Maus d’Art SPIEGELMAN
♥ ♥ ♥
« Auschwitz, personne ne peut comprendre. » (p.64)
L’auteur :
Art Spiegelman est un illustrateur et auteur de bande dessinée américaine, né le 15 février 1948 à Stockholm (Suède). Figure phare de la bande dessinée underground américaine des années 1970-1980, il est à partir du milieu des années 1980 surtout connu pour sa bande dessinée Maus, qui lui a valu un Prix Pulitzer. C'est également un illustrateur reconnu. Il vit à New York avec sa femme, Françoise Mouly. Il est sacré Grand Prix de la Ville d'Angoulême en 2011.
L’histoire :
Le père de l'auteur, Vladek, juif polonais, rescapé d'Auschwitz, raconte sa vie de 1930 à 1944, date de sa déportation. Ce récit est rapporté sous la forme d'une bande dessinée dont les personnages ont une tête d'animal : les juifs sont des souris, les nazis des chats, les Polonais des porcs et les Américains des chiens.
Ce que j’ai aimé :
- Art Spiegelman met en avant la force de ce père qui, grâce à son intelligence, à son ingénuosité, à réussi à survivre. Pour cela il a exercé divers métiers de prof d'anglais à cordonnier en passant par zingueur, mais toujours avec la féroce envie de ne pas sombrer, de survivre coûte que coûte dans un monde impitoyable et inhumain.
- Si la description du passage par les camps est criante de vérité, l'évocation de l'après-Auschwitz et des séquelles irrémédiables qu'une telle expérience fait peser sur les survivants est expliquée avec autant de brio : Vladek est un homme marqué qui ne s'adapte que très difficilement au monde et aux gens qui l'entourent désormais. Il a perdu une partie de lui-même dans ces camps, il reste un rescapé torturé et torturant pour ses proches.
- Le dessin en noir et blanc est en parfaite adéquation avec cette période sombre de l’histoire, permettant à la fois d'en souligner la noirceur mais aussi de masquer quelquefois l'horreur de scènes qui auraient pu être bien plus choquantes en couleurs.
- Enfin, le choix de peindre les êtres sont les traits d'animaux stigmatise le fait que les nazis condamnaient une race entière sans aucun critère rationnel.
- Par sa justesse et son intelligence, Maus fait partie des BD indispensables !
« Alors seul mon petit frère Pinek est sorti vivant de la guerre… Pour le reste de ma famille, il reste rien, même pas une photo… » (p.116)
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien
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D’autres avis :
Maus, Art Spiegelman, traduction de Judith Ertel, Flammarion, 1998, 2 tomes, 28 euros