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13 résultats pour “ile du point némo

Venice de Jiro TANIGUCHI

Publié le par Hélène

 

♥ ♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Travel Books Louis Vuitton présentent des oeuvres d'art de différents artistes. Cet opus présente la Venise de Taniguchi. Le narrateur part sur les traces de son grand-père et erre dans la cité vénitienne. Ses déambulations lui permettent de découvrir et d'apprécier les lieux visités et de rendre hommage au temps présent.

Les aquarelles magnifiques rendent un hommage vibrant à la cité des Doges.

A la fin du livre un index nous liste les lieux mis en images dans ce magnifique album oscillant entre carnet de voyage, bande dessinée, guide touristique...

Un très bel objet à offrir !

Ce que j'ai moins aimé :

L'histoire est très mince, mais là n'est pas l'intérêt de ce très bel album. 

Présentation de l'éditeur :

"La collection de "Travel book" éditée par Louis Vuitton invite au voyage, qu'il soit mobile ou immobile, nourri du plaisir de l'évasion intellectuelle ou émotionnelle. Au fil des pages, les oeuvres d'artistes de renom et de jeunes talents racontent les villes et les pays parcourus, leurs chemins escarpés et leurs architectures rectilignes, les lumières, les jours et les vies qui s'y déploient. 
Héritiers des "carnets de voyage Louis Vuitton" qui ont saisi durant près de vingt ans les aventures urbaines d'une poignées d'illustrateurs et aquarellistes, les Travel Books proposent une nouvelle vision du départ. Une vision contemporaine, où l'on explore aussi bien les mégalopoles sans sommeil que les contrées sauvages et lointaines. Une vision inédite, où l'on ose croiser les cultures en confrontant le regard des artistes à des mondes qui ne leur sont en rien familiers. Paris vue par le congolais Chéri Samba, l'Ile de Pâques sous le trait de l'américain Daniel Arsham, New York dépeinte par le français Jean-Philippe Delhomme ou encore Londres contemplée par la jeune japonaise Natsko Seki, Venise sublimée par l'illustre mangaka Jirô Taniguchi, le Vietnam revisité par l'Italien Lorenzo Mattotti : chaque artiste part à la rencontre d'une histoire qu'il n'a jamais écrite. Son oeil s'aiguise, piqué par la surprise de l'inconnu ou stimulé par le plaisir de la redécouverte. Le lieu devient page blanche, vierge de tout repère. Les points de vue se transforment alors en véritables propos à la fois narratifs, tendres, pittoresques, voire satiriques. 
Au-delà de la vocation iconographique de ces carnets de route, la collection souligne la richesse des horizons esthétiques dont recèle l'art actuel, les univers créatifs proposés répondent d'ailleurs à une même exigence de diversité : au cours de leurs voyages, ces artistes venus du monde entier choisissent librement leur mode d'expression. Le dessin, la peinture, le collage, l'art contemporain, l'illustration, la bande dessinée ou le manga sont autant de prismes à travers lesquels retranscrire leurs regards sur l'ailleurs. Figuratives ou plus épurées, les oeuvres originales nées de ces voyages font l'objet, pour certaines d'entre elles, d'une démarche d'acquisition de la part de la maison Louis Vuitton. Elles intègrent ainsi le fonds d'oeuvres d'artistes contemporains que constitue le malletier enrichissant cette collection par la diversité des visions convoquées."

Louis Vuitton 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : L’homme qui marche  ;  L’orme du Caucase  ; Les années douces ; Un zoo en hiver  ; Furari  ; Seton tome 1

 

D'autres avis :

L'express

 

Venise, Jiro Taniguchi, Louis Vuitton travel book, mai 2014, 45 euros

 

BD de la semaine  aujoud'hui chez Jacques

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Le galop du vent sous le ciel infini. Chroniques des terres australes de David LEFEVRE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ 

"Je rends grâce à cette terre d'exagérer à tel point la part du ciel."

Roger Caillois

Depuis 2010, David Lefevre s'est retiré sur l'île de Chiloé pour vivre en parfaite harmonie avec la nature et s'adonne ainsi à une vie frugale proche de l'autosubsistance. Il consacre plusieurs récits à cette expérience unique comme Aux quatre vents de Patagonie ou le magnifique Solitudes australes. Dans ce Galop du vent sous le ciel infini, il revient vers les origines de cette fascination pour la Patagonie, terre de mythes et d'aventures extraordinaires qui exerce un pouvoir d'attraction immense sur les hommes.

