Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

litterature amerique du sud

Perdre est une question de méthode de Santiago GAMBOA

Publié le par Hélène

perdre est une question de méthode

L’auteur :

Né en Colombie en 1966, Santiago Gamboa a étudié la littérature à l’université de Bogotá jusqu’en 1985, puis la philologie hispanique à Madrid. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat à la Sorbonne sur la littérature cubaine. Journaliste au service de langue espagnole de RFI, correspondant du quotidien El Tiempo de Bogotá à Paris, Santiago Gamboa est actuellement attaché culturel de la Colombie à l’UNESCO.

 

L’histoire :

Victor Silampa tient la rubrique des faits divers d'un quotidien colombien, il est aussi détective privé et très amoureux. Il enquête sur l'identification d'un cadavre horriblement mutilé, en compagnie d'un petit fonctionnaire doté d'un grand bon sens qui recherche son frère disparu. Couple don quichottesque, les deux hommes fréquentent une communauté naturiste et mettent à jour la corruption ordinaire de toutes les grandes métropoles. Avec un sens de l'humour et du dialogue incomparable, l'auteur construit un héros mélancolique qui perd méthodiquement sa vie personnelle à lutter contre les puissants.

 

Mon avis :

Le personnage central d’un roman policier, qu’il soit détective privé, professionnel, commissaire, journaliste ou cuisinier, se doit d’être doté de qualités essentielles à mes yeux : prêt à tout pour défendre la veuve et l’orphelin, il est un personnage complexe qui flirte avec la violence au quotidien et qui oscille ainsi souvent entre moralité et dérogations aux messages bien-pensant. Ténébreux, torturé, il est faible devant le beau sexe et ne néglige pas quelques tentations comme l’alcool, les bons repas ou la bonne musique. Bref, un Dahlgren bien sûr, mais Stoney n’est pas mal non plus, sans parler de Philip Marlowe…

 Et ici, ô déception cruelle et rédhibitoire, le jeune Silapan est pleutre et s’affole dès la première difficulté en envoyant même ses sbires en reconnaissance par peur des coups. Les allusions à sa faiblesse affluent : « Silanpa lui obéit en tremblant de peur. »,  « il sentit l’air lui manquer », «Il avait raccroché, l’âme désespérée. »,  « Il parvint à ne pas montrer ses larmes à Estupinan » Des LARMES !! Non mais sans blague depuis quand les détectives pleurent ? Par fidélité et respect pour Dahlgren, je ne pouvais pas continuer plus avant une telle lecture ! C’eût été faire affront aux durs à cuire qui ont obtenu ma confiance !

 Il faut dire aussi que l’intrigue ne m’avait pas ferrée : je m’étais rapidement perdue dans l’afflux de personnages : des naturistes, un boulimique qui nous raconte ses malheurs, un avocat qui n’a pas compris que le droit de cuissage est démodé, des femmes « vulnérables et terrorisée » ou au contraire un peu trop entreprenantes «  Elle lui prit la main, lui caressa la pulpe des doigts, puis elle écarta ses cuisses et lui fourra sa main sous sa jupe » (ce à quoi notre pseudo-détective pleutre répond « Il faut que je parte immédiatement à mon bureau. » fichtre quel homme !) , des femmes idiotes ou vénales donc, un empalé sorti d’on ne sait où…

 J’ai abandonné !

 Vous aimerez aussi :

 Littérature Amérique du Sud

 D’autres avis :

Sophie Isabelle Neph 

 

Perdre est une question de méthode, Santiago Gamboa, Métailié suite Polar, 2003, 281 p., 8.50 euros

POCHE : Perdre est une question de méthode, Santiago Gamboa, Points, 2009, 346 p., 7 euros

 12 d'Ys

Partager cet article
Repost0

Vida de Patricia ENGEL

Publié le par Hélène

vida


L’auteur :

Patricia Engel est née de parents colombiens et a grandi dans le New Jersey. Son premier roman, Vida, figurait dans la liste des meilleurs livres de l’année selon le New York Times et a été finaliste du PEN/Hemingway Award. (Présentation de l’éditeur)

