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litterature europe

Voyages avec ma tante de Graham GREENE

Publié le par Hélène

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L'auteur :

Considéré comme l'un des plus grands auteurs britanniques, Graham Greene est né le 2 octobre 1904 à Berkhamsted en Angleterre. Après des études au Balliol College d'Oxford, il travaille pendant quatre ans comme rédacteur adjoint au Times. En 1929 paraît son premier roman, L'Homme et lui-même, bientôt suivi par Orient-Express (1932), C'est un champ de bataille (1934), Mère Angleterre (1935). Il fait la guerre comme agent de renseignements en Sierra Leone. Ses nombreux déplacements vont nourrir son oeuvre : Le Fond du problème (1948), Un Américain bien tranquille (1955), Notre agent à La Havane (1958). Romancier, nouvelliste, homme de théâtre, essayiste, engagé sur les plans politique et religieux, Greene a aussi travaillé pour le cinéma, adaptant ses oeuvres à l'écran, écrivant des scénarios, dont ce grand classique du film noir LeTroisième Homme (1949). Décoré de l'ordre du Mérite anglais et nommé Companion of Honour, Graham Greene est mort en Suisse en avril 1991. (Source : Babélio)

L'histoire :

Henry Pulling, banquier à la retraite, amateur de poésie lyrique et de jardinage, mène une paisible existence dans sa petite maison de banlieue. Bien ancré dans ses habitudes, il refuse obstinément la moindre interférence dans le courant de sa vie de célibataire. C'est compter sans l'irruption de sa tante Augusta, une femme excentrique de soixante-dix ans, charmante et volage, qui décide d'ouvrir les yeux de son neveu sur un monde résolument autre. Et celui de tante Augusta est sans tabous ni limites, entourée qu'elle fut d'hommes surprenants comme le révérend d'une église pour chiens ou M. Visconti, le grand amour de sa vie. Les voilà donc partis dans un tourbillon de voyages qui leur réserve bien des surprises. (Babélio)

 

Ce que j'ai aimé :

Le personnage de la tante est très bien croqué, elle est vive, dynamique, au passé dense et elle a l'art pour se mettre dans des situations étranges, par naïveté. En revanche celui du neveu est plus terne, ennuyeux. Si bien que finalement j'ai eu l'impression que le récit ne décollait pas, il traînait en longueur, et l'ennui a eu raison des prégrinations de cette charmante tante et de son acolyte... Même si l'ensemble est relativement amusant, distrayant, les digressions nombreuses finissent par lasser.

« Si l'âge marquait très peu ma tante, je reconnaissais cependant sa griffe dans une propension à sauter d'une anecdote à l'autre sans attendre la fin. Sa conversation faisait assez penser à ces magazines américains où , pour trouver la suite de l'histoire, l'on doit courir de la page vingt à la page quatre-vingt-huit en feuilletant toutes sortes de recettes de cocktails, vie amoureuse d'une star de cinéma, voire aute récit ou roman qui n'a rien à voir avec celui dont le fil a été brutalement interrompu. » (p. 82)

Cela me semble bien résumer mon ressenti...

 

Premières phrases :

« Je rencontrai ma tante Augusta pour la première fois en plus d'un demi-siècle aux obsèques de ma mère. Ma mère avait près de quatre-vingt-six ans à sa mort ; ma tante était sa cadette de quelque onze ou douze ans. Deux ans plus tôt j'avais quitté la banque avec une retraite suffisante et une agrable « enveloppe ».

 

Vous aimerez aussi :

En Caravane de Elizabeth VON ARNIM

 

Voyages avec ma tante, Graham Greene, traduit de l'anglais par Georges Belmont, Pavillons poche

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Le pèlerin de Fernando PESSOA

Publié le par Hélène

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L'auteur : 

 http://www.bibliomonde.com/auteur/fernando-pessoa-525.html

 

Présentation de l'éditeur : 

Dans ce récit initiatique, datant de 1917, le jeune narrateur - le Pèlerin - évoque d'abord sa vie paisible chez ses parents, jusqu'au jour où, alors qu'il contemple la route en bas de chez lui, apparaît un mystérieux Homme en noir qui lui dit : " Ne fixe pas la route ; suis-la. " Une force mystérieuse le pousse alors à quitter sa maison et à suivre la route. Jusqu'où ? " Puisqu'il m'avait dit de la suivre et non de l'emprunter jusqu'à un certain point, je devais la suivre sans m'arrêter, jusqu'au bout... " Qui est l'Homme en noir et quel est l'objet de la quête qui jette le narrateur sur la route ? Comme dans tout conte initiatique, il sera soumis à la tentation et subira diverses épreuves, dont, d'étape en étape, il sortira vainqueur. Arrivé au bout de la route, quelle sera sa découverte ultime ?

 

Mon avis : 

 Un homme vit une vie bien tranquille chez ses parents jusqu’au jour où il croise ‘un home ne noir » qui lui murmure des mots qui l’invitent à prendre la route, celle qu’il n’avait fait qu’observer jusqu’ici. Le pèlerin se met en route à la recherche de lui-même sans doute. Cette marche initiatique le confrontera à diverses tentations mais il continuera sa route, tendu vers l’objet de sa quête.

