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bande dessinee francaise

3" par Marc-Antoine MATHIEU

Publié le par Hélène

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♥ ♥

 

L’auteur :

Marc-Antoine Mathieu est un dessinateur et scénariste de bande dessinée français.

 

L’histoire :

“Cet ouvrage se propose de relater la trajectoire de la lumière dans une petite portion d’espace-temps. Les 3 secondes qui la constituent forment un récit très court mais aussi très dense, aux allures d’intrigue policière. Observer les détails, enquêter d’une scène à l’autre permet de reconstituer les angles morts et de récolter les indices sur ce qui relie les personnages et les motive. Affaire, crime, complot… A chacun de se faire sa propre idée. Quelques pistes vous mettront sur la voie : Quel scandale secoue la presse ? Qu’a dit Renato Nacci et que fait-il ? Qui est dans l’avion et que lui arrive-t-il ? Qu’a-t-on offert à Carine ? Bonne investigation” (synopsis éditeur).

 

Ce que j’ai aimé :

3 secondes est un album conceptuel très original, sans bulles, constitué uniquement de planches de dessins qui se font échos les unes aux autres. Ce mutisme permet de s'attacher uniquemment aux images qui nous invitent à une enquête policière dans le monde du football. Le lecteur se fait détective, traquant le moindre détail, perçu dans le reflet d'une vitrine, d'une prunelle ou d'une flaque d'eau... Ce jeu de renvoi le mène alors petit à petit vers la solution de l'énigme.

C'est une œuvre hybride pensée à la fois en version papier et en numérique. Sur le site des Editions Delcourt, grâce à un mot de passe que l’on trouve dans l’album version papier, le lecteur peut accéder à la version internet et ainsi zoomer, explorer…

        Trois-secondes--Planche-2.jpg

 

Ce que j’ai moins aimé :

Il faut avoir une bonne vue pour saisir tous les détails et trouver la clé de l’énigme

 

D’autres avis :

Choco   ;

 Mo' - Noukette - Lunch - Antigone - Yaneck - mec d'Alfie - Lelf  

 

3 secondes, Marc-Antoine Mathieu, Delcourt, septembre 2011, 14.95 euros

 

 

BD-Mango-bleu.jpgTop-bd-2012-copie-1

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Aziyadé de Franck BOURGERON d’après le roman de Pierre LOTI

Publié le par Hélène

                                            Aziyade

 ♥ ♥ ♥

Un bel hommage au roman de Pierre Loti

 

L’auteur :

Pierre Loti est un écrivain français, né à Rochefort en 1850. Officier de marine, ses voyages ont inspiré beaucoup de ses romans. On lui doit notamment  Ramuntcho et Pêcheur d’Islande.

En 1879, il écrit Aziyadé et en 1892, Fantôme d’orient, ultime hommage à la femme qui ne cessa jamais de hanter son cœur. Il est mort en 1923 à Hendaye et est enterré dans l’île d’Oléron. 

 

L’histoire :

e passage en Grèce, à Salonique (alors sous domination turque), Loti, jeune et sémillant lieutenant de la marine anglaise aperçoit, derrière les barreaux d'une fenêtre de harem, le visage d'Aziyadé, belle et jeune odalisque aux yeux verts. Dès lors, il ne vit plus que pour elle. « Aziyadé est âgée de dix-huit ou dix-neuf ans, elle est capable de prendre des résolutions extrêmes et de les suivre coûte que coûte, jusqu’à la mort… »

 Leur liaison amoureuse, née au milieu des parfums et des mystères de l'Orient, culminera à Stamboul (quartier de Constantinople) dans le déchirement et le sacrifice.