 

L’histoire :

Dans ce premier roman unanimement salué par la critique américaine, Patricia Engel nous emmène sur les (hauts) talons de sa narratrice, Sabina, une jeune femme appartenant à la diaspora colombienne aux Etats-Unis, qui lutte pour façonner son identité dans et au-delà de sa sphère familiale.
Progressant par tableaux, dans le New Jersey, à New York, à Miami, à Bogota, l’auteur manie aussi bien le détail que l’ellipse pour nous faire ressentir les secousses de cette transformation à la si lente violence que l’on appelle « devenir une femme ». (Quatrième de couverture)


Mon avis :

Sabina est un personnage attachant, et nous la découvrons au travers de différents tableaux échelonnés tout au long de sa vie. Elle nous conte des rencontres marquantes de sa vie ou des relations éphémères avec lucidité et nostalgie.

Mais autant les rencontres liées  à l’enfance résonne d’un son cristallin envoûtant, autant celles de la vie adulte deviennent banales, narrant rencontres amoureuses et coucheries. Les chapitres centrés sur d’autres personnages que Sabina sont souvent bien meilleurs que ceux consacrés à la vie somme toute banale de la jeune femme.

Un souffle frais et pur traverse le roman mais il manque encore d’intensité et de maîtrise…

 

Première phrases :

« C’était l’année où mon oncle a été arrêté pour le meurtre de sa femme et où notre famille est devenue la cible de tous les ragots de la ville. Mon père et mon oncle étaient associés, ce qui voulait dire que mes parents étaient pratiquement en procès eux aussi, et donc que la plupart des autres parents ne voulaient plus que leurs gosses traînent avec moi. »

 

Vous aimerez aussi :

La nuit des femmes qui chantent de Lidia JORGE

 

Vida, Patricia Engel, traduit de l’anglais (EU) par Marie de Prémonville, Editions Anne Carrière, janvier 2012, 320 p., 20 euros

 

Partager cet article
Repost0

Tours et détours de la vilaine fille de Mario VARGAS LLOSA

Publié le par Hélène

                                                  tours et détours

 ♥ ♥

  L’auteur :

 Né en 1936 au Pérou, Mario Vargas passe une partie de son enfance en Bolivie. Dès l’âge de quatorze ans, il est placé à l’Académie militaire Leoncio Prado de Lima qui lui laisse un sinistre souvenir. Parallèlement à ses études universitaires, il collabore à plusieurs revues littéraires et, lors d’un bref passage au Parti communiste, découvre l’autre visage du Pérou. En 1959, il publie un recueil de nouvelles très remarqué, Les caïds, et s’installe à Paris. Il publie de nombreux romans, couronnés par des prix littéraires prestigieux. Devenu libéral après la révolution cubaine, il fonde un mouvement de droite démocratique et se présente aux élections présidentielles de 1990, mais il est battu au second tour. Romancier, critique, essayiste lucide et polémique (L’utopie archaïque) Mario Vargas Llosa est considéré comme l’un des chefs de file de la littérature latino-américaine. Source : Gallimard

 L’histoire :

Que de tours et de malices chez cette " vilaine fille ", toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le " bon garçon ".

Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante en pleine adolescence, dans l'un des quartiers les plus huppés de Lima, Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d'une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d'autre souci que les chagrins d'amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu'on appelait à Miraflores " la petite Chilienne " allait devenir, quelques années plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Cassa, puis l'épouse d'un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London.
D'une époque, d'un pays à l'autre, Ricardo la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et, bien entendu, ne la perd que pour mieux la rechercher. Mario Vargas Llosa nous offre un cadeau inattendu : une superbe tragi-comédie où éros et thanatos finissent par dessiner une autre Carte de Tendre entre Lima, Paris, Londres et Madrid. Car Tours et détours de la vilaine fille est bien cela : la géographie moderne d'un amour fou. (Présentation de l’éditeur)

