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bande dessinee etrangere

Bilan 2018 - BD

Publié le par Hélène

Voici la sélection des BD marquantes de cette année :

La forêt millénaire de Jiro TANIGUCHI

Culottées de Pénélope BAGIEU

Calvin et Hobbes tome 1 de Bill WATERSON

Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied par Alain KOKOR et Pascal RABATE

Edelweiss de MAYEM et MAZEL

La saga de Grimr de Jérémie MOREAU

 

Un grand merci à Stéphie , Moka et Noukette pour ces rendez-vous BD du mercredi.

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La forêt millénaire de Jiro TANIGUCHI

Publié le par Hélène

Après le divorce de ses parents, la maman de Wataru dépérit si bien qu'elle l'envoie chez son grand-père, au coeur de la forêt. Si dans un premier temps il est perdu face à cette nouvelle vie, petit à petit il sent le pouls de la forêt, l'entend et se coule alors dans son nouvel univers...

Cet ultime album resté inachevé du grand maître Taniguchi rassemble ses aspirations centrée autour de la nécessité de l'être humain d'instaurer une relation plus harmonieuse avec son environnement naturel. L'histoire se passe dans la région natale de Taniguchi : Tottori, et l'enfant sensible qu'est Wataru parvient à entendre la voix de la nature parce qu'il est attentif au monde qui l'entoure. Enfant, il a su préserver en lui l'ouverture au surnaturel, aux prodiges de la vie.

« Ces enfants qui ont la faculté d’entendre la nature symbolisaient pour Jirô ­Taniguchi quelque chose de la jeunesse, avec ses immenses possibilités, mais que le passage à l’âge adulte fait peu à peu disparaître, explique son éditeur japonais, Motoyuki Oda, dans le dossier (passionnant) qui clôt l’ouvrage. Alors qu’enfant on entend bien, on devient sourd en grandissant. (…) Il s’agit également d’une métaphore du Japon et de ce que son développement rapide, son industrialisation, lui a fait perdre ou oublier. »

Le projet de Taniguchi aurait porté la jeune Wataru à lutter contre un projet minier qui aurait détruit la forêt, aux côtés d'une autre enfant tout aussi attentive aux sens. Cinq tomes étaient initialement prévus, mais la maladie de Taniguchi a mis un terme brutal à ce beau projet.

Ce magnifique chant du cygne laisse le lecteur frustré et infiniment triste de savoir que la maladie a eu raison de son talent... Il ne reste plus qu'à relire ses oeuvres majeures !

 

Présentation de l'éditeur : Editions Rue de Sèvres

D'autres avis : Le Monde ; France Inter ; Nadège ;

Du même auteur : L’homme qui marche ♥ (BD) ;  L’orme du Caucase  ♥ (BD)Les années douces ♥ (BD) ; Un zoo en hiver ♥ (BD) ; Furari ♥ (BD) ; Seton tome 1 ♥ ♥ ♥ (BD) ; Venise ♥ ♥ ♥ (BD) 

Bd de la semaine accueillie par Noukette

 

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Calvin et Hobbes tome 1 de Bill WATTERSON

Publié le par Hélène

 ♥ ♥  

Calvin est un petit garçon de six ans qui se sent un peu seul, mais est doté d'une imagination débordante. Ainsi, il donne vie à son ours en peluche Hobbes, se créant ainsi un meilleur ami de choix !

Ce premier tome se déroule pendant les vacances, Calvin et Hobbes sont soumis a vide des journées qui s'étirent sans fin, journées qu'ils s'empressent de remplir grâce à leurs projets fantasques. Ainsi, ils partent dans la forêt avec un téléphone pour répondre à l'appel de la forêt, jouent au croquet, et finissent par se bagarrer, s'envolent sur le tapis volant-paillasson de l'entrée ou s'amusent à embêter Susie, la petite voisine.

Les autres personnages restent relativement discrets, satellites dans la vie des deux compères, Calvin se plaisant à rappeler que son père est élu et risque de perdre ses prochaines élections... "Si tu penses te représenter comme "papa", tu devrais préparer ta campagne. Franchement, les sondages sont mauvais, ton mandat risque de ne pas être reconduit."
 

Cet hymne à l'imaginaire des enfants résonne de tendresse dans nos coeurs d'adultes !

 

Présentation de l'éditeur : Hors collection

D'autres avis : Convaincue par Sabine ; Mo 

 

Bd de la semaine accueillie par Stephie

 

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La loterie de Miles HYMAN

Publié le par Hélène

♥ ♥

Dans un village de la Nouvelle-Angleterre, chaque année, a lieu la Loterie, un rituel immuable, au lot vague et imprécis... Et si il s'agissait d'un jeu où l'on a plus à perdre qu'à gagner ?

