Déception et abandon du mois d'avril

Publié le par Hélène

Amours de Leonor de RECONDO

Présentation :

"Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d’une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s’épanouir le sentiment amoureux le plus pur – et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l’héritier Boisvaillant tant espéré.
Comme elle l’a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s’apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n’a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches.
Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l’enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s’éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles…
Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d’un sentiment qui balayera tout."

Mon avis :

Autant j'avais aimé "Pietra viva", autant celui-ci m'a ennuyé. La froideur que de nombreux lecteurs reprochent à l'auteur m'est ici apparue clairement. Rares sont les émotions qui  transparaissent derrière le vernis des convenances, et pourtant le thème aurait pu être l'objet d'une psychologie plus fine. L'auteure s'attache surtout au langage du corps reflet des désirs sans doute mais ne témoignant pas nécessairement des sentiments. J'ai trouvé certains thèmes relativement prévisibles : comme cet amour maternel qui sauve l'enfant, car un enfant non câliné dépérit, de même qu'une femme non aimée meurt doucettement. De même cette image facile du corset qu'on serre et que l'on desserre par envie de liberté ? Et cette photographie qui glace les convenances n'est-elle pas un cliché de plus ?... Et cette fin encore plus convenue... Bref...Je suis passée à côté.

 

Si le rôle de la mer est de faire des vagues de KIM Yean-Su

Présentation :

Un jour, Camilla reçoit six cartons de vingt-cinq kilos qui contiennent toute son enfance. Entre un ours en peluche et un globe terrestre, la photo d’une jeune fille, petite et menue : celle de sa vraie mère avec un bébé dans les bras. Camilla a été adoptée peu après sa naissance par un couple d’Américains. Aujourd’hui elle a vingt et un ans et décide de partir en Corée à la recherche de sa mère.
Au fil d’une enquête aux multiples bifurcations, chacun livre sa version de l’histoire bouleversante de cette lycéenne de seize ans devenue mère, les rumeurs, les secrets, les tragédies, le mystère de l’identité du père. Peu à peu Camilla remplit les blancs de son passé, qui se confond avec celui de cette petite ville portuaire où elle est née, et toute sa vie s’en trouve changée.
Un roman riche en harmoniques, à l’imaginaire poétique et émouvant, enraciné dans la réalité sociale de la Corée d’aujourd’hui.

Mon avis :

Je n'ai rien trouvé d'extraordinaire dans le destin de cette enfant adoptée qui cherche ses origines, sujet lu et relu. De plus la narration à la première personne aplatit le propos en raison d'une absence de style.

 

Moi, Cheeta de James LEMER

Présentation :

Quand Cheeta prend la plume pour raconter ses mémoires, il est le plus vieil animal de cinéma vivant (76 ans et des poussières…) : pensionnaire d’une maison de retraite de luxe à Palm Springs (Californie), il a entamé une carrière de peintre abstrait, mais n’a rien oublié de son enfance dans la jungle africaine ni de sa carrière à Hollywood.

Devenu une star dès le premier Tarzan (1934), Cheeta porte un regard caustique et sans concession sur Hollywood, dont il va rendre compte des moindres travers. Ses années de gloire, les potins des stars, les studios et leurs mœurs dissolues, son addiction à l’alcool ou à la drogue (sa première banane lui rappelle a posteriori sa première dose de cocaïne). Drôle, léger, rythmé, divertissant, c’est le Hollywood Babylon de Kenneth Anger vu par un singe.

Cette saga est aussi le récit d’une « ascension sociale », avec son lot d’amertumes, de cruautés et d’humiliations, subies par un enfant perdu qui restera toujours un parvenu (troublant parallèle entre le singe et l’acteur Weissmuller, unis par une amitié quasi amoureuse !) L’auteur de cette fresque caustique sur les rapports hommes-animaux, dans la lignée de Vercors (Les Animaux dénaturés) ou de Roy Lewis (Pourquoi j’ai mangé mon père) parvient même à faire oublier qu’il s’agit des paroles d’un singe !

Mon avis :

J'avais déjà des réticences car un singe qui parle, cela va à l'encontre de mon esprit rationnel qui reste limité et hermétique à tout ce qui sort du naturel et du scientifiquement prouvé (les aliens, les elfes, Dieu, etc ...) Sauf que l'attachée de presse était enthousiasme et que sa fraîcheur m'a convaincue. Mais non, le singes qui parlent, ça ne fonctionne décidemment pas avec moi ! 

 

Lovestar de Andri Snaer Magnason

Présentation :

« Peu de temps après que les mouches à miel eurent colonisé Chicago, les papillons monarques furent saisis d’un étrange comportement. […] Au lieu d’aller vers le sud rejoindre leurs quartiers d’hiver, ils se dirigèrent vers le nord. » C’est ainsi que s’ouvre le roman, fable imaginative et pourtant étrangement familière, tenant à la fois de Calvino et des Monty Python.

