Souvenirs de la marée basse de Chantal THOMAS
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"L'espace est grand ouvert devant nous. Nous courons. Nos pied tapant contre une mince surface d'eau la font jaillir en étincelles.
Rien ni personne ne nous dépasse, sauf l'ombre des nuages qui court sur le sol."
Chantal Thomas fait revivre en ses pages sa mère, Jackie, cette femme qui s'épanouit dans la légèreté des vagues, se laissant porter, aérienne par la mer qui l'accueille. Jackie est cette jeune femme désinvolte, qui, après une promenade en vélo vers Versailles, décide de se rafraichir dans le grand Canal des jardins de Versailles et de faire quelques brasses, sans même être inquiétée par le gardien qui n'a pas même le temps de remarquer cette belle nymphe qui se fond dans le décor. Années après années, elle transmet cette passion pour la nage à sa fille Chantal.
"De même que Colette écrit de Sido, sa mère, qu'elle a deux visages : son visage de maison, triste, et son visage de jardin, radieux, ma mère a deux visages : son visage de maison, obscur, et son visage de natation, lumineux." p.70
D'Arcachon à Menton et Nice, Chantal Thomas peint le charme de la mer en toutes saisons, les étés lumineux avec les amies de plage, les histoires que l'on se raconte devant les châteaux de sable, les hivers langoureux, tous les interstices dans lesquels se glisse le bonheur, à la fois évident et insaisissable.
"Nous sommes les chiffonnières de la mer, les glaneuses de varech, les parleuses de la princesse. Nous allons de l'avant sans nous retourner." p. 112
Dans ce beau récit, de petits riens en petits riens, Chantal Thomas peint le portrait touchant de cette Jacky fantasque et chante son amour pour la mer et la mère avec tendresse et pudeur.
Présentation de l'éditeur : Seuil
D'autres avis : Télérama ; Nouvel Obs ; Magazine Littéraire
Elu Meilleur Récit 2017 par le Magazine Lire
Souvenirs de la marée basse, Chantal Thomas, Seuil, août 2017, 224 p., 18 euros