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litterature oceanie

Les affligés de Chris WOMERSLEY

Publié le par Hélène

                 

                        

♥ ♥ ♥

L’auteur :

 Chris Womersley est un écrivain australien, né en 1968 à Melbourne. Eclectique, il est l’auteur de romans policiers, de nouvelles mais aussi de recueils de poésie.

Il fit ses classes en tant que journaliste pour la radio. C’est également un voyageur passionné (Inde, Asie du Sud-Est, Amérique du Sud, Amérique du Nord et Afrique de l’Ouest.)

Il vit aujourd’hui à Sydney et publie pour la première fois en 2012 chez Albin Michel (Les Affligés).

 

L’histoire :

Australie, 1919. Alors que la Grande Guerre est enfin terminée, une épidémie de grippe espagnole ravage le pays.  Dans une atmosphère de fin du monde, des hommes en armes bloquent les routes et parcourent les campagnes pour imposer la quarantaine. 

Quinn Walker, un soldat démobilisé et hanté par ce qu’il a vécu, retrouve la petite ville de  Flint en Nouvelle- Galles du Sud, qu’il avait quittée dix ans plus tôt, après avoir été accusé à tort d’un crime effroyable. Persuadé que son père et son oncle le pendront s’ils le trouvent, Quinn décide de se cacher dans les collines avoisinantes. Il y rencontre une gamine mystérieuse, qui l’encourage à réclamer justice et semble en savoir plus qu’elle ne le devrait sur son supposé crime…

 

 Ce que j’ai aimé :

Dès les premières pages, Chris Womersley ferre son lecteur qui sait désormais qu’il ne pourra plus se défaire de son roman avant la fin. Son écriture va droit au but, sans circonvolutions inutiles, efficace, implacable, permettant aux éléments de se mettre en place rapidement.

 Quinn est un être marqué, marqué par la guerre qui vient de s’achever mais ne l’a pas laissé intact puisqu’il a  été physiquement marqué, gazé, mais aussi psychologiquement ayant cotoyé l’horreur. Mais sa vie porte surtout l’empreinte du drame qui s’est déroulé dix ans plus tôt : accusé par son père et son oncle d’avoir violé et tué sa petite sœur, il a dû fuir loin des siens pour se daire oublier.

Il revient sur les lieux de son enfance et du drame sans savoir lui-même précisément ce qu’il souhaite : que vérité soit faite, que sa mère croit en son innocence et lui pardonne, mais ce qu’il aimerait avant toute chose est que sa petite sœur adorée ressuscite et que la vie reprenne son cours comme avant l’horreur…

 Dans sa quête de rédemption, il va être secondé par Sadie, une petite fille espiègle, intelligente usant de sortilèges magiques pour survivre dans un monde hostile dans lequel rôde le Mal, incarné par un personnage peu recommandable lancé à ses trousses…

 Les affligés est un roman qui semble graviter en apesanteur tant il est pur et lumineux. Il nous parle de vengeance, de douleur, de deuil, mais surtout d’espoir et d’amour. Il restera longtemps en suspens dans nos âmes la dernière page tournée.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 -          Rien.

 

Premières phrases :

« Le jour où la petite Sarah Walker fut assassinée, en 1909, un ouragan déboula brutalement à travers les plaines de la Nouvelle-Galles du Sud avant de se déchaîner sur la minuscule ville de Flint. Un tel meurtre devait constituer le point focal de ces quelques journées d’agitation fébrile où presque chacun des deux cents habitants eut quelque chose à déplorer. »

 

Vous aimerez aussi :

 A la lueur d’une étoile distante de Mary McGARRY MORRIS

 

D’autres avis :

Blog : Clara ;  Nina ; Jérôme ; Jostein ; Véronique ; Yves

Presse : France Inter   

 

  Les affligés, Chris Womersley, traduit de l’anglais (Australie) par Valérie Malfoy, Albin Michel, mai 2012, 336 p., 20 euros

Publié dans Littérature Océanie

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Chaque geste que tu fais de David MALOUF

Publié le par Hélène

chaque geste que tu fais

  L’auteur :