Face à la soudaine déroute de toutes sortes d’espèces volantes, le génial LoveStar, vibrionnant et énigmatique fondateur de l’entreprise du même nom, invente un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux, libérant d’un coup l’humanité, pour son plus grand bonheur, de l’universelle emprise de l’électronique. Et développant au passage quelques applications aussi consuméristes que liberticides… Avec des hommes et des femmes ultra connectés payés pour brailler des publicités à des passants ciblés, le système ReGret, qui permet « d’apurer le passé », ou le rembobinage des enfants qui filent un mauvais coton. Autre innovation, et pas des moindres, en faveur du bonheur humain : les âmes sœurs sont désormais identifiées en toute objectivité par simple calcul de leurs ondes respectives.

Quand Indriði et Sigríður, jeunes gens par trop naïfs et sûrs de leur amour, se retrouvent « calculés », ils tombent des nues : leur moitié est ailleurs. Les voilà partis, Roméo et Juliette postmodernes contrariés par la fatalité, pour une série de mésaventures cocasses et pathétiques, jusqu’à ce que leur route croise celle de LoveStar lui-même, en quête de son ultime invention…

Mon avis :

Cette fois-ci c'est différent, il s'agit plus ou moins d'un romans d'anticipation, relatant des innovations qui pourraient voir le jour dans les siècles à venir. Mais là aussi je dois diagnostiquer une allergie prégnante... Laure avait beaucoup aimé, j'ai donc craqué. Je n'aurais pas dû, mon allergie est trop ancrée pour espérer guérir... 

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Commenter cet article
S
Mince ! Moi j'ai beaucoup aimé... mais au moins, j'ai découvert (grâce à ton commentaire sur le mien) ton blog que je trouve très chouette ! Et je vois qu'on a d'autres points communs de lecture !
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H
Oui je suis ravie aussi d'avoir trouvé le tien !
S
Les avis sont tellement partagés au sujet de "Amours" que j'ai envie de tenter quand même pour me faire mon propre jugement.
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H
Exactement c'est ce que tu as de mieux à faire...
S
LoveStar est à mon tout prochain programme de lecture. Et je ne suis pas allergique à l'anticipation, au contraire ;-)
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H
Alors il te plaira !
Y
Le dernier m'attend...
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H
J'attens ton avis...
A
Vu que dans "Pietra viva", je trouvais l'univers un peu étriqué, alors là, un huis clos dans une maison bourgeoise avec une mère qui sauve son enfant ... je fuis ! Pour les autres titres, ma foi, pas mieux .... Merci de m'éviter des abandons !
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H
Je t'en prie ;)
K
Celui qui me tenterait le plus serait Lovestar, mais je l'emprunterai à la bibli parce que je ne suis pas sûre d'accrocher. Quant à Leonor de Recondo, bien que j'ai aimé ses deux premiers romans, celui-ci ne me tente pas.
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H
Lovestar avait beaucoup plu à Laure..
A
J'ai bien aimé le livre de Recondo. Plutôt que de la froideur j'y ai vu une pudeur, une retenue. J'ai hésité à lire Lovestar mais comme toi j'ai un peu de mal avec les romans d'anticipation. Le roman coréen aurait pu me plaire. Par contre les singes qui parlent... très peu pour moi !
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H
J'ai hésité pour les singes.. Mais L'éditeur propose souvent des titres décalés, je voulais tenter ...
V
ah mince, tout ça? J'avais déjà noté Amours, zuuut !
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H
Oui c'était un mois à abandon..
C
Je n'ai jamais lu de De Recondo à cause de cette froideur souvent noté à propos de ses romans. En général c'est un aspect qui me gêne beaucoup.
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H
Je l'ai plus ressentie ici que dans "pietra viva"... j'ai encore "rêves oubliés"dans ma pal, je verrai
A
Je partage tout à fait ton point de vue sur "Amours" et ta déception.
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H
Nous ne sommes pas nombreuses à ne pas avoir accroché
C
J'ai bien aimé le livre de L. de Recondo ; la "froideur" ne correspond-elle pas à son propos ? Mais la fin, je suis d'accord, est nulle !
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H
Peut-être mais elle parle de sentiments tout de même... Je suis vraiment passée à côté
C
J'étais tentée par le roman coréen , mais au vu de ton billet, je passe :)
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H
je n'ai vraiment pas accroché
N
Le dernier me tentait bien, dommage... Quant à Amours, je ne fais qu'osciller depuis un moment, me demandant si la plume de cette auteure ma parlerait... Ton avis me refroidit je dois dire...
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H
tu peux tenter pour "amours" les retours sont souvent bons
V
Ah mince, non seulement tu n'as pas aimé mais Papillon non plus.
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P
Je suis bien contente de lire ton avis sur Amours qui rejoint assez le mien. Je me sens moins seule !
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H
Oui je n'ai lu que des avis positifs à part le tien. Et pourtant...
E
Tu es la première à dire que tu n'as pas aimé Amours ;-)
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H
Papillon non plus n'a pas aimé je crois...
M
Bon, c'est bien, tu me confirmes ce que je craignais pour " Si le rôle de la mer... "
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E
Ah oui , son avis est plus tranché que le tien ! merci
H
Je l'ai trouvé très banal !