Après s'être abreuvé durant sa jeunesse à des récits d'écrivains amoureux de cette région comme Roger Caillois, Jean Raspail, Cendrars, Supervielle, Saint Exupéry ou encore Bruce Chatwin, sa rencontre avec cet espace "de ciel, de pluie et de vent" sonne comme une révélation : "Dans l'époustouflante beauté de ses paysages, je reconnus l'incarnation d'une sorte d'absolu que depuis toujours je portais en moi". 

Ses rencontres sont marquées par le sceau de l'inoubliable et même les humeurs de ses saisons l'enchantent. Parmi les aventures et les rencontres extraordinaires qu'il a pu vivre sur ces terres australes, il choisit ici de s'approcher de plus près de quelques unes. Il s'attarde notamment sur le marin Charles Milward, oncle de Bruce Chatwin et sur sa fuite épique à bord du Dresden, croiseur allemand pourchassé par la marine britannique dans les mers australes en 1914. En mentionnant Bruce Chatwin et son En Patagonie il s'interroge alors sur les limites de ce récit de voyage, qui a pu quelquefois laisser la réalité historique en suspens. Chatwin a à peine mentionné dans son récit le coup d'état de 1973 et ses conséquences, le pays tout entier étant alors sous le joug d'une dictature militaire répressive et violente. Cet oubli permet à David Lefevre de s'interroger sur l'engagement de l'écrivain voyageur : 

"Je veux croire cependant qu'en certaines occasions, l'écrivain ne peut se contenter d'être un go between, mais un homme capable de s'engendrer lui-même. Je veux croire que son statut peut être la cause d'une inquiétude chaque fois qu'il observe du dehors un monde qui vire au désert glaçant, et ce sans se préoccuper de savoir si ce sera là ou non la source de son malheur ou bien de sa notoriété." p; 192

La puissance des récits de David Lefèvre tient dans cette alliance subtile entre des passages narratifs autour de ses rencontres originales, comme avec cet homme qui tient un cabinet de curiosités préhistorique, sorte de musée officieux, et des réflexions plus philosophiques qui interrogent sa présence au monde. Entre récit, essai, réflexion philosophique, poétique, il rend ici un bel hommage à cette région du bout du monde et à ses habitants.

http://www.evaneos.com/chili/voyage/etape/8907-ile-de-chiloe/

"Pendant des mois, j'ai observé le temps qu'il fait là-bas. J'ai levé les yeux et j'ai connu la part du ciel, cet autre paysage renversé sur le dos des hommes. J'ai vu se faire et se défaire d'indicibles nuages. J'ai vécu cet instant précis où les contours de la terre s'effacent et les saisons s'abolissent. Les pluies m'ont rincé et les vents m'ont envoyé au tapis. (...) Ma propre vérité m'est venue un jour de la bouche d'un gaucho qui me connaisait de la veille, auquel j'annonçais vouloir traverser la Patagonie en marchant sur un seul méridien : "Tu en reviendras la peau et l'esprit burinés, mais tu sauras ce que la nature du monde réserve à ceux qui s'approchent d'elle en la regardant."" p. 15

Ce que j'ai moins aimé : J'avoue m'être perdue dans le cheminement autour de Charles Milward, oncle de Bruce Chatwin et de son aventure à bord du Dresden.  

 

Présentation de l'éditeur : Le Passeur Editions 

 

Le galop du vent sous le ciel infini. Chroniques des terres australes, David Lefèvre, Le Passeur éditeur, avril 2016, 278 p., 19.90 euros

 

Reçu dans le cadre d'une opération Babélio Masse Critique 

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Une ardente patience (Le facteur) d’Antonio SKARMETA

Publié le par Hélène

                    

                         

♥ ♥ ♥ ♥

L’auteur :

Écrivain et scénariste chilien.

Né en 1940 à Antofagasta (Chili), dans une famille d'origine dalmate, Esteban Antonio Skármeta Vranicic a été élevé par ses grands-parents, très pauvres. Il fait néanmoins des études universitaire, d'abord à Santiago, puis à l'université de Columbia (1964-1966), qu’il achève par un mémoire sur l'écrivain Julio Cortázar. En 1967, il publie un premier recueil de nouvelles El entusiasmo, puis un deuxième en 1969. Il doit s'exiler en 1973 à la suite du putsch du général Pinochet. Depuis, il a vécu aux États-Unis et en Europe, en particulier en Allemagne. Scénariste pour le cinéma et la télévision, il a enseigné à l'Institut du cinéma de Berlin.

