Le ver dans la pomme de John CHEEVER
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Une peinture acérée de la middle class américaine.
L’auteur :
John CHEEVER est un écrivain américain mort en 1982. Il est un des plus grands nouvellistes américains, et a également publié des romans dont « The Wapshot chronicle » en 1957.
L’histoire :
Le ver dans la pomme est un recueil de nouvelles publiées dans The New Yorker de 1946 à 1978. Ces nouvelles s’attachent au destin de la middle class américaine en nous offrant des portraits touchants de ces hommes et femmes qui peinent à trouver leur place dans une société compartimentée.
A noter que la traduction est de Dominique Mainard.
Ce que j’ai aimé :
- La peinture très juste de ces êtres profondément humains. Ils cherchent tous quelque chose et eux-mêmes ne savent pas bien quoi. Pour que le vide ne les rattrape pas, ils s’agitent, courent, parlent, et fuient la simplicité d’une vie sans histoires.
« Mais à observer ce charmant couple qui recevait ses amis ou lisait les livres qu’ils aimaient, on finissait par se demander si le ver n’était pas plutôt dans l’œil de l’observateur qui, par crainte ou lâcheté morale, ne pouvait supporter la longue liste de leurs bonheurs et refusait de concéder que, même si Larry ne jouait que médiocrement Bach et au football américain, son plaisir à s’adonner à l’un et à l’autre était bien réel. » (p. 145)
- Les nouvelles sont magnifiquement ciselées, rondes, elles évoquent avec beaucoup de charme « les fragrances de la vie : l’eau de la mer, la fumée du bois de sapin, les seins des femmes. » (p. 264). Les mots de l’auteur se coulent dans l’interstice des sentiments de ses personnages pour créer un univers en seulement quelques pages. Les premières nouvelles du recueil, « Un jour ordinaire », « Le jour où le cochon est tombé dans le puits », « Les enfants » ou encore « Le ver dans la pomme » sont de ce point de vue remarquables.
Ce que j’ai moins aimé :
- Les nouvelles dans lesquelles le narrateur s’exprime à la première personne comme « Un garçon à Rome », « Mené Mené Téqel ou-Parsîn » m’ont moins plu. L’emploi du « je » m’a semblé alourdir la narration pourtant si légère dans les autres nouvelles.
Premières phrases :
« Un jour ordinaire
Quand Jim s’éveilla, à 7 heures, il se leva et fit le tour de toutes les fenêtres de la chambre. Il était tellement habitué au bruit et à l’agitation de la ville que, bien qu’il fût arrivé six jours plus tôt dans le New Hampshire, la beauté des matins à la campagne lui paraissait encore poignante et singulière. »
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Merci à Lise CHASTELOUX des Editions Folio Gallimard.
Le ver dans la pomme, John CHEEVER, Editions Joëlle Losfeld, mai 2008, 274 p., 23 euros
POCHE, Le ver dans la pomme, John CHEEVER, Gallimard, Folio, juin 2010, 346 p., 7.10 euros
TAGS : Littérature américaine - Nouvelles- Emigration