Les pieds dans l’eau de Benoît DUTEURTRE
♥ ♥ ♥ ♥
Un roman intelligent et nostalgique, qui
donne envie d’aller se prélasser sur les galets
d’Etretat (c’est dire…)
L’auteur :
Benoît DUTEURTRE est un écrivain français dont le premier roman « Sommeil perdu » paraît en 1985. Il a exercé divers métiers avant de pouvoir se consacrer à ses deux passions : l’écriture et la musique. Il a depuis publié plusieurs romans et quelques essais sur la musique.
L’histoire :
Benoît DUTEURTRE est également l’arrière petit-fils de René COTY qui possédait une villa familiale à Etretat. Elle est la base du nouveau roman de ce normand mélomane, qui évoque les souvenirs liés à la côte normande et à sa famille si particulière.
Ce que j’ai aimé :
- Le style : très classique, il fut pour moi un bol d’air après des lectures au style plus moderne. Ce fut une lecture très agréable, comme quand on se replonge dans un classique après une longue période d’abstinence…
- L’évocation de la côte normande, prétexte à diverses considérations politiques, sociales, culturelles… Le regard du narrateur d’aujourd’hui sur le jeune adolescent qu’il fut est intelligent car il prend la distance nécessaire à de belles réflexions sur lui-même et sur la société (notamment avec son évocation de la bourgeoisie).
- La poésie nostalgique qui se dégage des pages. Etretat apparaît comme le théâtre d’une époque révolue, témoin d’une représentation au charme gentiment désuet.
« Planté au plus bel endroit de la côte, l’Etretat d’aujourd’hui a des allures médiocres. Mais, derrière ce rivage de bric et de broc, se prolongent des histoires pleines de sous-entendus ; et je ne connais rien de plus fascinant que ce mélange de beauté immuable et de transformation du monde. » (p. 239)
Ce que j’ai moins aimé :
- J’aurais aimé un vrai roman complet, ce cher Benoît en est capable, mais c’est comme si il s’y refusait. Pourquoi ? Il nous offre une évocation intelligente, mais à mes yeux sans le souffle épique et passionnant que pourrait revêtir une saga familiale…
Premières phrases :
« Mon histoire commence dans une poudre de lumière, un après-midi d’été. La pente de galets blanchis par le sel glisse rapidement vers le rivage où l’eau claire et profonde donne une sensation de fraîcheur, même en plein mois de juillet. »
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Paris Brest de Tanguy VIEL
Les pieds dans l’eau, Benoît DUTEURTRE, Gallimard, août 2008, 238 p., 17,50 euros
POCHE : Les pieds dans l’eau, Benoît DUTEURTRE, Folio, mars 2010, 251 p., 6,10 euros
TAGS : Littérature française -Famille- Mer
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