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Chamelle de Marc DURIN VALOIS

Publié le par Hélène

chamelle

 

 

 

♥ ♥ ♥

Prix des Cinq Continents en 2003

 

 

 

L’auteur :

Marc DURIN VALOIS est un écrivain français. Il a passé son enfance aux Etats-Unis et en Ouganda. Il est journaliste et enseignant au CNAM en psychologie.

Le long métrage inspiré de ce roman, réalisé par Marion Hansel, a reçu une quinzaine de prix internationaux. 

 

L’histoire :

 

Un pays africain. Qu’importe lequel. Pris en étau entre la guerre et le manque d’eau, les habitants d’un village décident de partir à la recherche de l’eau. Ils iront vers le sud, mais Rahne, l’un des villageois qui se targue d’être plus cultivé que les autres, décide de suivre sa propre route et d’emmener les siens vers l’est. Commence alors l’errance de cette famille dans le désert avec comme seule compagne leur chamelle. Rahne et les siens vont côtoyer la guerre, la faim, la soif, seuls mais unis. Leur choix était-il le bon sur ce continent qui met souvent le groupe en avant ?

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Ce roman est conçu comme une fable cruelle, au pouvoir évocateur très puissant. Tout est orchestré d’une main de maître, jusqu’à l’implacable conclusion, renversante…

-          Ses leçons sont nombreuses et enrichissantes. Cet homme qui partait sûr de lui et de son

 savoir ( "Le savoir donne un prix à la peau. Je l'ai toujours dit." (p. 25) dit-il) va petit à petit vaciller sous les coups du sort.

C'est un récit qui prône l'humanité et la tolérance quoiqu'il arrive. Il faut parfois plier devant les autres, ravaler sa fierté et la haute estime que l'on a de soi-même pour pouvoir avancer...

 

"Dans la misère, l'homme isolé est toujours perdant. Quelque voie qu'il prenne." (p. 191)

 

 Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Pas très gai… Malgré tout le récit ne tombe jamais dans le pathétique, le récit s'apparentant vraiment à un conte philosophique dans lequel rien n'est réellement grave, le but du récit étant d'instruire et faire réflechir les lecteurs, non pas de les faire pleurer.

 

Premières phrases :

 

  "Si le vent soulève au loin  les sables et en fait des volutes, c'est que l'eau manquera bientôt partout.

Jamais ce vent chaud n'était venu jusqu'ici. Plus loin à l'ouest, oui. C'était arrivé. On avait vu les hommes errer comme des spectres desséchés, les lèvres et la alngue si blanches qu'ils semblaient vomir du lait. Mais, ici, en douze ans, jamais."

 

Vous aimerez aussi :

 

  Allah n'est pas obligé d'Ahmadou KOUROUMA  

 

Chamelle, Marc DURIN VALOIS, JC Lattès, août 2002, 15 euros

POCHE : Chamelle, Marc DURIN VALOIS, Le livre de poche, novembre 2004, 184 p. 5.50 euros

 

Cathe et Clara en parlent aussi.

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L’homme qui marche de Jirô TANIGUCHI

Publié le par Hélène

homme qui marche

♥ ♥ ♥

Un hymne au quotidien.

 

L’auteur :

  Jirô TANIGUCHI est un auteur de mangas japonais.

 

L’histoire :

 Un homme prend le temps de regarder la vie qui l’entoure.

  grimper---l-arbre

Ce que j’ai aimé :

-         J'ai aimé la douceur et le bonheur qui émanent de ces scènes emplies de quiétude. Cet homme qui marche écoute les oiseaux, s’émerveille devant le premier flocon de neige qui tombe du ciel, grimpe dans les arbres, nage la nuit dans les piscines désertées, bref c’est un homme qui prend son temps...

    Tourné vers la contemplation du monde, l'homme qui marche se plaît dans sa solitude entrecoupée quelques rares fois de brèves rencontres magiques. Les dialogues sont quasiment inexistants dans cet album, les dessins suggérant l'harmonie totale de cet homme avec son monde. C'est un homme heureux que nous peint Taniguchi...

