Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

poesie francaise

Printemps des poètes 2021

Publié le par Hélène

 

Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains !

Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace !

Anna de Noailles
1876 - 1933
« La vie profonde », Le Cœur innombrable, 1901

Publié dans Poésie française

Partager cet article
Repost0

Printemps des poètes 2021

Publié le par Hélène

 

Voilà
le monde reste beau
impunément
il n’a pas peur
du noir
il coule de source
toujours

Zéno Bianu
« Pérégrinations du Pierrot solaire »

Publié dans Poésie française

Partager cet article
Repost0

Printemps des poètes 2021

Publié le par Hélène

 

Seul l’inespéré

donne à la vie

le goût de vivre


Gil Jouanard, Inédit pour le Printemps des Poètes

Publié dans Poésie française

Partager cet article
Repost0

Printemps des poètes 2021

Publié le par Hélène

"Quelle profonde inquiétude, quel désir d’autre chose,
Autre chose qu’un pays, qu’un moment, qu’une vie,
Quel désir, peut-être d’autres états d’âme…"

S’exclamait Fernando Pessoa sous le masque d’Álvaro de Campos. En portugais aussi, le désir nous relie aux étoiles. Tout droit tombé des astres et des regrets latins : desiderare qui vient de sidus, sideris.
Comme un ciel étincelant d’absences. Une aimantation vitale. Un souhait ancestral, jamais élucidé, jamais rassasié, jamais exaucé.

Alors oui, après L’Ardeur, La Beauté et Le Courage, voici venu le Printemps du Désir.

Des longs désirs de Louise Labé aux désirs obstinés d’Olivier de Magny. Du désir de gloire des chansons de geste jusqu’au rude chemin des plus hauts désirs de René Daumal. De l’anéantissement, qui mène au rien du nirvana, jusqu’au désir sans fin d’Éros.

Depuis le grand désir du plaisir admirable de Pernette du Guillet jusqu’au fragile et subreptice désir de vivre d’Alejandra Pizarnik, en passant par l’amour réalisé du désir demeuré désir qu’est le poème pour René Char. De Philippe Desportes, qui entendait Avoir pour tout guide un désir téméraire, jusqu’au plus sentimental spleen d’Alain Souchon, qui nous a mis en tête refrains et souvenirs : Mon premier c’est Désir

Du Cantique des cantiques aux désirs éperdus de ce troisième millénaire menacé, tout reste à fleur de mots.

Et à oser ensemble, au plus intime de soi.

Sophie Nauleau

Publié dans Poésie française

Partager cet article
Repost0

Alcools de Guillaume APOLLINAIRE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

« Tous les mots que j’avais à dire se sont changés en étoiles »

« On sait très bien que l’on se damne

Mais l’espoir d’aimer en chemin

Nous fait penser main dans la main

A ce qu’a prédit la tzigane »

Apollinaire place résolument ses poèmes édités en 1913 sous le signe du renouveau, de la liberté, de la modernité. Inspiré par les femmes qui ont pu compter dans sa vie comme Annie Playden, une jeune anglaise rencontrée en 1901 ou Marie Laurencin avec qui il entretient une liaison à partir de 1907, son lyrisme est teinté de mélancolie et de souffrance, et finalement transfiguré dans son écriture. La poésie lui permet d'échapper à la douleur, la vie et l'univers sont vendangés par le poète pour devenir un vin qui le grise et en fait le maitre du monde. Tel un Dieu, le poète réinvente l'univers...

 

« Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers

Sur le quai d’où je voyais l’onde couler et dormir les bélandres »

 

« Mon beau navire ô ma mémoire

Avons-nous assez navigué

Dans une onde mauvaise à boire

Avons-nous assez divagué

De la belle aube au triste soir »

 

L’écriture d’Apollinaire mêle les motifs, le subjectif et l’objectif, le lyrique et le prosaïque : il loue la beauté du monde moderne dans une volonté de chanter la poésie du quotidien mais montre aussi les contradictions de la ville entre émerveillement et désarroi. Il peuple ses poèmes d'un monde fantasmagorique avec au centre des exilés qu'ils soient émigrants,  prostituées, bohémiens, ces laissés pour compte de la vie moderne hantent ses poèmes.