 Un court conte plaisant, mais interrompu, la fin est seulement résumée : en effet, le texte présenté provient d’un cahier, sans titre, et de fragments intitulés « le Pèlerin ». Rassemblés ici, ils forment un tout cohérent, mais tronqué puisque les aventures s’interrompent et que la dernière partie du récit présente seulement un récapitulatif complet de l’histoire et un résumé de la fin. Ce qui nous permet de constater que le récit présenté ici  est loin d’être exhaustif, abouti et complet.  Je me pose donc la question de l’intérêt de publier un patchwork de textes, avec 80 pages de texte dont 25 de préface et une dizaine de résumé…  Pour les esthètes attachés à l’auteur, ce texte présente sans doute un intérêt, mais pour le lecteur lambda il reste une frustration lancinante…

 

Premières phrases :

 « J’habitais la maison de mes parents, dans ma ville natale au bord de la mer, et j’étais content. Aucune occupation ne venait distraire mon esprit des charmes propres à l’imagination heureuse des adolescents ; l’amour, avec sa joie insatisfaite, n’était pas encore venu troubler la limpidité de ma vie. »

  

 

Le pèlerin, Conte, Fernando Pessoa, texte établi et organisé par Ana Maria Freitas et Teresa Rita Lopes, préface de Teresa Rita Lopes, traduit du portugais par Paricidio Gonçalves, Editions de la différence, Minos, 2013, 6 euros

 

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La lettre à Helga de Bergsveinn BIRGISSON

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

"La vie n'est que trame et rêve,

calme plat et dur ressac,

écueil et courant rapide,

tempête, neige et brouillard.

Avec fleurs et soleil aussi.

Mais derrière les hautes montagnes -

personne n'est encore allé voir." (p. 102)

 

L'auteur :

Bergsveinn Birgisson est né en 1971. Titulaire d’un doctorat en littérature médiévale scandinave, il porte la mémoire des histoires que lui racontait son grand-père, lui-même fermier et pêcheur dans le nord-ouest de l’Islande.

Immense succès dans les pays scandinaves ainsi qu’en Allemagne, la Lettre à Helga est enfin traduit en français.

 

L'histoire :

« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible.

Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.

Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

 

Ce que j'ai aimé :

Bjarni Gislason est un vieil homme qui, à l'orée de sa mort, souhaite alléger le fardeau avec lequel il affrontera l'au-delà. Il se confie à Helga, son grand amour inassouvi, celle sui aurait pu être la seule et l'unique, celle qu'il n'a jamais cessé d'aimer, même si leur amour était impossible. Il lui écrit une longue lettre, une déclaration enflammée dans lequel il se souvient avec délices et intensité des premiers émois, des premiers regards, des premiers gestes... Mais il livre aussi sa vie, nue, l'élevage des moutons, son travail de contrôleur de fourrage, et surtout, surtout, son amour inconditionnel pour la nature sauvage si différente des villes telles que Reykjavik.

"Je ne veux pas dire que tout est tellement merveilleux par ici, ni que les gens sont des anges. Bien sûr, ici il y a les ragots, la jalousie, et toutes sortes de conneries qui vont avec l'espèce. Mais ces gens-là vous dépanneront d'un pneu de tracteur en cas de besoin. " (p. 103)

Avec une poésie sans pareille il chante son monde, comme pour enchanter ses choix et abnégations. Parce qu'il ne peut pas partir sans expliquer, sans expier, sans aimer, une dernière fois...

"J'ai appris à déchiffrer les nuages, le vol des oiseaux et le comportement du chien. J'ai éprouve l'étonnement du premier colon et mesuré l'envergure des premiers habitants de ce pays. J'ai perçu l'angoisse du feuillage aux éclipses de lune, j'ai levé les yeux dans les côtes et senti mon âme s'élever hors de moi tandis que je conduisais mon tracteur. (...) Je me suis baigné dans une eau pleine de l'écalt du soleil, et no celle qui sont noires des  tuyaux de lieux civilisés et j'ai perçu la différence. (...) L'amour ne se réduit pas au romantisme citadin où il s'agit de trouver la seule, la vraie qui comblera votre âme jusqu'à la faire déborder et dégouliner telle une pompe intarrissable. L'amour est présent aussi dans cette vie que j'ai menée ici, à la campagne." (p. 105)

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Un magnifique chant d'amour poétique, beau comme un coucher de soleil sur une vallée islandaise. Bjarni s'éteindra peut-être doucement bercé par le bêlement de ses moutons, mais son chant restera longtemps lové dans l'âme de ses lecteurs...

A lire, à relire, à offrir, à savourer, à aimer...

 

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien

Premières phrases :

"Chère Helga,

 

Certains meurent de causes extérieures. D'autres meurent parce que la mort depuis longtemps soudée à leurs veines travaille en eux, de l'intérieur. Tous meurent. Chacun à sa façon. Certains tombent par terre au milieu d'une phrase. D'autres s'en vont paisiblement dans un songe. Est-ce que le rêve s'éteint alors, comme l'écran à la fin du film ? Ou est-ce  que le rêve change simplement d'aspect, acquérant une autre clarté et des couleurs nouvelles ? Et celui qui rêve, s'en aperçoit-il tant soit peu ?"