 

Ce que j’ai aimé :

Le jeune Loti est un homme seul, « sans foi ni espérance », qui a dû quitter sa sœur et sa mère pour débarquer dans un pays inconnu, prêt à se laisser envoûter par les plaisirs que cet orient peut lui offrir.

aziyadé

Il va donc se laisser charmer par la belle Aziyadé, au risque de sa vie et de celles de quelques autres, puisque la jeune femme appartient au harem d’un dignitaire turc. Mais pour lui ces heures de plaisir sont une façon d’exister, de se sentir vivant dans un monde déroutant :

« Mais j’en suis venu à penser que tout ce qui me plaît est bon à faire… il faut toujours épicer de son mieux… le repas si fade…de la vie. » (p. 19)

L’excitation de l’interdit, de ces rencontres volées, de ces éloignements prolongés, de ces retrouvailles fougueuses vont tresser en son cœur des sentiments durables, qui ne pourront malheureusement jamais s’épanouir pleinement. Lui qui n’aimait personne et ne « croyais à l’affection de personne » sera pris aux rets de la belle Aziyadé…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 La typographie, notamment dans les lettres de Pierre Loti à sa famille, n'est pas toujours très fluide.

  

Aziyadé, D'après le roman de Pierre Loti. Récit et dessin de Franck Bourgeron. Couleurs de Claire Champion, Futuropolis, février /2007 , 128 p., 19.3 euros

  Top-bd-2012 

BD du mercredi de Mango 1

 

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Portugal de Cyril PEDROSA

Publié le par Hélène

                                         portugal-couv.jpg

 ♥ ♥ ♥

 

 L’auteur :

 

Son blog : http://cyrilpedrosa.blogspot.com/

 

L’histoire :

Quand un retour aux sources imprévu devient renaissance à soi-même.

Plus vraiment d'inspiration, plus d'envies et pas de projets, l'auteur de BD Simon Muchat végète doucement dans son boulot d'animateur scolaire, et exaspère Claire, sa compagne, qui le voudrait plus investi.

Invité à passer quelques jours au Portugal, dont sa famille est originaire et où il n'était plus allé depuis l'enfance, il va y découvrir une autre façon d'exister et d'être - et peut-être le début d'une nouvelle inspiration ?

 

Ce que j’ai aimé :

 

Cet album est un bijou graphique avec une utilisation de la couleur permettant de toucher au plus près aux sentiments du narrateur : quand son moral frôle le néant, les couleurs sont ternes, sans vie, cette vie qui revient au Portugal quand Simon retourne vers ses racines. Les couleurs et le mouvement affluent alors sur les pages comme dans l'âme des personnages. Les pages consacrées aux souvenirs se teintent d'une coloration sépia mélancolique et triste.

 

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Portugal nous peint le retour à la vie de Simon, jeune adulte perdu, errant dans sa vie en se laissant porter par les évènements, et surtout par les décisions de sa copine, Claire, qui finit bien évidemment à se lasser de la perpétuelle indécision et morosité dans laquelle évolue son compagnon déprimé. Le temps du mariage de sa cousine, Simon va retourner vers ce qui le fonde, son père, sa famille, un pays qu'il connaît peu mais est avide de découvrir, un monde coloré et vif. Là aussi la vie n'épargne guère les êtres, mais Simon y est à sa juste place, il trouve enfin ce qui lui manquait, une identité.

 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Le rythme assez lent et profondément mélancolique a instillé sur mon âme une touche amère et un peu déprimante…

 

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D’autres avis :

 

Blogs :

 

Ys ; Mo’; Les 8 plumes  

 

Presse :

 

"Un long et beau récit (...) intime et vagabond, parfaitement universel" (Le Nouvel Observateur)

- "Un roman graphique bouleversant" (Rue89)

- "Une BD intime et flamboyante. Un album fabuleux au graphisme sans cesse mouvant" (Métro)

- "Un magnifique album" (20MN)

- "Cyril Pedrosa signe là une oeuvre tout simplement magistrale" (Télérama)
  

 

- "Un petit bijou de BD" (Ouest France)

- "Un album d'une profondeur et d'une acuité rare" (Livres Hebdo)

 

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Portugal, Cyril Pedrosa, Dupuis, septembre 2011, 261 p., 35 euros

 

Top-bd-2012

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Polina de Bastien VIVES

Publié le par Hélène

                                         polina.jpg

 ♥ ♥ ♥

Un magnifique portrait de danseuse.