Ce magnifique recueil est à redécouvrir, lire et relire, encore et encore, tant son chant envoutant est hypnotique !

    

Présentation de l'éditeur : Gallimard

 

Publié dans Poésie française

Partager cet article
Repost0

Pour avoir vu un soir la beauté passer - 62 poètes d'aujourd'hui

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Autour du thème de la beauté, thème du printemps des poètes 2019, 62 poètes contemporains se côtoient dans cette anthologie. ne reste plus qu'à se laisser conquérir par cette beauté contemporaine...

Présentation de l'éditeur : Castor Austral

Les auteurs : Marc Alyn, Michel Baglin, Marie-Claire Bancquart, Linda Maria Baros, Claude Beausoleil, Claude Ber, Zéno Bianu, Daniel Biga, Alexandre Bonnet-Terrile, Alain Borer, Nicole Brossard, Michel Bulteau, Laure Cambau, Gérard Cartier, Bernard Chambaz, Jean-Pierre Chambon, William Cliff, François de Cornière, Cécile Coulon, CharlElie Couture, Seyhmus Dagtekin, Francis Dannemark, Jacques Darras, Julie Delaloye, Philippe Delaveau, Patrice Delbourg, Ariane Dreyfus, Antoine Emaz, Dominique Fabre, Daniel Fano, Alexis Gloaguen, Guy Goffette, Hubert Haddad, Alejandro Jodorowsky, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Werner Lambersy, Yves Leclair, Yvon Le Men, Jérôme Leroy, Jean-Paul Michel, Bernard Noël, Jean Portante, Serge Pey, Éric Poindron, Bernard Pozier, Jacques Roubaud, Valérie Rouzeau, James Sacré, Nohad Salameh, Dominique Sampiero, Eric Sarner, Eugène Savitzkaya, Jean-Pierre Siméon, Jean-Luc Steinmetz, Lucien Suel, Jacques Vandenschrick, André Velter, Franck Venaille, Laurence Vielle, Thomas Vinau.

 

Publié dans Poésie française

Partager cet article
Repost0

Feuillets d'Hypnos de René CHAR

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Enfonce-toi dans l'inconnu qui creuse. oblige-toi à tournoyer."

René Char a écrit ces Feuillets d'Hypnos entre 1943 et 1944 – lorsque le poète était engagé dans la Résistance sous le nom de Capitaine Alexandre. Ils ne furent publiés qu’à la fin de la guerre, en 1946, car René Char souhaitait que l'action prime en ces périodes tourmentées. Les poèmes prennent la forme de courtes notes, de maximes, anecdotes, souvenirs éparpillés et consignés, récits de guerre (arrestations, tortures, représailles, exécutions sommaires...), conseils d'un commandant à ses troupes, notes saisies au fil de l'action. 237 fragments au total, dans lesquels le vif du combat transparait.  Ces pages fulgurantes esquissent aussi le portrait des hommes compagnons de résistance, et rend hommage à ceux tombés morts. Une partie des feuillets a été brûlée à la fin de la guerre et le poète les a repris un peu plus tard, abrégeant ou développant selon le cas.

"Nous n'appartenons à personne sinon au point d'or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous qu tient éveillés le courage et le silence."

Témoignage du quotidien, ces fragments se concentrent sur la volonté et nécessité de combattre et de témoigner pour laisser une trace et rassembler les hommes.

"Nous sommes pareils à ces crapauds qui dans l'austère nuit des marais s'appellent et ne se voient pas, ployant à leur cri d'amour toute la fatalité de l'univers."

Nécessité aussi de l'écriture, pour échapper au pire, pour respirer entre les mots :

"Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté."

Un texte essentiel.

