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Un roman magique, statique et poétique centré sur les visiteurs d'un
parc.
L'auteur :
Yoshida Schuichi est un écrivain japonais. Park Life a été couronné en 2002 du prix
Akutagawa, l'équivalent du Goncourt au Japon. Il a également publié Parade, toujours aux Editions Picquier.
L’histoire :
Le narrateur est un jeune employé qui vit près du parc de Komazawa, et travaille non loin du parc
Hibiya, et va rencontrer dans le métro qui relie ces deux axes, une femme avec qui il va partager quelques instants, au hasard des rencontres ou des rendez-vous.
Ce que j’ai aimé :
- Sa poésie
aérienne : comme dans de nombreux romans japonais, rien de particulier ne se passe, et ce rien crée la poésie. Le lecteur se laisse juste bercer par un rythme lancinant qui
l’emporte dans les airs et lui laisse tout le loisir d’observer le monde en prenant de la hauteur.
- Sa poésie
terrienne : le monde est ainsi transfiguré, le quotidien devient magique, tout est sujet à émerveillement :
« Sous nos yeux, le jet d’eau a pris de la hauteur. A ce moment
précis, la brise de printemps a soufflé sur le square, et une poussière de gouttelettes a jailli tout autour. » (p. 16)
« Un jour, j’ai
demandé à M. Kondô : « Mais pourquoi est-ce que tout ce monde vient au parc ? » Il a médité très sérieusement, chose rare chez lui, avant de me dire nettement :
« Ils se sentent soulagés. » Comme ce n’était pas une réponse en l’air, je n’ai pas voulu insister, mais il a ajouté : « Même si tu ne fais rien dans un parc, personne ne
viendra te le reprocher. Au contraire si tu veux faire quelque chose, comme du racolage ou un discours, on te chassera.» » (p.80)
- Ses pistes de
réflexion multiples : sur l’identité, la solitude, la connaissance, les liens ténus qui se tissent entre les êtres…
Ce que j’ai moins aimé :
- Je ne vois rien à redire, j’ai
tout aimé…
Premières phrases :
« Dans le carrefour souterrain de Hibiya
circulent trois lignes. Si l’on compare par exemple le bâtiment Marion de Yûrakuchô à la partie décorative d’un gâteau d’anniversaire, et qu’on découpe ce quartier de haut en bas en deux parties
tranchées, sur la partie biscuit moelleux les stations et les couloirs du métro doivent être alvéolées comme une fourmilière. Même si la décoration de surface est brillante, un gâteau au corps
spongieux n’a rien d’affriolant. »
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Les années douces de Hiromi
KAWAKAMI
Park Life,
Shuichi YOSHIDA, Philippe PICQUIER, sept 2007, 128 p., 12.50 euros
POCHE : Park Life, Shuichi YOSHIDA, Picquier poche, janvier 2010, 128 p., 6 euros
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TAGS : Littérature japonaise - Poésie du quotidien