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litterature europe

Chasse au trésor de Molly KEANE

Publié le par Hélène

♥ ♥ 

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, après la mort de Sir Roderick, du patriarche du domaine de Ballyroden, le bilan n'est guère reluisant : les héritiers sont ruinés et doivent renoncer au champagne, aux courses, aux mets raffinés. Son fils Sir Philip décide de reprendre les choses en main et pour cela choisit une option qui se veut salvatrice : transformer le château en maison d'hôtes.

Aidé par sa fidèle cousine Véronica, il reçoit donc ses premiers hôtes, trois londoniens fortunés, un homme, sa soeur et sa fille qui veulent goûter au charme de la campagne irlandaise. Mais les autres habitants du château, Consuelo et Hercules, frères et soeurs de Sir Roderick, sont bien décidés à contrecarrer les projets de Philip et ils vont s'organiser pour tenter de chasser les nouveaux locataires et retrouver leur ancien train de vie dispendieux. Pour cela ils intercepteront les télégrammes, proposeront gentiment des bouillotes qui fuient aux locataires, se lieront d'amitié avec les souris et chatons envahissants, feront agoniser les feux de cheminée et soustraieront toute forme de biscuit appétissant. Consuelo et Hercules sont en effet deux adultes agissant comme des enfants, prenant plaisir à patauger dans les flaques pour faire enrager la gouvernante, et fomentant des plans fumeux pour s'échapper aux courses.

Envers et contre tout les locataires résisteront : Eustace est en effet fasciné par tante Anna Rose qui continue d'arpenter le monde en avion privé, recluse dans son univers. Elle soutient de surcroît qu'elle a caché des rubis dans la maison sans se souvenir de l'emplacement de la cachette, ce qui intrigue notre londonien. Quant à sa soeur Dorothy et sa fille Yvonne, elles ont formé des projets de mariage depuis qu'elles ont découvert que Sir Philip est répertorié dans l'annuaire de la noblesse et dans le Bottin Mondain. Yvonne va ainsi mettre beaucoup de bonne volonté pour s'intéresser au calendrier de gestation des animaux de la ferme pour espérer enserrer le bel noble héritier dans ses filets. 

Les personnages cocasses campés par Molly Keane illuminent ces pages vivifiantes. Une fraîcheur souffle sur ce château délabré au lendemain de la seconde guerre mondiale et le rythme endiablé de l'intrigue réchauffe une atmosphère humide d'Irlande hivernale. Molly Keane porte un regard ironique sur son monde : elle-même élevée dans une grande demeure isolée de la campagne irlandaise, son destin était tout tracé : « On attendait de moi que je remplisse mon rôle de jeune fille de la maison, prenne soin des vases de fleurs et m'estime heureuse de chasser à courre trois fois par semaine. » Pour lutter contre l'ennui, elle écrivit des petits romans charmants ainsi que des pièces de théâtre, d'abord en adoptant le pseudonyme de M. J. Farell. Elle porte un regard décalé et écrit ainsi des pages réjouissantes qui reflètent le plaisir d'écrire de leur auteur !

 

Présentation de l'éditeur : Quai Voltaire

Du même auteur : Fragiles serments

D'autres avis : Télérama ; Jérôme ; Clara

 

Chasse au trésor, Molly Keane, traduit de l'anglais (Irlande) par cécile Arnaud, Quai Voltaire,  mai 2014, 272 p., 14.98 euros

Publié dans Littérature Europe

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Loin de la foule déchaînée de Thomas HARDY

Publié le par Hélène

♥ ♥

"Les femmes ne cessent de déplorer l'inconstance du sexe fort ; mais elles semblent se rire de sa fidélité." 

Gabriel Oak est un jeune paysan du Wessex, propriétaire d'une bergerie. Au détour d'un chemin, il rencontre la vaniteuse Bathseba Everdene, venue s'installer dans la région avec sa tante. S'il tombe rapidement sous le charme de la belle, celle-ci n'est guère réceptive aux avances du jeune berger. Elle est courtisée par William Boldwood, prospère exploitant et par le sergent Francis Troy. Par la suite, Gabriel et Bathseba sont amenés à travailler ensemble, dans la ferme de la jeune femme. Décidera-t-elle de se marier avec l'un d'eux ?