Marche2

 homme qui marche couleur

 Ce que j’ai moins aimé :

 -          Les illustrations en noir et blanc. J’aurais tant aimé voir de la couleur orner ce petit bijou, comme sur la couverture de la première édition de 1995…

 

L’homme qui marche, Jiro TANIGUCHI, Casterman, septembre 2003 (première publication en 1995), 13,50 euros 

Publié dans Manga - Manhwa

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Des éclairs de Jean ECHENOZ

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥

L’histoire romancée d’un savant fou…

 

 L’auteur :

 

Jean ECHENOZ est un écrivain français  Il a publié son premier roman en 1979 et a depuis reçu une dizaine de prix littéraires.  Avec Ravel et Courir, Des éclairs constitue le dernier volet du triptyque de « vies imaginaires » entrepris par l'écrivain.

 

L’histoire :

 

Gregor a inventé tout ce qui va être utile aux siècles à venir. Il est hélas moins habile à veiller sur ses affaires, la science l’intéresse plus que le profit… Tirant parti de ce trait de caractère, d’autres vont tout lui voler.

Jean Echenoz s’est inspiré pour ce récit de la destinée de l’ingénieur Nikola Tesla (1856-1943).

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          Grégor est un personnage atypique et attachant malgré son caractère ombrageux. Inventeur génial : on lui doit notamment le courant alternatif, mais aussi « La radio. Les rayons X. L'air liquide. La télécommande. Les robots. Le microscope électronique. L'accélérateur de particules. L'Internet. J'en passe » (p.80), il préfère l’allégresse de la découverte et la mise en scène de ses découvertes aux retombées financières éventuelles. Sa passion aveugle et presque enfantine pour la science le condamnera à la solitude, avec comme seuls compagnons, des pigeons…

 

« Or on sait bien que tout le monde pense, toujours, la même chose au même instant. En tous cas se trouve-t-il toujours au moins quelqu’un pour avoir la même idée que vous. Mais il y en a toujours un aussi qui, avec la même idée que les autres, se montre plus patient, plus méthodique ou chanceux, mieux avisé, moins dispersé que Grégor, pour ne se consacrer qu’à elle et devancer le reste du monde en la réalisant. » (p. 80)

 

-          Grégor apparaît sous la plume de jean Echenoz comme une sorte de savant fou plutôt comique qui semble par exemple persuadé qu’il peut communiquer avec les Martiens. De plus, ses expériences ne sont pas toujours concluantes :

 

« Il égrène un compte à rebours et retient son souffle puis, quand son assistant actionne l’interrupteur, une foudre énorme explose au-dessus de la station dans laquelle se répandent une lueur bleue glaçante avec un fort parfum d’ozone alors que des éclairs géants, forme gratte-ciel, jaillissent du mât dans un fracas de tonnerre plus démesuré que jamais. » (p. 103) 

 

- Jean Echenoz nous offre un magnifique portrait cruel et drôle à la fois, et conclue ainsi en beauté son cycle consacré aux « vies imaginaires ».

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- Rien de précis.

 

Premières phrases :

 

« Chacun préfère savoir quand il est né, tant que c’est possible. On aime mieux être au courant de l’instant chiffré où ça démarre, où les affaires commencent avec l’air, la lumière, la perspective, les nuits et les déboires, les plaisirs et les jours. Cela permet déjà d’avoir un premier repère, une inscription, un numéro utile pour vos anniversaires. Cela donne aussi le point de départ d’une petite idée personnelle du temps dont chacun sait aussi l’importance : telle que la plupart d’entre nous décident , acceptent de le porter en permanence sur eux, découpé en chiffres plus ou moins lisibles et parfois même fluorescents, fixé par un bracelet à leur poignet, le gauche plus souvent que le droit.»