Cette Bd glaçante est l'adaptation d'une nouvelle écrite par la grand-mère de Miles Hyman, Shirley Jackson. En 1948 l'édition de cette nouvelle entraine un bouleversement énorme dans la vie de sa famille, notamment des courriers indignés de lecteurs qui pensaient que l'histoire était basée sur des faits réels. Cette vague de réactions montre que l'auteure a su toucher en eux quelque chose à la fois d'intime et de profondément effrayant.

La tension qui court et s'amplifie au cours de la lecture est parfaitement rendue par les dessins de Miles Hyman qui peint au plus près cette anodine cérémonie se transformant peu à peu.

Miles Hyman "Jackson pose sans détour cette question à laquelle nous préfèrerions ne jamais devoir répondre : nos enfants, notre époux, nos amis et voisins se retourneraient-ils contre nous si la société et ses coutumes l'exigeaient ?"

Ce que j'ai moins aimé : L'auteur a su mettre l'accent sur ce que la nouvelle avait de dérangeant, en l'amplifiant peu à peu, en creusant le vide entre les actes des protagonistes, et il a tant réussi, que ne reste que cette impression dérangeante, imprégnée dans le lecteur...

 

Présentation de l'éditeur : Casterman

 

Sélectionnée pour Le Prix SNCF du Polar

C'était ma Bd de la semaine accueillie par Moka aujourd'hui

 

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Police lunaire de Tom GAULD

Publié le par Hélène

♥ ♥

« Tout d’un coup, j’ai réalisé que ce minuscule petit pois, bleu et joli, était la Terre (…) Loin de me croire un géant, je me suis senti petit, tout petit. » Neil Armstrong, 1970

Policier de la Lune, ce pourrait être un métier détonnant : la tête dans les étoiles, à léviter et observer de loin la Terre. Mais ... Non. Notre policier de la Lune s'ennuie, il commande des donuts à la machine à donuts, fait des rapports reproduisant le néant que sont ses journées, et s'il demande une mutation, on lui envoie un robot-psy qui ne tarde pas, lui aussi, à péricliter... Les autres citoyens de la Lune ne s'y trompent pas, eux qui quittent peu à peu le satellite pour revenir vers la Terre.. Les avancées technologiques ont leurs revers.

Si cet album est surprenant par le vide auquel il nous confronte, il propose aussi une réflexion intéressante que les avancées technologiques, avancées qui finalement semblent nous ramener à notre solitude première, cette solitude teintée de mélancolie. A quoi bon la conquête spatiale si c'est pour retrouver les mêmes travers de la vie terrienne ? Réfléchissez bien avant de vous envoler vers les étoiles...

 

Présentation de l'éditeur : Editions 2024

 

 

Police lunaire, Tom Gauld, 96 pages bichromie sur Munken Print Cream 150g, 18 x 21 cm / épaisseur 2.5 cm, couverture cartonnée mi-toile, marquage à chaud + impression trichromie
* reliure cousue avec tranchefile,  17 euros

 

 

C'était ma Bd de la semaine accueillie par Noukette cette semaine !

 

 

En compétition pour le prix SNCF du Polar 2018

 

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Père et fils Intégrale de Erich OHSER

Publié le par Hélène

Fauve d'Angoulême 2016 Prix du patrimoine

Un père et son fils, aussi espiègles l'un que l'autre parcourt la vie avec désinvolture et bonheur dans cette bande dessinée muette, classique de la littérature jeunesse en Allemagne.

L'auteur est d'abord connu pour ses caricatures politiques puis pour ces aventures du père et du fils relevant de l'observation amusée du quotidien. A partir de 1935 la dimension critique et l'humour grinçant débordent, même s'ils restent cachés pour éviter la censure. Par exemple dans L'aventure au poisson rouge qui n'en était pas un, le poisson de plus en plus vorace finit par faire exploser le maison des protagonistes et peut être vu aussi comme une métaphore de la montée du nazisme qui, de petit parti sans importance, a crû jusqu'à détruire l'Allemagne. En 1937  les aventures de  Père et fils prennent une nouvelle tournure : grâce à un héritage les deux compères deviennent riches. Ils apprennent alors que l'argent ne fait pas le bonheur :  faute de savoir décortiquer un homard, le père et le fils quittent le château en colère et se retrouvent autour d'une simple saucisse dans la rue, comme au bon vieux temps. Enfin, dans la seconde série ils échouent sur une île déserte et vivent en Robinson.