Le destin se joue des personnages qui le prennent alors à bras le corps pour rectifier la trajectoire de leur vie. Ainsi Bathseba tente de trouver sa place dans un monde masculin. Personnage duel, femme indépendante qui ne souhaite pas se marier, elle fait preuve d'une force rare à l'époque mais est également vaniteuse, soumise aux emportements de ses nerfs et de ses sentiments. Elle se veut indépendante mais aime savoir qu'elle est aimée et admirée, ce qui retournera certains coeurs sensibles...

Les habitants de cette contrée, incarnation de la campagne anglaise, vivent au rythme des saisons, de l'élevage, du labourage, et leur acharnement au travail est bien souvent exemplaire. Pour Gabriel l'amour n'est pas un but en soi, il accepte de rester dans l'ombre de sa condition pour veiller sur la femme de son coeur. Sa simplicité et son dévouement le rapproche des héros emblématiques de Thomas Hardy, dont la discrétion est signe de dignité et de fidélité.   

Si le barrage des classes sociales joue un rôle prépondérant dans l'intrigue, il se perd au détriment des intrigues amoureuses, et la réflexion était, me semble-t-il, plus aboutie à ce sujet dans Les forestiers

Loin de la foule déchaînée est un beau roman d'amour, sans doute incontournable, mais qui ne sera pas un coup de coeur pour moi.

 

Un conseil : ne lisez pas la quatrième de couverture qui en dit beaucoup trop ! Et je ne vous parle pas du communiqué de presse qui m'a gâché ma lecture !

Présentation ici  mais attention il présente l'argumentaire de presse en question.

 

D'autres avisDominiquePapillonMior ;  Dasola pour  le film 

 

Loin de la foule déchaînée, Thomas Hardy, traduit de l'anglais par Mathilde Zeys, postface de Thomas Vinterberg, Archi poche, mars 2015, 480 p., 7.65 euros

 

Merci à l'éditeur.

 

 

Publié dans Littérature Europe

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Jack Rosenblum rêve en anglais de Natasha SOLOMONS

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"L'assimilation, là était le secret." 

Mon avis :

Jack Rosenblum est arrivé en Angleterre en 1937, devenu persona non grata dans son Allemagne natale. Il s'efforce depuis cette date de s'intégrer au mieux à la société anglaise, en suivant et rédigeant lui-même un guide complet des us et coutumes anglaises à respecter pour se fondre dans le paysage et devenir un parfait gentleman : discrétion, politesse, absence d'engagement politique, si possible ne plus lire les journaux allemands, manger de la marmelade, s'adapter à la météo pluvieuse.. Sa femme Sadie est atterrée par cette volonté de gommer ses origines juives et elle reste profondément attachée à son passé et aux proches qu'elle a perdus. Seulement Jack se heurte à un obstacle : impossible pour lui d'intégrer un quelconque club de golf à Londres. Il décide alors de créer son propre club à la campagne, dans le Dorset.

Si Jack Rosenblum est relativement antipathique au début du roman, obnubilé par son assimilation au point de délaisser sa femme pas assez anglaise à son goût, il évolue au fil des évènement et gagne en humanité. Se laissant gagner par le charme de la campagne, il rencontre des cochons laiteux, danse avec sa femme au milieu des jacinthes sous la pluie, se fait des amis au charme nébuleux, et s'adapte finalement parfaitement à sa vie "au milieu des daims, des blaireaux et des cochons laiteux." 

"Ce soir, j'ai vu un feu follet. Je savais qu'il s'agissait d'une simple boule de lumière phorsphorescente, mais j'aurais aimé qu'elle soit magique ou mystique. Ne souhaiteriez-vous pas vivre dans un tel monde, monsieur Jones ? Un monde habité par la magie, et non pas le ciment et les pavillons ?" p. 220

Il retrouve peu à peu son identité perdue dans sa course à l'intégration

Un véritable enchantement que ce petit roman. conte de fée loufoque et savoureux !