 

Vous aimerez aussi :

 

Du même auteur : Courir

D’un autre auteur : Enlèvement avec rançon de Yves RAVEY

 

Des éclairs, Jean ECHENOZ, Editions de Minuit, septembre 2010, 14.50 euros

 

1pourcent

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Confessions de Paul VERLAINE

Publié le par Hélène

Confessions de Paul VERLAINE

confessions verlaine

 

♥ ♥ ♥

 "Je reprends le cours de cette histoire, j'allais dire, de brigands, mettons, de ce conte de fées." (p.101)

 

 

 

L’auteur :

Paul Verlaine est un poète français né en 1844 et mort en 1896. Il publie Les poèmes saturniens en 1866, Les fêtes galantes en 1869 et Romances sans paroles en 1874. Ce sont là ses oeuvres les plus connues.

 

L’histoire :

 

Paul Verlaine revient ici sur ses vingt-sept premières années : son enfance, sa rencontre et son mariage avec Mathilde, les débuts de sa carrière de poète… Il nous livre également sa relation étroite avec l’absinthe, et stoppe son récit au moment de sa rencontre avec Arthur Rimbaud.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          L’éclairage authentique porté sur l’homme Verlaine, au-delà de sa simple poésie : c’est un récit enrichissant aux accents douloureux et vrais. Verlaine n’hésite pas à évoquer son goût prononcé pour l’absinthe « -La manie, la fureur de boire, - là ! » (p.105), ou encore ses relations orageuses et violentes avec Mathilde. Il parle directement à l’âme et au cœur du lecteur.

 

« Et l’amour, voyez-vous, croyez-m’en plutôt que de m’en blâmer d’avance, c’est sinon le tout, ah ! du moins le presque tout, le mobile quasiment unique de toutes les actions dignes de ce nom, et ne me parlez pas d’autre chose, ambition, lucre, gloire ! tout au plus peut-être de l’Art. Et encore, et encore, l’Art, tout seul ?... » (p.177)

 

- Nous assistons à l’éclosion du poète à travers l’évocation de ses lectures et de ses premiers émois littéraires : Baudelaire, Banville, Cabaner… Verlaine nous confie ici ses premiers balbutiements poétiques avec une candeur touchante. Sous nos yeux, un poème jaillit du  quotidien.

 

« Et c’est de ce moment que je conçus le plan, si le mot ne vous semble pas trop ambitieux pour un si mince ouvrage, de cette Bonne Chanson qui se trouve, dans le bagage assez volumineux de mes vers, ce que je préfèrerais comme sincère par excellence et si aimablement, si doucement, si purement pensé, si simplement écrit :

            Le soleil du matin doucement chauffe et dore

            Les seigles et les blés tout humides encore

            Et l’azur a gardé sa fraîcheur de la nuit… » (p. 128)

 

 "Nous vivons en des temps infâmes

Où le mariage des âmes

Doit sceller l'union des coeurs.

En ce siècle d'affreux orages

Ce n'est pas trop de deux courages

pour vivre sous de tels vainqueurs !" (p.179)

  

 

- Les scènes évoquées sont vivantes, colorées, comme photographiées.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          J’aurais aimé que ce récit ne se borne pas aux vingt-sept premières années de sa vie, mais continue bien au-delà

 

« Ici finissent, pour un temps peut-être, mes « Confessions ». l’ensemble de mon œuvre en prose et en vers témoigne assez, d’aucuns disent ou trouvent que c’est trop, de beaucoup de défauts, de vices même, et d’encore plus de malchance, plus ou moins dignement supportée. » (p. 192)

 

Soit. Je me dirige donc de ce pas vers ses poésies…

 

Premières phrases :

 

« On m’a demandé des « notes sur ma vie ». C’est bien modeste, « notes » ; mais « sur ma vie », c’est quelque peu ambitieux. N’importe, sans plus m’appesantir, tout simplement, -en choisissant, élaguant, éludant ? pas trop, - m’y voici :

Je suis né, en 1844, au n°2 d’une rue Haute-Pierre, en face de l’Ecole d’application pour les futurs officiers du Génie et de l’Artillerie. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Les confessions de Jean-Jacques ROUSSEAU

 

Confessions, Paul Verlaine, Magnard, Classiques et contemporains, août 2002, 230 p., 5 euros

 

Publié dans Biographies et cie

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Comme deux gouttes d’eau de Tana FRENCH

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥

Un roman policier qu’il est impossible de poser avant la fin…

 

L’auteur :

 

Tana French est une romancière irlandaise. Son premier roman La mort dans les bois a connu un très grand succès.