   

L’auteur :

 

Bastien Vivès est un auteur de bande dessinée français.

 

L’histoire :

 

Très douée pour la danse, la petite Polina Oulinov est sélectionnée pour suivre les cours de Nikita Bojinski, un maître d’une exigence absolue, à la fois redouté et admiré. Au fil de son enseignement, qu’elle suit des années durant, Polina devenue jeune fille développe avec son mentor une relation complexe, entre antagonisme et soumission – et finit par le quitter pour explorer de nouvelles expériences artistiques, en toute indépendance.

 

Ce que j’ai aimé :

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Polina est une jeune personne fragile et attachante, une jeune danseuse qui mène ses choix avec grâce et intensité. Danseuse dans l’âme, elle assume ses choix artistiques et sentimentaux en parcourant son destin avec légèreté.

 

Les dessins épousent parfaitement la finesse des corps et des mouvements. Les  traits en noir et blanc laissent filer parmi les interstices le désarroi, la souffrance, mais aussi la beauté et la passion de ces jeunes artistes.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien.

 

D’autres avis :

 

Théoma, Midola

  

Polina, Bastien VIVES, Casterman, 2011, 210 pages,  18 euros

 

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Top-bd-2012

 

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Chroniques de la nécropole de GOLO et DIBOU

Publié le par Hélène

                                        chroniques de la necropole bd futuropolis

♥ ♥ ♥ ♥

 

Les auteurs :

 

Guy Nadaud dit Golo né en 1948 à Bayonne. Avec son complice Franck il a signé des albums chez Futuropolis, Dargaud et Casterman puis a continué seul dans le mensuel A Suivre en adaptant "Mendiants et Orgueilleux" d'Albert Cossery. Depuis plus de 10 ans maintenant, il vit entre le Caire et un village près de Louxor. Dernier livre paru : "B.Traven, portrait d'un anonyme célèbre", éditions Futuropolis.

Dibou est sa compagne.

 

L’histoire :

 

Loin des lieux figurants dans les dépliants touristiques, et pourtant aux abords même de Louxor, Golo et sa compagne Dibou habitent depuis plus de 10 ans dans le village de Gournah.
Ils ont assisté démunis, à sa destruction inéluctable. Tout le monde soupçonne l'existence de projets immobiliers pharaoniques portés par des gens proches du pouvoir...
Dans ce récit de l'impuissance des individus face à la logique financière de l'état, c'est aussi et surtout leur amour immense.profond pour l'Égypte et son peuple fascinant, que Dibou et Golo racontent avec tendresse, émotion et joie de vivre. - Présentation de l'éditeur -

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          - Dibou liquide sa société, déménage à Gournah pour vivre " en artiste" et coudre, sculpter... Si cette décision est mûrement réflechie, elle n'est pas exempt de questions : " Mais qu'est-ce que je vais faire maintenant ? - Faire, faire, faire, vous les Français, vous n'avez que ça à la bouche ! Et ETRE alors, vous n'y pensez jamais ?" (p. 135) lui répond sagement son ami égyptien...

      Et c'est ainsi que Dibou va ETRE, être une femme accomplie oeuvrant pour des causes justes aux côtés des habitants du village, fustigeant le gouvernement en place qui préfère les touristes aux autochtones, critiquant les touristes eux-mêmes, complices.

      "Ils ont l'illusion de faire partie d'une élite aisée, ayant accès à la culture, appartenant à une civilisation supérieure qui maîtrise les techniques, l'espace, le temps... En réalité ils sont des prolétaires en pleine activité, travaillant pour l'industrie du tourisme à des postes subalternes : consommateurs d'appoint dans des pays aux économies en voie de développement." (p. 45)

     Elle et son ami Golo vont s'épanouir dans un pays magnifique au charme envoûtant, ne regrettant nullement le choix radical qui les a amenés à Gournah. Ils vont éveiller les enfants du village à la création et à la culture, mûs par un amour des autres incommensurables. Et même s'ils ne parviendront pas à sauver le village, ils resteront dans les mémoires des habitants et nous laissent ce superbe album, témoin magnifique d'un monde déchu.

 l'   L'alliance subtile entre les dessins de Golo et les photographies apporte puissance et magie aux propos.

