Rue des boutiques obscures de Patrick MODIANO
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"Des lambeaux, des bribes de quelque chose me revenaient brusquement au fil de mes recherches. Mais après tout, c'est peut-être ça, une vie..."
Alors que son patron prend sa retraite, Guy Roland, détective, se lance dans une dernière enquête : il part sur les pistes de son passé pour reconstituer le puzzle de sa vie et retrouver une identité perdue dans une amnésie quinze ans auparavant. Serait-il Jimmy Pedro Stern ? Qui est cette Denise Coudreuse qui aurait partagé sa vie ? Qui sont Freddie Howard de Luz, anglais de l'ile Maurice, ou encore Gay Orlow danseuse américaine d'origine russe, André Wildmer, ancien jockey anglais. Et comment relier ces éléments disparates ? Tout ne semble -t-il pas prendre sens à Megève en 1940 alors qu'ils fuient Paris devenu trop oppressant sous l'occupation allemande ? Mais finalement "Nos vies ne sont-elles pas aussi rapides à se dissiper dans le soir que ce chagrin d'enfant ?"
Le personnage principal erre dans Paris, croise des silhouettes, s'accroche à l'espoir insensé qu'elles pourront lui rendre des lambeaux de son passé, pense être sur une piste qui s'épuise rapidement, mais il repart à l'affût, dans cette éternelle quête d'identité de l'humain.
“Drôles de gens. De ceux qui ne laissent sur leur passage qu’une buée vite dissipée. Nous nous entretenions souvent, Hutte et moi, de ces êtres dont les traces se perdent. Ils surgissent un beau jour du néant, et y retournent après avoir brillé de quelques paillettes. Reines de beauté. Gigolos. Papillons. La plupart d’entre eux, même de leur vivant, n’avaient pas plus de consistance qu’une vapeur qui ne se condensera jamais”.
Les bribes décousues qu'il parvient à reconstituer finissent par créer un être de chair et de sang qui palpite et prend vie sous les yeux crédules du lecteur, définitivement sous le charme de cet être de papier...
"Je crois qu'on entend encore dans les entrées d'immeubles l'écho des pas de ceux qui avaient l'habitude de les traverser et qui, depuis, ont disparu. Quelque chose continue de vibrer après leur passage, des ondes de plus en plus faibles, mais que l'on capte si l'on est attentif."
Prix Goncourt 1978
Présentation de l'éditeur : Folio
Du même auteur : L'herbe des nuits ♥ ♥ ; L'horizon ♥ ♥ ♥ ; Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier ♥ ♥ ♥ ; Dimanches d'août Un cirque passe ♥ ♥ ♥ ; Encre sympathique