J'ouvre ici une parenthèse pour remercier la blogo qui l'a mis sur ma route ! Après la lecture décevante du Manoir de Tyneford, tout le monde m'avait dit que celui-ci était bien meilleur, et je suis très heureuse d'avoir suivi leurs conseils avisés. Et merci au mois anglais et à Galéa qui m'ont poussée à le sortir de ma PAL.   

 

Présentation chez Le livre de poche

Du même auteur : Le manoir de Tyneford

D'autres avis : Kathel, Luocine, Keishales 8 plumes 

 

Jack Rosenblum rêve en anglais, Natasha Solomons, Le livre de poche, roman traduit de l'anglais par Nathalie Peronny, 2011, 429 p., 7.10 euros

 

Lecture commune autour de Natasha Solomons avec Galéa et Fleur dans le cadre du mois anglais. 

Publié dans Littérature Europe

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Mary Anne de Daphné DU MAURIER

Publié le par Hélène

 ♥ ♥

"La malchance était un méchant lutin, il fallait lui cracher à la figure, la combattre, l'écraser ; la fortune était une proie à saisir et à ne plus lâcher ; la vie, une aventure, une alliée et non une ennemie."

Ce que j'ai aimé :

Mary Anne Clarke est la trisaïeule de l'auteure : sa fille, Ellen, épousa Louis-Mathurin Busson du Maurier et fut la mère du caricaturiste George du Maurier (1834-1896) et donc la grand-mère de la romancière Daphné du Maurier. Cette dernière nous conte la destinée hors du commun de cette courtisane renommée du fin XVIIIème, éprise de liberté et prête à tout pour mettre ses enfants à l'abri du besoin. 

Filles des rues, elle passe son enfance dans l'impasse de Bowling Inn à Londres, dans une famille modeste rapidement à court d'argent à cause des errances de son beau-père. Gamine intelligente et débrouillarde, la jeune Mary Anne espère des jours meilleurs et pense qu'en se mariant avec John, jeune héritier prometteur, elle pourra enfin sortir de la misère. Mais elle comprend  rapidement que son mari n'est pas le riche héritier talentueux qui lui promettait un avenir à l'abri du besoin, et malgré son attachement pour lui, elle cherche alors une autre voie vers son destin. C'est alors que l'opportunité de devenir une courtisane vendant ses charmes aux grands de ce monde se présente à elle. Et c'est ainsi qu'elle deviendra la maîtresse du duc d'York fils du roi et chef des armées britanniques en lutte contre Napoléon. Mais Mary Anne en veut toujours davantage, refusant de retourner au ruisseau en fonction des désirs aléatoires d'un homme...

Daphné Du Maurier nous offre un portrait vibrant et pathétique de cette femme victime de la condition féminine de son époque, une jeune femme prête à payer n'importe quel prix pour acquérir une certaine forme de liberté.

"Les matins avaient toujours le même parfum frais et excitant, et la mer de Boulogne étincelait comme jadis à Brighton. Elle quittait ses souliers, sentit le sable sous ses pieds nus, l'eau entre ses orteils. "Mère !" s'écriaient les vierges et vestales accourues en agitant leurs ombrelles... mais c'était cela, la vie, cette exultation soudaine, cette joie sans cause qui vous animait le sang, à huit ans comme à cinquante-deux. Cela s'emparait d'elle à présent comme toujours, flot ardent, griserie. Ce moment compte. Ce moment et pas un autre." p. 403

Ce que j'ai moins aimé :

Le premier chapitre présente la fin de la vie de Mary Anne et des êtres qui l'ont aimée, ce qui dévoile déjà certains aspects de son histoire... Je n'apprécie pas tellement ce prodécé qui fait commencer par la fin.

De nombreux détails financiers alourdissent le récit et l'épisode du procés est très long !