      Chroniques de la nécropole chante la vie, exhalte la beauté et parle avant tout d'amour et d'humilité. 

           

      " J'aime les bruits de Gournah, la voix des fellahs qui se répondent d'un champ à l'autre... Le chant des oiseaux qui se tait d'un coup au coucher du soleil... Le rire des enfants... Le chant de la huppe, "Hod hod", qui change lorsqu'elle tourne la tête... Le ramdam des moineaux... le braiement orgasmiques des ânes... la guêpe entrée par mégarde dans la maison qui s'obstine à rester devant les moustiquaires des fenêtres jusqu'à tomber d'épuisement... Les psalmodies du Coran qui reviennent tout au long de la journée pendant les trois jours des obsèques et sont si apaisantes..." (p. 180) 

     

golo

 

    Une Bd à posséder absolument pour ne pas oublier qu'il est possible de créer quelque chose et de ne pas suivre bêtement la masse...

 

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U

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Je trouve que les surnoms choisis par les auteurs infantilisent la Bd et en donnent

une golo2.jpgpremière image bien loin du propos tenu.

 

Vous aimerez aussi :

 

Grain de sable Burkina

 

D'autres avis :

 

A voir le reportage sur ARTE

 

Chroniques de la nécropole, Golo et Dibou, Futuroppolis, mai 2011,  208 p., 22 euros

 

 

BD du mercredi de Mango 1

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Les formidables aventures de Lapinot. Tome 0. Slaloms de Lewis TRONDHEIM

Publié le par Hélène

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♥ ♥

 

L’auteur :

Lewis Trondheim de son vrai nom Laurent Chabosy (né le 11 décembre 1964, à Fontainebleau, France) est un dessinateur, scénariste et éditeur français de bande dessinée.

 

La série :

Les Formidables Aventures de Lapinot est une série de bande dessinée réalisée par Lewis Trondheim.

La série met en scène des animaux à forme humaine. Le personnage principal est un lapin, Lapinot, entouré d'une bande d'amis (Richard, Pierrot, Titi, Nadia…). En alternance, les histoires se déroulent dans un environnement urbain habituel ou dans des mondes empruntés à des univers variés : westerns, Spirou et Fantasio, etc.(source : Wikipédia)

 

L’histoire :

Lapinot, Richard, Pierrot et Titi vont aux sports d'hiver. Au début, Lapinot a mal au cœur à cause des virages en bagnole. Après, ils ne peuvent pas faire de ski à cause du loup qui a déjà zigouillé trois skieurs. Après, ils peuvent en faire parce que le loup est parti, mais c'est coton de louer des chaussures et le reste parce que Lapinot chausse du 88 et Pierrot a "juste besoin de gants normaux à quatre doigts". Après, Richard descend tout schuss du matin au soir, et les autres, qui trouvent globalement que le paysage est pentu, comptent leurs abattis quand ils se ramassent. Le reste du temps, ils échangent des vannes poilantes, ils emballent les filles - mollement : Lapinot ne se sent pas d'entamer une relation en ce moment - ou ils jouent à des jeux idiots et dansent sur Cloclo : "Les sirènes du poort d'alee-xandrie chantencore la même méé-lodie…"  (Présentation de l’éditeur)

 

Ce que j’ai aimé :

Les formidables aventures de Lapinot peignent la vie simple de trentenaires : ce sont des êtres sans fioritures à cheval entre la vie adulte et les bouffonneries de l’enfance. Des personnages  dans lesquels tout un chacun se reconnaît :  ici évoluant aux sports d’hiver, on y rencontre celui qui veut dévaler les pistes –noires-  de la première à la dernière heure, celui venu pour se reposer et qui refuse de « s’exciter », celui venu avant tout pour lever des filles,  sur les pistes ou en boîte de nuit…  Des personnes capables de chanter « Etoile des neiges » à tue-tête –ou sa version actualisée assez étonnante… - et capable l’instant d’après de disserter :

 

« Il faut bien admettre qu’on est tous devenus des adultes responsables.