 Ce que j’ai aimé :

Les aventures de cette vilaine fille prête à tout pour trouver un mari riche qui puisse lui fournir protection et argent sont divertissantes. Amoureuse du pouvoir avant tout, elle recherche les portefeuilles fournis avant le bonheur :

 « L’argent te donne de la sécurité, te défend, te permet de jouir à fond de la vie sans te soucier du lendemain. Le seul bonheur qu’on puisse toucher. » (p. 87)

Elle se lasse vite de ses maris, et repart alors en chasse d’un nouveau pigeon prêt à succomber à ses charmes. Elle s’enfuit alors, laissant sur le carreau des hommes furieux et meurtris, poursuivie par la police, ce qui l’oblige à mettre à chaque fois le pied dans un nouveau pays ou continent. Ricardo la retrouve régulièrement sur son chemin, et se laissant prendre dans ses rets, il vit à chaque fois une passion tumultueuse avec elle, jusqu’à sa prochaine fuite… Leurs périples permettent de découvrir l’atmosphère de ce début de siècle dans différents pays, en France, à Londres, à Madrid, Tokyo… Ricardo connaît ainsi des amitiés très fortes avec des personnages marquants dont l’histoire étoffe la lecture.

 Ce roman peint avec facilité la « géographie moderne d’un amour fou ».

 miraflores.jpg

                     Lima, Miraflorès

 Ce que j’ai moins aimé :

Au milieu du roman, j’ai trouvé les épisodes quelque peu répétitifs, mais un rebondissement a par la suite –miraculeusement- relancé l’action.

 Les « cucuteries » du narrateur ont eu tendance à m’agacer, ce n’est pas un personnage que j’ai trouvé sympathique, sa faiblesse et son amour inconditionnel pour une femme qui s’obstine à le faire souffrir ont fini par m’exaspérer. Peut-on être à ce point être hanté par une personne, perdre sa dignité, tout lui sacrifier, sans avoir un sursaut de dignité pour s’abstraire de ce sentiment néfaste ?

 « Je ne suis ni ne serai jamais ton ami. Tu ne t'en es pas encore aperçue? Je suis ton amant, ton amoureux, quelqu'un qui depuis tout gosse est fou de sa petite Chilienne (...). Ton pitchounet qui ne vit que pour te désirer et penser à toi. À Tokyo je ne veux pas vivre de nos souvenirs. Je veux te tenir dans mes bras, t'embrasser, respirer ton odeur, te mordre, te faire l'amour ». (p. 182)

 Premières phrases :

« Ce fut un fabuleux été. Pérez Prado vint à Lima avec son orchestre de douze musiciens pour animer les bals de carnaval au Club Terrazas de Miraflores et au Lawn tenis, et un championnat national de mambo fut organisé aux arènes d’Acho, avec grand succès malgré le cardinal Juan Gualberto Guevara, archevêque de la ville, qui menaça d’excommunier tous les couples de danseurs ; et puis mes copains du quartier Alegre à Miraflores, des rues Diego Ferré, Juan Fanning et Colon, disputèrent les olympiades de football, cyclisme, athlétisme et natation contre la bande de la rue San Martin : on remporta toutes les médailles, bien sûr. »

 Vous aimerez aussi :

Du même auteur : La tante Julia et le scribouillard

 

D’autres avis :

Gangoueus  

 

Tours et détours de la vilaine fille, Mario Vargas Llosa, Gallimard, 404 p., 21 euros

POCHE : Tours et détours de la vilaine fille, Mario Vargas Llosa, Folio, 2008, 4.79 euros

  12 d'Ys

Partager cet article
Repost0

Chocolat amer de Laura ESQUIVEL

Publié le par Hélène

                                                 chocolat-amer.jpg

 ♥ ♥ ♥

Un roman qui se dévore avec délices.. 