 

Présentation de l'éditeur : Folio

Vous aimerez aussi : L'honneur des poètes

 

Publié dans Poésie française

Partager cet article
Repost0

Printemps des Poètes 2019

Publié le par Hélène

"J’ai vu une enfance violentée rêver devant un amandier en fleurs.
J’ai vu un homme emprisonné retrouver souffle à la lecture d’un poème.
J’ai vu le ciel déverser des tonnes d’azur sur nos morts.
J’ai vu la neige brûler moins que les larmes.
J’ai vu le soleil consoler un coquelicot, et réciproquement.
J’ai vu un arc-en-ciel en cavale sous l’orage.
J’ai vu un ange noir chanter sous les étoiles.
Et je n’ai trouvé qu’un mot pour dire cela qui transcende le chaos, l’éphémère et la joie mêlés de nos vies : LA BEAUTÉ.

J’entends Aragon, immortalisé par Ferré : Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses. J’entends Eluard : J’ai la beauté facile, et c’est heureux. J’entends Char bien sûr : Dans nos ténèbres, il n’y a pas une place pour la Beauté. Toute la place est pour la Beauté. Mais aussi ces innombrables voix de poètes qui ne cessent d’extraire la beauté ensauvagée du monde.

Et comme pour donner raison à ce thème du Printemps des Poètes, Enki Bilal accepte d’en signer l’affiche tandis qu’un faon traverse la tempête à l’instant sous mes yeux."

Sophie Nauleau, 13 mai 2018.

Pour le programme, c'est ICI

Partager cet article
Repost0

Chantons l'amour !

Publié le par Hélène

 

La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin,
une fenêtre ouverte,
une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille,
désir à combler,
faim à satisfaire,
un cœur généreux,
une main tendue,
une main ouverte,
des yeux attentifs,
une vie : la vie à se partager.

 

Paul Éluard. (1895-1952) in Derniers poèmes d’amour Poésie d’abord

Publié dans Poésie française

Partager cet article
Repost0

Comme un lundi de Thomas VINAU

Publié le par Hélène

♥ ♥

"La vie est grave. Il faut gravir." Pierre Reverdy

Thomas Vinau rédige ce "Carnet de bord assis au bord du temps" pour tenter de saisir le quotidien avant qu'il ne s'échappe, retenir encore un peu contre son coeur tous ces moments suspendus qui mis bout à bout créent bonheur "Dire le vent dans les arbres. Et les jets d'eau. Et les moineaux qui s'y baignent. Et la lumière sur les pierres de la terrasse." Saisir l'instant dans ce qu'il a d'éternellement beau, assujetti des contingences liées au temps.

Parce que souvent, le bonheur ne se saisit qu'après coup, quand il est trop tard et qu'il a filé se tapir sous les branches. La vie finit par nous désarmer, nous laissant pantelants, geignards, quand il aurait été si simple de regarder le monde, notre monde et de s'émerveiller quand il était encore temps. Si simple de dire à ceux qu'on aime que l'on tient à eux, d'admirer la ténacité de castors, de savourer la beauté d'un amour qui dure

"Je regarde les photos sur les murs en buvant à petites gorgées ma vielle compagne la solitude au fond du bol de café. On a avancé. On a pris des coups. On s'en est donné. On sait bien à présent que personne ne s'aime jamais comme il faudrait. Qu'à chaque instant on doit se retrouver. Le jour est bien levé maintenant, sa bataille habituelle commence. J'entends à la radio qu'on vieillit plus vite dans l'espace. O.K. mais à condition d'y être ensemble. Vieillir, c'est savoir que ça vaut le coup d'essayer. "

La page de remerciement même est un condensé de beauté :

Face à un monde désarmant, Thomas Vinau oppose une douce folie nécessaire à notre survie, indispensable à notre bonheur.

 

Présentation de l'éditeur : La Fosse aux Ours

Du même auteur :  Nos cheveux blanchiront avec nos yeux  ; Ici ça va ; Bric à brac hopperien  ♥ ; Juste après la pluie ♥ La part des nuages ♥ ♥ ♥ ; Bleu de travail  ♥ ♥ ♥ 

Blog de l'auteur : Thomas Vinau

D'autres avis : LeiloonaSabineMokaLecture commune avec Noukette

 

Comme un lundi, Carnet de bord assis au bord du temps, Thomas Vinau, La Fosse aux Ours, août 2018, 128 p., 15 euros

Partager cet article
Repost0

<< < 1 2 3 4 5 6 > >>