Intrusion de Natsuo KIRINO
L’auteur :
Natsuo Kirino a soixante et un ans et vit à Tokyo. Elle est l’un des talents les plus reconnus et les plus salués de sa génération. Lauréate de très nombreux prix au Japon, elle a été finaliste du prestigieux prix Edgar avec Out (Seuil, 2006).
L’histoire :
Jeune romancière, Tamaki a vécu une histoire d’amour intense et prolongée avec Seiji, son éditeur. Leur séparation un an plus tôt a été très douloureuse, mettant en péril leurs familles respectives, et Tamaki se plonge dans le travail sans pouvoir vraiment effacer sa présence. Elle s’attèle à un nouveau roman : une enquête littéraire sur un auteur de best-sellers et sur son roman autobiographique, Innocent, où il raconte une histoire d’amour passionnée qui a failli détruire sa famille. Mêlant enquête et quête de soi, dans une ultime tentative de démêler les fils de sa propre histoire, Tamaki se lance à la recherche d’Oko, cette maîtresse aussi célèbre que mystérieuse.
Mon avis :
J’étais enthousiaste à l’idée de découvrir un roman policier japonais car ils ne sont pas monnaie courante, et ce fut donc avec joie que j’ai commencé ma lecture. Et ça commençait plutôt bien avec cette jeune écrivaine qui part sur les traces d’un autre auteur et cherchent à démêler le vrai du faux. Mais le problème est que 20 pages, puis 30 pages plus loin, nous en étions toujours au même point, avec en sus des histoires de couples et d’adultère banales à pleurer… J’ai persévéré, pensant qu’à un moment où un autre le genre « policier » allait s’exhiber fièrement et nous sortir de ce vaudeville presque burlesque. Que nenni !
Les récits enchâssés ne finissent pas de s’enchâsser, les amants de se tromper, la jeune écrivaine d’enquêter sur la création et son lien ténu avec la réalité (vaste projet !), et j’ai fini par m’endormir, bercée par tant de platitudes…
Et le Japon dans tout ça ? L’action aurait pu se passer en France ou à Tombouctou, je n’aurais pas vu la différence, à part peut-être grâce aux noms et prénoms des protagonistes, seul point dépaysant…
Une déception !
Premières phrases :
« Un samedi matin, Tamaki Suzuki fit un cauchemar qui la réveilla, épouvantée, le cœur prêt à lâcher. Malgré un temps magnifique, elle fut prise d’un pressentiment sinistre et se sentit affreusement mal. Par déformation professionnelle – elle était écrivain -, elle essaya de se remémorer son rêve avec précision, mais le souvenir se dissipa aussitôt, tel un bateau qui sombre à une vitesse terrifiante. »
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D’autres avis :
Chez babélio
Intrusion, Natsuo Kirino, Traduit du japonais par Claude Martin, Seuil Policiers, septembre 2011, 275 p., 20.50 euros
Lu dans le cadre du jury Babélio Seuil Policiers