  

 L’auteur :

 

Laura Esquivel est une écrivaine mexicaine contemporaine. Avant de se consacrer à sa littérature, elle travailla dans l'enseignement, fonda un atelier de théâtre et de littérature pour les enfants et travailla comme scénariste pour le cinéma. Son premier roman Como agua para chocolate (Chocolat amer) (1989) remporte un succès sans précédent. Traduit en trente-cinq langues, il reste plus d'un an dans la liste des best-sellers du New York Times. En 1992, l'adaptation cinématographique (intitulée Como agua para chocolate (Les Épices de la passion)) réalisée par Alfonso Arau (le mari de Laura Esquivel) et dont le scénario fut écrit par elle-même fut également reconnu internationalement.

 

L’histoire :

 

Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion. À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d'étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de roses ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         J'ai découvert avec ce roman ce que l'on nomme le réalisme magique : le réel est comme teinté de fantastique et lui confère une aura particulière. Ainsi, tout à fait classiquement, quelques fantômes traînent çà et là pour seconder Tita quand besoin est. Mais, au coeur du roman se trouve surtout le pouvoir des mets préparés par Tita : il suffit qu'elle prépare un plat en ayant en tête quelques pensées lubriques pour que les convives qui dégustent ensuite le plat soient pris tout à coup d'une irrésistible envie de s'ébattre joyeusement dans les fourrés :

 

" On aurait dit que le plat avait sur elle un effet aphrodisiaque. elle commença par ressentir une chaleur intense dans les jambes. Un chatouillement au bas du ventre l'empêchait de s'asseoir correctement. elle se mit à transpirer et à se demander quel effet cela lui ferait d'être à cheval dans les bras d'un partisan de Pancho Villa, celui qu'elle avait vu une semaine plus tôt sur la place du village, qui sentirait la sueur, la terre, le danger et l'incertirude des levers au petit matin, la vie et la mort." (p. 58)

 

-         Et la bonne nouvelle est que les recettes nous sont livrées en début de chapitre... Mais si vous voulez les tester ce sera à vos risques et périls...

          

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         Rien.

 

Premières phrases :

 

« RECETTE :

L’oignon doit être haché menu. Placez-en un bout sur le sommet de votre crâne, ça vous empêchera de pleurer. Le problème avec les larmes, c’est quand on commence, les yeux piquent et on ne  peut plus s’arrêter. Je ne sais pas vous, mais moi, ça m’est arrivé un million de fois. »

 

Vous aimerez aussi :

 

  La colère des aubergines de Bulbul SHARMA

 

D’autres avis :

 

Clarabel, Liliba, Clara,  Anis,

 

Chocolat amer, Laura Esquivel, traduit de l’espagnol (Mexique) par Eduardo Jimenez et Jacques Rémy-Zéphir, Folio, 6.50 euros

Partager cet article
Repost0

Le vieux qui lisait des romans d’amour de Luis SEPULVEDA

Publié le par Hélène

                                               vieux qui lisait romans d'amour

 

 ♥ ♥ ♥ ♥ 

Un magnifique conte au coeur de la forêt amazonienne.

  

L’auteur :

 

Luis Sépulvéda est un écrivain chilien. Le vieux qui lisait son roman d’amour est son premier roman, il lui a valu une renommée internationale.

 

L’histoire :

 

Antonio José Bolivar est un homme qui connait parfaitement la forêt amazonienne et ses habitants : il a vécu avec les Indiens Shuars et a appris à respecter les animaux de la forêt également. Ayant dû quitter les Shuars, il vit désormais dans un petit village et tente d’oublier sa souffrance en se plongeant dans des romans d’amour.  

 

Ce que j’ai aimé :

 

- L’histoire de cet homme est émouvante : déchiré entre son statut et ses habitudes d’homme blanc, il aimerait pourtant se fondre dans la forêt amazonienne comme les Indiens Shuars. Il tente d’œuvrer pour cet idéal harmonieux, mais se heurte sans cesse à des difficultés liées aux hommes et au progrès.

 ocelot.jpg« Tu es le chasseur des Blancs, tu as un fusil, tu violes la mort en l’entourant de douleur. » (p. 118)

 

- Pour oublier cette difficile adaptation, notre vieil homme se plonge dans la lecture de romans d’amour, qui le coupent du monde et lui font entrevoir un univers enchanteur.