 

Vous aimerez aussi :

Rosa candida de Audur Ava OLAFSDOTTIR

 

D'autres avis :

Babélio A noter qu'il est rare pour un roman de connaître un tel avis positif quasi unanime.

 

La lettre à Helga, Bergsveinn Birgisson, traduit de l'islandais par Catherine Eyjolfsson, Zulma, août 2013, 130 p., 16.5 euros

 

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La femme à la clé de Vonne VAN DER MEER

Publié le par Hélène

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♥ ♥

Un récit tout en émotions.

L'auteur :

Vonne van der Meer vit près d’Amsterdam. Ses précédents romans, La Maison dans les dunes (2005) et Le Bateau du soir(2006), situés sur une île frisonne, ont rencontré un énorme succès aux Pays-Bas. Le Voyage vers l’enfant, en cours d’adaptation au cinéma, débute sur cette même île de Vlieland et se poursuit jusqu’à Lima. (Présentation de l'éditeur)

L'histoire :

" Femme, 59 ans, d'apparence maternelle, hanches larges, voix agréable, vient vous border et vous faire la lecture avant que vous vous endormiez. Discr. assurée. Intentions sexuelles totalement exclues."

Voilà l'annonce un brin malicieuse que rédige Nettie, lorsque la recherche d'un travail devient inévitable, quelques mois après le décès de son mari. Sans expérience professionnelle à faire valoir, elle se tourne vers sa passion et propose aux âmes esseulées - chômeur célibataire, hôtesse de l'air divorcée, fillette qui boude l'école - ses services en tant que lectrice. ( Présentation de l'éditeur)

Ce que j'ai aimé :

Nettie est une femme discrète, veuve, qui cherche une activité rémunératrice. En faisant le tour de ses compétences, elle décide de proposer ses services en tant que lectrice. Bien sûr son rôle dépassera largement celui de lectrice, à l'écoute de ses "clients", elle est à la fois la confidente, la soeur, la mère et apporte bien plus que quelques pages de lecture. Parce que notre besoin de réconfort est infini, Nettie n'est jamais à court de demandes.

Nous retrouvons le charme discret de Vonne Van der Mer dans ces pages, pages émaillées de récits enchâssés, petites nouvelles que racontent Nettie le soir au creux du lit... Charme brumeux, qui file là où on ne l'attend pas forcément, atmospère douce et mélancolique.

Ce que j'ai moins aimé :

Le récit reste un peu court dans tous les sens du terme, il manque une dimension, et de pages pour densifier l'ensemble qui reste dans l'ombre de ses pairs comme Raymond Jean...

Premières phrases :

C'’était une douce soirée de printemps. On pouvait se passer de coupe-vent et de pulls, les nouer autour de la taille. Nous chantions en cette fin de journée, comme la veille et l’avant-veille. Mais l’impression de nouveauté avait disparu et rien ne laissait présager un incident particulier.« Nous ne sommes pas près de rentrer chez nous, la route est longue, la route est longue… » « Le petit pot de graisse sur la table j’ai posé… » « Et hop, les garçons ça ne vaut rien, hop, les garçons ça ne vaut rien. Et les filles, ça ne connaît rien au foot… »

Les garçons avaient mêlé leurs voix à celles des filles, pas seulement les garçons de notre classe mais tous ceux des écoles voisines et même de plus loin, pour chanter que les filles, ça ne vaut rien. Et que ça ne connaît rien au foot. Nous hurlions ces curieuses paroles comme si nous étions sur le sentier de la guerre. Le lendemain, quand serait décernée la médaille de la Marche de quatre jours, il fallait absolument avoir la voix cassée. Plus que cette médaille, l’extinction de voix était la preuve qu’on avait été de la partie."

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Les invités de l’île de Vonne Van DER MEER

Autre : La lectrice de Raymond Jean

D'autres avis :

Babélio, cathulu

 

La femme à la clé, Vonne VAN DER MEER , traduit de lu néerlandais par Isabelle Rosselin, Héloïse d'Ormesson, août 2013, 208 p., 17 euros

 

rentrée littéraire2013 2

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L'envol du héron de Katharina HAGENA

Publié le par Hélène

 

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♥  ♥

« Peut-être que ce que nous appelons vie est un rêve et ce que nous appelons rêve est la vie, et qu'en réalité la caverne de Platon est une station de métro. » (p. 257)

 

L'auteure :

Katharina Hagena est spécialiste de l’œuvre de Joyce, elle enseigne la littérature anglaise et allemande à l’université de Hambourg.