Présentation de l'éditeur :

 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Rebecca

Autre : Les forestiers de Thomas Hardy

D'autres avis :

Lu dans le cadre du mois anglais, ce jour était consacré à la romancière Daphné du Maurier

 

Publié dans Littérature Europe

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Agnès Grey de Anne BRONTE

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Agnès vit dans le nord de l'Angleterre dans une famille de pasteur. Ses parents ayant connu des revers de fortune, elle leur propose de s'engager comme gouvernante dans des familles des environs pour les aider financièrement. Confrontée à des enfants turbulents, gâtés, sa première famille les Bloomfield la déçoit cruellement. Puis, elle entre chez les Murray, ayant cette fois en charge des enfants plus âgés.

Agnès Grey est le premier des deux romans édités par la plus jeune des soeurs Brontë. Elle s'est inspirée de sa propre expérience de gouvernante pour nourrir ses pages et souligne ainsi les difficultés rencontrées à cette époque victorienne par les gouvernantes aux situations précaires, soumises aux caprices des enfants et au laxisme des parents. Mais en souhaitant donner un versant didactique avant tout à son roman, en instruisant son lecteur sur les grandes maisons à l’époque victorienne, la jeune Anne s’excuse quasiment d’y insérer une romance…

Anne Brontë est moins connue que ses soeurs, et pour cause, son roman est moins dans la finesse, moins "gothique", moins romantique, moins passionné que ceux de ses sœurs. Ses personnages sont plutôt stéréotypés : la jeune frivole, le garçon manqué, le méchant pasteur… Son Agnès elle-même, personnage principal, apparaît assez fade, effacée, elle se présente comme un modèle de vertu et semble s’excuser constamment de penser à des sentiments aussi prosaïques que l’amour…

Une lecture agréable mais qui ne vaut pas les chefs-d'oeuvre des autres soeurs Brontë !

Présentation de l'éditeur :

Imaginaire Gallimard 

Vous aimerez aussi :

Jane Eyre de Charlotte Brontë

Les hauts de Hurlevent de Emily Brontë

D'autres avis :

Claudia Lucia 

Babelio

 

Agnès Grey, Anne Brontë, traduit de l'anglais par Dominique Jean, L'imaginaire Gallimard, Première parution en 1933 ; Trad. de l'anglais par Dominique JeanTraduction nouvelle en 2001; Collection L'Imaginaire (n° 449), Gallimard, 2011, 308 p., 

 

Publié dans Littérature Europe

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Les forestiers de Thomas HARDY

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Après avoir accompli ses études, Grace Melbury est de retour dans son village natal Little Hintock. Elle est destinée à Giles Winterbone, en raison d'une promesse conclue entre son père et celui de Giles. Mais le séjour de Grace loin de la vie campagnarde l'a transformée, et son mariage avec Giles n'est plus aussi évident qu'autrefois... Quand de surcroît elle rencontre le nouveau médecin de la région, Edred Fitzpiers, ses certitudes et celles de son père vacillent.

Grace est une jeune fille indécise, perdue entre ses sentiments profonds et les rêves de son père, tellement fier de sa fille unique et de son éducation, aveuglé par son amour pour elle. Il fait peser un poids sur les épaules de sa fille, souhaitant le meilleur pour elle, sans évidemment savoir quel pourra être ce meilleur. Il pense que les études fournissent un bagage solide pour une jeune fille de l'époque, lui permettant de s'extraire de sa condition sociale de paysanne. Mais sait-on vraiment ce qui forge l'identité d'un être ? Les études peuvent-elles transformer profondément Grace ? Les valeurs des personnes cultivées valent-elles celles des gens simples et travailleurs de la campagne ? 

A travers de beaux portaits simples et sincères, Thomas Hardy nous mène vers une réflexion profonde sur les fondements de l'être, sur le mariage et ses vicissitudes, et sur les valeurs que l'on porte en soi. 

Un très beau roman.

« Hardy n’a rien écrit de plus intelligent, de plus ému, de plus parfait. C’est une perle sans défaut, d’un orient incomparable », écrit André Gide dans son Journal, à propos du roman le plus injustement méconnu de l’auteur anglais.