Considéré comme l'un des plus grands auteurs australiens et l'un des écrivains anglo-saxons contemporains les plus importants, David Malouf (77 ans) se distingue autant par ses qualités de styliste que par son talent de conteur. Son œuvre, où alternent romans et nouvelles, a été publiée chez Albin Michel : Harland et son domaine, Ce vaste monde (Prix Fémina étranger 1991), Je me souviens de Babylone, Dernière conversation dans la nuit et L'Etoffe des rêves. Une œuvre couronnée par de nombreux prix à travers le monde.                                              

Rançon, son nouveau roman, paraîtra chez Albin Michel en 2013. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

Un jeune homme partant à la guerre tente de comprendre quelle est sa véritable place dans le monde qu’il s’apprête à quitter ;  une partie de chasse met à nu les secrets de chacun ; un compositeur voit sa vie prendre des allures de cantate complexe ; une femme se souvient de son bonheur passé au bord d’une piscine italienne ; une veuve essaye de garder le contrôle de sa vie … 

Dans les sept nouvelles bouleversantes qui composent ce recueil, David Malouf, l’un des plus grands auteurs australiens contemporains, nous laisse entendre des hommes et des femmes étrangement seuls, face à un passé enfoui et un présent à décrypter. 
Puissamment enraciné dans les paysages et les réalités d’une Australie magnifiée, ce livre poignant résonne comme une exploration de ces mondes intérieurs qui nous séparent et nous relient les uns aux autres. (Présentation de l’éditeur)

 

Mon avis :

Le rythme lent et presque aérien de ces nouvelles provoque deux réactions contradictoires : ou le lecteur tombe sous le charme, comme pour la première nouvelle, ou il décroche totalement, comme pour les dernières nouvelles. Une aura magique affleure à la lecture de certaines nouvelles comme « La vallée des Lagons », « Enfant soldat », textes s’attachant à traquer le moment diffus où un homme bascule vers un autre lui-même. Les hommes et les femmes peuplant le monde de David Malouf sont des êtres tangents, indistincts, diffus, qu’une brume suffit à effacer. Je ne pense pas qu’ils habiteront longtemps mon esprit…

 Premières phrases :

« En cours élémentaire à l’école primaire, la seule magie de son nom m’attirait.

C’est là, juste à cinq heures au sud par une bonne route de terre, que toutes les rivières de notre coin du Queensland prennent leur source : tous les courants grossis d’eau de pluie et de cascades dans les forêts pluviales du Great Divide avant de plonger et de se réunir pour écouler leur large flot bourbeux jusqu’ à la côte ; tous les cours d’eau paisibles qui serpentent vers l’intérieur des terres à travers les plaines truffées de termitières puis roulent nord, nord-ouest jusqu’au Channel Country où ils se divisent pour aller se perdre dans les laisses de vase et de marécages de mangrove du golfe de Carpentarie. »

 Vous aimerez aussi :

Le lanceur de couteaux de Steven MILLHAUSER 

 D’autres avis :

Jostein Yves Mélopée  

Chaque geste que tu fais, David Malouf, traduit de l’anglais (Australie) par Nadine Gassie, Albin Michel, mai 2012, 317 p., 22 euros

  Merci à l'éditeur.

Publié dans Littérature Océanie

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Traversée de Nikki GEMMELL

Publié le par Hélène

                                                               

♥ ♥ ♥

Une traversée pure et glaciale

 

L’auteur :

 