Son premier roman «Der Geschmack von Apfelkernen», qui vient de paraître en France sous le même titre de «Le goût des pépins de pomme» (Éditions Anne Carrière, janvier 2010), a remporté un triomphe outre-Rhin. Deux cent cinquante mille exemplaires vendus. (Source : Babelio)

 

L'histoire :

Trois personnages sont liés sans le savoir par un secret tragique. Marthe recherche son fils mystérieusement disparu depuis des années. Ellen ne parvient pas à se remettre de la fuite de son amant qui l'a laissée enceinter. Andreas, l'ami d'enfance d'Ellen, hante les rues du bourgs de Grund sans prononcer la moindre parole... (Source : Babélio)

 

Ce que j'ai aimé :

Ellen veille. Souffrant d'insomnies récurrentes, elle qui est pourtant une médecin spécialiste du sommeil, elle veille, laisse ses pensées l'envahir, les souvenirs émerger, l'immerger. Ellen nous raconte. Sa fille, ses amants, son passé, Andréas, l'ami d'enfance, Lutz, le séducteur de l'adolescence, disparu mystérieusement, et les autres, ceux contre qui elle a cherché réconfort, amour et paix. Elle nous confie également les arcanes de son mal rongeur :

« Le sommeil est un antidote. Les patients n'ont aucune idée de tous les ravages et les loupés qui se produisent dans le corps pendant la journée : hormones, métabolisme, cœur. Le sommeil en guérit la plupart au cours de la nuit. Ce même cortisol qui, chaque nuit, m'éveille entre trois et quatre heures du matin et me contraint à me souvenir fait que mes souvenirs s'effacent et que je peux me rendormir. C'est aussi contradictoire que merveilleux et , lorsque j'y réfléchis, il me faut presque me dissoudre pour pouvoir complètement l'appréhender. » (p. 262)

Parallèlement, Marthe confie ses pensées et ses rancoeurs dans un journal intime, guettant dans l'ombre Ellen et sa fille...

L'atmosphère de ce roman, entre rêve et réalité, sommeil et veille est hypnotique. Elle rive le lecteur au pages et le tient éveillé, captivé, sommé de connaître le fin mot de cette histoire nostalgique. Le charme agit...

 

Ce que j'ai moins aimé :

Je m'interroge sur le manque d'originalité dans cette histoire (souvenirs, secrets enfuis dans l'enfance...) je ne pense pas qu'il m'en restera grand chose dans quelques mois... Je pense que cela est dû aussi à un aspect brouillon, déjà ressenti dans le Goût des pépins de pomme, l'impression que l'auteure ne sait pas bien où elle va, qu'elle avance dans un brouillard nébuleux opaque.

Bref un roman qui est certes agréable à lire, mais qui manque substanciellement de corps, d'intensité, trop flou encore pour retenir et l'attention, et la mémoire... 

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Premières phrases :

« Les signes sont partout, déjà, les signes postaux, timbres, tampons et codes-barres, l'écriture de l'expéditeur – imprimée ou manuscrite, avec imprimante laser, encre, stylo bille ou feutre.

L'emploi de machine à écrire est assez rare, plus fréquents sont les caractères derrière des fenêtres crissantes de papier transparent. »

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur :  Le goût des pépins de pomme de Katharina HAGENA

Autre : La chambre aux échos de Richard POWERS

 

D'autres avis :

Clara ; Mélo Aifelle

 

L'envol du héron, Katharine Hagena, roman traduit de l'allemand par Corinna Gepner, Anne Carrière Editions, août 2013, 292 p., 22 euros

 

rentrée littéraire2013 2

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Compartiment n°6 de Rosa LIKSOM

Publié le par Hélène

                                     compartiment-n°6

  

 "Il y a des milliers et des milliers de vérités. Chacun a la sienne. J'ai maudit ce pays je ne sais combien de fois, mais je ne serai rien sans lui. Je l'aime." (p.112)

 

L'auteure :

 

Rosa Liksom est une écrivaine finlandaise née en 1958 dans un petit village situé près de Tornio en Laponie, sous le nom d’Anni Tylävaara. Liksom est un pseudonyme (signifiant « comme » en suédois). Rosa Liksom parcours l’Europe à partir de l’âge de 15 ans, commençant par la Scandinavie, la France, l’URSS où elle s’installe un temps. Serveuse dans des cafés pour « hippies-punk », dans les années 1980, Rosa Liksom profite des temps morts pour écrire des livres qui posent des questions : le refus du monde, l’exclusion sociale, l’espoir et l'amour dans un argot (celui des jeunes d’Helsinki) poétique. Son premier livre date de 1985 (Arrêt de nuit). Elle écrit surtout des nouvelles traduites dans une quinzaine de langues, mais elle a aussi publié un roman, Kreisland, non traduit en français. En parallèle à l’écriture, Rosa Liksom est également peintre. (Source : Babélio)

 

L'histoire :

 

En gare de Moscou, une jeune Finlandaise s’installe dans le train qui la mènera à travers la Sibérie, puis la Mongolie, jusqu’à la ville mythique d’Oulan-Bator. C’est avec Mitka qu’elle aurait dû réaliser son rêve, mais la voici seule dans ce compartiment n° 6, prête à traverser l’Union soviétique pour rallier les portes de l’Asie. Quelques instants avant le départ, un homme la rejoint et s’installe finalement face à elle. Vadim Nikolaïevitch Ivanov est une véritable brute qui s’épanche sur les pires détails de sa vie, sans jamais cesser de boire.