Ce que j'ai moins aimé :

- J'avoue que la fin, un peut trop pathétique à mon goût, m'a déçue ... Mais cela n''enlève rien à mon plaisir de lecture.

Présentation de l'éditeur :

Libretto 

Vous aimerez aussi :

Les romans de Wilkie Collins

D'autres avis :

Dominique 

Lecture commune autour de Thomas Hardy dans le cadre du mois anglais.

 

Les forestiers, Thomas Hardy, traduit de l'anglais par Antoinette Six, Phébus, 2009, 416 p., 10.8 euros

Publié dans Littérature Europe

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Le liseur de Bernhard SCHLINK

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Le jeune Michaël fait la connaissance de Hanna alors qu'il n'a que quinze ans. Il est fasciné par cette femme plus âgée qui lui ouvre rapidement l'espace de ses bras. Durant six mois, ils vivent une relation harmonieuse, relation cimentée par la lecture à haute voix que le jeune Michaël fait tous les jours. Puis Hanna disparaît du jour au lendemain. 

Sept ans plus tard, Michaël étudiant en droit assiste au procés de cinq criminelles gardiennes de camps de concentration. Parmi elles, Hanna. Il suit alors jour après jour les avancées du procés en tentant de comprendre la femme qu'il a aimée, et en s'interrogeant sur les dérives de son époque qui l'ont menée sur le banc des accusés. Né après guerre le jeune Michaël adopte un point de vue unique sur la Shoah, porté par ce qui fut son grand amour pour Hanna, il analyse sa honte avec recul et intelligence.

"Quelque consistance que puisse avoir, ou ne pas avoir, moralement et juridiquement, la culpabilité collective, pour  ma génération d'étudiants ce fut  une réalité vécue.Elle ne concernait pas uniquement ce qui s'était passé sous le Troisième Reich. Que des tombes juives soient barbouillées de croix gammées, que tant d'anciens nazis fassent carrière dans les tribunaux, l'administration et les universités, que la République fédérale ne reconnaisse pas l'Etat d'Israël, que l'émigration et la résistance tiennent moins de place dans les livres que la collaboration  et la soumission : tout cela nous remplissait de honte, même quand nous pouvions montrer du doigt les coupables." p. 190

Le rapport entre comprendre et juger s'avère ténu,  la peur d'avoir honte d'être jugé plaçant chacun face à ses responsabilités. En cela, Hanna demeure un personnage relativement énigmatique, ne faisant preuve d'aucun remords, comme si elle ne comprenait pas ce qu'elle a accompli. Ainsi, l'importance des mots, de la littérature, de la connaissance rédemptrice qu'ils apportent est au centre du roman, ces mots qui auraient pu la sauver, ces mots qui, peut-être pourront encore l'aider, si ce n'est pas trop tard...

Un très gros succés pour ce roman traduit en 39 langues et inclus aux programmes scolaires de littérature de la Shoah.

Ce que j'ai moins aimé :

J'ai trouvé l'ensemble assez froid. 

Présentation de l'éditeur :

Folio 

Vous aimerez aussi :

Le film

D'autres avis :

Lu dans le cadre du Blogoclub : les avis de Sylire-  Titine - Lisa - Claudia lucia

 

 

Le liseur, Bernhard Schlink, traduit de l'allemand par Bernard Lortholary, Folio, 1999, 256 p., 7.50 euros

Publié dans Littérature Europe

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Voyage vers le nord de Karel CAPEK

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥ ♥

"Croyez-moi, le monde est beau."

Ce que j'ai aimé :

En 1936 Karel Capek met le cap vers le nord, destination le Danemark, la Suède et la Norvège. En train ou en bateau, il admire les forêts à perte de vue, s'arrête fasciné dans les fjords "c'est une chose qui ne fait plus partie de ce monde, une chose indescriptible", salue les vaches noires et blanches, et rêve devant les fermes rouges qui semblent si accueillantes :

"Ce n'est rien qu'un petit pont de pierre qui enjambe une rivière paisible ; et pourtant ce pont semble mener de l'autre côté, vous savez, de l'autre côté, là où les soucis et la hâte n'existent plus, et où, probablement, on ne meurt jamais. Ce n'est rien qu'une maisonnette rouge et blanc entre des arbres verts ; mais, ma foi, on se dit qu'on serait heureux si on y vivait ; je sais bien que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas si facile d'être heureux, et que cela ne s'apprend pas, même au paradis ; mais ce pays est ainsi fait que le voyageur y est immédiatement enclin à croire à la paix, à la tranquillité, au calme et aux vertus cardinales." p. 265

Il se laisse peu à peu gagner par la magie de ces lieux en sursis.