 

L’histoire :

 

L’inspecteur Cassie Maddox est appelé sur une scène de crime un peu particulière : la victime lui ressemble trait pour trait et est en possession de papiers d’identité au nom d’Alexandra Madison, personnage que Cassie a inventé  et dans la peau de laquelle elle s’est glissée le temps d’une enquête passée sur un réseau de stupéfiants.

Les collègues de Cassie décident alors d’infiltrer la jeune Cassie dans l’univers de celle qui se faisait appeler Alexandra Madison, sans révéler à ses proches pour l’instant sa mort. Ainsi aura-t-elle plus de chances de confondre le meurtrier.

 

Ce que j’ai aimé :

 

L’originalité du sujet : la jeune Cassie doit jouer le rôle d’une autre femme assassinée au point de s’installer dans la maison qu’elle habitait aux côtés d’autres étudiants de Trinity College. Elle va devoir côtoyer lesdits étudiants sans se trahir, et au péril de sa vie puisque l’assassin est peut-être l’un d’eux…

Le suspens est haletant : le lecteur tremble à chaque détail qui pourrait ébranler le plan de Cassie, il frémit quand elle s’éloigne la nuit à pied de la maison pour faire un compte rendu de sa journée à ses chefs, bref, le stress est garanti…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

La psychologie des personnages n’est peut-être pas très poussée, mais le suspens gomme les défauts du roman…

 

Premières phrases :

 

« Certaines nuits, quand je dors seule, je rêve encore de Whitethorn House. Mon rêve se passe toujours au printemps. Une brume atténue une belle lumière paisible de fin d’après-midi. Je grimpe le perron usé avant d’actionner le grand heurtoir de cuivre noirci par le temps et assez lourd pour, chaque fois, me faire sursauter. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Sept jours à River Falls de Alexis AUBENQUE

 

Comme deux gouttes d’eau, Tana FRENCH, Michel Lafon, 2008, 482 p., 21.95 euros

POCHE : Comme deux gouttes d’eau, Tana FRENCH, Points,septembre 2010, 8 euros

 

D'autres avis chez Emeraude (déçue), Cuné (plus enthousiaste), Lily.

Publié dans Roman policier Europe

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Le contraire de un d’Erri DE LUCA

Publié le par Hélène

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 ♥ ♥ ♥ ♥

Un recueil de nouvelles qui donne toute la mesure du talent d’Erri DE LUCA

  

L’auteur :

 

Erri DE LUCA est un écrivain italien contemporain. Il est aujourd’hui un des romanciers italiens le plus lu dans le monde.

 

L’histoire :

 

Ces nouvelles abordent des thèmes variés, chers à Erri DE LUCA : les groupuscules révolutionnaires italiens, l’alpinisme, la solitude, la multitude. Le caractère autobiographique de ces courts récits est indéniable.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          La vision révolutionnaire de ces hommes et femmes qui s’engagent parce qu’ils estiment qu’ils n’ont guère le choix, et peut-être aussi pour être moins murés dans leur solitude :

 

« Ce n’était pas nous les révolutionnaires, mais le temps et le monde tout autour. Nous, nous aidions le mouvement qui dégondait colonies et empires. » (p.32)

 

 « Le degré de rupture à l’intérieur de l’ordre social d’alors ne se mesurait pas à des personnes prêtes à partir pour un front, mais à des citoyens comme elle qui se mettaient à saboter des pouvoirs dans les endroits les plus étranges et les plus difficiles. Le degré de fièvre de cette  Italie n’était pas donné par les surexcités, mais par le pouls des doux, des pacifiques qui collaboraient aux révoltes. Quand ce sont les pensionnaires qui vont à l’aventure, un pays est proche de l’incandescence. » (p. 33)