La jeune femme regarde défiler les paysages enneigés qui se répètent et se déclinent à l’infini. Alors que les villes ouvrières se succèdent, l’atmosphère du compartiment n° 6 s’alourdit à mesure que l’intimité disparaît. Les repas se partagent, de même que les angoisses et les violentes pulsions du grand Russe. Si la jeune femme se réfugie dans ses souvenirs pour ne pas céder à la peur, ces deux êtres que tout oppose rentreront à jamais changés de ce long voyage. (Source : éditeur)

 

Ce que j'ai aimé :

 

 

Le train brinquebale lentement à travers les paysages de la Russie, entraînant la jeune finlandaise vers le nord, vers la ville d'Outan-Bator. L'atmosphère se fait lente, comme suspendue entre deux décisions, entre deux amours, entre deux vies possibles. Le train est le symbole du passage, d'un temps et d'un monde à part, à l'orée du monde pour la jeune femme indécise. Les phrases sporadiques épousent les mouvements lancinants du train :

 

"Tout est en mouvement, la neige, l'eau, l'air, les arbres, les nuages, le vent, les villes, les villages, les gens et les pensées." (p. 158)

 

« La forêt jaillit, ce n'est plus Novossibirsk : une colline, une vallée, des broussailles. Le train se rue vers la toundra, vers l'inconnu, et Novossibirsk s'écroule au loin en un tas de pierres. Le train fonce dans la nature, gronde à travers le pays enneigé, désert. » (p. 93)

 

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Ce trajet est le prétexte de rencontres improbables possibles, comme cette confrontation avec l'homme qui partage le compartiment de la jeune femme, un alcoolique, désabusé, qui voit en la jeune fille fragile et discrète une oreille attentive. Le contraste est saississant entre ce russe, amoureux de la vodka, des prostituées, symbole du pays en déliquescence, et cette jeune femme diaphane, qui essaie de rester transparente et qui fuit dés qu'elle le peut pour découvrir les villes où le train fait des haltes. 

 

Rosa Liksom signe là un roman au charme nordique indéniable, cotonneux, typique des romans du nord...

 

 

Ce que j'ai moins aimé :

 

 - L'action est réduite au minimum, il s'agit davantage d'un roman contemplatif. 

 

 

Premières phrases :

 

« Moscou se recroquevillait dans le froid sec d'un soir de mars, se protégeant du contacte du soleil couchant, rouge et glacé. La jeune femme monta dans le dernier wagon, en queue du train, chercha son compartiment, le n°6, et respira profondément. Il y avait quatre couchettes, dont les deux du haut étaient repliées, avec entre elles une petite table ornée d'une nappe blanche et d'un vase en plastique contenant un œillet en papier rose décoloré par le temps ; le porte-bagages, à la tête des lits, débordait de gros ballots noués à la va-vite. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Le creux de l'oubli

Autre :  La nuit tombée de Antoine CHOPLIN

 

 

 

 

Compartiment n°6, Rosa Liksom, traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, Gallimard Du monde entier, septembre 2013, 212 p., 19.50 euros

 

 

 

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Les trois lumières de Claire KEEGAN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

Un récit qui va droit au cœur.

 

L'auteur :

Claire Keegan est née en 1968 en Irlande. Elle a grandi dans une ferme du comté de Wicklow, qu’elle a quittée pour aller étudier à La Nouvelle-Orléans et au pays de Galles. Également diplômée du Trinity College à Dublin, elle vit aujourd’hui près de Sligo. L’Antarctique, son premier recueil de nouvelles paru en mai 2010 chez Sabine Wespieser éditeur, a remporté un beau succès. Foster (Les Trois Lumières) a été publié dans le New Yorker en février 2010, puis édité comme texte isolé par l’éditeur anglo-saxon de Claire Keegan, Faber and Faber. Cette longue nouvelle a été couronnée par le prix le plus prestigieux du monde anglophone pour les textes courts, le Davy Byrnes Award. À paraître en 2012, chez le même éditeur, Walk the Blue Fields (À travers les champs bleus), son deuxième recueil de nouvelles. (Source : Fnac)

 

L'histoire :

Dans la chaleur de l’été, un père conduit sa fille dans une ferme du Wexford, au fond de l’Irlande rurale. Bien qu’elle ait pour tout bagage les vêtements qu’elle porte, son séjour chez les Kinsella, des amis de ses parents, semble devoir durer. Sa mère est à nouveau enceinte, et il s’agit de la soulager jusqu’à l’arrivée du nouvel enfant.