L'auteur a sciemment renoncé à la parole pour insister sur la force des liens au-delà du langage, non verbalisables ce qui permet aussi de décupler la force des sentiments.

Une bande dessinée que l'on peut lire aussi bien comme des aventures désinvoltes que comme un manifeste politique d'un dessinateur devant écrire sous le nazisme...

Un petit bijou !

 

Ma bd de la semaine chez Mo cette semaine

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Le port des marins perdus de Teresa RADICE et Stefano TURCONI

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Je crois que chaque poème désire trouver la voie qui mène au coeur de celui qui l'écoute et qui se l'approprie ! Quand cela arrive... Le poète a rempli sa tâche non ? La tâche du semeur d'émotions."

Automne 1807. Un jeune homme est retrouvé amnésique sur les côtes au large du Siam. Il ne se souvient que de son prénom : Abel. Un navire de sa majesté le recueille et le capitaine du vaisseau prend soin de lui. Ce navire a une histoire particulière puisque son commandant s'est enfui avec le trésor du bord. De retour en Angleterre, Abel est accueilli par les trois filles du commandant déchu. Il fait aussi la connaissance de Rebecca, tenancière de maison close et de Nathan McLeod, son amant capitaine au grand coeur. Tous joueront un rôle essentiel dans le destin du jeune Abel, être perdu dans un monde qu'il ne connait plus. En navigateur aguerri il parcourt la vie comme les mers : en pratiquant ce qu'il nomme la "navigation à l'estime" : sans point fixe il vit dans une incertitude totale "Pas de cap précis, aucune terre en vue". Son seul horizon semble être ce "port des marins perdus" : « Il apparaît et disparaît dans la brume, mais il n'est pas donné à tout le monde de le voir. Parce que ce n'est pas toi qui choisis d'entrer dans le port, c'est le port qui te choisit. »

Le fil rouge du récit est la célèbre La Complainte du vieux marin, composée entre 1797 et 1799 par Samuel Taylor Coleridge, long poème qui décrit les aventures surnaturelles d'un capitaine de bateau qui fit naufrage. Ce poème romantique, tout comme les autres nombreux poèmes de l'ouvrage qu'ils soient de  William Blake, de Lord Byron ou de William Wordsworth permettent au jeune Abel de comprendre le monde, de percer petit à petit le mystère de son existence.

"La vie tend des fils invisibles... Les fils tressés vus de trop près, ne sont que confusion de lignes et de couleurs... Il faut du temps, et la juste distance, pour en deviner le dessin... et le sens."

Des questions essentielles surgissent au fil des textes, mais leur beauté éternelle enseigne également au jeune Abel à s'inscrire dans l'éternité du présent. Lecture après lecture, il apprend à vivre en sachant qu'il va mourir et à prendre confiance pour savourer le parfum et le goût du pain, sans remords ou regrets.
 
"C'est un beau soir, calme et libre ;
Moment sacré, paisible comme une religieuse,
Souffle coupé d'adoration ; le soleil ample
se couche dans la quiétude ;
Le ciel très doux se recueille sur la mer." Wordsworth
 

Mes petits bémols :

L'absence de couleur et la longueur (plus de 300 pages)

Bilan : un très beau conte fantastique aux accents littéraires enchanteurs !

 

Présentation de l'éditeur : Glénat

D'autres avis : Découvert chez Noukette et Jérôme ; Tamara

Télérama

 

Le port des marins perdus, Teresa Radice et Stefano Turconi, Glénat, juin 2016, 22 euros

 

Ma Bd de la semaine, accueillie cette semaine chez Steph

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Les contes de la ruelle de NIE JUN

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Dans un quartier paisible du vieux Pékin, une petite fille prénommée Yu’er vit avec son grand-père, Doubao. La petite fille souffre d'un handicap : elle est paralysée des jambes. Son grand-père par son amour inconditionnel et sa bonne humeur lui apprend jour après jour à surmonter son handicap. Dans Le rêve de Yu'er, il aide sa petite-fille à réaliser son rêve : apprendre à nager pour se sentir légère et libre comme l'air. Le paradis des insectes est un endroit hors du monde que fait découvrir un petit garçon à Yu'er, un petit garçon qui ressemble étrangement à son grand-père enfant. Le grand-père reprend le service de facteur dans La Lettre pour la plus grand joie de la petite, et enfin dans Vieux bambins, les deux acolytes s'intéressent à Xu Xizhi, peintre du quartier méconnu. 