Née dans une famille de mineurs au sud de Sydney, Nikki Gemmell voulait devenir écrivain depuis qu'elle a dix ans, mais après ses études à l'université de technologie de Sydney, elle devient journaliste et travaille pour la radio. Sept ans plus tard, en 1995, Triple J Radio l'envoie en Antarctique pour couvrir une expédition scientifique, expérience qui change sa vie. Après le décès de l'homme dont elle était tombée amoureuse, le chagrin lui fait comprendre l'importance de suivre son coeur et de faire ce dont elle a envie. Elle publie son premier roman, 'Shivers', en 1997 (' Traversée', 1999) qui s'inscrit dans ce désert de glace, et situe son deuxième roman, 'Cleave' (2000, 'Noces Sauvages') dans le désert australien de Alice Springs, où elle a vécu plusieurs années, en tant que journaliste parmi les Aborigènes. 'Lovesong', (2001, 'Lovesong', 2001), qui se passe dans une communauté religieuse stricte et ensuite à Londres, est le troisième volet de sa trilogie sur des femmes dans des environnements ardus. Elle change de registre avec son quatrième roman, 'The Bride Stripped Bare' (2004, 'La Mariée mise à nu', 2007), une confession féminine sur le sexe, initialement publié à titre anonyme. Nikki Gemmell a contribué à des articles pour divers magazines et journaux, et ses écrits figurent dans plusieurs anthologies. Elle a également été productrice pour le BBC World Service.

 

L’histoire :

 

Fin, une jeune journaliste de Sydney, fatiguée de sa vie citadine et des faits divers sordides, saisit l'occasion qui lui est offerte de couvrir une expédition scientifique en Antarctique. Ce désert blanc, le plus inhospitalier de tous, continent de légendes et de souffrances, n'est-il pas l'une des dernières frontières de notre monde ? Durant la traversée, elle apprend à vivre dans la promiscuité du bateau, dans cette micro-société cosmopolite et essentiellement masculine où le regard de l'autre prend une importance considérable. Le monde clos du bateau et des campements a ses règles et ses tabous que Fin met à mal lorsqu'elle tombe amoureuse. La vie sur le continent sauvage se révèle à la fois dure et enthousiasmante, âpre et enrichissante. (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         Le style de la jeune narratrice est à la fois journalistique, simple et direct, tout en sachant s'envoler quand nécessaire vers de beaux horizons lyriques. Elle nous emmène dans son univers avec facilité, à la rencontre de ces hommes et de ces femmes coupés du monde, scientifiques pour la plupart, qui, par passion, vont à la rencontre d'un monde blanc et pur. 

 

« Je n’ai pas dit à Max que ce que je souhaite trouver dans ce voyage, c’est une atmosphère pas compliquée. C’est difficile à expliquer. Je voudrais me poser dans ma peau, avoir un corps détendu, oublier mon existence citadine surchargée. » (p. 56)

 

                                                   banquise-antarctique_3823_w250.jpg

 

      Les paysages sont enchanteurs, appartenant à ces terres vierges qui permettent oubli et renaissance. La pureté du monde qui entoure les personnages leur ôte de l'esprit toute fioriture inutile pour les mener à l'essentiel, au coeur d'eux-mêmes.

 

« Ces moments exquis où on se tient sous une falaise de glace. La glace fait penser à du cristal de Waterford, elle est lisse et dure comme un diamant. Et puis, entendre le vent tout autour, entendre la glace craquer, exploser et, ensuite, se taire. Oh ! ma chérie ! Ecouter simplement le néant, ponctué par la glace qui éclate. La glace palpite de bruits, mais il faut se taire pour l’entendre. » (p. 162)

 

- Un récit original dans un monde glacial qui encourage des relations humaines fortes...

 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Certains passages liés à la relation amoureuse m'ont semblé un peu plats, flirtant avec les clichés. 


Premières phrases :

 

« Ils m’ont installée dans une petite chambre blanche, calme, et c’était la chose à ne pas faire. Un jour, Rick est venu et m’a emmenée dehors, où l’air vibrait d’odeurs, de couleurs et de bruits. »

 

Vous aimerez aussi :

 

La vierge froide et autres racontars de Jorn RIEL

 

Traversée, Nikki Gemmell, traduit de l’anglais pas Michèle Valencia, 10-18,

 

12 d'Ys

2) Australasie

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Le koala tueur de Kenneth COOK

Publié le par Hélène

                          

♥ ♥ ♥ ♥

Un court recueil à ne surtout pas manquer…

 

L’auteur :

 

Kenneth Cook (1927-1987) est un journaliste, réalisateur, scénariste et écrivain australien. Né à Lakemba, en Nouvelle-Galles du Sud, il étudia à Fort Street High School. Il a fondé un nouveau parti politique ainsi que la première ferme de papillon en Australie. Il est mort d'une crise cardiaque.