Au fil des jours, puis des mois, la jeune narratrice apprivoise cet endroit singulier, où la végétation est étonnamment luxuriante, les bêtes grasses et les sources jaillissantes. Livrée à elle-même au milieu d’adultes qui ne la traitent pas comme une enfant, elle apprend à connaître, au gré des veillées, des parties de cartes et des travaux quotidiens, ce couple de fermiers taciturnes qui pourtant l’entourent de leur bienveillance. Pour elle qui n’a connu que l’indifférence de ses parents dans une fratrie nombreuse, la vie prend une nouvelle dimension. Elle apprend à jouir du temps et de l’espace, et s’épanouit dans l’affection de cette nouvelle famille qui semble ne pas avoir de secrets. Certains détails malgré tout l’intriguent : les habits dont elle se voit affublée, la réaction de Mr Kinsella quand il les découvre sur elle, l’attitude de Mrs Kinsella lors de leurs rares sorties à la ville voisine…

Claire Keegan excelle à éveiller l’attention de son lecteur sur ces petites dissonances où transparaît le désarroi de ses personnages, en apparence si maîtres d’eux-mêmes. Explorant avec le talent qui lui est coutumier les failles du quotidien, elle brosse ici le portrait magnifique d’une enfant qui apprend à grandir entourée d’adultes mystérieux et d’une nature dont la beauté coupe le souffle. (Source : Fnac)

 

Ce que j'ai aimé :

Quand sa mère l'envoie chez les Kinsella, elle ponctue son départ d'un phrase assassine « ils la garderont autant qu'ils voudront », une phrase terrible à entendre pour une enfant. Mais la jeune narratrice n'est pas une enfant qui s'épanche, elle va là où on lui dit d'aller, craintive peut-être, mais obéissante.

Mais ses craintes vont rapidement s'estomper et un nouveau monde va s'ouvrir à elle, un monde dans lequel les adultes vous prennent par la main, se soucient de votre bien-être et de votre apparence, un monde de tendresse, un monde sans honte et sans violence. Et elle se prend à espérer que ce monde-là puisse être le sien.

Avec une économie de mots, Claire Keegan dit l'essentiel de l 'enfance irlandaise difficile de cette enfant. Elle procède par petites touches, distillant les informations, de la même façon qu'une enfant glâne des brides de conversation pour deviner ce que cachent les adultes. Elle s'attache à décrire des scènes somme toutes banales, un bain mousseux, des tâches ménagères menées dans la bonne humeur, une caresse distraite, d'une enfant qui réapprend à rire, à vivre sans menace sans cesse planant au-dessus de son âme.

Un court roman remarquablement touchant, un hymne à l'enfance et à l'innocence.

 

Ce que j'ai moins aimé :

-rien.

 

Premières phrases :

« Tôt un dimanche, après la première messe à Clonegal, mon père, au lieu de me ramener à la maison, s'enfonce dans le Cwexford en direction de la côte d'où vient la famille de ma mère. C'est une journée chaude, radieuse, avec des zones d'ombre et de brusque lumière verdâtre sur la route. »

 

 

D'autres avis :

Babélio avec 98 critiques ! http://www.babelio.com/livres/Keegan-Les-Trois-Lumieres/251982/critiques

Lu dans le cadre du Blogoclub

 

Les trois lumières, Claire Keegan, traduit de l'anglais (irlande) par Jacqueline Odin, 10/18,

 

blogoclub

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Le cœur par effraction par James MEEK

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

« Je ne veux pas être des « gens comme nous ». Je veux décider par moi-même de ce qui est bien ou mal. » (p. 496)

 

L’auteur :

 

James Meek est un écrivain britannique né en 1962 à Londres. Il a connu un succès international avec son troisième roman Un acte d'amour publié en plus de 25 langues et dont Johnny Depp prépare l'adaptation au cinéma.

 

L’histoire :

 

Seriez-vous capable de trahir un être cher ?

Bec, Rebecca, est une grande chercheuse scientifique, elle travaille sur la malaria, son frère Ritchie est une ex-rock star devenue producteur de télévision. Leur père, un officier, a été tué en Irlande pour avoir refusé de trahir un informateur.

Lorsque Bec refuse d’épouser le puissant directeur d’un magazine people, celui-ci se venge en menaçant Ritchie de révéler ses frasques s’il ne lui donne pas d’informations scabreuses sur sa sœur. Bec est à son tour mise à l’épreuve dans son mariage lorsqu’elle décide d’avoir un enfant malgré tout.

Le frère et la sœur devront choisir entre la loyauté et la trahison.

Voici un grand roman classique sur des thèmes ultra contemporains. Une moderne histoire de famille, de secrets, d’amour, de mort, d’argent, à l’ère des magazines trash, des intimités devenues publiques, de la transparence sur Internet. Un impressionnant thriller moral.

 

Ce que j’ai aimé :

 

A l’époque où l’intime s’affiche dans tous les médias, où la transparence est souhaitée, traquée, mais où les failles sont aussi attendues et rêvées, il devient difficile de vivre sa vie sereinement pour toute personne se retrouvant sous les feux des projecteurs. Les uns espionnent les autres en espérant le faux pas, celui qui lui permettrait de se sentir supérieur à l’autre. James Meek pousse la logique jusqu’au bout en créant une entité gardienne de la moralité : La Fondation morale. Ces derniers  attendent que les médias aient établi une réputation, puis la détruise avec un scoop au nom de la moralité, tout en laissant le choix de dénoncer quelqu’un de son entourage pour ne pas être touché.