 

 « Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d’or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d’un coup de machette, s’y appuya, et prit la direction d’El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d’amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes. » (p. 130)

 

-          Ce conte aux allures philosophiques est admirablement bien construit, parfaitement équilibré. Il est dédié à Chico Mendès, devenu le symbole de la lutte ouvrière pour la préservation de la forêt amazonienne et de ses ressources naturelles face aux grands propriétaires.   

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien.

 

Premières phrases :

 

« Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas, menaçante, au-dessus des têtes. Le vent tiède et poisseux balayait les feuilles éparses et secouait violemment les bananiers rachitiques qui ornaient la façade de la mairie. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Par-dessus bord de Kenneth COOK

 

Lecture commune avec : Hérisson 08, Hathaway et Anne

 

Le vieux qui lisait les romans d’amour, luis SEPULVEDA, traduit de l’espagnol (Chili) par François MASPERO, Metailié, 1992, 130 p., 13.57 euros

POCHE : Le vieux qui lisait les romans d’amour, luis SEPULVEDA, traduit de l’espagnol (Chili) par François MASPERO, Points, 1997, 327 p., 5 euros

Partager cet article
Repost0

Le bal des vipères de Horacio CASTELLANOS MOYA

Publié le par Hélène

                                                 bal-des-viperes.jpg

 ♥ ♥

 Une balade ophidienne originale...

  

L’auteur :

 

Horacio Castellanos Moya est un écrivain et journaliste du Salvador. Il est l’auteur de huit romans et cinq recueils de nouvelles.

 

L’histoire :

 

Dans les rues d’une capitale latino-américaine, Eduardo Sosa, jeune homme désoeuvré, décide de suivre l’intrigant Jacinto Bustillo, qui vit dans une voiture stationnée devant son immeuble. Quelques heures plus tard, fortement imbibé, l’étudiant chômeur tue le clochard pour se glisser à la fois dans sa voiture, mais aussi dans sa personnalité. Il va alors rencontrer les compagnes surprenantes de Jacinto…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-         L’originalité du récit est assez déroutante en début de lecture, mais  au fil des pages je me suis laissée emporter par la folie de cet homme accompagnée de ses drôles de vipères.

-         La construction permet de souffler puisque si la première partie du récit suit le jeune Eduardo et ses délires surréalistes, la deuxième partie se concentre sur les policiers, plus rationnels, dépassés par cette invasion de vipères, et enfin la troisième partie  s’attache aux pas fébriles d’une jeune journaliste avide de scoops…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-         Ce roman est une petite fable plaisante mais elle n’a pas eu de grand impact sur moi

 

Premières phrases :

 

« Aucun des locataires ne put dire à quel moment précis la Chevrolet jaune avait stationné devant l’immeuble. Trop de voitures passaient la nuit dans cette rue ; deux rangées serrées le long des quatre blocs du lotissement. »

    

 

Yv en parle aussi.

 

Le bal des vipères, Horacio Castellanos Moya, trad. Robert Amutio, Éditions Les Allusifs, Montréal, Paris, 2007, 160 p., 15 euros

 

Partager cet article
Repost0

Le pays de la cannelle de William OSPINA

Publié le par Hélène

pays de la cannelle

 Un roman très documenté sur l'empire des Incas.

  

L'auteur :

 

William Ospina est un écrivian colombien. Il a connu un franc succès en Amérique du Sud avec son premier roman Ursua.

 

L'histoire :

 

En 1540, dans une île sèche des CaraÎbes, le narrateur  reçoit la dernière lettre de son père, un aventurier parti tenter la fortune dans l'empire des Incas. Des années plus tard, il décide de partir sur les traces de son père, à la recherche du pays de la cannelle.

