La servante et le catcheur de Horacio Castellanos Moya
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♥ ♥ ♥
Salvador, fin des années 70. Une guerre civile entre une junte militaire sanguinaire et une guérilla marxiste déchire le pays. Le Viking est un ex-catcheur professionnel qui travaille dans les troupes de la police politique. Il souffre d'un ulcère mais tente malgré tout de faire bonne figure auprès de ses supérieurs et collègues, insistant pour participer à une opération qui consiste à enlever un jeune couple de subversifs et les transférer dans les cachots du Palais Noir de la répression. Le lendemain María Elena vient pour la première fois faire le ménage chez les petits-enfants de ses anciens patrons. Le jeune couple a disparu. María Elena se met à leur recherche avec l’intuition qu’il leur est arrivé quelque chose de grave. Elle pose des questions dans le quartier et se souvient qu’elle a jadis été courtisée par le Viking au moment où il surveillait son ancien patron. Elle décide de lui demander son aide. Le hasard la fera assister à des détentions brutales, à des émeutes estudiantines où elle croira reconnaître un regard familier. Son angoisse ne fera que croître à mesure qu’elle comprendra la situation et sera amenée à se poser des questions sur la situation de sa fille et de son petit-fils.
Ce que j'ai aimé :
Les personnages sont antithétiques, symboles des réactions que chacun peut avoir face à l'oppression : le Viking se transforme en un être violent sans vergogne au service du pays, et Maria Elena, est l'incarnation de l'innocence, qui s'inquiète juste de la disparition d'un couple. Mais la terreur s'immisce même dans le quotidien des êtres innocents qui tentent de rester à l'écart de cette violence. L'auteur ne prend pas parti, il se contente d'exposer les faits à travers ces personnages ordinaires emportés presque malgré eux dans une spirale infernale.
Ce que j'ai moins aimé :
Cette guerre civile est une plongée en enfer avec ses violences extrêmes et ses brutalités choquantes. Si le personnage d'Elena allège au début cette atmosphère oppressante, elle se trouve rapidement prise dans les rets à son insu.
Bilan :
Un roman fort !
Présentation de l'éditeur : Editions Métailié
Du même auteur : Le bal des vipères