-          Ou en tout cas des adultes…

-          Légalement parlant ;

-          Mm… On est peu de chose…

-          Tu veux dire qu’on est plus que très importants

-          Le fait qu’on existe donne une dimension aux choses.

-          Le fait qu’on existe nous fait nous rendre compte qu’on est nous-mêmes d’une petite dimension. » (p. 31)

 

« Des gens meurent à chaque seconde ! C’est comme si tu découvrais que la mort existe vraiment parce qu’elle a été proche de toi… » (p. 46)

 

Slaloms est un album simple, sans prétention, et ses héros des êtres sympathiques avec qui on passe du bon temps.

 

Ce que j’ai moins aimé :

Ce n’est pas hilarant, on sourit tout juste, les aventures sont somme toute tellement banales que l’on pourrait leur reprocher de rester trop à plat…

lapinotslaloms.jpg

 

D’autres avis :

Babélio

 

Slaloms, Lewis TRONDHEIM, Dargaud, 2000, 46 p., 11.55 euros

 BD du mercredi de Mango 1

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Rébétiko de David PRUDHOMME

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Prix « Regards sur le monde » au festival d’ Angoulême 2010

 

L’auteur :

David Prudhomme est un auteur de bande dessinée français.

 

L’histoire :

Athènes, fin des années 1930. Dans les bouges de la ville soumise à la dictature militaire, quelques copains partagent leur vie entre les femmes, le bouzouki et le narghilé en rêvant de refaire le monde. David Prudhomme signe un récit attachant et bercé par la mélopée envoûtante du rébétiko, cette musique populaire née en Grèce au début du siècle passé.

 

Ce que j’ai aimé :

-          Dans ce magnifique album, David Prudhomme rend hommage aux  rébètes, « déracinés de Turquie et des îles grecques survivant dans les bidonvilles aux portes des grande ville. » Ces hommes déclassés se réunissent pour chanter leur mal-être, le Rébétiko, appelé aussi quelquefois « le blues grec ». David Prudhomme erre aux côtés de ces hommes désoeuvrés, souvent anesthésiés par le haschich qu’ils fument, et nous convie à leur rencontre dans une atmosphère nostalgique et comme suspendue. La violence est tapie dans l’ombre, à chaque instant une esclandre peut éclater, des policiers chargés peuvent surgir pour les arrêter et casser leurs instruments de musique, les bouzoukis, parce qu’ils sont devenus les bêtes noires du gouvernement en place :

 

«  Tu sais qui est le général Métaxas ? Il a décrété la loi martiale à la suite des grandes grèves communistes du 4 août. Il a pris le pouvoir, fait de ce pays une dictature. C’est un fasciste, tu sais, un de ces hommes qui apprécient ce qui est en train de faire Hitler en Allemagne, Mussolini en Italie, Franco en Espagne… Métaxas condamne un amollissement moral de notre société, supposée décadente… Sa propagande déisgne les coupables de cette prétendue immoralité… et l’impute à cette part d’Orient qui habite en nous. Il dit qu’il va laver la Grèce de toute influence turque. Tu saisis de que ça signifie ? Non, moi non plus, nous sommes mêlés à l’Orient depuis toujours. Nos origines se confondent… Mais tu le sais bien, rébète, vous servirez de symboles, (…) coupables d’unir Orient et Occident en un chant hypnitique.» (p. 18)

 

REBETIKO-danse.jpg

 

Leur vie n’est que course poursuite, coups, blessures, prison pour certains. Ils tentent de noyer leur malheur dans l’alcool et la drogue, et dans l’amitié surtout qui les réunit autour de leur passion pour la musique. Le soir, ils se racontent en chantant leur journée, dans un chant teinté de mélancolie. Et, un instant, la musique les sauve…

 

« Quelques fumeurs de haschich ont rencontré la mort,

Lui demandent si aux Enfers les gars s’amusent encore.