 

L’histoire :

 

Quinze histoires, quinze rencontres improbables et pourtant basées sur des faits réels, avec la faune « humaine et animale » du cœur sauvage de l’Australie. Autodérision, loufoquerie, humour : l’autre face de ce grand conteur qu’est Kenneth Cook. Ces quinze courts récits publiés à l’origine dans des journaux et magazines furent réunis pour former un recueil qui devait être, en Australie, l’un des plus gros succès de librairie de l’auteur de Cinq matins de trop, mais dans une veine bien différente de la noirceur et des vertiges existentiels de son premier roman. Si l’on croise dans le Koala tueur plusieurs figures remarquables d’aventuriers du bush australien (mineurs d’opales, montreurs de serpents, trafiquants de pépites d’or…), souvent excentriques, roublards, téméraires, le ton qui domine ici est léger et franchement drôle. La plupart de ces histoires mettent aux prises le narrateur, un écrivain-journaliste « naïf » et trouillard, peu belliqueux et plutôt porté sur la bonne chère, avec la vie sauvage et ses frissons inattendus. Leur ressort est souvent analogue, mais il produit chaque fois son effet comique : entraîné bien malgré lui dans l’aventure, le narrateur échappe de peu à une mort tragi-comique sous les crocs ou les griffes de diverses bébêtes plus ou moins avenantes : requins, alligators, serpents, sangliers, ou même chats sauvages et koalas… (Présentation de l'éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

 

-       -   La faune présente dans  ce livre pépite est dense : on y rencontre beaucoup de serpents, un koala tenace, une éléphante ballonnée,  des chameaux arnaqueurs, des crocodiles violeurs… Mais les hommes peuvent être tout aussi surprenants comme cet Ivan capable de boire cent cannettes de bière en moins de quatre heures, ou tous ceux qui ont entraîné notre « héros » dans des situations rocambolesques sans toutefois en ressentir un quelconque remords… Pour eux la folie semble faire partie du quotidien…

 

-         -  Les  scènes sont hilarantes :

 

« Sept hommes se débattant et hurlant d’effroi, un chien débile avec un serpent mortel dans la gueule, un barman surexcité avec une réserve illimitée de munitions. La situation était loin d’être brillante.

Puis la vieille dame entra. »  Et cette vieille dame va débloquer la situation en deux trois secondes devant les sept hommes hystériques…

 

-          - Et surtout le narrateur est un homme touchant : un homme avec beaucoup d’embonpoint, aimant boire, le cœur sur la main, ne sachant pas dire non à une immersion dans le bush, un brin peureux (à juste titre me direz-vous au vu des aventures contées ici), bref un homme terriblement humain qui nous ressemble fortement…

 

« J’ai une importante règle de vie qui m’a sauvé la peau un grand nombre de fois : je n’accepte jamais de défi. Il arrive hélas que ce principe louable se dissolve dans le rhum, surtout à dix heures du matin. » (p. 187) Conclusion de cette aventure : « J’ai appris ma leçon, en tout cas, et je compte bien transmettre à mes petits-enfants la seule sagesse que j’aie retenue : il ne faut jamais, sous aucun prétexte, boire du rhum, le matin, dans un pub d’Airlie avec un mec qui s’appelle Bill. » (p. 200)

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien, je suis définitivement devenue accroc…

 

Premières phrases :

 

« - Y a deux choses qui font pas bon ménage, proféra Blackie d’un ton pédant : l’alcool et les serpents.