 

Mon avis :

 

Je me suis franchement ennuyée en lisant de récit. Dans la première partie, le narrateur revient sur l'histoire des Incas et des conquistadors avec force détails qui auraient pu être passionnants, mais qui se sont révélés soporifiques sur moi. Puis, aux environs de la page 100, enfin, le narrateur part à l'aventure. Les débuts sont longs et laborieux, et quand finalement les péripéties s'enchaînent, l'auteur m'avait définitivement perdue...

Les quelques réflexions pseudo-philosophiquesqui jalonnent les derniers chapitres ne m'ont pas plus convaincue :

 

"On croit savoir ce que l'on cherche, mais ce n'est qu'à la fin, quand on trouve, que l'on a réellement compris ce qu'on cherchait." (p. 295)

 

"En dépit de leur atrocité, ces quêtes ont eu leur part de beauté, et si on me demandait quel est le plus beau pays que j'aie connu , je dirais que c'est celui dont nous rêvons, celui que nous cherchons aux confins du froid et de la douleur, de la faim et de l'effroi, au-delà de falaises presque infranchissables,.." (p.298)

 

Je pense qu'il manque à ce roman un souffle romanesque, des personnages réellement attachants dotés d'une histoire digne de ce nom. Ce récit s'apparente plus à un récit de voyage, voire à un documentaire, qu'à un roman.

 

Premières phrases :

 

"La première ville dont je me souvienne vint à moi par la mer. C'était la description que dans sa lettre mon père nous donnait de la capitale de l'empire des Incas. j'avais douze ans quand Amaney, ma nourrice indienne, me la remit, accompagné du tracé d'une cité de légende que mon imagination enrichit de détails, adossée aux cimes de la cordillère, tissée de pierres géantes qui la ceignaient d'une triple muraille laminée d'or."

 

 

Le pays de la cannelle, William OSPINA, JC Lattès, août 2010, 304 p., 20 euros

 

Merci à Babélio et aux Editions JC Lattès pour cet envoi.

   

 

Partager cet article
Repost0

‘Ta mère de Bernardo CARVALHO

Publié le par Hélène

ta mère

 ♥ ♥ ♥ 

  Un magnifique chant d’amour.

 

L’auteur :

 

Bernardo CARVALHO est un auteur brésilien, également journaliste et traducteur. Son roman « Mongolia » a reçu en 2003 le prix Jabuti du meilleur roman au Brésil.

 

L’histoire :

 

Le comité des mères de soldats à Saint Pétersbourg  rassemblent des femmes qui tentent de sauver leurs fils de la guerre. Marina  a une part active au sein de ce comité, et quand Ioulia, ancienne camarade du lycée, lui rend visite pour le fils d’une amie, Marina va lui raconter l’histoire tragique d’Andreï et de Rouslan, deux fils perdus dans la guerre.

 

Ce que j’ai aimé :

 

- Si certaines mères dans ce roman sont prêtes à de nombreux sacrifices pour leur enfant, comme celles appartenant au comité des mères de soldats, d’autres sont loin d’être ces êtres irréprochables, pures dans leur amour. Elles ont abandonné leur fils, ou bien elles ne savent pas écouter les cris désabusés de leur progéniture pourtant encore présente à leurs côtés, l’une d’elles, Anna ment à sa famille par omission…

Le rapport entre une mère et son fils n’est donc pas exempt de complexité :

 

« Nous sommes capables de tuer pour un fils. Et nous finissons par être payées dans la même monnaie quand la guerre emporte un fils. Nous sommes prêtes à défendre notre progéniture et notre clan envers et contre tous. Sans vouloir comprendre que c’est de là que naissent les guerres. » (p.196)

 

Quand l’on parle de « mère-patrie », les termes ne sont pas innocents et l’auteur met en avant la violence à laquelle sont soumis ces fils perdus dans un pays qui ne leur offre comme choix que la guerre (celle qui sévit entre la Russie et la Tchétchénie), l’engagement,  ou le sexe et l’oubli qu’il procure.