"Et j'ai vu des arcs-en-ciel de minuit tendus de rivage en rivage, un coucher de soleil doré et humide se refléter dans la mer par une aube glacée ; j'ai vu les lueurs de l'aurore et du couchant se fondre en un rayonnement palpitant des eaux, le peigne d'argent du soleil caresser la surface étincelante de la mer. Les sentiers brillants des dieux marins se mirent à scintiller furieusement sur les eaux et le jour fut. Bonne nuit, bonne nuit, car c'est le jour, la première heure ; les montagnes se dissimulent derrière un  voile de soleil ; au nord, le vaste sund luit d'une blanche clarté, la mer clapote froidement et le dernier passager du bord plonge frileusement dans un nouveau livre." (p. 185)

"Je sais que tout cela ne mérite pas d'être raconté, et que d'autres que moi en ont vu cent fois plus : mais je suis patriote européen et si je ne devais plus jamais rien voir, je dirais jusqu'à ma mort : "J'ai vu la grandeur du monde." Peut-être que notre planète refroidira un jour - ou que nous nous en chargerons, nous les hommes ; nous mettrons alors une telle pagaille qu'il n'y aura même plus de mouettes pour crier au-dessus des mers. Mais, quand bien même nous découperions les uns les autres en petits morceaux nous ne pourrions pas entamer la grandeur du monde. Je sais, ce n'est pas d'un grand réconfort ; nous vivons des heures sombres, et notre coeur est empli d'inquiétude ; mais le monde est grand." p. 199

Son humour illumine le récit, comme dans ces scènes durant lesquels il se retrouve sur un bateau avec un groupe de représentants d'une quelconque Eglise américaine, "cargaison spirituelle" bruyante et omniprésente :

"Ils pratiquent avec ferveur l'amour du prochain et s'exercent notamment sur les gens ouffrant d mal de mer, les chiens, les jeunes mariés, les enfants, les amrins, les autochtones, et les étrangers, en les accostant et en les encourageant, en les apostraophant chaudement, en les saluant, en leur souriant et, d'une façon générale, en les accablant de toutes sortes de prévenances ; ainsi, il ne nous restait plus qu'à nous barricader dans nos cabines pour y balsphémer tout bas, avec acharnement. Que le Dieu de miséricorde prenne nos âmes en pitié !" p. 107

Et pas une goutte d'alcool pour supporter cela, on ne vend pas d'alcool à bord des bateaux norvégiens ! Ses portraits sont toujours savoureux, il apprécie ses rencontres, telle ce capitaine de bateau débonnaire qui garde le cap et sa bonne humeur quoi qu'il arrive !

Karel Capek ne se contente pas d'écrire, il dessine et nous enchante de ses esquisses qui célèbre la beauté du monde...

Ce que j'ai moins aimé :

- Rien.

Présentation de l'éditeur :

Editions du Sonneur 

Pour le feuilleter 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : L'année du jardinier

Autre : Récits de voyage

 

Merci à Clémentine pour ce beau voyage !

 

Voyage vers le nord, Karel Capek, illustrations de Karel Capek, traduit du tchèque par Benoît Meunier, Préface de Cees Nooteboom, Les Editions du Sonneur, 2010, 288 p., 17.30 euros

 

Message personnel : aujourd'hui c'est mon anniversaire, et le talent indéniable de Karel Capek m'a donné envie de découvrir ces contrées ... Je dis ça...

