagnons est trop souvent rappelé au cours de la narration, trop lisse, pas assez indécis pour me plaire.
Finalement, j'ai trouvé que ce roman manquait de fluidité dans la narration, et de corps dans le propos.
L'enfant allemand de Camilla LACKBERG
Dès les premières pages j'ai été agacée par ce couple improbable et par les scènes domestiques sans aucun intérêt.
Les dialogues sont consternants :
"Salut tout le monde ! lança Erica en arrivant dans l'escalier.
- Qui veut du café ? demanda Patrik depuis la cuisine avant de recevoir trois "moi" en réponse.
- Alors Erica, ça se passe comment, la vie, maintenant que tu es mariée ? dit Johan.
-Bien merci, à peu près comme avant. A part que Patrik s'entête tout le temps à m'appeler "ma p'tite femme". tu n'aurais pas un tuyau pour qu'il s'arrête ? demanda erica à Elisabeth avec un clin d'oeil." (p. 16)
Pleine d'abnégation, j'ai persévéré, j'ai fait des efforts, je vous assure, mais je n'ai pas pu. L'intrigue n'a pas réussi à me faire oublier les défauts des personnages principaux, ni leurs dialogues insipides. J'ai abandonné...