 

-          Erri DE LUCA parlent aux âmes esseulées qui trompent leur solitude en créant des accords numériques

 

« Nous sommes deux, le contraire de un de sa solitude suffisante. »(p. 118)

 

« Celui qui choisit d’être du côté de la multitude peut-il donc rester éclopé par la perte d’intimité avec une seule personne ? Faire couple avec la multitude ne lui suffit-il pas ? » (p. 134)

 

-          Les nouvelles sur l’alpinisme s’inscrivent dans la même grâce du moment vécu à deux. Elles parlent aux âmes montagnardes…

 

-          La poésie de ces phrases est comme incandescente, elle éclaire les pages d’une aura magique :

 

« Tous nos pas ont suivi un désir. Pour l’exaucer, il a fallu mettre nos pieds dessus et le piétiner. » (p. 119)

  

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          Rien

 

Premières phrases :

 

« En toi j’ai été albumen, œuf, poisson,

Les ères sans limites de la terre

J’ai traversé dans ton placenta

Hors de toi je suis compté en jours. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Requiem pour l’alpiniste en guerre de Mario RIGONI STERN

 

Le contraire de un, Erri DE LUCA, Traduit de l’italien par Danièle VALIN, Gallimard, nouvelles, janvier 2004, 138 p., 14.50 euros

POCHE : Le contraire de un, Erri DE LUCA, Traduit de l’italien par Danièle VALIN, Folio, mai 2005, 181 p.,  5.60 euros

 

 

Publié dans Littérature Europe

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Drôle de temps pour un mariage de Julia STRACHEY

Publié le par Hélène

drole de temps pour un mariage

 ♥ ♥

Un court récit placé sous l’égide de Virginia WOOLF

 

L’auteur :

 

Julia Strachey était la nièce d’un grand ami de Virginia Woolf. Cette dernière et son mari ont publié son court roman en 1932. Elle fut auparavant mannequin chez Poiret, lectrice pour un éditeur, photographe et auteur de nouvelles…

 

L’histoire :

 

Le 5 mars Madame Thatcham, une veuve de la bourgeoisie, maria sa fille aînée Dolly, 23 ans, à Owen Bigham, 31 ans. Ce court récit raconte cette journée agitée…

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          La joyeuse agitation désorganisée de cette maison : entre Tom qui insiste pour que son frère change de chaussettes, un abat-jour qui fera beaucoup parler, les domestiques qui reçoivent ordres et contrordres, la tortue qui voyage puis ne voyage plus… L’ensemble crée un tableau tonitruant dans lequel se noient les deux protagonistes Dolly et Joseph.

-          Ces deux-là sont en effet destinés à se manquer, et le gâchis affectif se profilant minute après minute sous l’œil du lecteur évolue vers une autre dimension quand on en apprend davantage sur les personnages et leur passé. La construction dévoile peu à peu des vérités jusqu’ici tapies derrière l’effervescence de cette journée si particulière.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-          L’étourdissement guette le lecteur qui doit persévérer pour ne pas fuir cette maison en folie. La fin justifiera sa constance…

 

Premières phrases :

 

« Le 5 mars, Mrs Thatcham, veuve de la bourgeoisie, mariait sa fille aînée, Dolly, âgée de vingt-trois ans, à l’honorable Owen Bigham. Il avait huit ans de plus qu’elle, et appartenait au corps diplomatique.

Les fiançailles avaient été brèves, comme sont censées l’être des fiançailles, seulement un mois, mais Owen étant attendu en Amérique du Sud fin mars, pour y rester en poste plusieurs années, Dolly avait accepté de l’épouser et de partir là-bas avec lui. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Mrs Dalloway de Virginia WOOLF

 

Drôle de temps pour un mariage, Julia STRACHEY, Traduit de l’anglais par Anouk NEUHOFF, Quai Voltaire, mai 2008, 16.50 euros

POCHE : Drôle de temps pour un mariage, Julia STRACHEY, Traduit de l’anglais par Anouk NEUHOFF , La petite vermillon, juin 2009, 117 p., 7 euros

 

 

Merci à Caroline CHABOT des Editions La table Ronde pour ce judicieux choix.