De 2000 à 2003, Antonio Skármeta est ambassadeur du Chili en Allemagne. Il est surtout connu hors de son pays pour être à l'origine du film qui connut un succès mondial Le facteur (Il Postino), avec Philippe Noiret dans le rôle de Neruda et Massimo Troisi dans celui du facteur, une adaptation de son roman Une ardente patience. En France, sa notoriété a été confortée par l'obtention du prix Médicis du roman étranger pour La noce du poète (2001). En 2006, Antonio Skármeta a reçu le prestigieux prix Flaiano pour l'ensemble de soir œuvre. (Source : Bibliomonde)

 

L’histoire :

Dans son refuge de l'Ile Noire, Pablo Neruda est l'unique client du facteur Mario Jimenez. ces rapports se changent en amitié, et Mario Jimenez demande à Neruda de lui enseigner l'art de la poésie afin de conquérir l'amour de la fille de la patronne de l'auberge, la belle adolescente beatriz Gonzalez. Le poète l'aide, mais la mère de Beatriz, Mme Rosa, se méfie de la poésie, et son pragmatisme terre à terre s'oppose à la romance. Les amoureux gagnent : Allende aussi. celui-ci nomme Neruda ambassadeur à Paris. le roman suit la trajectoire ascendante de l'unité populaire jusqu'à la tragédie finale ; la mort du poète; du président et de la démocratie chilienne.

Le film du cinéaste anglais, Michael Radford, Le facteur, adapté du roman Une ardente patience, est un hommage à Pablo Neruda, rôle tenu par Philippe Noiret mais aussi au comédien Massimo Troisi, le Facteur, très populaire en Italie, mort en 1994.  

Ce que j’ai aimé :

 Parce qu'il aimerait séduire la belle Beatriz, Mario, facteur attitré de Pablo Neruda, va demander au célèbre poète de l'initier à la poésie et à la littérature. Car pour lui le pouvoir des mots est infini, et maîtriser l'art des métaphores est pour lui un gage de réussite dans sa conquête amoureuse."- Cela fait plusieur mois qu'un dénommé Mario Jimenez rôde autour de mon auberge. Ce monsieur s'est permis des insolences à l'égard de ma fille qui a à peine dix-sept ans.

- Que lui a-t-il dit ?

La veuve cracha entre ses dents :

- Des métaphores.

Le poète avala sa salive.

- Et alors ?

- Et alors, don Pablo, avec ses métaphores, il a rendu ma fille plus chaude qu'un radiateur.

- Mais, madame Rosa, nous sommes en hiver.

- Ma pauvre Béatriz se consume complètement pour ce facteur. Un homme dont le seul capital est constitué des champignons qu'il traîne entre ses doigts de pieds. Seulement, si ses pieds sont un bouillon de culture, sa bouche, elle , elle  est fraîche comme une laitue et entortillée comme une algue. Et le plus grave, don Pablo, c'est que les matéphores avec lesquelles il a séduit mon enfant, il les a copiées sans vergogne dans vos livres.

- Non !

- Si ! Il a commencé par parler innocemment d'un sourire qui était un papillon. Mais après, il lui a dit carrément que sa poitrine était un feu à deux flammes.

- Et cette image, il l'a employée de façon visuelle ou tactile ? s'enquit le poète.

- Tactile, répondit la veuve. Du coup, je lui ai interdit de sortir de la maison jusqu'à ce que monsieur Jimenez ait décampé. Vous trouverez peut-être ça cruel de la séquestrer ainsi, mais voyez vous-même ce poème que j'ai trouvé tout froissé au fond de son soutien-gorge.

- Au fond de son soutien-gorge ? Et il n'était pas roussi ?"

Antonio Skarmeta insiste sur le lien profond entre la poésie et les femmes, quelquefois muses comme Beatriz - du même nom que la muse de Dante - 

L'évocation de la Beatriz de Mario est prétexte à des pages érotiques particulièrement remarquables. 

Une toile de fond historique tapisse le récit : le roman s’ouvre en 1969, année qui voit l’avènement d’une république socialiste démocratique au Chili, avec l’élection de Salvador Allende, et se clôt peu après le 11 septembre 1973, date du coup d’État du général Pinochet.
Un hymne à l'amour et à la poésie à savourer ! 

  le-facteur.jpg

Ce que j’ai moins aimé :

 - Rien.

Premières phrases :

 « En janvier 1969, deux motifs, l’un trivial et l’autre heureux, amenèrent Mario Jimenez à changer d’emploi. Le premier fut son absence de goût pour les corvées de la pêche qui le tiraient du lit avant le lever du soleil et presque toujours au moment où il était en train de rêver d’amours audacieuses en compagnie d’héroïnes qui rivalisaient d’ardeur avec celles qu’il pouvait voir sur l’écran du cinéma de San Antonio. »

 Vous aimerez aussi :

 adaptation filmique,Le Facteur de Michael Radford

 D’autres avis :

 Marilyne

 

Une ardente patience (Le facteur), Antonio Skarmeta, traduit de l’espagnol (Chili) par François Maspero, Points, 5.50 euros

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