La petite bonne de Bérénice PICHAT
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Dans ce premier roman, Bérénice Pichat nous entraîne dans la France des années 1930, au sein d’un foyer bourgeois. La « petite bonne », jeune domestique anonyme, s’affaire sans relâche au service des Daniel. Un week-end, Madame part à la campagne, laissant la jeune fille seule avec son mari, ancien pianiste marqué à jamais par les blessures de la Grande Guerre, une « gueule cassée ». Commence alors un huis clos singulier, troublant, où se confrontent deux solitudes : celle de l’homme mutilé, enfermé dans son corps, et celle de la servante, réduite à l’ombre par sa condition sociale.
Ce que j'ai aimé :
La grande originalité du texte tient à sa forme : l’autrice alterne prose et vers libres. La narration classique accompagne la bourgeoisie, tandis que la voix de la domestique surgit en poésie, hachée, fragile mais vibrante.
La rencontre de ces deux blessés de la vie est émouvante, malgré leurs différences, ils apprennent à s'apprécier, ils s'apportent mutuellement, en égaux. L'autrice met ainsi en valeur la dignité silencieuse de ceux qu’on n’entend pas, avec une pudeur et une intensité contenue qui frappent le lecteur.
« On m'a dit une fois – qui je ne sais plus – on m'a dit La liberté commence au fond de soi. Mais on ne m'a pas montré comment trouver le fond pour espérer pouvoir remonter. Depuis j'explore sans parvenir à reprendre mon souff
Bilan :
Un texte sensible, audacieux, qui bouscule les codes du roman historique et donne voix à une figure trop souvent oubliée. Un beau premier roman, couronné à juste titre par le Prix des Libraires 2025.
Présentation de l'éditeur : Les Avrils