 

D’autres avis chez Laurent, qui a moins aimé, Manu, Lilly ou encore Cathulu, plus enthousiastes.

Publié dans Littérature Europe

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Persépolis de Marjane SATRAPI

Publié le par Hélène

persepolis

♥ ♥ ♥ ♥

Une bande dessinée  devenue indispensable...

 

L’auteur :

Marjane Satrapi est une auteur de bandes dessinées française d'origine iranienne. Elle publie les quatre tomes de Persépolis entre 2000 et 2003 et obtient un beau succés et qu'elle adaptera au cinéma en 2007 avec l'aide de Vincent PARONNAUD.

 

L’histoire :

 

Persepolis est une jeune enfant que nous rencontrons pour la première fois en 1978, à Téhéran, où elle vit. Nous allons la regarder grandir, portée par les évènements politiques (la chute du Chah, la République islamique, la guerre contre l'Irak...). En grandissant, sa verve va poser quelques problèmes dans ce régime dictatorial, aussi, ses parents vont-ils l'envoyer pour quelque temps en Autriche.

 

Ce que j’ai aimé :

-       Marjane Satrapi se sert des dessins de bandes dessinées en noir et blanc pour peindre l'horreur d'un régime dictatorial. Heureusement, la verve et l'humour du texte permettent d'alléger cette œuvre grave si réelle. Souvent, le spectateur rit aux réflexions de l'enfant ou de la jeune femme. Il fallait cela pour supporter la réalité décrite et pour écouter cette histoire jusqu'au bout. Tout est dit subtilement et sans pathos inutile. C'est une bande dessinée marquante, inoubliable.

-       La jeune Persepolis est très attachante : enfant qui n'a pas sa langue dans sa poche, elle est douée d'une intelligence qui lui fait comprendre intensément ce qui se passe autour d'elle. C'est un personnage grave et drôle à la fois et qui connaîtra des années noires lors de son éloignement en Autriche.

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

-       Rien

 

Vous aimerez aussi :

 

Le photographe de Emmanuel GUIBERT

 

 

Persépolis, Marjane SATRAPI, L’Association, 14 euros

 

D'autres avis chez Papillon, Théoma, Sylde

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Coyote attend de Tony HILLERMAN

Publié le par Hélène

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♥ ♥ ♥ ♥

 Une passionnante plongée au cœur de la tribu des Navajos

 

 

L’auteur :

Tony Hillerman est un auteur américain qui a publié des romans policiers ethnologiques et des essais. Il nous a quittés en 2008. La plupart de ses romans se passent dans la région des « Four Corners » à la frontière du Nouveau-Mexique et de l’Arizona. Les protagonistes en sont Joe Leaphorn et Jim Chee de la police tribale Navajo.

L’histoire :

Un homme s'amuse à répandre de la peinture blanche sur une montagne proche de la Grande Réserve des Navajos. Delbert Nez, collègue de Jim Chee, cherchait à interpeler le suspect. Malheureusement pour lui, sa mission s'est arrêtée là, puisque ce soir-là, Jim Chee retrouve son collègue mort dans sa voiture en feu. Joe Leaphorn va alors rejoindre Jim Chee et ensemble, ils vont chercher à démasquer le coupable.

Ce que j’ai aimé :

-          L’aspect ethnologique : les romans de Tony Hillerman sont situés sur les territoires des Navajos et des Hopis. Ainsi, les intrigues policières plongent au cœur de données ethnologiques puisque Jim Chee et Joe Leaphorn doivent prendre en compte les mœurs des deux peuples pour comprendre les protagonistes et résoudre les énigmes. Ces romans nous instruisent sur ces peuples avec une vision « de l'intérieur ».

-          Les personnages principaux, Jim Chee et Joe Leaphorn sont attachants et évoluent au fur et à mesure des enquêtes.