Ritchie va en être victime et il va devoir choisir entre résister, comme son père avant lui, officier tué en Irlande pour ne pas avoir dénoncé un informateur,  mais risquer de voir s’étaler sur la place publique des secrets inavouables qui feraient voler sa vie en éclat, ou bien trahir, vendre sa sœur, se préserver en trahissant sa famille.

« J’ai un tas de clients, réplique Midge. Ils aiment tous raconter leur vie. Et ça se résume à deux choses. Primo, ils n’arrivent pas à contrôler leur bite. Deuzio, ce pays est plein de mouchards et de balances… (…) De traîtres, poursuivit Midge. Des gens prêts à vous vendre. De filles qui couchent pour pouvoir raconter. De paparazzis. De marchands de tuyaux. De portables qui prennent des photos. Une vraie putain de Stasi… Comment croyez-vous que fonctionne un Etat policier ? Je vous donne un indice : ce n’est pas grâce à la police. Surveillez vos amis… la moitié du pays est prête à dénoncer l’autre. » (p. 195)

Une réflexion sur la moralité et sur la frontière mouvante entre le Bien et le Mal, s’amorce alors,  ce roman entrant dans nos consciences pour analyser le phénomène et nous secouer :

« Vous pouvez commettre un acte, reprit-il, quelque chose de mal, et savoir que vous l’avez fait, mais personne d’autre le sait, ça reste un secret. Mais le truc, quand on se fait prendre, ce n’est pas seulement que tout le monde sait ce que vous avez fait. Le truc, c’est que vous ne savez pas vraiment ce que vous avez fait, jusqu’au moment où vous savez que tout le monde sait. » (p. 296)

Parallèlement, Bec, scientifique oeuvrant contre le paludisme cherche à apporter sa pierre à l’édifice de la science. Les ambitions des scientifiques faites de risques et de ratages, pour le bien fondé de la science et du progrès s’entremêlent subtilement au thème de la moralité.

 Au terme de tergiversations nombreuses et aléatoires, Ritchie devra faire son choix, même s’il sait que la liberté individuelle et collective est la seule issue, chacun devant être son propre censeur.

Un roman ambitieux à ne pas manquer !

 

Ce que j’ai moins aimé :

- Rien

 

Premières phrases :

 

« L’histoire qui circulait dans la société de production de Ritchie Sherperd était exacte quand elle apparut dans les esprits des employés et qu’ils la discernaient à peine, sans même parler de l’évoquer entre eux. C’était comme un vague relent, assez clair pour qu’on le remarque, trop vulgaire pour être mentionné. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Un acte d'amour

 

      D'autres avis :

Fluctuat ;

 

 Le cœur par effraction, James Meek, traduit de l'anglais par David Fauquemberg, Métailié, août 2013, 528 p., 21 euros


libfly

 

rentrée littéraire2013 2

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Le vin de longue vie de Nicolas Dumitru COCEA

Publié le par Hélène

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                                                                        ♥ ♥


 L’auteur :

 Ecrivain roumain, auteur de nombreux romans, de nouvelles et de pièces de théâtre, Nicolae Dumitru Cocea (1880-1949) fut aussi traducteur français, introduisant en Roumanie les oeuvres de certains contemporains comme Anatole france ou Marguerie Audoux.

il est également connu dans son pays pour son engagement antifasciste : il fut le créateur ou le directeur de plusieurs revues, et défendit ses opinions courageuses progressistes à travers ses éecrits politiques jusqu'à la fin de sa vie.
 

L’histoire :

Roman épicurien d'amour et de vigne, le Vin de longue vie se déroule dans la campagne roumaine, sous le soleil, à l'ombre des souvenirs. Au jeune juge qui vient d'être nommé, tous les notables du village parlent de maître Manole, le boyard, propriétaire de l'immense vigne. Celui-ci attirerait des femmes dans sa demeure, dont elles ne ressortiraient jamais ; il userait également de sortilèges, et son extraordinaire longévité en serait la conséquence.

La rencontre entre le jeune homme et le vieux maître, puis l'amitié qui les unira, enfin le secret de cette jouvence que le boyard transmettra, tel est le coeur de ce roman. Un roman empli de poésie mais aussi de philosophie, sur la nature humaine et sur le sens que chacun peut donner à sa vie. (Source : Babélio)

Mon avis :

  L’action est très longue à se mettre en place, comme si le narrateur tournait volontairement autour de cet être mystérieux, Manole, sujet de toutes les conversations, envies et jalousies des alentours. Quand il finit par le rencontrer, sous l’égide de Charles Baudelaire, leurs conversations prennent un tour philosophique qui densifie tout à coup le propos et de fait le roman.

 « Vivre en harmonie ou en disharmonie avec l'univers, face à face avec l'infini, l'éternité ou le néant, qu'importe ! Mais en tous cas, loin des sots. » p. 57

 Peu à peu une amitié naît entre les deux hommes, Manole devenant le maître à penser du jeune homme, lui livrant des préceptes de vie, d’harmonie et finalement de bonheur. Fasciné, le jeune magistrat aimerait découvrir le secret d’éternelle jeunesse que semble détenir le boyart.