 

 « Il y aura toujours quelqu’un prêt à reconnaître et à attaquer la vulnérabilité où que celle-ci se manifeste –et surtout dans cette ville. Il a envie de dire au soldat (mais ne le fait pas, car il ne l’a pas encore compris entièrement) qu’il ne cessera d’être vulnérable que lorsqu’il n’aura plus rien à perdre. Tant qu’il aura quelque chose, n’importe quoi, il continuera à être persécuté.» (p. 130)

 

Les mères sont des êtres humains vulnérables par essence, sans cesse sur la brèche. Il leur faut un courage exemplaire pour accepter ce défi dans un pays en proie à une violence latente incessante…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Il est quelquefois difficile de démêler les liens subtils tissés entre les nombreux personnages.

 

Premières phrases :

 

« - Je ne peux pas avoir d’enfants. J’ai mis plus de vingt ans à l’avouer sans devoir d’explications. J’ai attendu que les femmes de notre génération arrivent à l’âge où elles ne peuvent plus en avoir.

-          Alors, pourquoi es-tu venue ?

Toutes deux étaient assises dans un café de la rue Rubinstein. Cela faisaient quarante ans qu’elles ne s’étaient pas vues. Elles avaient été camarades de classe. Elles sont encore sous le choc du hasard et de leurs retrouvailles, bien qu’elles n’aient pas été vraiment très proches à l’école. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Luz ou le temps sauvage d’Elsa OSORIO

 

 

Ta mère, Bernardo CARVALHO, traduit du brésilien par Geneviève LEIBRICH, Métailié, Bibliothèque brésilienne, août 2010, 216 p., 17 euros

 

Merci à Valérie GUITER des Editions Métailié pour ce choix.

 

1pourcent

Partager cet article
Repost0

Le dernier mousse de Francisco COLOANE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

« Nous sommes comme la glace, la vie nous fait parfois chavirer et nous changeons de forme. » (p. 114)

 

L’auteur :

Francisco COLOANE est un écrivain chilien décédé en 2002. Le dernier mousse fait partie de ses premiers ouvrages publiés.

 

L’histoire :

Alejandro, jeune homme de 15 ans s’embarque clandestinement sur la corvette Le Baquedano. Il part à la recherche de son frère et souhaite ainsi tenter sa chance en tant que mousse. Découvert par un officier, il est finalement accepté légitimement et c’est en tant que dernier mousse qu’il s’achemine vers le cap Horn.

 

Ce que j’ai aimé :

-          Les aventures palpitantes que rencontre ce dernier mousse qui va apprendre les duretés de la vie en mer.

« Les flots redoublaient de furie ; ce n’était plus l’océan mais un univers de folles montagnes liquides qui dansaient en se fracassant les unes contre les autres. Le vent hurlait, mugissait, des torrents de pluie s’abattaient comme une mer se déversant d’en haut. De temps en temps on entendait des cris lacérants, plaintifs, des appels retentissants jaillissaient des flots et du vent. C’était la voix de la tempête. » (p. 26)

-          La richesse des sujets abordés : fantômes revenus se venger, tempête déchaînée, chasse à la baleine, rencontre avec des Indiens, découverte des glaces aux abords du cap Horn…

 

Ce que j’ai moins aimé :

-          J’aurais aimé un récit moins condensé, plus détaillé, surtout que les sujets abordés sont nombreux et donc seulement survolés.

 

Premières phrases :

« -Vingt degrés à bâbord ! lança le lieutenant de quart sur la passerelle de la corvette Général Baquedano.

-          Vingt degrés à bâbord ! répéta en écho le timonier tandis que ses mains calleuses faisaient tourner la barre d’un geste vigoureux. »

 

Vous aimerez aussi :

Cap sur la gloire d’Alexander KENT

 

Le dernier mousse, Francisco COLOANE, Phébus, mai 1996, 144 p., 12 euros

POCHE : Le dernier mousse, Francisco COLOANE, Points, mars 1998, 118 p., 3.95 euros

 

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3