L’idée de mélanger les deux ne m’avaient jamais traversé l’esprit, mais j’acquiesçai gravement. Acquiescer gravement est l’une des rares réactions possibles quand on parle avec des montreurs de serpents, car tout dialogue est exclu : ils vous racontent des histoires de serpents, un point c’est tout. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : La vengeance du wombat

Autre : Ma famille et autres animaux de Gérald DURRELL

 

D’autres avis :

 

Blogs : CLarabel, Kathel, Keisha, Cathulu, Dominique, Yv, Choco, Cathe

Presse : Télérama

 

Le koala tueur et autres histoires du bush, Kenneth Cook, Traduit de l’anglais (Australie) par Mireille Vignol, Autrement, 2009, 155 p., 15 euros

POCHE : Le koala tueur et autres histoires du bush, Kenneth Cook, Traduit de l’anglais (Australie) et postfacé par Mireille Vignol, Le livre de poche, janvier 2011, 6 euros

 

rire copie  

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Désirer de Richard FLANAGAN

Publié le par Hélène

 

désirer

 

 

 

L’auteur :

 

Richard Flanagan est un écrivain australien également journaliste.

 

L’histoire :

 

Dans une colonie anglaise de Tasmanie, un peintre fait le portrait d’une petite Aborigène. Elle se prénomme Mathinna, elle est la fille adoptive de sir John Franklin et de lady Jane. En quelques mois elle devient la coqueluche de la colonie…

Quelques années plus tard, Londres bruit du scandale entourant la disparition de sir John Franklin, accusé de cannibalisme lors de se dernière expédition. Désireuse de laver la mémoire de sn mari, lady Jane se tourne vers Charles Dickens, alors au sommet de sa gloire.

De cette rencontre naît une pièce de théâtre qui va avoir une singulière résonnance sur l’existence du grand écrivain, en proie à une grave crise conjugale…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Le portrait de Charles Dickens sonne plutôt juste et c’est avec intérêt que l’on suit son parcours, ses relations et discussions avec Wilkie Collins, ses difficultés conjugales, ses hésitations devant les affres de la création…

-          L’idée de départ était louable : montrer combien la frontière entre sauvagerie et civilisation est ténue...

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Le postulat de départ se perd dans des entrelacs de généralités :

 

« Mais la marque de la civilisation et de la sagesse, c’était de vaincre le désir, de le nier et de l’écraser. Faute de qui on ne valait pas mieux que Michel l’Iroquois ou qu’un Esquimau » (p. 65)

 

-          Le résumé peu clair entremêlant époques et personnages est assez représentatif du roman. Le lecteur se perd facilement entre les différentes époques, avançant laborieusement dans sa lecture, qui, pourtant, semblait prometteuse…

 

-          Pour moi, ce fut une déception

 

Premières phrases :

 

« C’était de manière inattendue, comme il arrive parfois, que la guerre s’tait terminée. Un homme que personne n’aimait particulièrement – un petit individu excité, à la fois charpentier et prédicateur presbytérien – avait parcouru sans armes mais en compagnie de Noirs dociles les vastes terres vierges de l’île, et il était rentré avec une bande hétéroclite d’indigènes. »

 

Désirer, Richard FLANAGAN, Traduit de l'anglais (Australie) par Pierre Furlan, Belfond, septembre 2010, 309 p., 19 euros

 

Merci à Brigitte Semler des éditions Belfond.

 

D’autres avis chez Ys, Cuné qui, comme moi, n'ont pas été franchement convaincues...

 

1pourcent

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Le scandale de la saison de Sophie GEE

Publié le par Hélène

scandale de la saison

 ♥ ♥ ♥ 

« Œillades de jour et chuchotements de nuit »

  

L’auteur :

 

Sophie GEE est australienne, elle enseigne à Princeton la littérature anglaise. Le scandale de la saison est son premier roman.

 

L’histoire :

 

Au XVIIIème siècle, trois provinciaux s’installent pour quelques temps à Londres : Alexander Pope, poète aspirant au succès, et Martha et Térésa, attirée par l’éclat londonien et par la perspective d’y trouver un mari. Elles retrouvent là-bas leur cousine, la belle Arabella Fermor.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’immersion dans cette société du XVIIIème siècle : les joutes oratoires sont jubilatoires, les jalousies féminines subtilement menées… L’oisiveté de ces femmes et de ces hommes constamment à la recherche d’une union qui leur permettrait d’asseoir leur fortune trouve finalement dans l’anecdote liée à la belle Arabella un écho désillusionné… A force de courir les bals masqués et d’user de faux semblants pour briller en société, ils en oublient la puissance des sentiments véritables.