Le cher grand-père fabrique une bulle de tolérance autour de sa petite fille pour la protéger. Son amour permet à l'enfant de s'épanouir comme les autres enfants, au sein d'un monde poétique préservé. L'imagination permet à l'enfant de s'évader et de gambader librement dans les champs infinis des possibles.

Présentation de l'éditeur : Gallimard 

D'autres avis : Découvert chez Noukette ; Luocine Jérôme

Interview de l'auteur sur France Inter

 

Contes de la ruelle, Nie Jun, traduit du chinois par Nicolas Grivel et Qingyuan Zhao, Gallimard, mars 2016, 128 p., 18 euros

 

La Bd de la semaine est accueillie par Moka

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Bookhunter de Jason SHIGA

Publié le par Hélène

Californie, 1973. L'agent spécial Bay, appartenant à la police des bibliothèques se lance dans la traque d'un faussaire de livre. Il met en place tous les moyens dont il dispose pour trouver le coupable, se lançant dans une course poursuite haletante. 

Bienvenue dans un monde dans lequel le livre est un bien précieux affublé d'une véritable police chargée de veiller sur lui ! A l'entrée de la bibliothèque centrale d'Oakland, terrain de jeu de l'agent Bay, trône une scène dans laquelle le livre est comparé au dinosaure, pouvant disparaître rapidement. A chacun de lutter contre l'extinction du livre ! 

Dans cette parodie d'enquête policière, nous plongeons dans le monde des bibliothèques des années 70, avant l'arrivée de l'informatique. Les agents usent de méthodes dignes des Experts, capables de trouver le coupable à partir d'un simple cil retrouvé sur place. 

Jason Shiga a lui-même travaillé à la bibliothèque d'Oakland et cette histoire délirante est née durant ses heures de "faible activité", il s'est alors imaginé ce que pourrait être le quotidien palpitant d'un bibliothécaire. Il s'est inspiré d'un fait divers pour construire ensuite son enquête. 

Ce que j'ai moins aimé :

- Les dessins entre comics et mangas sont assez déroutants (pour ne pas dire que je les ai trouvé assez laids)

- Les détails techniques risquent fort d'endormir le lecteur novice en matière de bibliothèques, des années 70 qui plus est ! 

Bilan : Plus que mitigé !!

 

Présentation de l'éditeur : Cambourakis 

D'autres avis : Babélio ; Télérama . Mo ; Keisha

 

Lu dans le cadre de l'opération Un mois, un éditeur initiée par Sandrine Tête de Lecture 

 

 

 

Ma BD de la semaine chez Stephie cette semaine 

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Tristes cendres de Mikel Begona et Inaket

Publié le par Hélène

♥ ♥

Au coeur de la guerre d'Espagne avec Robert Capa

Ce roman graphique rend hommage au grand reporter Robert Capa, engagé aux côtés des républicains pendant la guerre civile espagnole. L'action se déroule de 1932 à 1940, commençant à Paris aux côtés de Gerda Taro, la femme de sa vie, photographe également. Tous deux veulent témoigner par leurs photos des évènements marquants de leur époque et de leur lutte. Ils incarnent l'avènement du photojournalisme. En 1936, Gerda part pour Barcelone suivie par Capa. Cette guerre les rendra célèbres, ils usent de leur appareil photo comme d'une arme, dénonçant en mitraillant de leur appareil.  "La cause pour laquelle nous luttons va au-delà de notre liberté personnelle, au-delà de nos vies" dira Gerda qui meurt en 1937, renversée par un tank.

Après ce bouleveversement, le succés de Robert Capa aura un goût amer, même si Time et Life le sacre "l'un des meilleurs et des plus grands photographes du monde".

Les dessins proposent une bichromie en noir et bleu turquoise. Certains d'entre eux s'inspirent des clichés de Capa.

Ce que j'ai moins aimé :

Je n'ai pas été sensible aux dessins, ni à la mise en page, avec des textes denses jouxtant des dessins brouillons, peu lisibles. La couverture est trompeuse avec ses traits affirmés. La lecture devient laborieuse, peu agréable, et porte ainsi préjudice à l'histoire passionnante de cet homme emblématique. C'est dommage. 

Il manque en annexes une reproduction de certains des clichés de Capa qui auraient peut-être donné davantage corps à ce destin hors du commun, ici perdu dans des cases éclatées. 

Présentation de l'éditeur : Cambourakis

Lu dans le cadre de Un mois, un éditeur opératon initiée par Sandrine de Tête de Lecture

C'était ma BD de la semaine, d'autres titres chez Noukette 

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