 Le vin de longue vie  est un récit plaisant, mais un peu long à se mettre en place.


Premières phrases :

 

 « La vigne de maître Manole Arcasch, plantée sur plus haute crête de la province de Cotnar, descendait dans la vallée jusqu’à la Fontaine aux Serfs : longue, rectangulaire, striée, ponctuée et bariolée de toutes les nuances du vert, comme un couvre-pied de Bessarabie. »

  

Le vin de longue vie, N. D. Cocea, traduit du roumain par Jean de Palacio, Editions Cambourakis, 2012, 124 p., 9 euros

 

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Mais qui a tué Harry ? de Jack Trevor STORY

Publié le par Hélène

                                      

♥ ♥ ♥ ♥


 

L'auteur :

 

Jack Trevor Story (1917-1991) est un écrivain britannique extrêmement prolifique, qui publia des dizaines de romans sous psudonyme, touchant à divers genres. Il est le créateur de plusieurs séries policières populaires. Autodidacte, son oeuvre est marquée par la culture ouvrière et par les aléas de sa fortune personnelle, qu'il s'agisse de ses amours agitées ou de revers financiers. sa vie en dent de scie, sa désinvolture, son humour et son sens de l'empathie le rapprochent de son maître en écriture William Saroyan.

 

L’histoire :

 

 Alors qu’il vadrouille en forêt par un beau jour d’été, Abie, petit garçon de quatre ans, bute sur le corps d’un homme étendu au milieu des fougères et des rhododendrons, en ce charmant coin de campagne anglaise. Harry est mort, et son cadavre est bien encombrant pour les membres de la petite communauté qui peuple la lande de Sparrowswick. Plusieurs fois découvert, caché, enterré, exhumé au cours d’une même journée, le défunt déclenche une série de quiproquos, et sera le révélateur des turpitudes secrètes des villageois, qui tous ont de bonnes raisons de craindre d’être accusés de meurtre. Mais l’incident, cause de beaucoup d’angoisse, encouragera également le rapprochement de quelques êtres, les situations aigues stimulant semble-t-il sentiments et passions...

En quelques phrases percutantes, Jack Trevor Story excelle à croquer une série de portraits particulièrement savoureux : le capitaine Wiles, balourd et piètre chasseur, la jeune mère d’Abie, sexy et sans complexes, Sam Marlow, artiste raté mégalomane, Miss Graveley, vieille fille en mal d’amour, ou encore Mark Douglas, promoteur immobilier et séducteur invétéré.

 

Ce que j’ai aimé :

 

 Ce cher  Harry, qui ne semble manquer à personne, va être enterré, déterré, réenterré dans une suite de gags burlesques servis par des dialogues enlevés.

Le rythme est rapide car les indécisions quant au sort de Harry fluctuent au fur et à mesure des pages et des rencontres : faut-il informer la police ? Le capitaine a-t-il tiré sur lui ou sur un hérisson ? Qu'a vu le petit Abie ? 

Les personnages sont bien campés, drôles et déjantés : un chasseur de papillons décalé, une jeune veuve ravie, un artiste peintre de talent encore méconnu, un capitaine indécis, un vagabond amateur de chaussures, un chasseur de femmes...

« Mark Douglas était un amateur de blondes. C'était aussi un amateur de brunes, de rousses, d'albinos, de négresses, de mulâtresses, de sémites, d'Asiatiques et de réceptionnistes d'hôtel. Mark Douglas était amateur de tout ce qui portait jupe et ne jouait pas de cornemuse. »

Si le sujet principal reste la mort d'Harry, pourtant nous ne sommes pas dans un roman policier. Harry méritait sa mort, personnage peu sympathique, il est clair pour tous qu'il est mieux là où la mort l'a envoyé. Ce prérequis permet de jouer sur un autre terrain, point d'enquête, le but va plutôt être de cacher ce cadavre un peu encombrant.

« - Quelle a été votre réaction ?

- Mal au cœur, dit Jennifer laconiquement. Vous avez vu sa moustache et ses cheveux crêpés ?

Sam hocha la tête en signe d’assentiment.

 - Seulement, dit-il, quand je l’ai vu il était mort.

Jennifer haussa les épaules.

 - Il était exactement pareil de son vivant, sauf qu’il était vertical. » (p. 81)

 

 Ce court roman jubilatoire a été adapté par Alfred Hitchcock en 1955.

 

Ce que j’ai moins aimé :

- Rien


Première phrases :

 

 « Le petit garçon nommé Abie gravissait le chemin forestier qui menait à la lande de Sparrowswick. Son corps formait un angle aigu avec la pente raide et caillouteuse. Il serrait fermement une carabine à flèches sous son bras gauche. »

 

D’autres avis :

Sandrine Jérôme http://litterature-a-blog.blogspot.fr/2013/04/mais-qui-tue-harry.html

 

Mais qui a tué Harry ? de Jack Trevor Story, traduit de l’anglais par Jean-Baptiste Rossi, Cambourakis, 2013, 9 euros

 

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