Dis, la Mort, c’est comment, la vie au fond de la nuit ?

Y’a du fric dans l’Hadès ? On y boit du raki ?

Y’a des chansons ? Du bouzouki ? Des fêtes ?

Des coups fumants ? Des coins sympas pour les Rébètes ?

Dis-nous, y’a des poupées chez toi, des bonnes frangines

Qui prennent leur pied, soufflant le hasch par les narines ?

Dis-nous, la Mort, sois bonne : les clodos, pauvres mecs,

Ils picolent aux Enfers, ou sont au régime sec ?

Ceux qui arrivent chez toi dans la plus noire déprime,

Ils guérissent, dans l’Hadès, ou plongent au fond de l’abîme ?

Prends cette poignée de kif, du fort, du parfumé :

C’est pour nos potes en bas, qu’ils puissent un peu fumer. » (p. 102)

 

 

Concert dessiné Rébétiko : David Prudhomme, Dimitri Katséris, Panos Mentjos - wideo
Concert dessiné, sur le thème de l'album Rébétiko de David Prudhomme "Prix essentiel regard sur le monde".
Dessins : David Prudhomme
Accompagnement musical : Dimitri Katséris, Panos Mentjos, Thomas Gossely
Ce film reprend les dessins réalisé pendant le concert, le titre du morceau est "Pergamé".Video de asso9-33

 

Ce que j’ai moins aimé :

-          Rien.

 

Vous aimerez aussi :

Chico et Rita de Javier MARISCAL et Fernando TRUEBA

 

Le blog consacré à la BD : http://bderebetiko.blogspot.com/ sur lequel vous entendrez desmorceaux de ce chant hypnotique.

D’autres avis :

Télérama, Midola 

 

Rébétiko, (La mauvaise herbe), David Prudhomme, Futuropolis, 2009, 101 p., 20 euros

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J’aurais voulu être ethnologue de Margaux MOTIN

Publié le par Hélène

                                          j-aurais-voulu-etre-thnologue.jpg

 

L’auteur :

Margaux Motin est une illustratrice française. Elle est connue, entre autres, pour son blog Margaux Motin, où elle expose avec humour des anecdotes de sa vie de trentenaire. Elle a une soeur, Marion Motin, qui est danseuse.

 

L’histoire :

Le quotidien d’une jeune illustratrice : sa petite fille, son mari, ses copines, sa mère, ses achats compulsifs… La vie quoi !

 

Ce que j’ai aimé :

-          Cet album est plutôt drôle, les scènes sont bien vues :

 

"J'aurais adoré être ethnologue ... j'aurais étudié la symbolique de la chaussure à talon chez les pygmées, observé les fréquences d'épilation des femmes en Amazonie, établi une typologie du bébé morue dans les sociétés inuit, j'aurais même probablement appris à construire une pirogue avec une bretelle de soutif et une tong, et pris des cuites à l'alcool de manioc. La vie aurait été une course folle, une nuit d'ivresse interminable, un vaste champ de possibles! Mais je suis une grosse feignasse, je vomis quand je suis soûle et j'ai peur des quêpes. Et puis, de toute façon, tout ce que je sais faire, c'est dessiner..." (4ème de couverture)

 

margaux-motin-1.jpg

 

Ce que j’ai moins aimé :

-          Rien de nouveau sous le soleil, de nombreuses caricatures : les hommes regardent le foot, pendant que les filles font les boutiques, se font les ongles, s’épilent le maillot, et les enfants eux ne sont là que pour pleurer et nous réveiller la nuit :

 

margaux-motin-2.jpg

 

D’autres avis :

Sophie

 

Vous aimerez aussi :

Le blog de Margaux Motin

 

J’aurais voulu être ethnologue, Margaux MOTIN, Hachette, Marabout, 2009, 12.90 euros

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Le sens de la vis tome 2 Tracer le cercle de Jean-Yves FERRI et Manu LARCENET

Publié le par Hélène

                                  sens-de-la-vis-2.jpg

  

♥ ♥ ♥

 

Les auteurs :

 

  Jean-Yves FERRI et Manu LARCENET sont des auteurs de bandes dessinées français. Ils ont déjà collaboré ensemble pour la série "Le retour à la terre".

