Tarentule de Eduardo HALFON
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Dans ce récit autofictionnel Eduardo Halfon revient sur un épisode marquant de son adolescence. En 1984, alors qu'il vit aux États-Unis, ses parents l'envoient, avec son frère cadet, dans un camp de survie pour enfants juifs, situé au cœur de la forêt de l'Altiplano guatémaltèque. Ce camp, censé renforcer leur identité juive, prend une tournure sinistre lorsque les encadrants transforment l'expérience en une simulation de camp de concentration nazi. Les enfants sont contraints de porter des étoiles jaunes, de subir des brimades et des humiliations, recréant ainsi les conditions de détention des camps nazis. "Ils doivent apprendre le plus tôt possible, a-t-il ajouté, que tous les autres sont antisémites, que le monde entier tourne autour de cette haine immémoriale."
Ce que j'ai aimé :
Le roman explore comment un événement traumatisant de l'enfance peut resurgir des décennies plus tard, influençant la perception de soi et du monde. Halfon interroge aussi son identité juive et guatémaltèque, confronté à des traditions imposées et à une histoire familiale complexe. De fait, le récit oscille entre souvenirs personnels et éléments fictionnels, brouillant savamment les frontières.
Le roman alterne entre le récit de l'expérience vécue dans le camp et des réflexions de l'auteur adulte, des années plus tard. Des rencontres fortuites, notamment à Paris avec une avocate passionnée de Salinger et à Berlin avec un ancien instructeur du camp, permettent à Halfon de revisiter et de recontextualiser cet épisode de son passé.
Présentation de l'éditeur : Editions la table ronde