-          Les personnages ont réellement existé : Alexander Pope s’est inspiré de la malheureuse histoire d’Arabella et de Lord Petre pour écrire son célèbre poème satirique « La boucle dérobée ». Nous nous trouvons donc dans l’antichambre de la création aux côtés de ce cher Alexander. Nous y rencontrerons également entre autres Jonathan Swift, le célèbre auteur des « Voyages de Gulliver », Charles Jervas, portraitiste en vogue à l’époque, la belle Mary Pierrepont…

-          Enfin - et surtout -  la relation passionnée qu’Arabella va nouer peu à peu avec Lord Petre ravira les amateurs de frivolité.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          L’aspect politique lié aux luttes entre catholiques et jacobites reste en toile de fond, effacé derrière l’aspect sentimental du roman. J’aurais aimé que l’auteur lui confère davantage d’importance.

-          Alexander Pope étant un poète qui a réellement existé, peut-être aurions-nous pu lire davantage de ses écrits disséminés dans le roman. Par exemple :

 

"Au soleil, déployant leurs ailes transparentes d'insectes, Elles glissent sur le vent ou plongent dans les nuages d'or, Silhouettes translucides, trop menues pour l'œil humain, Leurs corps fluides se fondent à demi dans la lumière."

 

Premières phrases :

 

« On entendait le vacarme dans tout le quartier. Les tourbillons de musique, les bribes de rires et de conversations résonnaient plus fort lorsque les convives sortaient dans la cour. Régulièrement, des échos de cris joyeux rebondissaient dans l’air nocturne : l’ambassadeur français donnait un bal masqué. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Orgueils et préjugés de Jane Austen

 

Le scandale de la saison, Sophie GEE, traduction de Bernard TURLE, P. Rey, janvier 2009, 19 euros

POCHE : Le scandale de la saison, Sophie GEE, traduit de l’anglais par Bernard TURLE, Points, juin 2010, 7.50 euros

 

Merci à Jérôme LAMBERT des Editions Points pour cet excellent moment de lecture.

 

D'autres avis chez Caroline, Mazel.

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Par-dessus bord de Kenneth COOK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

L’histoire émouvante d’un pêcheur qui aimait un peu trop les bateaux…

 

L’auteur :

Kenneth COOK est un écrivain australien décédé en 1987. Par-dessus bord fut publié en 1967, traduit et édité en France en 2007.

 

L’histoire :

Jack Forster, pêcheur dans un petit port australien, secourt le Santa Maria, un thonier appartenant à des Italiens. L’un d’eux se noie accidentellement, aussi les propriétaires du bateau qui leur a porté malheur décident-ils de le vendre. Jack se porte alors acquéreur, même s’il doit se ruiner pour rassembler l’argent nécessaire. Il pense néanmoins qu’il remboursera rapidement ses dettes puisque la saison du thon commence…

 

Ce que j’ai aimé :

-          Le portrait émouvant de cet homme aveuglé par son attirance pour le bateau : il voit danser devant ses yeux optimistes les tonnes de thons qu’il pourrait rapporter et l’argent qu’il gagnerait ainsi. Oubliant toute prudence, il va s’accrocher à ce rêve et le mener jusqu’au bout…

-          Les scènes qui se déroulent en mer, dignes des plus grands écrivains de romans maritimes.

-          La spirale de l’endettement minutieusement décrite.

Ce que j’ai moins aimé :

-          Les calculs pécuniers très détaillés.

Premières phrases :

« Alors qu’il mouillait une ancre de soixante-quinze kilos, l’Italien s’empêtra la jambe dans la chaîne et plongea directement par-dessus bord : deux « plouf » successifs, un bouillonnement blanc sur l’eau verte, puis rien que l’eau verte. »

Vous aimerez aussi :

Le dernier mousse de Francisco COLOANE

 

Par-dessus bord, Kenneth COOK, Editions Autrement, janvier 2008, 175 p., 14 euros

TAGS : Littérature australienne - Mer- Dettes- Racisme

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