 

L’histoire :

Ce second tome du Sens de la Vis est une hilarante remontée aux sources mystérieuses de l’impulsion créatrice. Nous retrouvons Demi-Lune guidé par son Maître Shumryu Sushiba au coeur de la forêt dans le but de fabriquer un authentique pinceau. D’abord découvrir la branche qui fournira le manche. Ensuite, traquer la martre, animal légendaire, dont la queue touffue fournira le poil qui permettra à Demi-Lune de tracer enfin le cercle parfait… (source Fnac)

 

sens-de-la-vis-3.jpg

 

Ce que j’ai aimé :

 

-   Je suis une fan inconditionnelle de l’humour des deux compères, humour absurde, intelligent, éclairé, et ici également humour philosophique et spirituel.

- Le duo improbable formé par le maître maigrelet et l'élève enrobé par des strates de civilisation fonctionne à merveille, leur décalage physique et philosophique étant source de scènes  pour le moins cocasses.

-  Les dessins sont magnifiques, le trait est fin et minutieux, les couleurs fondues,

 

photo1 

 photo2

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Trop court...

 

Vous aimerez aussi :

 

Des mêmes auteurs : Le retour à  la terre

 

Le sens de la vis, tome 2 « Tracer le cercle », Ferri et Larcenet, Les rêveurs, novembre 2010, 15 euros

 

rire copie

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L’orme du Caucase de TANIGUCHI et UTSUMI

Publié le par Hélène

                                              orme-du-caucase.jpg

♥ ♥ ♥ 

Huit courts récits très touchants.

 

Les auteurs :

 

UTSUMI est un scénariste japonais. Jiro TANIGUCHI quant à lui est mangaka (auteur de mangas) et il s’est surtout fait connaître avec Quartier lointain (dont le 1er tome a reçu un prix à Angoulême en 2003).

 L’histoire :orme 2

 

Huit récits se succèdent, tous teintés de mélancolie.

L’orme du Caucase conte avec poésie le dilemme d’un propriétaire à qui l’on demande de couper son bel orme dont les feuilles gênent les voisins,

Le cheval de bois met en scène une petite fille qui semble apeurée par les attractions d’un parc,

La petite fille à la poupée est l’œuvre d’une jeune femme que son père qui l’avait perdu de vue retrouve par hasard,

La vie de mon frère voit deux frères très différents dans leur conception de la vieillesse se retrouver,

Le parapluie est celui que tend une jeune femme à son frère,

Les environs du musée sont témoins de la rencontre touchante entre deux personnes âgées,

Dans la forêt, deux jeunes garçons apprennent à s’épauler,

Son pays natal est celui d’une jeune française devenue brutalement veuve et restée malgré tout au Japon.  

 orme_du_caucase-1.jpgCe que j’ai aimé :

 

-          La poésie douce et mélancolique nimbe ces récits d’un halo de tristesse. Les personnages ont souvent vécus des situations troublantes voire traumatisantes, mais entourés d’amour, ils parviennent à passer au-delà de ces séparations, déchirements, ou mort brutale. La vie transcende leur peine et leur offre un petit supplément d’âme qui les apaise.

 

- Les thèmes difficiles comme la vieillesse, la séparation, la mort, sont abordés avec subtilité et philosophie.

 

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          C’est triste, j’ai beaucoup pleuré…

 

 

L’orme du Caucase, TANIGUCHI et UTSUMI, Casterman écritures, juin 2004, 13.50 euros

 

 Keisha en parle aussi

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