Demain, j'arrête de Gilles LEGARDINIER
Un roman "feel silly"
L’auteur :
http://gilles-legardinier.com/bio.php
L’histoire :
Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides.
Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier… Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons- nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?
Mon avis :
Je vais vous dire ce qui m’a réellement fait bondir dans ce bouquin, c’est le mot mièvre que nous adresse Gilles Legardinier, à nous, les femmes (comprenez à nous les écervelées superficielles et idiotes) :
« Alors, Mesdames, mesdemoiselles, cette histoire est pour vous, vous qui ne voyez souvent que nous et que nous ne voyons jamais assez, vous sans qui aucun homme digne de ce nom ne fera rien de grand dans sa vie. » (p. 347)
Ok, admettons, tant de compliments, c’est choupi, le hic, c’est que cette « offrande » vient en fin de bouquin, après lecture de son « cadeau » et que là on aurait envie de lui dire une seule chose
Résumons :
Son héroïne est une cruche patentée qui multiplie les gaffes (comme de se coincer la main dans la boîte aux lettres de son voisin). Bon jusqu’ici pourquoi pas, des gaffes on en fait toutes (ma dernière en date : d’avoir dit à un visiteur aveugle qui s’extasiait devant l’immeuble où je travaille « et encore le rez de chaussée ce n’est rien par rapport au 7eme étage, qui a une vue magnifique.. » sic )
Son héroïne (la cruche) est tombée amoureuse de son voisin sans l’avoir jamais vu. Comment dire, il faut quand même être foutrement désespéré pour en arriver là, surtout qu’elle insiste :
« Nous les filles, quand on pense à quelqu’un, on y pense tout le temps. » (p.86)
Ben oui comme notre cerveau est minuscule, il ne peut qu'être monothématique, logique !
Bref, Julie est dotée de copines hystériques : entre celle qui court après tous les pompiers, celle qui sort avec un mec marié , celle qui collectionne les conquêtes, celle qui tombe sur ces cas comme des blacks qui se prennent pour des ninjas… Là, ne nous étonnons pas, quand on est cruche, il est logique d’avoir des copines du même acabit.
En plus d’avoir une vie passionnante, la vie intérieure de Julie est tout aussi dense. Ses réflexions de midinette polluent ponctuent les pages :
« Les gens sont beaux quand ils font ce qu’ils aiment. »
« Maman dit que les hommes apprécient les femmes qui cuisinent. »
Et le summum quand même :
« Le vrai miracle, ce n’est pas la vie. Elle est partout, grouillante. Le vrai miracle, Julie, c’est l’amour. »
Je vous ai épargné les remarques liées au style jusqu’ici mais il faut en parler, vu que l’auteur bien inspiré a décidé de se placer vraiment dans la tête d’une jeune femme avec 0 neurone, et que donc il nous offre ses réflexions personnelles, notamment, ce qu’elle aimerait dire aux autres, des propos spirituels, mais qu’elle ne dit pas parce que, quand même, elle est civilisée.
« - Moi aussi je cours, quand je ne boite pas !
- C’est vrai ? Quelle distance ?
Je ne sais pas trop, en fait, ce sont les paysages qui décident pour moi. Quand je trouve que ça devient moche, je rentre ! »
Attention la réflexion spirituelle que Julie se dit à elle-même dans sa tête à toute seule, arrive - je précise parce que cela ne saute pas aux yeux – :
« Trop poétique la fille. Pauvre andouille. T’as qu’à lui raconter que t’as fait du jogging jusqu’en Suisse et que, puisque c’était joli, t’as continué jusqu’en Autriche en passant par le nord de l’Italie parce que c’est magnifique. »
Quel humour ! Mais attendez, Julie sait aussi être lyrique :
« J’ai envie de pleurer, j’ai envie de chanter, j’ai envie de me jeter sur toi pour t’embrasser. »
Allez pour finir, une petite pause musicale que Julie n’aurait pas reniée je pense, et que vous pouvez regarder, vous, pauvres femmes sensibles, en pleurant à chaudes larmes en serrant votre nounours en peluche dans les bras :