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Allmen et les libellules de Martin SUTER

Publié le par Hélène

♥ ♥

Ce que j'ai aimé :

Allmen a connu la fortune, le luxe et même s'il croule aujourd'hui sous les dettes et est poursuivi par ses créanciers, il ne peut s'empêcher de conserver le même standing, refusant de montrer que les temps héroïques sont révolus pour lui. Comme sa situation devient de plus en plus périlleuse, la nécessité de trouver une solution durable devient vitale pour lui. Aussi, quand il rencontre Joëlle, fille d'un riche banquier collectionneur, accroc aux somnifères et souvent seule dans sa grande villa, voit-il là un signe du destin. Quand il se retrouve par hasard nez à nez avec des pièces de collection, des coupes signées Gallé, alors que la jeune femme ronfle du sommeil des bienheureux, sa décision s'affine prodigieusement... Et voilà notre Allmen déshérité transformé en gentleman cambrioleur. Mais c'est après le vol somme toute facile que tout se complique...

Le roman possède le charme des Arsène Lupin avec un personnage outrageusement dépensier, et prêt à tout pour continuer à brasser cet argent qui file si rapidement... Le personnage a ici plus d'importance que l'intrigue, tout comme les personnages secondaires tels que Carlos, homme à tout faire tout dévoué à Allmen. 

Allmen et les libellules est le premier opus d'une série mettant en scène Allmen et son acolyte, suivront Allmen et le diamant rose et Allmen et les dahlias

Ce que j'ai moins aimé :

Je n'ai pas l'impression que ce roman me laissera une impression durable. La lecture est plaisante mais pas inoubliable...

Présentation de l'éditeur :

Christian Bourgois  ; Points 

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Allmen et le diamant rose ;  Allmen et les dahlias

D'autres avis :

LireLe Monde

Papillon Miss Alfie 

 

Allmen et les libellules, Martin Suter, traduit de l'allemand par Olivier Mannoni, mai 2012, 168 p., 5.7 euros

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Doppler de Erlend LOE

Publié le par Hélène

♥ ♥ ♥

"Ne sois pas trop appliqué."

Ce que j'ai aimé :

Après un vol plané lors d'une promenade à vélo, Doppler décide de s'installer dans une tente dans la forêt, afin de rompre avec la civilisation, femmes et enfants compris. Son meilleur ami devient un élan et son programme est prometteur :

"Mes chers compatriotes, Norvégiennes, Norvégiens, crié-je. Je ne vous aime pas. Il faut vous ressaisir. Il faut relever la tête et arrêter de vous pavaner avec votre putain d'application de merde. Et vous, les mecs de droite, bande de nases, liquidez-moi vos sales clébards et enlevez-moi de votre sale gueule vos rictus suffisants. Autre chose : il faut faire du troc. Et du vélo. Echangez et pédalez comme des dératés si nous voulons avoir une chance que tout le machin tienne encore un chouia. Car qui possède le souffle du vent dans les arbres et les fleurs dans les champs, hein ? Et les Teletubbies doivent brûler en enfer et ... merd-deuh..." p; 123

Vous l'aurez compris Doppler est un être à part : 

"On peut tout à fait être branque, mais tant qu'on est norvégien. Nous sommes tous branques et norvégiens les uns comme les autres. Et comme tout le monde est branque, il est d'une certaine manière normal d'être branque. Donc la conclusion, c'ets que personne n'est branque. Au final, on est uniquement norvégien." p. 142

Il s'épanouit dans sa nouvelle vie de "sauvage" et se lie avec son voisin le plus proche, Düsseldorf, passionné de modèles réduits et tout aussi branque que lui...

Le Doppler de Erlend Loe offre un regard décalé sur notre société de consommation aliénante. Un homme qui éduque son fils en lui disant "ne sois pas trop appliqué." ne peut qu'être attachant...

Ce que j'ai mois aimé :

- Rien. Par contre, j'ai voulu lire la suite "Volvo trucks" et je n'ai pas du tout accroché...

Présentation de l'éditeur :

10/18

D'autres avis :

Babélio 

 

Doppler, Erlend Loe, traduit par Jean-Baptiste Coursaud,  10/18, 2009, 208 p., 7.50 euros

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