-          L’intrigue policière est originale et passionnante.

Ce que j’ai moins aimé :

-          Un peu abrupt au premier abord, insistez…

-          Il faut quand même s’intéresser un minimum à l’histoire et aux croyances des peuples…

Premières phrases :

« Jim Chee en était à se dire que soit le pneu avant droit était dégonflé, soit il y avait un problème d’amortisseur de ce côté-là. A moins, bien sûr, que le conducteur de la niveleuse n’ait pas vérifié le réglage de sa lame et qu’il n’ait rendu le revêtement de la chaussée incliné. Le fait était que la voiture de police tirait légèrement sur la droite. »

Vous aimerez aussi :

Les romans d’Arthur UPFIELD (non lus)

POCHE : Coyote attend, Tony HILLERMAN, Rivages poche, juin 1992, 272 p., 9 euros

TAGS : Littérature américaine, Indiens 

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La danseuse d’Izu de Yasunari KAWABATA

Publié le par Hélène

danseuse d'izu

  ♥ ♥

Par le Prix Nobel de Littérature 1968.

  

L’auteur :

 

Yasunari KAWABATA est un écrivain japonais décédé en 1972. Il est un écrivain majeur du XXème siècle. Il sera le premier japonais à recevoir le prix Nobel de littérature. Ses œuvres les plus connues sont « Pays de neige », « Les belles endormies » et « Le grondement de la montagne ». Elles ont en commun d’aborder des thèmes tels que la quête du beau, la solitude et la mort.

 

L’histoire :

 

Ce petit recueil de cinq nouvelles abordent des thèmes variés : dans « La danseuse d’Izu », le narrateur suit fasciné une jeune danseuse et sa troupe, dans « Elégie » il est question de bouddhisme , dans « Bestiaire » d’un homme aimant s’entourer d’animaux divers et variés, dans « Retrouvailles » du passé qui rejoint le présent et enfin « La lune dans l’eau » narre l’histoire d’un couple dont l’homme est mourant.

 

Ce que j’ai aimé :

 

-          La poésie qui irradie ces pages, particulièrement dans la première et dernière nouvelle étincèle encore longtemps après avoir refermé le livre. Dans « La danseuse d’Izu » la poésie est comme impressionniste, elle est instillée par petites touches subtiles qui subliment cet homme seul charmé par une jeune danseuse. Il suit les méandres de sa petite troupe, attiré par l’harmonie émanant des forains.

-          La philosophie : « Elegie » peint le portrait émouvant d’une femme qui, après la mort de l’être qu’elle aimait, puise un réconfort dans les textes sacrés du bouddhisme et dans la métempsycose :

 

« Aussi, lorsque je vous invoque, vous qui êtes mort, j’aime infiniment mieux m’adresser à ce prunier vermeil, déjà chargé de boutons et placé devant moi dans le tokonoma, que de vous prêter, dans l’autre monde, l’aspect que vous empruntiez dans celui-ci. » (p.39)

 

-          La dernière nouvelle célèbre l’amour pur d’une femme pour son mari malade. Cette nouvelle brille d’un éclat diamantaire tant elle est somptueuse…

 

Ce que j’ai moins aimé :

 

- La nouvelle « Bestiaire » : je n’ai pas bien saisi où voulait en venir l’auteur…

 

Premières phrases :

 

« Le sentier décrivait tant de lacets que je pensais atteindre bientôt le col du mont Amagi. Je voyais approcher l’averse qui blanchissait le bois épais de cryptomérias et qui me pourchassait depuis le pied de la montagne avec une vitesse terrifiante. »

 

Vous aimerez aussi :

 

Le fusil de chasse de Yasushi INOUE

 

 

La danseuse d’Izu, Yasunari KAWABATA, traduit du japonais par S. Regnault-Gatier, S. Susuki et H. Suematsu, Le livre de poche Biblio, octobre 1984, 124 p., 3.33 euros

 

Loumina a moins aimé, Choco davantage...

 

challenge-In-the-mood-for-Japan

Publié dans Littérature Asie

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